Le néo-retraité et nouveau consultant RTS Danilo Wyss a été interviewé dans le Temps. Je vous partage juste 2 extraits
Cet été, à la suite des confinements qui ont freiné les contrôles antidopage, les belles performances sur le Tour de France pouvaient interpeller, non?
C’est un cas intéressant. Lors d’une saison normale, les cyclistes ont un gros objectif et ils font en sorte d’y arriver en forme. Mais sur le chemin, ils ont de nombreux voyages, de nombreuses courses, de nombreuses perturbations par rapport à ce qui serait une préparation idéale. Là, en 2020, nous avons tous bénéficié de cinq-six mois à la maison, à suivre un plan structuré exactement comme il le fallait pour arriver au top à la reprise. En plus, la saison allait être courte: trois mois au lieu de huit à dix d’habitude. Bref: il n’est pas étonnant que le niveau ait été particulièrement relevé.
[...]
A quoi tient cette précocité nouvelle?
Moi, j’ai commencé à utiliser un capteur de puissance à l’âge de 17-18 ans, et encore: j’étais un des seuls à en avoir un et mon encadrement ne savait pas l’utiliser finement. Aujourd’hui, les talents ont accès beaucoup plus tôt dans leur carrière à des outils qui permettent de structurer l’entraînement et de construire la performance. En conséquence, ils passent les étapes plus vite.
L’organisation des équipes a beaucoup changé au cours de votre carrière.
A mes débuts, chacun s’entraînait de son côté sans donner aucun retour à l’équipe. En 2008, avant mon premier Tour de Romandie, j’aurais pu prendre deux semaines de vacances sans que personne le remarque. Aujourd’hui, le suivi est de plus en plus poussé. Chaque coureur reçoit son programme individuel, enregistre ses séances, transmet les données dès son retour. L’an dernier, chez NTT, on nous a donné des balances connectées pour que les infos concernant notre poids remontent. On devait aussi remplir deux questionnaires par jour. Le matin, pour dire comment on se sent, si on est motivé, fatigué, etc. Le soir, pour raconter comment s’est passée la journée. C’est assez astreignant, et de plus en plus intrusif.
Le suivi ne s’arrête qu’en allant au lit?
Même pas: les équipes commencent à travailler avec des capteurs de sommeil, qui mesurent sa qualité, ses phases, etc.
Concrètement, un responsable peut appeler après trois mauvaises nuits pour savoir ce qu’il se passe?
Ou pour dire que tu te couches trop tard. Oui.
https://www.letemps.ch/sport/danilo-wys ... s-intrusif