- 19 janv. 2021, 10:52
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Coppi, Anquetil, Merckx, Hinault, Gaul, Bobet, Koblet, Schotte, Van Steenbergen, Van Looy, Fignon, Kelly, etc, etc,etc, et tous les autres Grands étaient des "tricheurs" qui auraient pu connaitre le sort d'un Denifl, mais je serai curieux de connaitre les raisons pour lesquelles ils ont décidé de se doper. Au moins, Jacques Anquetil était clair: " Je me dope pour ma réussite sportive et matérielle, je me dope parce que tout le monde se dope, je me dope parce que ce sport est trop difficile même pour l'athlète le plus doué."
Chacun trouvera ses raisons plus ou moins légitimes (ou aucune des 3), selon sa sensibilité personnelle sur ce sujet.
Je sais pas s'il y a de bon ou de mauvais dopé, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a différentes raisons qui peuvent inciter à franchir la ligne rouge. Et certaines sont plus acceptables que d'autres, selon moi.Thor8_one a écrit : ↑19 janv. 2021, 08:02Merci JFK tu as bien développer ce que je voulais dire.JFKs a écrit : ↑18 janv. 2021, 16:47
Pas du tout d'accord avec vous 2. Et puisque c’est rarissime, je vais prendre la peine de développer.
Déjà car c'est albo qui a comparé la "misère" (il y a sans doute un malentendu sur ce que chacun veut entendre avec ce terme) de certains coureurs, à Jean Valjean et que c’est caricatural. Sans aller jusqu’à crever de faim, on peut vivre des situations de vie très difficiles (et ça Xav tu le sais très bien puisque cela fait des mois que tu nous alertes sur l’impact terrible de la pandémie sur la jeunesse, la jeunesse estudiantine en particulier). Entre l’indigent et Bill Gates, il existe toute une palette de situations sociales, fallait-il vraiment devoir le rappeler ici ?
Dans la réalité, pour les coureurs occidentaux, il y a, non pas une misère proche de la famine, mais des situations précaires et difficiles qui ont été identifiées. Il serait d’ailleurs intéressant d’avoir un jour une recherche sur le niveau de vie des coureurs pro et déterminer combien vivotent un peu au-dessus du seuil de pauvreté de leurs pays respectifs. Précisons aussi que Biquet partageait une phrase qui citait des pays qui connaissent des situations sociales et économiques plus difficiles que ce que nous connaissons en Europe de l’ouest.
Quant à toi, je pense que tu es aussi caricatural quand tu sous-entends presque qu’on accepterait moralement le dopage en essayant de le comprendre. Ce n’est pas ce que j’ai constaté dans les derniers messages. Je pense en fait que tu confonds comprendre et cautionner/justifier. On peut comprendre pourquoi des personnes accomplissent certains actes (tricher, voler de la nourriture ou une victoire, voter pour Trump, ne pas vouloir se faire vacciner) sans forcément être d’accord. On peut même comprendre quelque chose et en même temps le condamner, juridiquement et moralement. J'essaie de comprendre comment une personne n'a d'autre ressort que de voler pour manger, j'essaie de comprendre pourquoi un coureur triche.
Ce qui est vraiment intéressant dans ce débat, c’est se demander pourquoi des coureurs se dopent. Comme le dit si justement le chercheur dans l’interview citée dans mon message ci-dessus, c’est qu’on a tendance à juger le sportif dopé comme seul responsable. En les considérant comme des travailleurs, cela donne un autre regard et cela permet d’aller plus loin que le basique « Il voulait gagner ». Un cycliste professionnel est un humain qui entre dans des catégories socio-professionnelles spécifique, avec des avantages, des inconvénients, des tentations, des pressions sociales implicites et explicites, etc.
Or, pour lutter efficacement contre le dopage et essayer d’attaquer le mal à la racine, de réduire autant que possible la tentation même de se doper, il faut comprendre les motifs derrière l’acte du dopage. En catégorisant les dopés dans le monde du cyclisme comme l’ont fait les chercheurs, on découvre ainsi que si certains le font en connaissance de cause, d’autres le font pour des raisons « sociales ».
C’est important de le savoir, car cela souligne des problèmes intrinsèques au cyclisme, et ça ouvre des pistes de réflexion. S’il semble difficile de rendre le sport totalement propre, puisque certains, par soif de victoire et de gloire, tricheront malgré la menace de la sanction, on peut espérer améliorer les choses lorsque le dopage est causé par d’autres motifs, y compris ces raisons sociales. Je vous renvoie à l’article, qui donne justement quelques pistes et souligne des mauvaises pratiques identifiées.
Alors oui on peut se draper derrière une posture morale et dire que le dopage c’est pas bien (ce qui est une opinion aussi audacieuse que de dire que l’eau ça mouille). Mais ça nous fait une belle jambe et ça ne nous dit pas quels sont les ressorts qui sont derrière l’acte de se doper. Cela ne nous permet pas de comprendre pourquoi des coureurs a priori honnêtes et passionnés en viennent à devenir malhonnêtes et à commettre ce qui est l’une des plus grandes infamies de leur sport/profession/passion.
Si dans la pratique de la langue française on peut parfois faire du mot comprendre un synonyme de justifier, sa première définition est assez claire.
En ce sens, si un coureur est pris pour dopage, il aura certes une responsabilité morale et une juridique. Tout en le condamnant, on peut comprendre (et cette fois, dans les 2 sens du terme) qu’il ne l’a pas fait par malice, mais a potentiellement été entraîné dans cette spirale à causes des facteurs qui ne sont pas la victoire, voler les autres ou la volonté de puissance ; mais la pression d'un employeur, la peur de perdre son emploi ou celle de ne plus pouvoir continuer à payer les factures (et donc à nourrir sa famille).
Il n y a pas de bon ou mauvais dopé (le mauvais dopé il voit une performance à atteindre il se pique, alors que le bon dopé il voit une performance à atteindre il se pique... Mais c est un bon dopé )
Et peut importe la raison du dopage il est pénalisable et a bannir.
C était juste pour parler de l influence sur certain sportifs. Certain on plus à gagner qu à perdre, d autre c est l inverse.
Coppi, Anquetil, Merckx, Hinault, Gaul, Bobet, Koblet, Schotte, Van Steenbergen, Van Looy, Fignon, Kelly, etc, etc,etc, et tous les autres Grands étaient des "tricheurs" qui auraient pu connaitre le sort d'un Denifl, mais je serai curieux de connaitre les raisons pour lesquelles ils ont décidé de se doper. Au moins, Jacques Anquetil était clair: " Je me dope pour ma réussite sportive et matérielle, je me dope parce que tout le monde se dope, je me dope parce que ce sport est trop difficile même pour l'athlète le plus doué."
Chacun trouvera ses raisons plus ou moins légitimes (ou aucune des 3), selon sa sensibilité personnelle sur ce sujet.
Dernière édition par biquet le 19 janv. 2021, 11:10, édité 1 fois.