Le Fauniera, c'est vraiment du méga-dur (cf. profil ci-dessous).
Mais sinon :
Je cite mon désaltère-ego Francesco-Del-Ponte sur ce même forum en 2018 :
"Jimenez avait bien fait illusion sur cette étape là d'ailleurs.
Il avait juste complètement explosé plus tard dans la course dans le terrible Colle Fauniera (une étape un peu mal tracée quand même faut avouer) derrière Pantani. Mais quel spectacle ! Quel col ! Jamais revu depuis d'ailleurs.
Un récit en anglais et en italien par Alessandre Federico (qui était dans le Fauniera à l'époque) :
Aveva provato a fuggir via col Panta, sui lunghi rettilinei della Fauniera. Aveva pensato di attaccarsi a quella splendide ali e di spiccare il volo con lo scalatore più forte del momento. El Chaba era così; non faceva calcoli, ne conti con se stesso. Ne con le proprie gambe, cui non dava mai ascolto. Così transitò davanti al mio obbettivo praticamente fermo, con l'ammiraglia costretta a bruciare la frizione, talmente bassa era la velocità. El Chaba non è mai stato un ciclista, semmai un artista di se stesso che ha saputo in rare occasioni, spiccare la meraviglia del volo che, quel sabato di fine Maggio, proprio non gli riucì.
He tried to resist behind Marco's wheel. He tried to fly together with that wonderful bird named Pantani. But such will just burned his legs on the long way to the top of the Fauniera. El Chaba was such rider never negotiating legs and heart. No dialogue, just feeling and pushing hard when was feeling it was the right moment to do so. Despite the legs, despite any consequence. That day he trasited in front of my camera almost stuck. The car behind was burning the clutch so slow was the speed. But El Chaba was not a common rider, was an artist; an artist of the dream and the beauty. Searching the flight of the life. Such flight he just didn't foud that afternoon on the Fauniera."
Et comme promis le profil (le col commence à Pradlèves, soit 22 km à 7,6%, on verra ci-dessous que sur 15 bornes, la moyenne est vraiment impressionnante) :
VERSANT EST :
Emprunté pour la première fois par les coureurs du "Giro" 99, sous l'appellation "colle de la FAUNIERA", le colle dei MORTI, pratiquement inconnu, est cependant un très grand col, tant par sa dénivellation importante, son altitude et surtout ses forts pourcentages soutenus, étalés sur 15 km. Le col offre une pente moyenne de 9,2% ! Le colle dei MORTI semble coupé du monde dans son décors austère, constitué de rocailles, de barres rocheuses et de vastes alpages où paissent quelques moutons. En ces lieux, l'impression d'isolement est totale ! Lorsqu'on escalade ce col pour la première fois, on est émerveillé par la beauté du paysage qui se renouvelle constamment au fil de la progression, vers d'autres horizons, toujours plus haut, et l'on a le sentiment de ne jamais voir la fin de cette ascension, de "s'élever vers le ciel" selon les impressions recueillies auprès d'un des organisateurs du "Giro". L'escalade débute paisiblement à Monteroso Grana. A la sortie de Pradlèves, on remonte des gorges encaissées, le long du torrent Grana. Après Campomolino, la pente se durcit nettement pour atteindre le sanctuaire de San Magno, digne d'un temple himalayen ! (pente moyenne : 10% sur 6 km, maximum 12 à 13%). Après le sanctuaire, la route devient très étroite et, après un court replat, la pente se durcit à 12%, alors que le paysage devient de plus en plus sauvage et grandiose ! Le refuge Trofarello annonce les deux derniers kilomètres où la pente s'adoucie à 7,4% jusqu'à l'embranchement à droite vers le colle d'Esischie (2370m) qui permet de rejoindre Ponte Marmora par le versant nord après 20,3 km. Le col del VALLONETTO (2447m) précède l'arrivée au col dei MORTI, terme de l'ascension, au pied de la cima Fauniera (2515m) sur la gauche, accessible par un sentier.