- 22 oct. 2020, 12:35
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Mais il est clair que l'obsession du suspense avec des difficultés majeures repoussées en dernière semaine et la fin des chronos ne serait-ce que pas hyper courts est devenue extrême et qu'il faudrait parfois admettre que le cyclisme peut rester intéressant même si un mec domine le tour de la tête des épaules : personne ne propose d'autoriser que les tirs hors de la surface de réparation en première mi-temps sous prétexte que si le PSG mène déjà 3-0 à la pause y a plus de suspense...
en soi plutôt d'accord, après n'oublions pas que la géographie française empêche souvent de mettre de la montagne même moyenne en première semaine... La Bretagne l'an prochain est typique, ce sera au mieux du Mûr de Bretagne et des talus.Dreki a écrit : ↑22 oct. 2020, 12:15En lisant les dernières interventions, et au regard de ce qui se passe actuellement sur le Giro et la Vuelta, deux philosophies totalement inverses de la conception d'un parcours, j'aimerai donner mon avis...
Je pense qu'il faut surmonter le traumatisme de la Pierre St Martin et arrêter avec la sacro sainte dernière semaine et cette volonté de ménager le suspense. Là sur le Giro, ça tourne au ridicule. Bon pas aidé par l'annulation du passage en France, les abandons de nombreux dynamiteurs, mais on se retrouve face à un Tour qui va se jouer sur une étape, où on a quasi pas eu de bagarres entre les favoris en deux semaines et demi, et malgré ça, on a quand même une liste de favoris très éclairci. On a pas de suspense pour savoir qui des grands favoris va réussir à retourner la situation, parce qu'il n'y a pas a de situation à retourner, on attend encore la grande bagarre pour savoir quel est l'homme fort du Giro. C'est vraiment artificiel comme suspense.
Pour la Pierre Saint Martin, oui, c'est gênant d'avoir un Tour déjà plié en début de seconde semaine... mais, quelle autre étape a généré de tels écarts entre les favoris dans ces 10 dernières années ? (Quelque soit son placement dans le tour). C'est quand même un cas très exceptionnel, avec un Froome stratosphérique, le lendemain d'une journée de repos. Et la Pierre St Martin, c'est vraiment un col parfait pour faire des écarts (très dur dans sa première moitié pour faire exploser les concurrents, roulant dans la seconde partie pour creuser des écarts). Mais au vu du resserrement des niveaux ces dernières années, et les résultats sur ce type de profil (c'est roulant à la fin, on va pas attaquer de loin...) y'a fort à parier qu'on y verrait des attaques dans les 2 derniers kilomètres.
Cette année le Tour a tenté des arrivées au sommet (pas trop dur) assez précoce dans le Tour, on a pas vu le suspense tué en première semaine. La Vuelta propose des parcours difficiles en première semaine depuis longtemps, on a eu malgré tout des éditions assez folles niveaux bagarres et suspenses. Personnellement, j'ai plus été marqué par les défaites de Dumoulin, Yates, K (bon sur chute...) ou encore Rodriguez sur la Vuelta et le Giro, avec des retournements de situation, que la purge Joux Plane (j'ai plus l'année, je l'ai effacé de ma mémoire) avec des écarts ultras resserrés (et donc un super suspense sur le Tour ). Mais c'est justement parce que ces coureurs ont pu se montrer dominant en première semaine, que leur défaite en fin de tour est marquante. Donc faut des difficultés en début de Tour pour voir des niveaux de formes fluctuantes, créer des écarts qui incitent au mouvement (et oui, il faut aussi des CLM), des profils variés pour que chaque favoris trouve un terrain pour s'exprimer. Surtout qu'en blindant la dernière semaine, tous les coureurs y préparent leur pique de forme, ce qui nivelle encore plus les perfs.
Une première semaine typé Vuelta, avec des muritos (avantage de créer des écarts même en cas de bagarre tardive à 1km). Un (voir deux) mur court (2-3km) en tout début de Tour, une arrivée en descente (un peu comme hier sur la Vuelta) et une vraie étape de montagne avec un final type Iraty en fin de semaine. On favorise les coureurs explosifs et ceux très en forme en début de Tour. Une seconde semaine avec un clm puis un massif léger (2 étapes) type Pyrénées du Tour cette année (mais une arrivée au sommet, genre Pla d'Adet après Paillhères par exemple). Et une troisième semaine avec 2 taponnes de plus 200km, avec cols à plus de 2000, dont la première avec arrivée au sommet (type Granon, Alpe) et une dernière étape sprint pour achever le tout, pour favoriser les grimpeurs endurants et à l'aise sur les longs cols à haute altitude.
Mais il est clair que l'obsession du suspense avec des difficultés majeures repoussées en dernière semaine et la fin des chronos ne serait-ce que pas hyper courts est devenue extrême et qu'il faudrait parfois admettre que le cyclisme peut rester intéressant même si un mec domine le tour de la tête des épaules : personne ne propose d'autoriser que les tirs hors de la surface de réparation en première mi-temps sous prétexte que si le PSG mène déjà 3-0 à la pause y a plus de suspense...