- 06 août 2020, 14:33
#3197723
Enfin les choses sérieuses : Milan San Remo outragé, Milan San Remo brisé, Milan San Remo martyrisé mais Milan San Remo libéré ! A une date inhabituelle pour l'éternelle Primavera, la 111ème édition se déroulera en plein cœur de l'été. La date ne sera pas seule à changer, c'est tout le gros du parcours qui est à son tour boulversé. Grosso modo, les points de départ et d'arrivée restent les mêmes, le reste est modifié à 80%. Mais même dénaturée de la sorte, la course conserve un prestige intact et une force d'attraction exceptionnelle. A la base pied de nez aux coureurs à pied, la course s'est voulue comme un défi entre l'homme et la machine, et comme une morale de conte écologique, c'est la géographie qui s'est chargée d'équilibrer les rapports de force, devenus par trop favorables aux sprinteurs jusqu'à l'introduction de nouvelles difficultés piochées dans les environs : le Poggio en 1960, la Cipressa en 1982.
La plus longue classique cycliste du calendrier tire son charme de cette lente procession, cette irrésistible montée du désir qui culmine dans la dernière heure, quand un peloton déjà bien rincé doit entamer les premières pentes de la Cipressa. Dès lors, il ne s'agit plus que de garder la roue dans les toutes premières positions du peloton, de la descente vertigineuse au pied du Poggio, où le rythme du peloton ne baissera plus jamais. Il s'agira encore d'accélérer là où tout le monde sera déjà pratiquement à fond, essayer de conserver une avance infime mais qui peut se révéler décisive à la fameuse cabine téléphonique, qui marque la descente du Poggio, jouer les équilibristes dans celle-ci, et parachever l’œuvre Via Roma.
C'est ce qui distingue cette course des autres monuments : son tracé équilibré offre une chance à tous les profils, de l'échappé matinal inconnu ( Marc Gomez ) au sprinteur surpuissant ( Cipollini ), en passant par les puncheurs explosifs ( Bettini ), les costauds ( Cancellara ) voire les grimpeurs ( Nibali ), tout le monde a sa chance pourvu de savoir la prendre. Symbole historique d'une plongée de l'Italie industrielle vers l'Italie chic, les coureurs suivent peu ou prou le même écrémage, les équipiers se chargeant de mettre en orbite sur près de 300 km les têtes d'affiche réelles ou supposées, sous l’œil torve des opportunistes. Bestiale dans son concentré de testostérone, nerveuse dans son approche au millimètre et romantique dans son décor, c'est un opéra mythique que propose depuis plus d'un siècle l'Italie cycliste dans ce qu'elle a de plus noble, et offrira gloire éternelle à l'outsider ou consécration ultime au grand champion. Alors, à qui le tour cette année ? Même triturée par le sort, sa force de fascination ne cessera jamais.
PARCOURS
Vent de fronde des élus locaux qui ont obtenu le déplacement d'une grande partie de la course : à partir de Milan, le nouveau tracé rejoindra les dernières dizaines de kilomètres usuels par un tracé parallèle un peu plus au Nord, via le Piémont. Au revoir les jolis paysages de la côte méditerranéenne ligure, exit le Turchino et les Capi, bonjour le Colle di Nava, à 60 km de l'arrivée, jolie petite côte casse-pattes, avant d'emprunter le toboggan final, Cipressa et Poggio. A qui profitera le crime ? Aux experts logistiques de déterminer quel profil s'en trouvera avantagé. A noter qu'on passera de 291 à 299 kilomètres, c'est peut-être un détail pour vous mais, après une si longue interruption, pour quelques-uns ça veut dire beaucoup.
METEO ET AUTRES INFORMATIONS
Les températures approcheront les 30°, légère brise venant de l'ouest.
Départ à 11h35, arrivée prévue autour de 18h30.
Diffusion en direct sur L'Equipe TV à partir de 15h50.
PARTICIPANTS ET FAVORIS
Wout Van Aert n'a pas envoyé une carte postale à ses concurrents, c'est carrément un camion UPS qu'il a garé aux abords de l'arrivée.
Arnaud Démare tentera de prouver qu'un coureur français de la FDJ peut gagner un monument du cyclisme italien quelques jours après Milan-Turin.
Fernando Gaviria et Caleb Ewan semblent être les crayons les plus affûtés de la boîte des sprinteurs, avec Démare.
Dans la catégorie sprinteurs / puncheurs, on se doit de citer Peter Sagan, Mathieu Van der Poel et Sonny Colbrelli, plus ou moins saignants ces derniers jours.
Philippe Gilbert tentera la passe de 5, sans qu'on sache où il en est vraiment. Mêmes interrogations à propos du vainqueur sortant, Julian Alaphilippe.
On se doit de citer, parmi les outsiders : Giaccomo Nizzolo qui rêve d'un destin à la Ciolek, Sam Bennett, Elia Viviani, SK Andersen, Michael Matthews, l'inusable Alexander Kristoff, Matteo Trentin, Greg Van Avermaet, Alberto Bettiol, Michal Kwiatkowski, Oliver Naesen ou le local Niccolo Bonifazio. Au fait, je vous ai déjà parlé de Vincenzo Nibali ?
Starlist ici : https://www.procyclingstats.com/race/mi ... /startlist
A période exceptionnelle mesures exceptionnelles : 27 équipes seront présentes, de 6 coureurs. Les mauvaises langues diront qu'il s'agit de laisser une chance aux adversaires de la Cofidis.
LES DIX DERNIÈRES ÉDITIONS
2010 :
2011 : :boulet:
2012 :
2013 :
2014 :
2015 :
2016 :
2017 :
2018 :
2019 :
HISTORIQUE
Alfredo Binda, précurseur de l'âge d'or du cyclisme italien, où des Italiens battaient d'autres Italiens sur les courses italiennes.
Quatre bouquets, et toi Fausto ?
Trois mon Gino, mais moi au moins j'ai quinze papiers de Philippe Brunel sur mon Turchino, espèce de naze va.
Rare image de Raymond Poulidor vainqueur d'une grande course.
Une des sept victoires à la loterie de l'ancien Remco Evenepoel. Record du genre bien évidemment. Pour l'instant ...
La clé du succès à San Remo, c'est d'être capable de garder une poignée de secondes d'avance du haut du Poggio jusqu'à la Via Remo. Et se battre pour quelques secondes, Laurent Fignon en connaît un rayon. Double vainqueur.
Rare image de Claudio Chiappucci vainqueur d'une grande course.
Se mettre sur la route de Super Mario, c'est déjà pas une super idée. Mais alors, une vulgaire Fiat ...
Allégorie de l'impuissance du cyclisme italien.
Les Allemands ont toujours eu tendance à se croire vainqueurs un peu trop tôt.
Le cycliste italien dans sa geste symbolique : celle du martyr.
Tout le monde se souvient où il se trouvait quand un Français a mis fin à vingt ans de nazitude.
Quand Vincenzo est entré dans la Légende.
Favori, attaquant et vainqueur final. Times are changin' ...
DE MILAN A SAN REMO ...
Enfin les choses sérieuses : Milan San Remo outragé, Milan San Remo brisé, Milan San Remo martyrisé mais Milan San Remo libéré ! A une date inhabituelle pour l'éternelle Primavera, la 111ème édition se déroulera en plein cœur de l'été. La date ne sera pas seule à changer, c'est tout le gros du parcours qui est à son tour boulversé. Grosso modo, les points de départ et d'arrivée restent les mêmes, le reste est modifié à 80%. Mais même dénaturée de la sorte, la course conserve un prestige intact et une force d'attraction exceptionnelle. A la base pied de nez aux coureurs à pied, la course s'est voulue comme un défi entre l'homme et la machine, et comme une morale de conte écologique, c'est la géographie qui s'est chargée d'équilibrer les rapports de force, devenus par trop favorables aux sprinteurs jusqu'à l'introduction de nouvelles difficultés piochées dans les environs : le Poggio en 1960, la Cipressa en 1982.
La plus longue classique cycliste du calendrier tire son charme de cette lente procession, cette irrésistible montée du désir qui culmine dans la dernière heure, quand un peloton déjà bien rincé doit entamer les premières pentes de la Cipressa. Dès lors, il ne s'agit plus que de garder la roue dans les toutes premières positions du peloton, de la descente vertigineuse au pied du Poggio, où le rythme du peloton ne baissera plus jamais. Il s'agira encore d'accélérer là où tout le monde sera déjà pratiquement à fond, essayer de conserver une avance infime mais qui peut se révéler décisive à la fameuse cabine téléphonique, qui marque la descente du Poggio, jouer les équilibristes dans celle-ci, et parachever l’œuvre Via Roma.
C'est ce qui distingue cette course des autres monuments : son tracé équilibré offre une chance à tous les profils, de l'échappé matinal inconnu ( Marc Gomez ) au sprinteur surpuissant ( Cipollini ), en passant par les puncheurs explosifs ( Bettini ), les costauds ( Cancellara ) voire les grimpeurs ( Nibali ), tout le monde a sa chance pourvu de savoir la prendre. Symbole historique d'une plongée de l'Italie industrielle vers l'Italie chic, les coureurs suivent peu ou prou le même écrémage, les équipiers se chargeant de mettre en orbite sur près de 300 km les têtes d'affiche réelles ou supposées, sous l’œil torve des opportunistes. Bestiale dans son concentré de testostérone, nerveuse dans son approche au millimètre et romantique dans son décor, c'est un opéra mythique que propose depuis plus d'un siècle l'Italie cycliste dans ce qu'elle a de plus noble, et offrira gloire éternelle à l'outsider ou consécration ultime au grand champion. Alors, à qui le tour cette année ? Même triturée par le sort, sa force de fascination ne cessera jamais.
PARCOURS
Vent de fronde des élus locaux qui ont obtenu le déplacement d'une grande partie de la course : à partir de Milan, le nouveau tracé rejoindra les dernières dizaines de kilomètres usuels par un tracé parallèle un peu plus au Nord, via le Piémont. Au revoir les jolis paysages de la côte méditerranéenne ligure, exit le Turchino et les Capi, bonjour le Colle di Nava, à 60 km de l'arrivée, jolie petite côte casse-pattes, avant d'emprunter le toboggan final, Cipressa et Poggio. A qui profitera le crime ? Aux experts logistiques de déterminer quel profil s'en trouvera avantagé. A noter qu'on passera de 291 à 299 kilomètres, c'est peut-être un détail pour vous mais, après une si longue interruption, pour quelques-uns ça veut dire beaucoup.
METEO ET AUTRES INFORMATIONS
Les températures approcheront les 30°, légère brise venant de l'ouest.
Départ à 11h35, arrivée prévue autour de 18h30.
Diffusion en direct sur L'Equipe TV à partir de 15h50.
PARTICIPANTS ET FAVORIS
Wout Van Aert n'a pas envoyé une carte postale à ses concurrents, c'est carrément un camion UPS qu'il a garé aux abords de l'arrivée.
Arnaud Démare tentera de prouver qu'un coureur français de la FDJ peut gagner un monument du cyclisme italien quelques jours après Milan-Turin.
Fernando Gaviria et Caleb Ewan semblent être les crayons les plus affûtés de la boîte des sprinteurs, avec Démare.
Dans la catégorie sprinteurs / puncheurs, on se doit de citer Peter Sagan, Mathieu Van der Poel et Sonny Colbrelli, plus ou moins saignants ces derniers jours.
Philippe Gilbert tentera la passe de 5, sans qu'on sache où il en est vraiment. Mêmes interrogations à propos du vainqueur sortant, Julian Alaphilippe.
On se doit de citer, parmi les outsiders : Giaccomo Nizzolo qui rêve d'un destin à la Ciolek, Sam Bennett, Elia Viviani, SK Andersen, Michael Matthews, l'inusable Alexander Kristoff, Matteo Trentin, Greg Van Avermaet, Alberto Bettiol, Michal Kwiatkowski, Oliver Naesen ou le local Niccolo Bonifazio. Au fait, je vous ai déjà parlé de Vincenzo Nibali ?
Starlist ici : https://www.procyclingstats.com/race/mi ... /startlist
A période exceptionnelle mesures exceptionnelles : 27 équipes seront présentes, de 6 coureurs. Les mauvaises langues diront qu'il s'agit de laisser une chance aux adversaires de la Cofidis.
LES DIX DERNIÈRES ÉDITIONS
2010 :
2011 : :boulet:
2012 :
2013 :
2014 :
2015 :
2016 :
2017 :
2018 :
2019 :
HISTORIQUE
Alfredo Binda, précurseur de l'âge d'or du cyclisme italien, où des Italiens battaient d'autres Italiens sur les courses italiennes.
Quatre bouquets, et toi Fausto ?
Trois mon Gino, mais moi au moins j'ai quinze papiers de Philippe Brunel sur mon Turchino, espèce de naze va.
Rare image de Raymond Poulidor vainqueur d'une grande course.
Une des sept victoires à la loterie de l'ancien Remco Evenepoel. Record du genre bien évidemment. Pour l'instant ...
La clé du succès à San Remo, c'est d'être capable de garder une poignée de secondes d'avance du haut du Poggio jusqu'à la Via Remo. Et se battre pour quelques secondes, Laurent Fignon en connaît un rayon. Double vainqueur.
Rare image de Claudio Chiappucci vainqueur d'une grande course.
Se mettre sur la route de Super Mario, c'est déjà pas une super idée. Mais alors, une vulgaire Fiat ...
Allégorie de l'impuissance du cyclisme italien.
Les Allemands ont toujours eu tendance à se croire vainqueurs un peu trop tôt.
Le cycliste italien dans sa geste symbolique : celle du martyr.
Tout le monde se souvient où il se trouvait quand un Français a mis fin à vingt ans de nazitude.
Quand Vincenzo est entré dans la Légende.
Favori, attaquant et vainqueur final. Times are changin' ...
DE MILAN A SAN REMO ...
Nous sommes les Tonton Tapis et nous roulons pour gagner.