A propos de la « faiblesse » des équipiers d’avant, en relisant le compte-rendu des deux dernieres etapes (2 demi-etapes en fait) du Tour 73, certains elements montrent que ce n’etait vraiment, mais vraiment pas le meme sport qu’aujourd’hui. Il semble que c’etait un sport avec de tres nombreux « amateurs », là où tout est pro de chez pro aujourd’hui:
- L’avant-derniere etape est un CLM de 16km. Les 5 premiers de ce CLM tres court (dont Van Impe, pas réputé pour etre un grand rouleur) sont aux places de 1, 2, 3, 5 et 8 au général. On a envie de dire « Mais que foutait le reste du peloton sur ce CLM ultra court, alors que les 5 premiers du général ont sans aucun doute fourni bien plus d’efforts pendant tout le reste du Tour?! » Alors certes Ocana voulait absolument gagner ce CLM pour montrer qu’il pouvait lui aussi cannibaliser une course, mais quand meme... Il semble évident que quelques gars étaient largement au-dessus du lot à cette époque, et que ce lot devait etre bien médiocre, en comparaison. Rajoutez à l’ultra professionnalisation la spécialisation, ça commence à faire beaucoup.
- La derniere etape est une course en ligne de 89km. Le second du général, Thevenet, s’echappe à 2km de l’arrivée avec un autre coureur. Les deux prennent 200m mais se font rejoindre à l’entrée du vélodrome. Qui gagne finalement l’étape?...Thévenet!
Je pense qu’aujourd’hui, on trouverait cela totalement WTF
alors que cela devait etre relativement monnaie courante auparavant. C'est pas Dekker qui avait fait un truc semblable? Meme carrement plus fou car son échappée avait été bien plus longue, n’empeche on savait que c’etait un truc qu’on n’allait pas revoir de si tôt.
Vraiment plus le meme sport, c’est ainsi.
Mais comme je l’ai dit, je ne me plains pas tant que ça, car en regardant le coté positif, je trouve que le cyclisme sur route a réussi à garder assez de ses traditions, de ses spécificités, de ce qui fait son sens en quelque sorte. Pourtant c’est un sport ringard (en etant objectif, meme si c’est notre passion, il faut se rendre compte que le vélo ne fait pas rever grand monde). Pourtant, c’est le sport ayant le plus souffert de l’image liée au dopage. Pourtant, des courses sont parfois ultra chiantes et/ou stéreotypées...
Quelque part, c’est peut-etre parce que le sport n’est pas tres populaire qu’il a pu garder ses spécificités pas tres telegeniques, pas tres fun. Ca peut paraitre fou à lire, mais si l’on veut garder ce sport comme il est (c’est-à-dire pas vélonisé à base de courses de 80km en circuit avec points et je ne sais quel autre bidule), il faut peut-etre lui souhaiter de rester assez confidentiel.