- 10 juil. 2020, 15:22
#3187970
Superbe topic avec des rappels historiques qui permettent de découvrir ou redécouvrir certains coureurs
Modérateur : Modos VCN
Quelle mauvaise foi. Antonio est au moins sur le podium avec Vincenzo.AlbatorConterdo a écrit : ↑10 juil. 2020, 15:16En attendant, je peux te faire celui sur les grimpeurs Italiens actuels :loloherrera a écrit : ↑10 juil. 2020, 14:46De même, superbe travail.
J'attends maintenant la même chose avec l'Espagne, la Colombie, la Belgique et les Pays-Bas
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Voilà.
Non mais, " le cyclisme italien n'est pas si mal en point, il y a quand même Nibali, Viviani, Moscon, Colbrelli, Ciccone..."AlbatorConterdo a écrit : ↑10 juil. 2020, 15:16En attendant, je peux te faire celui sur les grimpeurs Italiens actuels :loloherrera a écrit : ↑10 juil. 2020, 14:46De même, superbe travail.
J'attends maintenant la même chose avec l'Espagne, la Colombie, la Belgique et les Pays-Bas
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Voilà.
De par le nombre de ses numéros dans les ascensions et le nom de ses adversaires (Coppi, Bartali, Bobet, Kubler, Koblet, etc), Biquet mérite largement le titre de meilleur grimpeur français, même si d'autres noms n'auraient eu rien de scandaleux non plus (je pense surtout à Vietto, perso).levrai-dufaux a écrit : ↑10 juil. 2020, 14:021. Jean ROBIC
Et en n°1 pour finir, voici sans surprise Robic ce qui devrait réjouir biquet et marcella
S’il ne compte que 6 victoires d’étapes sur le Tour contre 9 à Thévenet et Vietto, Robic est probablement le grimpeur français à avoir effectué le plus de chevauchées en montagne de toute l’histoire du Tour de France. Du haut de ses 1m61, il est l’incarnation du grimpeur pur et s’il savait se défendre sur le plat, il était en revanche un piètre descendeur.
Né en 1921, Robic est le grand grimpeur français du peloton de 1946 à 1953, malgré la présence de Vietto ou Bobet ces années-là. Son bilan aurait pu être bien plus important s’il n’avait pas couru à une époque où les étapes de montagne étaient moins nombreuses qu’aujourd’hui et se terminaient régulièrement très loin du dernier col. Réputé pour son mauvais caractère, il ne dispute que deux Tours de France avec l’équipe de France (1948, 1952), s’alignant la plupart du temps sous les couleurs de l’équipe de l’Ouest, lui le Breton qui reprochait à Bobet de ne pas en être un vrai car né en Île-et-Vilaine !
S’il était un grand grimpeur, Robic était en revanche un coureur irrégulier, capable dans un bon jour de décrocher n’importe qui dans une ascension puis de connaître un jour-sans le lendemain. Ses performances ont ainsi pu être très fluctuantes d’une année à l’autre et même d’un massif à l’autre dans un même Tour.
Surnommé biquet ou "Tête de Cuir" pour le casque avec des lanières en cuir qu’il portait en raison d’une chute sur Paris-Roubaix en 1944 qui lui avait causé une fracture du crâne, Robic commence par se faire remarquer en cyclo-cross dont il est Champion de France en 1945. En 1950, il en deviendra le premier Champion du monde de l’histoire.
En 1946, il se distingue sur la route en terminant 3e de Monaco-Paris (le "Petit Tour de France" organisé par Goddet) dont il remporte une étape au terme d’une belle échappée dans les Alpes (il repousse Vietto à 17 minutes ce jour-là).
L’année suivante, il remporte le Tour de France ainsi que 3 étapes. Après une victoire à Grenoble au terme d’une belle échappée solitaire par les cols du Cucheron et de Porte, Robic a pourtant compté jusqu’à 25 minutes de retard sur Vietto. Il aborde d’ailleurs les Pyrénées avec encore plus 23 minutes de débours. Il y réalise l’un ses plus grands exploits entre Luchon et Pau. S’échappant dès le col de Peyresourde, il lâche Brambilla dans le col d’Aspin puis parcourt tout le reste de l’étape en solitaire, creusant d’importants écarts dans le Tourmalet. A l’arrivée, il repousse Vietto, 2e, à plus de dix minutes.
Après le contre-la-montre final, Robic se retrouve 3e au général à près de 3 minutes de Brambilla. Alors que beaucoup se seraient contentés de ce podium, Robic décide lui d’attaquer et compte bien profiter de la moindre cote pour tenter encore sa chance dans la dernière étape arrivant à Paris. Dans celle de Bonsecours, il parvient à distancer l’Italien en compagnie de Fachleitner après plusieurs démarrages et remporte finalement ce Tour de France sans jamais avoir porté le maillot jaune, une première ! D’autant plus fort qu’il n’avait pu compter sur le soutien d’aucun équipiers, s’étant mis les siens à dos en déclarant qu’il se sentait "irrésistible" sur ce Tour
En 1948, Robic confirme sa victoire et ses talents d’escaladeur en enlevant la course de côte du Mont-Faron puis en se classant 3e du Dauphiné dont il remporte le classement de la montagne.
Sur le Tour, il est d’abord dans l’ombre de Bobet, mais se montre le meilleur grimpeur dans les Pyrénées. Après avoir franchi en tête le Tourmalet et Aspin, il possède 2 minutes d’avance sur un Bartali pourtant en grande forme cette année-là et plus de 5 minutes sur tous les autres. Malheureusement, il restait 135 km de plat à parcourir jusqu’à Toulouse…
Dans les Alpes en revanche, Robic connaît deux sévères défaillances dans l’Izoard puis le Galibier et ne peut qu’assister de loin aux trois victoires consécutives de Bartali.
En 1949, malgré une belle 2e place sur le Dauphiné et une nouvelle victoire sur la course du Mont-Faron, il n’est pas favori du Tour face à Bartali et Coppi. Il va néanmoins se révéler leur adversaire le plus coriace et se classer 4e au général. Dans les Pyrénées, il réussit la performance de distancer Coppi dans Peyresourde en compagnie de Lucien Lazaridès qu’il devance au sprint à l’arrivée.
Pris en grippe par le public italien pour avoir déclaré que lui tout seul, il "corrigerait Bartali et Coppi" , il parvient néanmoins à terminer 3e à Briançon puis Aoste dans les deux étapes alpestres, se montrant le "meilleur des autres"… loin derrière les deux campionissimi.
Les Tours 50 et 51 de Robic sont moins réussis malgré une belle échappée en compagnie de Bobet (qu’il détestait) sur les pentes du Turini en 1950.
En 1952, il revient en forme en gagnant la Polymultipliée et en brillant également dans les classiques (3e de Liège-Bastogne-Liège), ce qui lui vaut d’être de retour en équipe de France sur le Tour. Cette année-là, Coppi y sera intouchable, écrasant l’épreuve comme peu de champions l’ont fait. Le plus coriace face à lui ? Une nouvelle fois, Robic.
Dans l’Alpe d’Huez, il est le seul à pouvoir rivaliser avec l’Italien. Il le décroche d’abord en attaquant dès le pied mais se fait rattraper et finit à 1’20, plus de deux minutes avant le 3e arrivant (Ockers). Le lendemain, Coppi réalise sa plus belle envolée sur le Tour en partant dans le Galibier. Au sommet, Robic est déjà à six minutes. Mais le Breton est parti prudemment et au sommet du Montgénèvre, il est revenu à moins de 4’30 alors qu’il reste encore Sestrières à gravir. Bien parti pour finir encore 2e, il crève dans la descente et ne reçoit aucune assistance du DS de l’équipe de France qui était restait avec Lauredi. On imagine la grosse colère de biquet…
Quelques jours plus tard, Robic va signer une revanche éclatante sur les pentes de Ventoux lors de la première montée par Bedoin de l’histoire du Tour. Peu après le Chalet Reynard, il s’envole et ni Coppi, ni le vieux Bartali ne peuvent le suivre. Il franchit le sommet avec près de 2’30 sur le groupe Coppi et s’impose à Avignon. Une victoire de très grande classe car pour battre le Coppi 52 sur ce terrain (certes ralenti par une crevaison), il fallait vraiment être un grimpeur d'exception.
L’année suivante, Robic signe son dernier grand fait d’armes sur le Tour 1953.
En conflit avec l’équipe de France dans laquelle il n’a pas été retenu ("j’ai un Bobet dans chaque jambe !" clame-t-il), il réalise un nouveau grand numéro dans les Pyrénées. Deuxième dernière Lorono à Cauterets, il s’impose le lendemain à Luchon en étant parti dès le Tourmalet puis avoir passé les cols d’Aspin et de Peyresourde seul en tête. En dépit du temps perdu dans la descente finale, son avance lui permet d’enfin décrocher le maillot jaune qu’il n’avait jamais porté en course malgré sa victoire sur le Tour 47.
La joie sera de courte durée : dans l’étape entre Albi et Béziers, l’équipe de France dynamite le peloton dès les premiers kilomètres et Robic concède près de 40 minutes. Il abandonnera la lendemain…
La fin de carrière de Robic est marquée par la malchance (il doit abandonner sur chutes lors des Tours 54 et 55) puis il ne court plus que de façon épisodique à partir de 1956. Revenu sur le Tour en 1959, il le quitte sans gloire, hors délais dans l’avant-dernière étape.
Et la mienne ?levrai-dufaux a écrit : ↑10 juil. 2020, 17:46Merci pour vos retours et pour les précisions apportées par biquet
C'est vrai que je suis passé un peu vite en mettant dans le même panier les Tours 50 et 51 de Robic (mon message était déjà bien trop long ). Je n'ai pas souvenir qu'il se soit montré le plus fort dans les Pyrénées cette année-là (il est impliqué en revanche dans la chute de Bartali qui conduit au retrait des Italiens), mais c'est vrai qu'il était encore 4e du général à la sortie des Alpes malgré sa poisse dans l'Izoard.
Je viens de voir qu'il avait ensuite terminé dernier du contre-la-montre final, à plus de 20 minutes de Kübler, auxquelles se sont ajoutées 5 minutes de pénalité pour avoir pris le sillage d'un autre concurrent, ce qui explique sa forte rétrogradation au général. Je ne me demande bien ce qui a pu lui arriver ce jour-là
Sinon, lolo j'aime bien tes listes, tu as une bonne base de départ pour entamer ton projet sur les autres nationalités, bon courage
Par contre, Robic, quand il craquait, il ne faisait jamais semblant !! Peut-être plus nerveusement que physiquement, d'ailleurs. Les Tours 48 et 50 en sont les exemples parfaits. Quand il sentait que la bagarre pour la gagne était définitivement perdue, il laissait vraiment tomber. Dans l'excellent documentaire "A chacun son Tour", on le voit monter l'Izoard 48 à la vitesse d'un marcheur. Il regarde la caméra, mais il n'est plus du tout concerné par la course, il n'a plus envie de se faire mal. Et c'est là que le jugement de Bartali trouve son sens: Robic était un hyper nerveux, un grimpeur explosif et agressif, un attaquant invétéré, mais il laissait énormément de jus, que ce soit physiquement ou mentalement, surtout pour une course de longue haleine comme le Tour. Mais ceci dit, ce côté "ça passe ou ça casse" a énormément contribué à sa légende, et c'est aussi ce trait de caractère qui lui a permis de renverser Vietto puis Brambilla en 47.levrai-dufaux a écrit : ↑10 juil. 2020, 17:46Merci pour vos retours et pour les précisions apportées par biquet
C'est vrai que je suis passé un peu vite en mettant dans le même panier les Tours 50 et 51 de Robic (mon message était déjà bien trop long ). Je n'ai pas souvenir qu'il se soit montré le plus fort dans les Pyrénées cette année-là (il est impliqué en revanche dans la chute de Bartali qui conduit au retrait des Italiens), mais c'est vrai qu'il était encore 4e du général à la sortie des Alpes malgré sa poisse dans l'Izoard.
Je viens de voir qu'il avait ensuite terminé dernier du contre-la-montre final, à plus de 20 minutes de Kübler, auxquelles se sont ajoutées 5 minutes de pénalité pour avoir pris le sillage d'un autre concurrent, ce qui explique sa forte rétrogradation au général. Je ne me demande bien ce qui a pu lui arriver ce jour-là
Sinon, lolo j'aime bien tes listes, tu as une bonne base de départ pour entamer ton projet sur les autres nationalités, bon courage
Albator Conterdo ---> <--- Albator ConterdoAlbatorConterdo a écrit : ↑10 juil. 2020, 15:16En attendant, je peux te faire celui sur les grimpeurs Italiens actuels :loloherrera a écrit : ↑10 juil. 2020, 14:46De même, superbe travail.
J'attends maintenant la même chose avec l'Espagne, la Colombie, la Belgique et les Pays-Bas
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Y pas photo, globalement. D'autant que Robic était hors de forme en 51. Mais en 1952, saison ou Coppi s'est montré le plus dominateur en montagne, Robic lui a opposé une résistance farouche . Sur la montée de l'Alpe d'Huez, il n'a été distancé qu'à 5km de l'arrivée (1'20 à l'arrivée), il a réalisé un exploit authentique sur le Ventoux (Coppi victime d'une crevaison au milieu du col, mais franchissant le sommet à 2'30 de Robic), et a largement rivalisé dans les Pyrénées (jeu égal vers Bagnères de Bigorre, et à peine 29" de retard au sommet d'Aubisque, avant la plongée sur Pau). Par contre, le grand Fausto était inaccessible dans la grande étape Alpestre, entre Bourg d'Oisans et Sestrières. Il y avait survolé toutes les ascensions, tandis que Biquet, long à se mettre en route, passait quand même en 2è position au sommet de Montgenèvre (mais à plus de 4' de Coppi), avant dernier col du jour, avant d'être, pour la énième fois de sa carrière, de problèmes mécaniques dans la montée du Sestrières. Un pneu qui se dégonfle, un DS trop loin pour le dépanner, et un Robic quasiment obligé de terminer l'étape avec son outil récalcitrant aprés avoir du s'arrêter 6 ou 7 fois pour regonfler !!
Perf sans plus de la part d'Ayuso. Je le voyai[…]