En 1993, Rominger est au moins aussi fort qu'Indurain mais vraiment malchanceux: le chrono par équipes catastrophique fait qu'il doit partir très tôt et sous un monstrueux orage pour le 1er CLM individuel alors que les derniers à partir, dont Indurain, bénéficient du beau temps. Il limite quand même les dégâts (4 ou 5ème ?) mais doit quand même se prendre 2/3 min dans la vue.
Ensuite, il est très légèrement supérieur à Indurain en montagne et il gagne le dernier CLM avec 40" d'avance, je crois.
De toutes façons, c'est l'année où Rominger est vraiment au top physique avec son record de l'heure stratosphérique.
Les Grands Tours de jadis
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Re: Les Grands Tours de jadis
Je crois que tu as raison, c'est en 1993 qu'Indurain est le plus prenable et surtout la seule fois qu'il a un adversaire aussi complet que lui à sa hauteur en la personne de Rominger.RemcoAlafpolak a écrit : 13 mai 2020, 21:57 Globalement de ce que j'ai lu des années Indurain, on a pas l'impression que le navarrais ait eu de grandes difficultés à l'emporter. 91, l'adversaire principal est Lemond, il tient tête lors du 1er clm mais craque en montagne. En 92, c'est Chiappucci, l'italien est pulvérisé comme tout le monde lors du clm de Luxembourg. En 93, c'est là qu'Indurain est le plus friable. En 94, Indurain, suite à l'abandon de Rominger, il est tranquille. En 95, Zülle est encore trop tendre pour affronter le navarrais et Riis semble un gros cran en dessous en montagne.
Si des gars ont vu en réel ces Tours, confirment ils mes propos ou les nuancent ils?
Contrairement à nostradamus, j'ai le sentiment que 1995 est l'année où Indurain fut le plus fort. C'est vrai que cette année-là, il gagne avec moins de marge sur ses adversaires en chrono (d'ou des écarts finaux pas forcément plus grands) mais n'oublions pas que la veille du premier CLM, Indurain avait fait une démonstration dans le "mini-LBL" proposé par les organisateurs. Sur le 30 derniers km, il tient seul en respect ce qu'il reste du peloton. Pour une fois qu'il avait fait preuve de panache, c'est dommage qu'il n'ait pas été récompensé par une victoire d'étape. Gagner le chrono le lendemain, ça montre la marge énorme qu'il avait sur les autres.
Après le jour de repos, viennent ensuite les Alpes. On insistera jamais assez sur le caractère insensé de ce que fait Indurain à la Plagne. C'est sans doute moins mémorable que d'autres démonstrations car la victoire d'étape est pour Zülle qui avait anticipé mais en 12 km d'ascension, Indurain colle 2'30 à Pantani et Gotti, 4 minutes à Virenque, Chiappucci et Rominger, 5'30 à Jalabert et Riis. Des écarts pareils sur une seule ascension, même Pantani et Armstrong ne l'ont pas fait dans la décennie 90.
Et pour couronner le tout, le lendemain à l'Alpe d'Huez : Indurain est encore le plus fort avec Pantani. Il revient comme il le souhaite sur Riis lorsque celui-ci attaque puis il décroche pratiquement tout le monde au train pour finir encore 2e d'étape. Jamais Indurain ne m'a semblé aussi fort en montagne que cette année-là. Le reste du Tour, il n'est pas inquiété et peut se contenter de gérer, sauf sur l'étape de Mende où les Banesto laissent 10 minutes d'avance à Jalabert.
En 1994, il était aussi très fort en montagne (il domine Pantani à Hautacam) mais avec la marge qu'il avait suite au contre-la-montre, il n'avait vraiment aucun rivaux. On dit souvent qu'Indurain a mal fini en mentionnant le temps que lui reprend Ugrumov sur la fin, mais le Letton avait plus de 15 minutes de retard en abordant les Alpes et n'était absolument pas une menace pour Indurain qui pouvait se contenter de gérer.
En 91, Bugno me semblait légèrement plus fort en montagne qu'Indurain tout comme Chiappucci en 92 et Rominger en 93.
Re: Les Grands Tours de jadis
Quand je vous lis à propos d’Indurain, particulierement le fait que ce monstre absolu du chrono n’etait, en plus, jamais inquiété en montagne, je me pose cette question: est-ce qu’Indurain n’etait pas le coureur de GT ultime, le prototype-même du gars absolument im-ba-tta-ble (peu importe les causes, epo toussa...)?
Merci Albator 

Re: Les Grands Tours de jadis
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Priceless comme aurait dit l'autre.

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Re: Les Grands Tours de jadis
En 95, il y a l'étape le lendemain du décès de Casartelli qui est neutralisée. Riis était plutôt énervé, je pense qu'il aurait pu passer Zulle, au programme il y avait Aubisque, Marie Blanque dans l'autre sens et Soudet par la grande route de la Pierre Saint Martin. Il n'aurait pas inquiété notre ami navarrais mais, sait on jamais
?

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Re: Les Grands Tours de jadis
Indurain reste pour moi le meilleur coureur que j' ai pu voir sur le Tour, il dégageait une impression de facilité assez incroyable.
La plupart des grands coureurs de l' époque couraient pour la deuxième place.
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Nous devons apprendre à vivre tous ensemble comme des frères, sinon nous allons tous ensemble mourir comme des idiots. La fin approche ... Le mur se rapproche ...
Re: Les Grands Tours de jadis
Indurain écrasait les longs chronos, maitrisait en montagne, et évitait les efforts superflus (à la différence de Merckx et Hinault). A partir de là, et en tenant compte des parcours de cette période ou les clm tenaient une place prépondérante, le Tour était déjà plié avant le premier grand col. Un Merckx était tellement prodigue de ses efforts qu'il pouvait se mettre en danger tout seul (sa défaillance dans le Ventoux 70, par exemple), d'autant plus que le kilométrage de l'effort individuel était plus limité que dans les années 90. Mais Indurain, c'était Robocop. Seuls Bugno en 91 et surtout Rominger en 93 étaient proches de lui, en valeur individuelle. Il est d'ailleurs bien dommage que l'équipe Clas (composée essentiellement de grimpeurs) ait subi une telle déroute dans le par équipes, car il aurait pu vraiment y avoir match.
Dernière modification par biquet le 15 mai 2020, 12:28, modifié 1 fois.
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Re: Les Grands Tours de jadis
Le problème avec l'EPO c'est que les coureurs de cette génération sont finalement inclassables. On ne connait pas leur véritable valeur.dolipr4ne a écrit : 14 mai 2020, 12:46 Quand je vous lis à propos d’Indurain, particulierement le fait que ce monstre absolu du chrono n’etait, en plus, jamais inquiété en montagne, je me pose cette question: est-ce qu’Indurain n’etait pas le coureur de GT ultime, le prototype-même du gars absolument im-ba-tta-ble (peu importe les causes, epo toussa...)?
Indurain était déjà un excellent rouleur et un très bon coureur de courses par étapes avant l'EPO (deux fois vainqueur de Paris-Nice, également lauréat du Critérium International et du Tour de Catalogne). Mais, si on le téléportait de nos jours, est-ce qu'il serait meilleur qu'un Dumoulin qui a un profil assez proche finalement ? Est-ce qu'Indurain tiendrait le coup sur les très gros pourcentages qui sont maintenant escaladés ? On n'en sait rien. Ce qui sûr c'est que son profil ne serait pas avantagé par les tracés des GT actuels.
Re: Les Grands Tours de jadis
Miguel Indurain est revenus sur Rominger avant la fin de la descente du Tourmalet.Chavaloin a écrit : 13 mai 2020, 21:45 En 93 Indurain est toujours le meilleur, en plus son plus grand adversaire est malchanceux (Rominger).
Mais à la fin de l'étape à Saint Lary l'espoir renait pour Rominger, à 300 m du sommet lâche un peu. Certes ce n'est qu'une goutte dans l’océan mais le lendemain y a l'enchainement Tourmalet-Aubisque-Soulor.
Dans le Tourmalet (il reste près de 150 km avant l'arrivée à Pau) Rominger et le surprenant Zenon Jaskula (3ème alors) attaquent Indurain, l'écart approche la minute au sommet mais voilà après la descente Le polonais ne veut plus relayer à la grande surprise du Suisse, tout rentrera dans l'ordre avant et Indurain va gagner le Tour...
Je ne sais pas si Jaskula aurait cela aurait changer la face du Tour mais on a vu un Indurain faible qu'on reverra aux Arc 3 ans plus tard.
Et voir la tete de Rominger .... Le navarrais descendant a pointe de 110 km/h. Le meilleur descendeur de sa generation.
Re: Les Grands Tours de jadis
En plus?!!GATO a écrit : 15 mai 2020, 12:05Miguel Indurain est revenus sur Rominger avant la fin de la descente du Tourmalet.Chavaloin a écrit : 13 mai 2020, 21:45 En 93 Indurain est toujours le meilleur, en plus son plus grand adversaire est malchanceux (Rominger).
Mais à la fin de l'étape à Saint Lary l'espoir renait pour Rominger, à 300 m du sommet lâche un peu. Certes ce n'est qu'une goutte dans l’océan mais le lendemain y a l'enchainement Tourmalet-Aubisque-Soulor.
Dans le Tourmalet (il reste près de 150 km avant l'arrivée à Pau) Rominger et le surprenant Zenon Jaskula (3ème alors) attaquent Indurain, l'écart approche la minute au sommet mais voilà après la descente Le polonais ne veut plus relayer à la grande surprise du Suisse, tout rentrera dans l'ordre avant et Indurain va gagner le Tour...
Je ne sais pas si Jaskula aurait cela aurait changer la face du Tour mais on a vu un Indurain faible qu'on reverra aux Arc 3 ans plus tard.
Et voir la tete de Rominger .... Le navarrais descendant a pointe de 110 km/h. Le meilleur descendeur de sa generation.

Merci Albator 

Re: Les Grands Tours de jadis
J'ai regardé l'étape des Vosges du Tour 1992, c'était sympa de revenir sur la dernière grande victoire de la carrière de Fignon..
Il a fait un sacré numéro ce jour là, résistant dans les derniers km à des attaques de toute part et notamment des Castorama de Leblanc (il y avait un conflit entre Fignon et Guimard, séparés en mauvais termes à la fin 91).
Il aura fait les 50 derniers km tout seul donc au moins 30km de plaine avec vent de face... Il disait dans son livre qu'il était consterné de la tournure que prenait cette étape, et notamment le fait que Bugno ne profite pas de ce terrain de jeu pour éliminer plusieurs coureurs. Il pensait notamment à LeMond chez qui il avait décelé des signes de faiblesse.
Sympa de revenir sur son dernier coup d'éclat, gagnant devant Dufaux, un jeune Suisse prometteur.
Il allait par la suite être complètement sacrifié par Stanga dans les Alpes alors qu'il avait le niveau pour faire top 10 encore cette année-là.
Il a fait un sacré numéro ce jour là, résistant dans les derniers km à des attaques de toute part et notamment des Castorama de Leblanc (il y avait un conflit entre Fignon et Guimard, séparés en mauvais termes à la fin 91).
Il aura fait les 50 derniers km tout seul donc au moins 30km de plaine avec vent de face... Il disait dans son livre qu'il était consterné de la tournure que prenait cette étape, et notamment le fait que Bugno ne profite pas de ce terrain de jeu pour éliminer plusieurs coureurs. Il pensait notamment à LeMond chez qui il avait décelé des signes de faiblesse.
Sympa de revenir sur son dernier coup d'éclat, gagnant devant Dufaux, un jeune Suisse prometteur.
Il allait par la suite être complètement sacrifié par Stanga dans les Alpes alors qu'il avait le niveau pour faire top 10 encore cette année-là.
Re: Les Grands Tours de jadis
Tu devais etre le dernier à pas etre au courant.Tremiti a écrit : 14 mai 2020, 13:10 Akaïon pris en flagrant délit de fanboyisme pro-Luc Leblanc![]()
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Re: Les Grands Tours de jadis
Euh, c'était un bon descendeur, mais par contre là, non, je ne pense pas qu'il ait été le meilleur descendeur de sa génération. Mottet je crois était réputé être l'un des meilleurs. Indurain était pas mal, mais pas meilleur de Chiappucci, moins bon que LeMond. Par contre bien meilleur que Bugno ou Zülle
Re: Les Grands Tours de jadis
Non mais t’inquiète, j’avais pris le soin de multiplier l’evaluation d’Indurain par GATO par 0,3. C’est comme quand DanielH te vante les merites d’un QS ou que Charlix fait des predictions sur le classement de Richie sur le prochain Tour, faut revoir à la baisse pour avoir une vision plus juste.
Quand c’est Sutter et Mathias Frank, c’est 0,03 le bon coeff.

Quand c’est Sutter et Mathias Frank, c’est 0,03 le bon coeff.

Merci Albator 

Re: Les Grands Tours de jadis
Ce jour la ton mottet voir chiapucci sont largues aussi. C est la descente d un long col pas le poggio ou descente tres technique. A part un Frederic Vichot et il n est pas de la generation Indurain.Nono2956 a écrit : 15 mai 2020, 12:53Euh, c'était un bon descendeur, mais par contre là, non, je ne pense pas qu'il ait été le meilleur descendeur de sa génération. Mottet je crois était réputé être l'un des meilleurs. Indurain était pas mal, mais pas meilleur de Chiappucci, moins bon que LeMond. Par contre bien meilleur que Bugno ou Zülle
Re: Les Grands Tours de jadis
Le gabarit de Rominger est vraiment imposant. Il ferait passer Ullrich pour un gringalet non ?
Sait-on pourquoi l'EPO avantageait-elle autant les gros gabarits ?
Sait-on pourquoi l'EPO avantageait-elle autant les gros gabarits ?
Re: Les Grands Tours de jadis
+ de muscles mieux oxygénés. Apres, y avait plus de poids à tirer, tu me diras. Mais je suppose que le rapport poids/puissance se trouve perturbé sous l’effet de l’epo. 

Merci Albator 

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Re: Les Grands Tours de jadis
Y'a le contre exemple Pantani qui devait peser 55 kg environ. Mais c'est vrai qu'hormis lui et à un degré moindre Virenque, 93/98 c'est vraiment l'époque des "gros". Ca choque pas mal quand on regarde les vieilles étapes.
Pilote de C15 mutin
Mon Strava : https://www.strava.com/athletes/6038754
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- nostradamus--dans--le--bus
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Re: Les Grands Tours de jadis
Je suis loin d' etre convaincu que l' EPO avantage les grands gabarits.
On en retrouve un peu plus au sommet de la hiérarchie peut etre car les km de contre la montre sont plus nombreux qu' actuellement et parce qu' il y a un peu moins d' étape de montagne.
Certains très bon grimpeur pouvaient perdre 10 minutes après 8 jours de courses et ciblaient davantage les étapes que le général.
Je crois que l' explication est plus d' ordre topographique, la physionomie du terrain me semble l' explication la plus logique.
Indurain c' était quand meme un géant, quelque soit l' époque il aurait été devant, il terminait toutes les étapes de montagne dans les trois premiers, sa régularité était décourageante pour les autres.
Hormis Sestrières en 92 et la Plagne 95, on a jamais su s' il était vraiment à fond. Jamais les circonstances de course l' ont mis en danger telment il dominait.
C' est toujours lui qui emmenait le groupe maillot jaune dans les derniers km des étapes, on l' a jamais vu à l' arrachée dans la roue d' un adversaire donnant des grands signes de fatigues.
C' était robocop.
On en retrouve un peu plus au sommet de la hiérarchie peut etre car les km de contre la montre sont plus nombreux qu' actuellement et parce qu' il y a un peu moins d' étape de montagne.
Certains très bon grimpeur pouvaient perdre 10 minutes après 8 jours de courses et ciblaient davantage les étapes que le général.
Je crois que l' explication est plus d' ordre topographique, la physionomie du terrain me semble l' explication la plus logique.
Indurain c' était quand meme un géant, quelque soit l' époque il aurait été devant, il terminait toutes les étapes de montagne dans les trois premiers, sa régularité était décourageante pour les autres.
Hormis Sestrières en 92 et la Plagne 95, on a jamais su s' il était vraiment à fond. Jamais les circonstances de course l' ont mis en danger telment il dominait.
C' est toujours lui qui emmenait le groupe maillot jaune dans les derniers km des étapes, on l' a jamais vu à l' arrachée dans la roue d' un adversaire donnant des grands signes de fatigues.
C' était robocop.
Nous devons apprendre à vivre tous ensemble comme des frères, sinon nous allons tous ensemble mourir comme des idiots. La fin approche ... Le mur se rapproche ...
Re: Les Grands Tours de jadis
-Vélomen- a écrit : 15 mai 2020, 22:11 Le gabarit de Rominger est vraiment imposant. Il ferait passer Ullrich pour un gringalet non ?

Tu es sûr?
Je ne trouve pas du tout en regardant les images.