MannyManolo a écrit : ↑23 févr. 2020, 18:26
Le sucre sportif a écrit : ↑23 févr. 2020, 18:17
C'est parce qu'il a chouiné qu'il a trouvé la motivation pour aller taper tout le monde dans les Pyrénées
Je pense que son abandon n'est pas dû qu'à la malchance.
Puis, la différence est que c'était après une bordure, comment va t-il réagir si il trouve meilleur en montagne ? Peut-être que la frustration risque de l'envahir vu la mentalité qu'il a....
Si vous trouver normal tout les hauts et les bas qu'on a vu dans ses réactions lors du reportage Inside au Tour... Moue, je pense qu'un grand coureur à se côté "linéaire", une certaine froideur dans sa façon de vivre une course, surtout de 3 semaines, c'est primordial....
Oui on a bien vu qu’il s’est laissé consumer par la frustration lors des Giro 2017 et 2018 après avoir été dominé en montagne...
Ce qu’il ne faut pas lire franchement
Tous les coureurs ont des hauts et des bas, même les plus grands, ils les affrontent et s’en relèvent. Dois-je rappeler le discours de Nibali avant la fin du Giro 2016 par exemple ?
Pinot n’a pas pleuré après la bordure hein, il était furieux et déçu, n’importe qui le serait à sa place.
Dans la foulée, une fois le debrief fait il a annoncé à toute son équipe qu’il gagnerait le samedi suivant au Tourmalet et qu’il faudrait rouler pour ça.
Au-delà de cet épisode, au contraire il était zen comme jamais auparavant sur ce Tour, ils ont plutôt géré « froidement » sous la houlette de Mauduit, qui tempérait les choses, invitait à prendre patience et confiance, à voir loin, ne pas se laisser griser par le contexte (Planche des Belle filles) ni déborder par ses émotions. La gestion du week-end pyrénéen (auquel on pourrait ajouter le chrono à Pau) a été justement un modèle en ce sens : maîtrise collective, ciblage des objectifs, d’abord l’étape pour la confiance et la revanche et parce qu’on ne sait jamais (..la suite lui a donné raison hélas), ensuite les écarts le lendemain une fois établi qu’il était le plus fort dans la pente.
Après oui il est râleur, hyper-exigeant avec lui-même, impatient... N’aime pas les grains de sable quand tout devrait rouler... Mais est-ce-que ça l’empêche de se battre ? Non... Combien de fois on l’a vu rebondir après une contre-perf, s’accrocher comme un taré et arracher un résultat correct quand il n’était pas bien... Oui il est dans une équipe où il y a pas mal d’affect (Madiot, son frère, ses équipiers, la culture maison), oui il est sensible, émotif peut-être, peut-être même qu’il crame du jus et finalement sa santé sur trois semaines en étant trop perméable à cette pression, lui-même a avancé cette hypothèse un jour sans trop vouloir y croire il me semble. Mais tout ça c’est aussi une force, c’est ce qui le pousse à se transcender, ce qui pousse ses coéquipiers à le faire aussi pour lui... Et il semble avoir apprivoisé tout ça pour en tirer le meilleur et que ce ne soit plus un frein comme ça a pu l’être quand il était plus jeune (sur le Tour notamment).
Je comprends qu’il reste un doute qui l’escorte chez certains vu son « passif » en GT en particulier mais je crois qu’il a largement démontré qu’il pouvait faire preuve de sang-froid quand il le fallait aussi. Qu’il a eu plus que sa dose de mauvais sort tout simplement et que c’est une explication psychologisante simpliste et erronée. Après il ne sera jamais un cyborg, il lâchera toujours des propos définitifs sous le coup de la mauvaise humeur de de la déception à l’arrivée, parce qu’il est nature, mais il passe à autre chose ensuite. Bref il est comme il est avec ses forces et ses failles, c’est pour ça qu’on l’aime ou qu’il agace/frustre certains, mais il n’y a rien de rédhibitoire à essentialiser ainsi dans sa nature qui l’empêcherait définitivement d’aller plus haut et en particulier sur trois semaines. À mon sens en tout cas ;)
Sinon c’est à chaque fois le même topo à la première déconvenue, on remet tout en cause, sur son programme, sa préparation, son régime alimentaire ou autre. Avec des théories aussi vite oubliées quand il remarche qu’elles sont apparues. On va éviter de s’emballer... Je rappelle qu’il y a trois ans, après une coupure aussi longue, il avait repris un peu plus tôt (GP La Marseillaise) et tapait Contador et Valverde à la Ruta del Sol à son huitième jour de course. Avant de signer en mars une belle découverte des Strade Bianche puis un podium à Tirreno.
Bon à l’époque il ne faisait pas de stage en altitude et son objectif numéro 1 était plus tôt dans la saison avec le Giro en mai... Donc la comparaison a ses limites. Peut-être aussi qu’à la presque trentaine la remise dans le bain demande un chouïa plus de temps. Mais il ne sert à rien de s’affoler. Reprise décevante car il attendait visiblement nettement mieux même sans être forcément au top, mais rien d’inquiétant à ce stade. Paris-Nice sera un premier moment de vérité, il lui manque peut-être justement les 2 semaines qui l’en séparent. Et il sera toujours temps de corriger le tir ensuite s’il est vraiment loin du compte.