Je suis tombé sur des chiffres qui datent un peu, mais connaissant la FFC un truc n'a pas évolué : qui dit licencié dit compétiteur. Ce n'est pas le cas dans bien des sports. Voir tableau en page 3 sur 4.
http://www.sports.gouv.fr/IMG/archives/ ... jeunes.pdf
Et je crois que pour un sport individuel c'est très loin d'être anodin. Il suffit de comparer avec le tennis... J'ai moi-même pratiqué le tennis étant jeune, j'ai commencé les compétitions à 16 ans, et j'ai du passer moins de 5% de mon temps de pratique à faire des compéts. Je suis passé au vélo en club quelques années plus tard, sur 10 000 bornes dans l'année, j'en avais plus d'un quart en course... et je ne compte pas le temps passé en déplacement pour aller aux courses, échauffement, etc. Parce que le cyclisme en FFC, c'est la compète, et que la course ça s'apprend en courant.
Alors déjà qu'en tennis, la compétition c'est pas facile : les matchs c'est du duel, tu peux tomber sur de vrais salauds. Mais bon, on va dire qu'à partir du moment où ton moniteur te dis que tu peux faire des compétitions, tu as grosso modo une chance sur deux de gagner. En vélo, tu es seul dans le peloton, et si tu ne fais pas partie des meilleurs de ton département dans les caté de jeunes, mais tu as zéro chance de gagner, zéro. Bonjour l'estime de soi pour le gamin... Et pour celui qui est capable de gagner, ben il gagnera à tous les coups ou presque, on va dire qu'ils seront 4 ou 5 à se partager les victoires sur une saison, bonjour le melon aussi.
Perso je serais ravi que mon fils et mes enfants à venir fassent du vélo et aiment ça. Mais licencié en FFC à aller faire des compètes à partir de 12 ans ou avant, non merci. Faudra qu'ils me tannent grave, ou alors qu'ils me montrent par ailleurs qu'ils savent bien gérer leurs émotions et leur rapport à la compétition.
Alors après il y a d'autres aspects, le fait effectivement qu'un gamin à vélo dans la nature à 30 bornes du domicile sur des routes à 80 ça inquiète les parents, le fait qu'un spad de course coûte un bras pour certains, le fait que le club le plus proche est peut-être à 20 bornes de la maison et que c'est pas pratique pour y aller, effectivement, faut être très motivé pour ce lancer là dedans. Mais quand, en plus de ça, la finalité du truc ne parait pas évidente, ben... Je me dis qu'on peut très bien avoir le goût du cyclisme sans faire de course, à base d'une ballade le dimanche quand il fait beau, et pour le reste avoir une activité qui donne le goût de l'effort physique qui soit plus ludique, plus collective, moins orientée compétition.