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Modérateur : Modos VCN


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Par levrai-dufaux
#3092153
Une petite anecdote sur le Tour de France 1964.
Poulidor l'a perdu pour 55 secondes face à Anquetil.
Si l'on retient leur duel sublime dans le Puy de Dôme ou bien le contre-la-montre final sur Paris, l'histoire ne doit pas oublier que ce face à face s'est également joué sur l'arrivée de la 9ème étape à... Monaco. A l'époque, une victoire d'étape rapportait une minute de bonifications et la seconde place 30 secondes. L'arrivée se déroulait sur la piste du stade Louis II. Une fois sur la piste, Anquetil se positionna en première position pour disputer le sprint, sachant la difficulté de dépasser dans un stade aux virages non relevés comme sur un vélodrome. Poulidor réussit néanmoins à se faufiler à la corde, franchit la ligne et lève les bras.... mais il s'est trompé d'un tour ! Anquetil et les autres le débordent immédiatement. A l'arrivée, Maître Jacques l'emporte et Poupou se classe 5ème de l'étape. En lui reprenant ainsi une minute, le Normand revint à 15 secondes de Limousin au général, mais sans l'erreur d'appréciation de Poulidor, le résultat aurait pu être tout autre. L'erreur de Poulidor s'explique notamment par le fait que, sur le Tour d'Espagne qu'il venait de remporter, les sprints se disputaient sur une fraction de tour de stade. Quoi qu'il en soit, ces secondes pesèrent lourds à la fin de l'épreuve...

Au sujet de la popularité de Poulidor, on peut aussi rappeler que elle-ci était immense avant même le Tour de France 1964, et ce, en dépit des sifflets qui le visèrent à l'arrivée du Tour 1963. Antonin Magne, son directeur sportif (et un des plus beaux palmarès du cyclisme français) en témoignait en ces termes :
"J'ai connu l'époque où Charles Pelissier fascinait les foules, mais jamais la popularité de Charlot n'avait atteint celle de Raymond aujourd'hui. Je sais des fermes du Limousin où son portrait figure entre l'image de Bernadette Soubirous et celle du grand-père décédé !"
Probablement que seuls quelques Campionissimi Italiens ont été davantage adulés que Poupou le fut au cours de sa carrière ou après :agenou:

Par ulysse1
#3092230
puisque levrai-dufaux a eu la bonne idée de nous replonger dans les passionnantes pépipéties des années soixante, je me permets de recopier mon dernier message sur le " carnet noir " juste avant le changement de topic , car philippe brunel a soulevé une explication capitale si elle est juste :

... pour lui , la transformation de poulildor en " éternel second " , alors qu' il avait commencé sa carrière tambour battant ( milan - san remo , ... ) date du dauphiné 63 , dans lequel après une grand offensive il a eu une défaillance telle qu' il a perdu 18 minutes en 9 km ( ! ) , et qu' antonin magne a dû le gifler pour le faire sortir de sa torpeur ;
il se serait dit alors " plus jamais ça " et aurait couru plus prudemment ensuite , calquant plutôt sa course sur anquetil et merckx ( avec certes des attaques , mais pas trop loin des arrivées ) , bref psychologiquement aurait cessé d' être autant gagneur qu' avant ( car il a tout de même beaucoup gagné ) ;

j' ignore ce que ça vaut , d autant que brunel paraît beaucoup plus " anquetiliste " , mais je n' avais jamais entendu parler de ça ( il faut dire que je suis le cyclisme depuis l' année d' après , 64 ) , et ça corrobore indirectement d' autres témoignages ( dont guimard , qui a partagé sa chambre pendant des années , qui ne tarit pas d' éloges mais qui ajoute qu' " il a su faire exactement ce qu' il fallait pour ne pas se compliquer la vie " )
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Par loloherrera
#3092233
levrai-dufaux a écrit :
15 nov. 2019, 00:35
Une petite anecdote sur le Tour de France 1964.
Poulidor l'a perdu pour 55 secondes face à Anquetil.
Si l'on retient leur duel sublime dans le Puy de Dôme ou bien le contre-la-montre final sur Paris, l'histoire ne doit pas oublier que ce face à face s'est également joué sur l'arrivée de la 9ème étape à... Monaco. A l'époque, une victoire d'étape rapportait une minute de bonifications et la seconde place 30 secondes. L'arrivée se déroulait sur la piste du stade Louis II. Une fois sur la piste, Anquetil se positionna en première position pour disputer le sprint, sachant la difficulté de dépasser dans un stade aux virages non relevés comme sur un vélodrome. Poulidor réussit néanmoins à se faufiler à la corde, franchit la ligne et lève les bras.... mais il s'est trompé d'un tour ! Anquetil et les autres le débordent immédiatement. A l'arrivée, Maître Jacques l'emporte et Poupou se classe 5ème de l'étape. En lui reprenant ainsi une minute, le Normand revint à 15 secondes de Limousin au général, mais sans l'erreur d'appréciation de Poulidor, le résultat aurait pu être tout autre. L'erreur de Poulidor s'explique notamment par le fait que, sur le Tour d'Espagne qu'il venait de remporter, les sprints se disputaient sur une fraction de tour de stade. Quoi qu'il en soit, ces secondes pesèrent lourds à la fin de l'épreuve...

Au sujet de la popularité de Poulidor, on peut aussi rappeler que elle-ci était immense avant même le Tour de France 1964, et ce, en dépit des sifflets qui le visèrent à l'arrivée du Tour 1963. Antonin Magne, son directeur sportif (et un des plus beaux palmarès du cyclisme français) en témoignait en ces termes :
"J'ai connu l'époque où Charles Pelissier fascinait les foules, mais jamais la popularité de Charlot n'avait atteint celle de Raymond aujourd'hui. Je sais des fermes du Limousin où son portrait figure entre l'image de Bernadette Soubirous et celle du grand-père décédé !"
Probablement que seuls quelques Campionissimi Italiens ont été davantage adulés que Poupou le fut au cours de sa carrière ou après :agenou:
On peut aussi parler de l'étape d'Andorre, se déroulant au lendemain du fameux méchoui.
Poulidor (et quelques autres) attaquent d'entrée dans l'Envalira, Anquetil est très mal, basculant avec 4 minutes de retard au sommet. Mais il va faire une descente à tombeau ouvert en plein brouillard, prenant des risques insensés et finissant par rejoindre Poupou, lequel va ensuite chuter suite à une crevaison (lors de la poussette y faisant suite :sylvain84: ), perdant au passage de précieuses secondes à l'arrivée.
Tous ces faits de course cumulés amène vraiment à penser que Poulidor devait gagner ce tour 64. Mais c'est aussi ce qui a forgé sa légende...
Par ulysse1
#3092236
" perdant au passage de précieuses secondes à l'arrivée "

d' autant plus précieuses qu' elles furent nombreuses , c' est 2' 36'' qu' il a perdu dans cette histoire qui fait partie de la légende de cet incroyable tour 64 ( qui a aussi été celui des dernières et des plus belles chevauchées de bahamontes dans la montagne , et des dernières victoires d' étape de darrigade )
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Par loloherrera
#3092244
ulysse1 a écrit :
15 nov. 2019, 11:38
" perdant au passage de précieuses secondes à l'arrivée "

d' autant plus précieuses qu' elles furent nombreuses , c' est 2' 36'' qu' il a perdu dans cette histoire qui fait partie de la légende de cet incroyable tour 64 ( qui a aussi été celui des dernières et des plus belles chevauchées de bahamontes dans la montagne , et des dernières victoires d' étape de darrigade )
Oups, tu as raison, dans mes souvenirs, il ne perdait pas autant.
Ça rend d'autant plus crédible le fait que ce Tour était pour lui.
Par *Chouchou*
#3092340
AlbatorConterdo a écrit :
15 nov. 2019, 17:50
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... embre-2019

(on y parle de "vainqueur moral" :banana: )
Oui, mais après avoir lu beaucoup d'articles (pas tous, il y en a trop) depuis la mort de Poulidor, je n'en ai trouvé aucun qui parle de ça : :wink:

https://www.dailymotion.com/video/x121fcp

Alors je veux bien qu'on présente Poupou comme le "vainqueur moral", mais ça demanderait quand même quelques explications. :confused:

Comme je n'ai pas du tout suivi cette époque, et ne fait que me renseigner sur ce fameux duel, si les historiens du forum pouvaient m'éclarer ? :idea: :smile:
Par -frangin
#3092341
levrai-dufaux a écrit :
15 nov. 2019, 00:35
Une petite anecdote sur le Tour de France 1964.
Poulidor l'a perdu pour 55 secondes face à Anquetil.
Si l'on retient leur duel sublime dans le Puy de Dôme ou bien le contre-la-montre final sur Paris, l'histoire ne doit pas oublier que ce face à face s'est également joué sur l'arrivée de la 9ème étape à... Monaco. A l'époque, une victoire d'étape rapportait une minute de bonifications et la seconde place 30 secondes. L'arrivée se déroulait sur la piste du stade Louis II. Une fois sur la piste, Anquetil se positionna en première position pour disputer le sprint, sachant la difficulté de dépasser dans un stade aux virages non relevés comme sur un vélodrome. Poulidor réussit néanmoins à se faufiler à la corde, franchit la ligne et lève les bras.... mais il s'est trompé d'un tour ! Anquetil et les autres le débordent immédiatement. A l'arrivée, Maître Jacques l'emporte et Poupou se classe 5ème de l'étape. En lui reprenant ainsi une minute, le Normand revint à 15 secondes de Limousin au général, mais sans l'erreur d'appréciation de Poulidor, le résultat aurait pu être tout autre. L'erreur de Poulidor s'explique notamment par le fait que, sur le Tour d'Espagne qu'il venait de remporter, les sprints se disputaient sur une fraction de tour de stade. Quoi qu'il en soit, ces secondes pesèrent lourds à la fin de l'épreuve...

Au sujet de la popularité de Poulidor, on peut aussi rappeler que elle-ci était immense avant même le Tour de France 1964, et ce, en dépit des sifflets qui le visèrent à l'arrivée du Tour 1963. Antonin Magne, son directeur sportif (et un des plus beaux palmarès du cyclisme français) en témoignait en ces termes :
"J'ai connu l'époque où Charles Pelissier fascinait les foules, mais jamais la popularité de Charlot n'avait atteint celle de Raymond aujourd'hui. Je sais des fermes du Limousin où son portrait figure entre l'image de Bernadette Soubirous et celle du grand-père décédé !"
Probablement que seuls quelques Campionissimi Italiens ont été davantage adulés que Poupou le fut au cours de sa carrière ou après :agenou:
C'est Anquetil qui est passé en tête au premier passage. La photo dans "L'Equipe" de hier le démontre, comme celle dans l'Histoire du Tour 64 de "But et Club".
Par marcella
#3092363
La chaine Histoire diffusera ce soir à 22h20 le documentaire Raymond Poulidor, notre champion réalisé en 2013 par Jean Luret.

France 3 diffusera elle le documentaire Poupou 1er, réalisé par Patrick Jeudy, dimanche à 13h30.
Par xacasar
#3092432
Vidéo que je trouve assez adorable/touchante, entre MVDP et Poulidor qui le décrit comme son "petit phénomène", MVDP avec sa bouille d'enfant est timide, son grand père est admiratif et fier de lui...
C'était en 2014, MVDP n'était pas le coureur qu'il est aujourd'hui.

Par ulysse1
#3092484
dans le tour 64 la rivalité était restée relativement bon enfant , mais on a davantage oublié paris-nice 66 , l' autre sommet de la rivalité qui a pris une tout autre tournure ; en deux mots , poulidor bat enfin anquetil contre la montre , événement majeur , et se prépare à gagner mais dans la dernière étape , après une série d' attaques de ses équipiers mais aussi selon le camp adverse un comportement violent ( un équipier de poulidor poussé dans le fossé ) et surtout la participation d' autres équipes à la défaite de poulidor , anquetil gagne finalement ;

ensuite , ce n' est pas " tu m' as donné du mal " comme en 64 , ce sont de sérieuses accusations réciproques , jusqu' à des demandes d' enquêtes de la part d' antonin magne puis de géminiani

https://www.velo101.com/magazine/articl ... etil--7149

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