Richard a écrit : ↑20 sept. 2019, 23:27
S’il est capable de la gagner, il n’aura pas non plus besoin de dix éditions pour s’y faire, un coureur de son calibre une fois à maturité apprend vite.
Un Valverde a eu besoin de 16 éditions de championnat du monde pour enfin être sacré alors qu'il était en mesure d'en gagné un dès 2003 à Hamilton où il fait deux derrière son coéquipier Astarloa.
Nibali court toujours après une victoire à Liège, Sagan après une victoire sur Milan-San Remo, Van Avermaet après un Tour des Flandres, Vanmarcke après un monument flandrien, Alaphilippe n'a toujours pas gagné à Liège tout comme Boonen à San Remo
Un Tour de Lombardie est déjà plus facile à gagner quand on est physiquement supérieur aux autres, un Tour de France sacre presque systématiquement le meilleur coureur.
Liège, c'est différent, si le vainqueur est toujours parmi les 2/3 plus forts de la course, elle ne sacre pas toujours le plus costaud des costauds. De plus, le lot de prétendants est plus important que sur le Tour de Lombardie, on n'est jamais à l'abri de croiser un Alberto Bettiol ou un Bob Jungels en feu le jour J.
Il faut savoir faire l'effort décisif au bon moment, et je n'ai pas le sentiment que Pinot soit le meilleur dans ce domaine lui qui aime montrer ostensiblement les biscotos lorsqu'il a les jambes. Il y aura peut-être un petit apprentissage tactique pour Pinot à faire de ce coté-là. Liège, ça se gagne avant tout à l'économie depuis quelque temps même si Fuglsang cette année vient faire voler en éclats mes propos. Quoique lui a attendu d'en être à sa 10 ou 11e campagne ardennaise pour donner sa pleine mesure sur ces courses et les préparer au mieux.
Et puis il ne faut pas négliger que cela se joue sur des détails de préparation. Le réglage pour être performant le jour J est bien plus délicat que pour un GT ou pour le Tour de Lombardie où l’enchaînement des semi-classiques permet de toujours rester dans le rythme, classique qui est davantage une course à éliminations par l'arrière que LBL.
Regarde Gaudu, il a compris après 3 éditions d'ardennaises qu'il va lui falloir disputer l'Amstel pour jouer placé sur la Flèche car il a besoin d'une course pour se débloquer juste avant.
Valverde est dans le même cas, il a souvent eu besoin de l'Amstel pour se débloquer et être opérationnel sur les deux autres.
Rebellin a mis du temps à comprendre que ça ne lui servait à rien de disputer le Tour du Pays-Basque à fond s'il voulait pouvoir surcompenser pour les ardennaises.
Il y a une prise de points de repère qui est importante dans la préparation de ces courses : savoir quand effectuer sa dernière grosse sortie, quelle course prévoir juste avant et quand ?
Rares sont les coureurs qui trouvent du premier coup l'approche parfaite.
Le conditionnement mental peut jouer aussi tout comme la connaissance du terrain (être dans les 30 premiers du peloton à 5 km du pied de la Roche-aux-Faucons est indispensable, sinon on laisse trop de jus pour remonter parce que l'approche se fait à fond la caisse).