Samedi midi je rentre de vacances, depuis la côte vendéenne jusqu'aux abords de Nantes où j'habite. Sortie de 100 bornes environ avec un bon vent de dos dans l'ensemble, mais je suis bien claqué par ma semaine. Par conséquent j'avance pas terrible, j'ai tout le temps soif, les lignes droites me semblent d'une longueur interminable et une bonne partie des revêtements d'une rugosité inadmissible. Dès que je prends un coup de vent de côté ou de face, je suis scotché à la route. Au bout de 70 km j'ai vidé mes deux bidons. A une quinzaine de km de chez moi je décide que j'en ai marre et qu'il me faut quelque chose qui ressemble à un bon coca bien frais.
J'arrive à un bled pas trop paumé, mais plein mois d'août, les deux boulangeries sont fermées, le kebab/pizzeria pareil, bref c'est la dèche totale. J'avise quand même le seul commerce ouvert, c'est le pmu-tabac du centre-ville. J'entre et je demande si par hasard, ils ne vendent pas des boissons. La dame me répond que non. Je lui dis tant pis, lui demande si elle connait pas un commerce ouvert dans le coin, elle me répond par la négative. Je la salue et m'en retourne dehors. Mais au moment de sortir, tilt, illumination, je me dis qu'elle a bien un lavabo dans son arrière-boutique. Du coup je lui demande si je peux utiliser à tout hasard son point d'eau pour remplir un de mes bidons.
Et là, moment magique : "Je ne suis pas la patronne, je n'aurai pas l'autorisation de vous donner à boire."
Putain.
Je la regarde 5 secondes dépité, elle me regarde pareille comme une cruche. C'est pas grave que je lui dis, c'est pas grave.
Je suis tellement sur le cul que je rentre direct chez moi, sans passer par la case cimetière du village, que j'aurais pris 3 plombes à trouver, pour faire le plein. Je vérifie quand même dans le miroir une fois à la maison : il y a du sel sur mon maillot, j'ai les cheveux collés de sueur, je ressemble pas au mec qui fait un caprice pour boire un coup. Putain de pays où tu chies dans l'eau potable mais où dans la tête des gens il te faut sûrement l'aval du patron, l'autorisation de l'inspection du travail et le visa de la préfecture pour donner à boire.
Bon à part ça mon périple s'est bien passé, j'ai découvert deux routes sympa que je ne connaissais pas et mon frigo était pas vide à l'arrivée.