Ca y est, après 27 ans de vélo, j’ai enfin comblé ce manque de n’avoir jamais escaladé de vrai grands cols.
C’est un objectif que je m’étais fixé cet hiver, et l’on avait donc choisi le lieu de nos vacances en famille en fonction de cela (merci Madame). Problème, ca fait une dizaine d’années que je roulotte plus que je ne roule, que je me contente de 1 ou 2 heures de vélo par semaine quand tout va bien, et au grand max 3h. Donc il fallait que je m’y remette un peu plus sérieusement, histoire de ne pas trop subir. Souffrir oui, subir non. J’ai donc été un peu plus assidu cette année (max une sortie par semaine néanmoins), terminant ma « prépa » par une sortie au Champ du Feu dans les Vosges, 104 km, chose que je n’avais plus fait depuis si longtemps.
Direction la Savoie, et mon premier objectif, la Croix de Fer. J’avais hésité avec la Madeleine, mais le premier permettait de pouvoir faire une boucle (j’aime pas les allers retours). Je suis donc parti de La Chapelle, en Basse-Maurienne, direction Saint-Jean, mais en prenant soin d’inclure les lacets de Montvernier dans la boucle. Ceux-ci, montés sans forcer en 23 minutes, tout en m’arrêtant pour des photos (ratées), m’ont laissé croire que j’étais en forme. Par contre, à la sortie de St-Jean, lorsque je suis passé devant la borne des 28 km, je me suis dit que ça pourrait être très long. Et ça l’a été, la chaleur aidant, j’ai trouvé la 1ère partie assez hostile, avec beaucoup de roches. Un peu déçu de ne pas voir un seul cycliste avant les tout derniers kilomètres. Si bien qu’arrivé à St Sorlin, j’étais déjà complètement cuit. J’ai du coup moyennement appréciés les derniers kilomètres, pourtant sublimes, obligé de faire une pause aux 6 km, me faisant donc doubler ici par un 1er cyclo, puis au 2 km (doublé par un 2ème), puis à la flamme rouge. A 100 m du sommet, alors que je commençais à apprécier mon "exploit", un 3ème cyclo, plein de sacoches m’a doublé tout en souplesse. C’est d’ailleurs lui, un espagnol je crois, que j’ai sollicité pour la photo au sommet. Je pense avoir monté en 2h40, mais ma montre GPS, pas vraiment autonome a laché à 1km du sommet. Au final, en haut, je suis partagé entre le plaisir d’avoir gravi ce monstre, mais déçu d’avoir tant subi, alors que pourtant je ne m’étais pas enflammé. Je me suis forcé à manger un croque monsieur en haut, mais je n’ai jamais faim après avoir tant donné. Il fait beau, je reste une heure à profiter du lieu et gérer les crampes qui arrivent maintenant que je suis attablé
, j’essaie de discuter avec mes moyens avec des anglais (il y’en a beaucoup de cyclistes au sommet, beaucoup semblent préférer la montée via le Glandon). C’est le moment de descendre, les crampes reviennent de plus belles dès le 1er coup de pédale, je me dis que ça va me gâcher la descente, mais ça passera vite. Je trouve les paysages bien plus beaux de ce côté-ci, fait toute la 2ème moitié de la descente dans le sillage d’une moto prudente, bref, je reprends du plaisir. Au retour, j’ai un dernier effort à faire avec 700m à 17% pour retourner où nous logeons, ma femme me double à mi-pente, me propose de m’accrocher mais j’ai ma fierté, et aussi j’ai retrouvé quelques forces, ma gosse m’attends en haut et m’encourage
, la sortie se termine bien.
A suivre…