Bradounet_ a écrit : ↑23 avr. 2019, 03:38
Pour moi, Alaphilippe n'a pas fait d'erreur hier, du moment où Fuglsang refuse totalement de passer, il est condamné, il ne peut rien faire. A 3 km de l'arrivée, on voit Alaphilippe manifester son agacement de voir Fuglsang lui sucer la roue, mais ce n'est pas pour autant qu'il arrête de rouler, il maintient un rythme convenable pendant 1.5km sur le faux-plat et puis on arrive sur une partie beaucoup plus plate et aussi plus proche de l'arrivée, là ça devient donc plus problématique d'emmener un adversaire en appuyant sur les pédales et ça fait un km que Fuglsang ne passe pas et Alaphilippe a besoin de souffler après son relais sur le faux-plat, donc si Alaphilippe avait continué sur ce rythme, il aurait été grandement exposé soit à une attaque de Fuglsang à la flamme rouge soit Fuglsang aurait été bien plus frais que lui pour le sprint (et on le voit d'ailleurs que Alaph n'avait plus grand chose dans le réservoir donc si le Français avait continué de rouler sur un bon rythme encore un km de plus, Fuglsang l'aurait surement battu en un contre un).
A 1.3 km de l'arrivée, on devine après un changement de plan que Alaph a voulu forcer Fuglsang à passer en coupant totalement son effort mais c'est sans effet parce que Fuglsang fait du surplace après ça. Et là ils perdent énormément de temps.
Alaph a donc tout essayer allant même à dire à Fuglsang qu'il était un peu cuit pour essayer de donner confiance au Danois.
Le fautif est donc entièrement Fuglsang. Il fait deux grosses erreurs.
1/ Du moment où Alaph n'entre plus dans le jeu du Danois à 1.3 km de l'arrivée et qu'il ralentit complètement le rythme, le coureur d'Astana devait absolument passer et se remettre à rouler (à ce moment-là il ignorait complètement que Kwiakowski n'était plus très loin donc le retour du Polonais n'entrait pas dans sa réflexion)
C'est une erreur incroyable pour moi, car admettons que le plus proche poursuivant soit 10 minutes derrière, rien que le simple fait d’arrêter totalement de rouler, va augmenter exponentiellement les chances au sprint d'Alaphilippe. Ce temps de récup permet aux muscles de reconstituer les réserves en phosphocréatine qui est le carburant des efforts anaérobies alactiques (le sprint).
Ils auraient fait les deux derniers km à 35 km/h vent dans le dos, Fuglsang dans la roue d'Alaph, le Français constamment retourné pour surveiller le Danois, c'était alors impossible que Fuglsang l'emporte.
Si Fuglsang a pu battre Alaphilippe au sprint, c'est parce que Kwiatkowski revient rapidement à 700m de l'arrivée donc ne laisse pas assez de temps à Alaphilippe pour vraiment récupérer en vue du sprint.
2/Fuglsang applique vraiment des stratégies trop rustres. Premièrement, il avoue sans gène avoir passé des relais très appuyés et avoir fait le plus gros du boulot. Or s'il avait appuyé un peu moins ses relais, il aurait peut-être pu placer une grosse attaque dans un mont. Lacher au train un Alaphilippe en forme sur un tracé comme le final de l'Amstel, c'est totalement utopique. Les monts ne sont pas assez longs pour vraiment faire péter un mec qui peut se permettre de se mettre dans le rouge pendant 1 minute de manière répétée. Il fait face au meilleur mondial dans ce domaine.
Sur Liège, c'est déjà différent, les montées sont plus longues.
Deuxièmement, il applique la stratégie inverse, et d'un seul coup, arrête de rouler et cela intervient juste après qu'il ait placé deux petites attaques rien de pire pour montrer à Alaphilippe qu'il avait encore du gaz et dissuader le Français de le traîner jusqu'à la ligne.
Il aurait fait le mec un peu usé dans les 6/7 derniers km en appuyant moins ses relais et en évitant d'attaquer sur le plat (
), Alaf aurait pris davantage confiance et se serait moins méfié. Ils auraient été au bout.