Le sucre sportif a écrit : 06 avr. 2019, 22:04
Moi aussi, tu remarqueras que mes cyclistes préférés ne sont pas spécialement français, je parlais plus de mettre l'accent sur des faits de courses, considérer les cyclistes comme des hommes, des guerriers qui s'affrontent que comme des machines à produire des watts. Je suis également le premier à me plaindre de ce prisme franco/français.
Pour le cyclisme, je trouvais que c'était équilibré, mais on va de plus en plus vers des Nicolas Perthuis/datavelon qui vont mettre l'accent sur le cycliste-robot-machine plutôt que de nous faire vivre le côté affrontement/bagarre/humain, et je trouve cela dommage. Si Voeckler se met aux commentaires de façon plus régulière, on va pouvoir vivre de grands moments car il sait mettre en valeur l'effort des coureurs, qu'ils soient premiers ou derniers, quelque soit leur performance pure ou leur nationalité, il saura mettre l'accent sur des détails qui font que le vélo est un sport magnifique.
Le culte de la performance sera mis à rude épreuve par son franc parler, les dopés sans charismes pourront retourner jouer aux billes
Mais aborder à la télé le sport sous un angle moins centré sur la performance, ça ne va strictement rien changer à la problématique du dopage dans le sport.
Le sport à n'importe quel niveau que ce soit, c'est avant tout le dépassement de soi, donc ça appelle inévitablement une recherche du record qu'il soit personnel puis absolu.
Quand on commente du sport professionnel, on doit forcément mettre en avant cette recherche de la perfection parce que c'est ce qui constitue l'essentiel de la vie d'un sportif pro au quotidien.
Un coureur, il ne sort pas 4/5h son vélo par jour juste pour le plaisir de rouler parfois dans des conditions hostiles.
Il ne faut pas mentir au téléspectateur et vouloir tout romancer.
Mettre l'accent sur des faits de course, on est malheureusement en plein dedans avec la culture du buzz, et le sport d'endurance ne doit pas se résumer qu'à ça, je hais la tournure que prennent les choses actuellement dans le sport d'endurance où on essaie à tout prix de mettre en avant le spectacle au détriment de la logique sportive.
C'est un jeu dangereux d'ailleurs parce qu'à force de vouloir vendre du spectacle, le jour où il n'y en a plus, les gens se désintéresseront de l’événement, on a ça avec le Tour de France.
Je trouve au contraire merveilleux d'avoir des personnes comme Nicolas Perthuis, qui même s'il ne s'y prend pas toujours bien, essaie d'élever le niveau, et de faire comprendre toute la problématique du cyclisme de compétition à travers la planification de l'entrainement, la recherche d'optimisation de matériel. D'éduquer le téléspectateur à ce qu'est vraiment le sport de haut niveau actuellement.
Un Stéphane Diagana et un Bernard Faure essaient de le faire depuis 20 ans sur FTV en nous parlant des temps de passage ou du nombre de foulées avant chaque haies, de pied d'appui, nous distillant des éléments techniques qui aident au contraire à s'intéresser davantage aux disciplines.