C'est marrant de constater qu'il y a encore un problème profond dans le cyclisme par le prisme de la différence de réactions entre les sportifs concernés dans l'opération Aderlass.
Cette semaine, on a eu des entretiens télévisés ou téléphoniques de plus de 30min pour Johannes Durr (par ailleurs, interview complètement hallucinante*), Max Hauke, Dominik Baldauf ainsi que pour Karel Tammjärv qui ont accepté de se livrer en longueur quelques jours seulement après s’être faits prendre par la maréchaussée.
Du coté des cyclistes, on sait tout juste par voie de presse que Stefi Denifl a reconnu avoir eu recours au dopage sanguin.
Quant à Preidler (nom de code : Gendre_Parfait), on a appris ses aveux ou devrait-on penser demi-aveux lors d'une interview
écrite cette fois au Krone Zeitung, où il répond laconiquement à quatre ridicules questions sans vraiment apporter pleinement la motivation de son geste à tel point d'ailleurs que ses coéquipiers ne comprennent toujours pas cette trahison. L'interview fait 15 lignes. Depuis plus rien, il a coupé tout contact. Il s'est donc probablement réfugié dans les montagnes du Caucase à l'heure qu'il est, car là où Preidler fait le mort, Georg gît, terré dans son silence.
On peut relire les réactions ici quand on a appris que Preidler avait avoué et on trouvait déjà cela pas courant qu'un coureur reconnaisse sa faute pour une fois et c'était à saluer, c'est-dire l'état d'omerta qui règne encore atrocement dans ce milieu.
Le Max Hauke a subi une humiliation presque sans précédent avec la vidéo de sa transfusion dans le bras qui a fait le tour du monde, il aurait été coureur cycliste, il serait actuellement quelque part caché en Sibérie ou dans une grotte en Afghanistan, puis sans doute deviendrait juif à force de manger casher.
Et pourtant, il décide de se livrer à découvert lors d'un long entretien télé. Pareil pour Durr qui est passé pour un enfoiré avec son crowfunding et son reportage télé en janvier où il disait revenir propre, il n'a pas eu peur de s'afficher une nouvelle fois devant les caméras il y a quelques jours (bon, l'interview est totalement lunaire).
C'est quand même frappant de voir à quel point la parole se libère bien moins facilement dans le milieu cycliste.
Ah oui, j'oubliais la lettre de démission dans la foulée pour Preidler.
Je trouve cela assez incongru/culotté/slipé, le mec tente de soigner sa sortie et de sauver la face, "vous n'allez pas me virer pour faute grave, c'est moi qui ait démissionné avant". G.Preidler marche à la fierté, c'est d'ailleurs bien connu dans le milieu LGBT+++ (Larbins Groupamâles Blancs Transfusés +++)
Preuve en est-il qu'il s'agit pour moi d'aveux forcés pour l'Autricheur Preidler en ce qu'il se voyait dos au mur et dans l'urgence car il pensait que son nom allait sortir, entreprendre une démarche de démission spontanée ne révèle aucunement l'état d'esprit d'une personne qui aurait engagé la démarche du repentir et d'acceptation de sa faute/sanction.
Cela reflète davantage le calcul teinté d'une recherche de maîtrise et d'anticipation de sa situation ce qui trahit une attitude de déni de soi, de refus de la réalité, du passé, c'est donc tout à fait logique qu'il ait désactivé tous ses comptes qui le reliaient au monde car il n'est pas prêt à accepter les conséquences de ses agissements antérieurs vu qu'il est toujours dans le déni.
Ainsi ses aveux ne pouvaient être que très parcellaires et bricolés.
* je ne peux m’empêcher de vous rapporter ici un passage fantastique de l'entretien en question :
lorsque le journaliste demande à Johannes Durr s'il pense qu'il a été honnête lors de leur premier entretien en janvier, celui avant qu'on apprenne qu'il n'avait jamais arrêter d'aller à la pompe.
Johannes Durr lui répond alors : vous m'aviez demandé si j'étais honnête à ce moment-là, et je continue à répondre oui, le Johannes Durr en tant que personne a été honnête avec vous et l'a toujours été, c'est l'athlète Johannes Durr qui est un menteur.
Je crois qu'on tient là un nouveau script pour le prochain long-métrage dans le milieu du vélo de David Lynch ( le réalisateur d'
man) qui pourrait s'intituler par exemple "B'Twin Peaks". (synopsis : au rayon cycles de Décathlon, un hijab de cyclisme a été volé, un homme se dénonce, son nom ? Un certain Johannes.
Il jure dire la vérité, mais ces aveux sont-ils signés de l'athlète Johannes Duracroir ou de la personne Johannes Duracuir ? L'inspecteur Hank Hayter tente de lever le voile sur cette affaire complexe. Marie-Ange Nardi, experte en Qui est qui ?, est appelée à la rescousse...)
Enfin, la morale de toute cette récente affaire :
"Qui remplit le frigo de Schmidt, remplira le frigo des schmitts."
A méditer, tete reposée.