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Modérateur : Modos VCN

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#2852729
marcella a écrit :
02 juil. 2018, 20:09
Du bon boulot. :super:

J'attends avec impatience ta présentation de Pepita. :elephant:
Je pourrais très bien inventer. :elephant:

Reynolds80-89 a écrit :
02 juil. 2018, 20:16
Voilà un Topic fort intéressant :super: :super:

Je ne peux m'empêcher de penser que si le foot n'était pas aussi envahissant et omniprésent, le cyclisme se serait davantage développé dans de nombreux pays d'Amérique Latine (cette remarque est également valable pour d'autres disciplines sportives) et quelques champions y auraient émergé...

Ceci étant dit, j'espère pour ma part voir les successeurs des Raul Alcala et Perez Cuapio au Mexique (qui sait ? Peut-être dans les années 2020...).
Au Mexique il y a clairement moyen de trouver des talents. Pour l'instant ils commencent à aller de plus en plus aux Etats-Unis, c'est déjà correct mais il faut que ça continue. José Alfredo Rodriguez a eu son papier sur le site U23zone ( https://u23cyclingzone.wordpress.com/20 ... rodriguez/ ) mais c'est un sprinteur. Fernando Islas Lopez mais surtout Luis Villalobos sont les deux jeunes mexicains les plus interessants. On est quand même loin d'un Cuapio et d'un Alcala. Emiliano Mirafuentes (27/12/1999) est pas mal mais lui aussi c'est un sprinteur.
À part Luis Lemus, le dernier à être allé dans une équipe européenne c'est le jeune David Gaona stagiaire chez Nippo il y a 2 saisons. Il a complètement disparu ensuite.

#2852942
La Team Ecuador sera présente sur le Tour du Portugal, on va voir ce qu'elle peut faire. :euh: J'aimerais bien voir le vénézuélien Anderson Paredes mais il sera sur le Tour du Venezuela avant donc pas sur qu'il soit présent.


Bon sinon le deuxième "article" devrait arriver soit ce soir, soit demain ou jeudi. Je pense qu'il va être bien plus court que celui sur Carapaz, j'ai eu du mal à trouver des informations avant un certain moment. En plus ces résultats sur Firstcycling ne sont pas forcément les bons, j'ai du aller vérifier ça. :pt1cable:

#2853185
Le sucre sportif a écrit :
03 juil. 2018, 18:12
Super boulot Orodreth :super:
On voit que Carapaz n'a pas toujours été chanceux avant de passer pro ... et aussi que la seule solution pour les non-colombien d'avoir un programme de courses intéressantes est de ... s'exiler en Colombie pour être en suite détecter en Europe !
Dans un premier temps il faut mieux aller en Colombie mais ils peuvent aussi partir en Europe et c'est le cas de pas mal de coureurs qui ne sont jamais passés par la Colombie. Le mieux c'est d'être présent au Centre Mondial avec un très bon encadrement et aucune pression.

Le prochain arrive d'ici quelques instants finalement !
#2853190
Orodreth a écrit :
03 juil. 2018, 19:04
Le sucre sportif a écrit :
03 juil. 2018, 18:12
Super boulot Orodreth :super:
On voit que Carapaz n'a pas toujours été chanceux avant de passer pro ... et aussi que la seule solution pour les non-colombien d'avoir un programme de courses intéressantes est de ... s'exiler en Colombie pour être en suite détecter en Europe !
Dans un premier temps il faut mieux aller en Colombie mais ils peuvent aussi partir en Europe et c'est le cas de pas mal de coureurs qui ne sont jamais passés par la Colombie. Le mieux c'est d'être présent au Centre Mondial avec un très bon encadrement et aucune pression.

Le prochain arrive d'ici quelques instants finalement !
Je pari sur Narvaez :popcorn:
#2853191
KEVIN RIVERA


Fin 2015, Androni Giocattoli – Sidermec recrute un jeune colombien méconnu à savoir Egan Bernal. Dès sa première année, le colombien de Zipaquirá est une grande attraction dans le monde du vélo et fait rapidement parler de lui. Puis, l'année suivante, c'est au tour de son compatriote Ivan Sosa d'être recruté par Gianni Savio. Après une première année bien plus compliquée que Bernal, Sosa explose en 2018. Derrière ces deux coureurs colombiens, un troisième tout jeune coureur se dégage : c'est au tour de Kevin Rivera d'être considéré comme la nouvelle pépite de l'équipe transalpine.

Focus sur le petit grimpeur Tico*.

Prénoms : Kevin Manuel
- Noms : Rivera Serrano
- Date de naissance : 28/06/1998
- Ville : Pacayas dans la province montagneuse et enclavée de Cartago au centre du Costa Rica
- Équipe : Androni Giocattoli – Sidermerc
- Profil : Grimpeur

Avant de monter sur la petite reine, le jeune costaricain a pratiqué le football pendant plusieurs années. Au micro de Directvelo en avril, il expliquait être issu d'une famille qui pratique le football jusqu'au jour où son grand frère se met au cyclisme et souhaitant l'imiter, il se décide à changer de sport.
Toutefois, pratiquer le cyclisme n'est pas facile dans le petit pays d'Amérique Centrale et pour cela le jeune garçon a du fabriquer son premier vélo à l'aide de pièces d'un magasin de cycles. N'ayant pas assez d'argent pour pouvoir le faire, il est contraint d'aider son père dans son travail. Alors que sa mère Maria, est femme au foyer, son père José , ancien agriculteur, devient jardinier et c'est ainsi que Kevin l'aide pour acquérir les pièces dont il a besoin.
Alors âgé de 13 ans, Kevin Rivera découvre le monde du cyclisme. Dans le même temps, il quitte les rangs de l'école, sa famille n'ayant plus les moyens de payer sa scolarité.
Dans un premier temps il pratique le Mountain Bike (MTB / VTT) avant que des amis lui proposent de pratiquer le cyclisme sur route. Pour les rejoindre , il fait régulièrement 100km avec son VTT et participe à sa première course sur route avec un équipement bien inférieur à celui de ses concurrents. Avec beaucoup volonté, il termine au pied du podium à l'issue de l'épreuve.

Rapidement il se fait remarquer dans les jeunes catégories en remportant la Vuelta Infantil, pour les 15-16 ans.
À partir de 2014, il est coureur de la Shimano Scott et devient champion du contre-la-montre de la catégorie cadet du du Costa Rica. S'ensuit une 2ème place sur l'épreuve en ligne puis sur les championnats du Costa Rica juniors de VTT et il réalise deux podiums sur la Vuelta de la Juventud (2ème en 2015 et 3ème en 2016), la course de référence pour les juniors costaricains. Une nouvelle fois il montre toutes ses qualités en montagne après avoir remporté le classement de meilleur grimpeur lors de Vuelta de la Juventud 2016.
En 2015 il participe aux Jeux Nationaux (Juegos Nacionales) où il remporte 3 médailles d'or sur route et en VTT.


Kevin Rivera sous le maillot de la Shimano Scott pendant une épreuve de VTT lors des Jeux Nationaux 2015

L'année suivante, en juillet, il rejoint une équipe de jeunes dirigée par l'italien Piero Ravaglia, qui devient son entraineur, et le manager Paolo Alberati avec pour objectif de l'emmener en Italie et lui faire prendre part à trois courses dont le Trofeo Città di Notaresco qu'il remporte.
Après avoir gagné la course italienne, Gianni Savio le repère et décide de faire passer des tests au garçon. C'est un certain Michele Bartoli qui va s'en charger et va rapidement découvrir que le costaricain a une VO2 max supérieure à Egan Bernal (nb : 88.8 ml/mn/kg pour Bernal, 90 ml/mn/kg pour Rivera). Toujours selon l'ancien coureur, il ''n'a jamais vu un coureur avec une VO2 Max aussi élevée''.
Kevin Rivera signe alors un contrat de 2017 à 2020. Avec ce contrat de 4 ans, Savio veut permettre à Rivera de progresser doucement car il reste très inexpérimenté et n'a pas le sens de la course qui existe sur le Vieux continent.


Premières courses en Europe pour le costaricain

Pourtant, il aurait pu ne jamais voyager en Europe. Selon les dires de son père, la famille Rivera a eu une offre de Reynalado Fernandéz, le directeur sportif du CCDR (Comité De Deportes y Recreación de San José) pour que Kevin ne parte pas en Italie et dispute les Jeux Nationaux. Une somme de 1 200 000 colón costaricien* a été proposé mais Reynalado Fernandéz dément rapidement et l'affaire s'arrête après la signature de Kevin en Europe.

Pour sa première course avec Androni, Rivera participe à la Vuelta al Tachira mais au cours de la septième étape il doit abandonner suite à des douleurs à sa colonne vertébrale après une chute au cours de la première étape.
Son début de carrière est perturbé par une importante opération. Alors qu'il découvre à 14 ans qu'il a une glande en dessous de la mâchoire, Kevin n'y apporte aucune importance jusqu'en mars 2017 où il est opéré pour une tumeur bénigne à la mâchoire. Il risquait de ne plus avoir l'usage de la parole à long terme.

Après avoir repris en mai sur le Tour du Jura, il termine 14ème de l'étape reine du Tour of Bihor remporté par son coéquipier colombien Rodolfo Torres. En fin d'année, il remporte sa première course chez les professionnels avec le Tour de Chine II après avoir gagné la première étape, la plus difficile de la course, avec de nombreuses côtes supérieures à 10%.


L'année suivante il s'impose de nouveau dès le début de la saison sur la Vuelta al Tachira sur la course qu'il avait abandonnée en 2017. Au terme d'un raid de 40km, il lèves les bras lors de la septième étape. Ivan Sosa et Kevin Rivera se montrent les plus forts en montagne. Malheureusement une longue échappée dès la deuxième étape prend 16 minutes d'avance sur le peloton ce qui condame condamne ses chances de remporter la course.La suite sur la course vénézuélienne est faite de nombreux accessits au cours des étapes de montagne, toujours devancé par les coureurs issus de l'échappée.


Vainqueur de la 7ème étape de la Vuelta al Táchira 2018

Après un passage en Malaisie sur le Tour du Langkawi, Rivera est attendu en Europe. Pourtant peu de résultats à se mettre sous la dent. Abandon sur les Strade Bianche, 30ème du Tour du Jura, il se voit contraint d'abandonner au cours du Tour de Bretagne, course où il est présent pour pouvoir "apprendre à courir dans la plaine, avec le vent, les pavés". On l'attend de nouveau sur les routes espagnoles en Aragon mais, encore une fois, Rivera est loin du niveau que nombreux sont ceux qui attendent (49ème de l'étape reine à 5 minutes du basque Mikel Bizkarra). Pourtant des signes encourageants se font sentir sur le Tour of Bihor avec sa 11ème place de l'étape de montagne après avoir travaillé pour Ivan Sosa puis plus récemment sur le Tour de Savoie Mont Blanc où, sans grimpeur pour l'aider et dans une course impossible à contrôler, il termine à une bonne 12ème place au général et 3ème du classement des jeunes.
Alors, le costaricain est-il vraiment le nouveau prodige de Gianni Savio ?

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*Tico / Les surnoms Tico (Ticos au pluriel) et Tica (Ticas au pluriel) sont utilisés aussi bien par les habitants du Costa Rica pour se désigner entre eux mais aussi par les autres Latino-Américains qui préfèrent les appeler de cette façon.
En France le terme utilisé est Costaricain / Costaricaine. Il est présent dans le dictionnaire et dans des documents officiels mais est surtout donné par l'Académie française.
En espagnol ils sont désignés par le terme Costarricenses ce qui devrait être traduit en France par Costaricien.
Il n'existe donc pas de bonne réponse. Pour ma part j'ai décidé d'utiliser "costaricain" étant donné que c'est le terme officile en France.

* 1 200 000 ₡ / Correspond à environ 1815€. Actuellement, rapporté à la monnaie européenne, le salaire moyen au Costa Rica est de 687€. Le colón costaricien est la monnaie officielle du Costa Rica.
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Sources :

- Kevin Rivera, le “nouveau” jouet d’Androni / https://www.directvelo.com/actualite/65 ... -d-androni
- Kevin Rivera da salto al ciclismo profesional al fichar con equipo Androni Sidermec / https://www.nacion.com/puro-deporte/otr ... BEU/story/
- Al joven ciclista tico Kevin Rivera lo operaron para quitarle tumor bajo la mandíbula / https://www.nacion.com/puro-deporte/otr ... 5UA/story/
- Kevin Rivera, el joven que hacía jardines con su padre y que luego ganó el Tour de China / http://www.columbiadeportiva.com/index. ... r-de-china
- Juvenil Kevin Rivera hará pasantía en Europa / http://crciclismo.com/2016/06/07/juveni ... en-europa/
- “No me gusta que me digan Amador, yo soy Kevin Rivera” / https://sdsanchez.com/2016/07/17/no-me- ... in-rivera/
- José Rivera: “Me ofrecieron un millón doscientos mil colones para que Kevin disputara los Juegos Nacionales” / http://crciclismo.com/2016/07/07/jose-r ... cionalesq/
- Reynaldo Fernández: “Jamás ofrecí ese dinero” / http://crciclismo.com/2016/07/07/reynal ... e-dineroq/
- Joseph Villalobos flamante campeón de la V. Juvenil / http://crciclismo.com/2016/08/22/joseph ... v-juvenil/

- Provincia de Cartago / https://es.wikipedia.org/wiki/Provincia_de_Cartago
- Costaricain ou Costaricien ? Comment s’appellent les habitants du Costa Rica ? / https://www.vert-costa-rica.fr/decouver ... costa-rica
- Salaire moyen au Costa Rica en 2018 / https://www.combien-coute.net/salaire-moyen/costa-rica/
- Colón costaricien / https://fr.wikipedia.org/wiki/Colón_costaricien
#2853234
Merci !
matthmic a écrit :
03 juil. 2018, 19:38
Beau boulot encore une fois Orodreth !

En toute logique c'est en 2019 que Riveira devrait vraiment exploser en Europe !
Possible. :reflexion: Sosa n'avait pas fait une bonne saison l'année dernière, très peu de résultats. Rivera devrait être sur le Tour du Venezuela qui va commencer jeudi. La course est généralement moins montagneuse que le Tour du Tachira, on verra s'il écrase la course en montagne comme il l'a fait en début d'année.
#2853799
Péruviens et Equatoriens seront présents sur le Tour du Venezuela. On va voir si les péruviens ont un niveau inférieur à ceux des vénézuéliens. Malheureusement, j'aurais bien aimé voir Royner Navarro, le meilleur coureur péruvien mais il est en France avec quelques péruviens dans la Team Inca.

Sinon pour le prochain "article", on se retrouve au nord du Costa Rica. :super:
#2854546
Prochain article, bien long, qui devrait arriver ce soir ou demain. Plus demain à mon avis. Je n'en ferais pas souvent comme celui que je vais poster mais je voulais voir ce que je pouvais faire en faisant autre chose que la bio d'un coureur. :green:
#2854757
Le Québec : cœur du cyclisme canadien


Cette année, les championnats du Canada se sont déroulés au Québec et qui a remporté le titre sur l'épreuve sur route ? Antoine Duchesne. Le coureur de la Groupama-FDJ, québecois, s'est imposé devant les siens à Saguenay pour sa première victoire professionnelle. Ce n'est pas tant sa victoire qui nous intéresse mais plus l'endroit où se sont disputés ces championnats : Saguenay au Québec.

1ère partie : Tout commence à Montréal

Au XIXème siècle, alors que le cyclisme n'en est qu'à ses balbutiements, la pratique du vélo commence à apparaître au Canada mais plus particulièrement à Montréal qui est la principale métropole du Québec. Les premières pistes cyclables sont inaugurées à partir de 1874.
Les premières personnes à utiliser le vélo sont moquées et montrées du doigt. C'est à partir de la toute fin du XIXème siècle et du début du XXème qu'on peut voir l'activité cycliste être pratiquée par la catégorie bourgeoise. Toutefois, le vélo reste seulement un moyen de transport et son développement implique de mettre en place une réglementation pour encadrer son utilisation dans les villes. Pourtant, le vélo ne fait pas le bonheur de tout le monde car on voit circuler des pétitions contre cette machine considérée comme dangereuse pour piétons et chevaux.
En 1881, le patineur, natif de Montréal, Louis Rubenstein, champion du Canada de patinage artistique en 1883 et champion du monde en 1890 en Russie, est président de la Canadian Wheelmen's Association et permet de développer le cyclisme. Entre 1913 et 1915, il est aussi président du Montréal Amateur Athletic Association.
En 1899 a lieu la première course internationale cycliste montréalaise. Devant une foule composée de 30 000 spectateurs, on peut apercevoir des coureurs canadiens, états-uniens, anglais, écossais, français, australiens ou encore sud-africains.
Il faut attendre l'entre-deux-guerres pour voir naître un engouement pour ce sport.


1899 : Au Queens Park Velodrome dans le quartier de Verdun a lieu le premier grand évènement cycliste de Montréal




Au début du XXème siècle, la grande figure du cyclisme au Québec mais aussi au Canada est Louis Quilicot.
Ce dernier est né en 1896 à Smyrne en Turquie de parents italiens. Alors âgé de 15 ans, les Quilico s'installent à Montréal et rajoutent un ''t'' à leur nom pour mieux s'intégrer. Après avoir fait de la compétition entre 1916 et 1917, il crée, en 1918, le premier club cycliste cycliste au Canada du nom de Club Cycliste Quilicot. Outre la création de club, il est le fondateur de la plus ancienne boutique canadienne spécialisée en vente de vélos, Bicycles Quilicot.
Il participe à la construction du vélodrome de Montréal inauguré en 1929 puis contribue à l'organisation annuelle des Six Jours de Montréal. Enfin, il est à l'initiative de la course Québec-Montréal. De part ses nombreuses actions, il est considéré comme le père fondateur du cyclisme au Québec.
Avec son club, il entraîne de nombreux coureurs canadiens de 1920 à 1948 dont Joe Laporte, Jules Audy, Henri Lepage, Zénon Saint-Laurent ou encore Laurent Gachon, premier québecois a avoir pris le départ d'un Tour de France, en 1937. Deux de ces coureurs, nés à Montréal, vous nous intéresser.



Louis Quilicot (au centre) posant avec des coureurs du Club Cycliste Quilicot




Joe Laporte en 1928

Joe Laporte, né Joseph Laporte le 31 mars 1907, devient le premier canadien à se qualifier pour l'épreuve sur route des Jeux Olympiques, ceux de Paris en 1924. Il termine 54° puis 31° à Amsterdam en 1928. Il est sept fois champion du Canada (5 titres entre 1924 et 1928) sur route et six fois du Québec.
Il remporte son premier titre canadien sur 100 milles en 1926 à l'âge de 19 ans puis en 1927 à l'âge de 20 ans sur 50 milles. Il ne prit part qu'à un seul Six Jours de Montréal, en 1930, qu'il gagne avec le hollandais Piet van Kampen venant de remporter les Six Jours de Berlin, Breslau, Bruxelles et de Saint-Étienne la même année. Il est intronisé en 1992 au Temple de la renommée de la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes. Il meurt en 1983 à l'âge de 76 ans.


Jules Audy posant sur machine dans les années trente

Le deuxième, Jules Audy, est né en 1911. Il est surnommé ''The Blond Flash'' ("La comète blonde" en français) car il porte beaucoup d'attention à sa chevelure blonde. Spécialiste des Six Jours, il en a couru 146 au total. Connu pour être intrépide, lors des des Six-jours de Philadelphie en 1932, il chute violemment sur la tête mais souhaite reprendre la course. Conduit à l'hôpital, on lui diagnostique une fracture du crâne !
Il fait équipe à plusieurs reprises avec le spécialiste canadien des Six Jours, William Peden, et remporte avec lui des courses à Minneapolis (1931), Chicago (1932), Montréal (1932 et 1934) ou encore Toronto (1934). Alors qu'il conteste une décision des juges, pendant les Six jours de Montréal 1940, il se voit prendre une suspension ainsi qu'une amende de 50 dollars. L'affaire pourrait s'arrêter là mais son caractère et la fatigue (NB : il était 2h du matin) le pousse à se rendre dans la loge des juges pour les frapper. Toutefois il est retenu puis forcé de sortir de la piste.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il combat pour l'US Navy. Il meurt en 1989 à l'âge de 78 ans.

2ème partie : Perte de vitesse et remobilisation


Malgré quelques efforts individuels, le vélo comme moyen de transport perd en popularité pendant l'entre-deux-guerres et se voit dépasser par le tramway de Montréal construit en 1892.
En 1967, le père Gabriel Lupien fonde la Fédération cyclotouriste provinciale. Déjà, au début des années 1960, Gabriel Lupien organise des activités autour de la sécurité à bicyclette qui s’adressent aux jeunes garçons.
Le vélo deviendra même une pratique dangereuse puisqu'en 1974, 84 cyclistes sont morts au Québec.
Robert Silverman s'en souvient : « C’était affreux. Il n’y avait aucune infrastructure. Il n’y avait même pas de vocabulaire cycliste. On ne parlait pas de “piste cyclable”, on ne parlait pas de “stationnement pour vélos”. Il n’y avait rien. C’était dangereux »
Toutefois dans les mêmes années, le vélo revient à la mode et particulièrement sous l'impulsion de ce même Silverman. Celui-ci plus connu sous le nom de Bicycle Bob, Claire Morissette et Jacques Desjardins fondent en 1975 Le Monde à bicyclette, un groupe qui mènent des actions, parfois même illégales, pour promouvoir le cyclisme à Montréal.
La même année, 3000 cyclistes les rejoignent lors du premier défilé organisé par le collectif. Le groupe de cyclistes peignent les pistes cyclables eux-mêmes jusqu'a écopé de plusieurs jours de prison pour cela et principalement Silverman .
En 1983, Le Monde à bicyclette remporte sa plus belle bataille après qu'un juge de la Cour supérieure déclare l'autorisation de transporter le vélo dans le métro, chose impensable pour la Société de transport de Montréal oposée au groupe de Silverman.

Lors d'une action médiatique celui surnomé ''Bicycle Bob'' sé déguise en Moïse pour « séparer les eaux du fleuve » La raison ? Le Monde à bicyclette milite pour que les cyclistes aient accès aux ponts et notamment pour la Rive-Sud. Nouvelle victoire en 1990 pour le groupe lors de la construction d’un pont cycliste près du pont Victoria, aux écluses de Saint-Lambert. Dans les années 90, le groupe disparaît. « On avait obtenu beaucoup de ce qu’on avait demandé, explique Silverman. Les cyclo-frustrations avaient beaucoup disparu. »
À force de mobilisation, le vélo revient à la mode et les autorités finissent par l’admettre comme un mode de transport à part entière.

L'activiste Robert Silverman alias Bicycle Bob


En 1973, la Fédération cyclotouriste provinciale devient la Fédération québécoise de cyclotourisme. Il faut attendre jusqu’en 1979 pour qu’elle prenne le nom de Vélo Québec. D’abord considérée comme un loisir, le vélo redevient peu à peu un moyen de transport.
Dans les mêmes années, l'Union Cycliste Nationale, qui régit le cyclisme au Québec change de nom pour devenir la Fédération cycliste du Québec puis en 1985 elle prend sa forme définitive pour devenir la Fédération québecoise des sports cyclistes (FQSC).


En 1985, Vélo Québec organise le premier Tour de l’île de Montréal. Cette première édition rassemble plus d’un millier de participants et les cyclistes parcourent alors de nouvelles pistes cyclables aménagées dans la partie est de l’île.
L’année suivante, l’événement réunit 15 000 sportifs. Se déroulant début juin, il rassemble chaque année des milliers de participants de 7 à 77 ans.

3ème partie : De Montréal-Québec au Grand Prix cycliste de Montréal


La classique Montréal-Québec reste la course mythique du Québec. Créée en 1931, cette course d’endurance de 187 milles (300 kms), destinée aux amateurs seulement, se fait en une seule étape et dans une limite de temps de 14 heures à l'époque. Il s’agit de la plus longue course d’endurance en Amérique du Nord. Le gagnant de cette première édition fut Zénon Saint-Laurent, membre du célèbre club Quilicot. Ce dernier remporte la course en 1932. La première édition a servi à la Canadian Wheelman Association d’épreuve éliminatoire pour les Jeux olympiques de 1932.
En 2011, la course fait 242 kms.
Devenue depuis une tradition annuelle, elle porte aujourd’hui le nom de Classique Montréal-Québec Louis-Garneau.
Anciennement la course se déroulait de Québec vers Montréal. Elle fait actuellement partie des nombreuses cyclosportives canadiennes.



De plus, on ne peut passer à côté du Tour de Beauce. D'abord crée en 1986 comme étant le Grand Prix cycliste de Beauce (GPCB), la première édition s'est étalé sur deux jours. L'année suivante, la course fait office des championnats de Québec.
La course prend de l'ampleur en 1988 lorsqu'elle devient une manche de la Coupe du Canada puis permet de désigner le champion du Canada ainsi que de sélectionner les coureurs qui prendront part aux Jeux Olympiques de Séoul.
En 1990, la course se déroule sur 5 étapes. En 1991, le Mont Mégantic est ajouté comme final d'étape devenant au fur et à mesure le lieu privilégié de l'épreuve. En 1996, l'Union Cycliste Internationale (UCI) attribue au GPCB le niveau 2.4 correspondant au niveau le plus élevé en Amérique équivalent au Clásico RCN en Colombie. En 2001, la course fait plus de 1 000 km et dure huit jours. L'année suivante elle passe en 2.2.
Pour ses 20 ans, en 2005, le Grand Prix cycliste de Beauce se renomme le Tour de Beauce. En 2018 elle compte 33 éditions.
Quelques vainqueurs : Jonathan Vaughters (1997), Levi Leipheimer (1998 et 1999 mais non attribué cette année là en raison d'un déclassement pour dopage), Michael Rogers (2002), Svein Tuft (2008), Francisco Mancebo (2011), Toms Skujiņš (2014), Peio Bilbao (2015).


Toms Skujiņš (Hincapie Sportswear Development Team) s'imposant devant Rob Britton (Team SmartStop) et Edson Calderon (4-72 - Colombia) sur la dernière étape du Tour de Beauce 2014. Le letton remporte l'épreuve.


En 1998, Montréal accueille pour la première fois une grande course sur route internationale : le Grand Prix des Amériques faisant partie de la Coupe du Monde de cyclisme de 1989 à 1992, année de sa disparition. Steve Bauer ou encore Franco Ballerini ont remporté la course.

Un peu en retrait, le Grand Prix cycliste de Saguenay est une course cycliste canadienne organisée depuis 2008. Entre 2008 et 2013, l'épreuve s'appelle Coupe des nations Ville Saguenay et elle accueille une manche de l'UCI Coupe des Nations U23. Depuis 2014, l'épreuve est réservée aux coureurs et équipes professionnels en la faisant passer en catégorie 2.2. et se renomme Grand Prix cycliste de Saguenay pour l'occasion.


Aujourd'hui les deux classiques de septembre renforce la place du Québec dans le cyclisme. Créés en 2010 et passant en World Tour l'année suivante, le Grand Prix cycliste de Québec et Grand Prix cycliste de Montréal marquent le retour du grande course à Montréal depuis le Grand Prix des Amériques.



Peter Sagan vainqueur du GP de Québec 2017


Par ailleurs, une équipe québecoise se forme. Garneau-Québecor créée en 2000 avec le statut amateur passe dans la catégorie continentale en 2012 puis possède dans ses rangs Michael Woods en 2013. L'ancien cycliste et Louis Garneau (NB : il donne son nom à la classique Montréal-Québec Louis-Garneau) devient manager de l'équipe. L'équipe perd sa licence continentale fin 2017.
En 2018 l'équipe Probaclac / Devinci est une équipe Continentale. Le sponsor Probaclac est une compagnie québécoise qui se spécialise dans la fabrication de suppléments de probiotiques pour soutenir la santé et et l’immunité gastro-intestinale. Devinci est un constructeur de vélos dont le siège social se trouve à....Saguenay. 100% Québec.



/ /
Actuellement, parmi les canadiens professionnels, Guillaume Boivin (Israel Cycling Academy), Antoine Duchesne (Groupama-FDJ) et Hugo Houle (Astana) sont originaires du Québec.
------------------------------------
Sources :
Quelques grands noms du cyclisme québécois / https://www.bicyclesquilicot.com/fr/mag ... quebecois/
The Montreal Gazette - 26 juil. 1933 / https://news.google.com/newspapers?nid= ... 5663&hl=fr
Le vélo au Québec, entre loisir et mode de transport / https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/10 ... e-archives
L'évolution du vélo à Montréal et à Québec / https://cyclonordsud.org/trousse-fiche/ ... -a-quebec/
Petite histoire du vélo à Montréal / https://graphitepublications.com/petite ... -montreal/
Velo Mag mars/march 2015 p.22/23 ''Comète blonde aux six jours'' / https://issuu.com/jflitalien/docs/velom ... arch__2015
Robert Silverman, quand la « cyclofrustration » mène à l’action / https://ville.montreal.qc.ca/memoiresde ... ne-laction
Louis Quilicot / https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Quilicot
Montreal Cycling History 1890-1899 Safety bicycle craze / http://www.montrealbicycleclub.com/1890 ... craze.html
Dernière édition par Orodreth le 10 juil. 2018, 20:48, édité 1 fois.
#2854761
J'espère que ce "petit changement" va plaire. Les prochains seront des coureurs, pas d'inquiétude. :genance:
Mais j'ai déjà une autre idée pour un texte de ce type. :super:


Premier top 10 pour la sélection péruvienne avec Quispe. Je me demande s'il n'a pas été au CMC avec Royner Navarro il y a quelques années. :reflexion:
Enfin le Péru et le cyclisme --> :pt1cable:

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