Peu importe les difficultés j'ai envie de dire. Les jambes décideront quoi qu'il arrive. L'année dernière sur le TDF, Porte a commencé à montrer ses limites dans la montée de Chamrousse qui lui convenait pourtant parfaitement sur le papier. Si t'es pas bien, t'es pas bien. Que ce soit sur du 6-7% ou du 10%.levrai-dufaux a écrit :En regardant d'un peu plus près le parcours, je me dis que Porte a vraiment ses chances sur le prochain Giro.
Tout d'abord un chrono de 60 bornes en fin de deuxième semaine. Il me semble que cela fait bien longtemps qu'il n'y avait pas eu un chrono individuel aussi long sur un GT. Même sur le Tour 2012, les chronos étaient autour de 50 km de mémoire (?), et les écarts avaient été très importants. Les 30 premiers kms sont tout plat, les suivants plus accidentés. Je pense que sur ce type de parcours, Porte pourrait prendre plusieurs minutes à ses adversaires, y compris Contador.
Ensuite, les étapes de montagne. Il y a 5 étapes de haute montagne :
- l'étape 8 : la première vraie étape de montagne (même s'il y aura déjà une arrivée au sommet à l'étape 4), qui d'après le profil se résumera à une course de côte (surtout pour une première explication). La montée finale fait 13 km de long à 6,9% de moyenne avec une pente très régulière. A titre de comparaison, la Croix de Chaubouret sur le dernier Paris Nice, c'était 10 km à 6,7%. C'est donc typiquement le type de col qui convient bien à Porte : montée régulière, pourcentages raisonnables.
- l'étape 15 : le lendemain du CLM. Une étape qui se termine par 2 difficultés majeures, le Passo Daone et la montée finale vers Madonna di Campiglio. La montée finale a nouveau convient parfaitement à Porte : 15,5 km à 6% de moyenne avec une moyenne très régulière de nouveau entre 6 et 7% (un léger replat sur la fin fait baisser la moyenne de la pente). Le Passo Daone est beaucoup plus dur en revanche, 8,4 km à 9,2% de moyenne avec 3 premiers kms à plus de 11% et des passages à 15%. Limite : son sommet se situe à 30 km de l'arrivée : les coureurs oseront-ils y attaquer ?
- l'étape 16 : une boucherie sur le papier avec le Mortirolo et l'arrivée à Aprica. Le lendemain de la seconde journée de repos. Pas un mètre de plat dans cette étape de 180 km qui démarre par une ascension. L'étape qui correspond le moins aux points forts de Porte selon moi.
- l'étape 19 : l'étape est très longue (235 km) et se termine par 3 difficultés. L'arrivée à Cervinia c'est 20 km d'ascension à 5% de moyenne. La pente est irrégulière, mais les passages les plus difficiles sont assez courts et autour de 8%. Encore une fois le type de montée qui peut favoriser Porte. L'avant dernière difficulté est longue également (plus de 16 km), mais pas beaucoup plus pentue (7,2% de moyenne). Sur ces cols, Porte a toutes ses chances.
l'étape 20 : arrivée à Sestrière, mais c'est surtout la montée du col du Finestre qui sera le gros morceau du jour (18 km à plus de 9% de moyenne). Il y avait déjà eu cet enchainement sur le Giro 2011 mais la course était déjà pliée, et il n'y avait pas eu de grandes manoeuvres.
Dans l'ensemble, je trouve que ces arrivées au sommet correspondent plutôt bien aux qualités de Porte (pourcentage pas trop élevés, pentes régulières).
En passant j'apprécie la volonté des organisateurs de ne jamais placer la difficulté principale en col d'arrivée de l'étape dans le but d'obliger les coureurs à attaquer de plus loin.
Par ailleurs, j'ai quand même du mal à croire qu'il puisse coller plusieurs minutes à Contador sur un chrono de 60 bornes en fin de 2ème semaine. Ou alors ça voudra dire que Contador est complétement à la rue.
Enfin bref on verra. Perso je ne crois pas du tout en Porte. Il digère mal l'enchainement des étapes difficiles et il a toujours sa journée sans lors de laquelle il perd tout. Je ne vois pas pourquoi cet état de fait changerait. Il finira par craquer dans l'étape 16 ou le redoutable enchainement 19-20 en 3ème semaine.