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#3401532
Avant de commencer, il faut faire un petit point sur le système de course sur Zwift

Les courses sur Zwift, comment ça marche

-Comme dans la vraie vie, il y a des catégories, pour que chacun puisse (en théorie) s'amuser, à son niveau. Contrairement aux courses FFC ou Ufolep, sur Zwift les catégories ne se basent pas sur les performances lors des courses (tel résultat donne tel point, tel nombre de point permet d'accéder à telle catégorie), mais sur les performances physique pures. L'étalon, c'est la FTP, la puissance au seuil (en gros la puissance maximale que tu peux tenir sur une heure, même si généralement on l'obtient en prenant 95% de la puissance qu'on peut tenir sur 20 minutes). Il y a, en gros, 4 catégories. La première, la A, est réservée aux coureurs développant 4,1W/kg et au dela. La B, pour les coureurs entre 3,2 et 4,0, la C pour les coureurs développant entre 2,6 et 3,1, la D pour 2,5 en dessous. Ca parait simple, mais ça pose quelques problèmes :

- Le rapport poids/puissance, c'est important en montée, mais sur le plat, c'est la puissance brute qui compte. Surtout que dans Zwift, l'abri est bien moins puissant que dans la réalité. Les coureurs très lourd sont ainsi avantagés, parce qu'à rapport poids/puissance équivalent, ils vont bien plus vite sur le plat. Un coureur de 55kg développant 4 w/kg soit (220W) n'a aucune chance de victoire face à un coureur de 90kg développant 4w/kg (soit 360W) sur un terrain plat ou légèrement vallonné. Pour remédier à ce pbm, il existe un système qui permet à des coureurs dépassant la limite de 4W/kg de rester en catégorie B s'ils ne dépassent pas une certaine puissance au seuil en valeur absolue (250W). Ainsi le coureur de 55kg a la droit d'avoir un rapport poids puissance 4,55 w/kg. Ce qui veut dire qu'il sera quasiment impossible à battre sur une course montagneuse. Globalement, les coureurs avec un poids moyen sont les plus désavantagés. C'est pas un vrai problème, c'est avant tout un jeu, mais un système de classement par résultats serait un gros plus (certaines compétitions s'organisent selon ce principe)

- globalement, ce qui permet de gagner une course typique sur Zwift, ce n'est pas la puissance au seuil, mais la puissance sur 15 secondes (sprint) et la puissance sur 1-3 minutes (bosses courtes). On est pas tous égaux face à la nature et à FTP équivalente, il peut y avoir des écarts importants. Personnellement, je suis bien naze sur les efforts courts.

- qui vérifie que personne ne triche ? Eh bien, personne avant la course. Ce qui veut dire qu'il y a toujours des gars qui courent dans une catégorie plus basse que la leur. Des fois sans mauvaises intentions, des fois simplement pour tricher (ça m'est déjà arrivé ahem). Heureusement, il y a un site annexe à Zwift, Zwiftpower, qui filtre les résultats en éliminant ceux qui s'inscivent dans une catégorie inférieure, ceux qui développent trop de puissance pour leur catégorie, ainsi que les triches évidentes. Le problème, c'est que le filtrage se fait après, et que certains tricheurs faussent le déroulé des courses. La communauté estime que les seuls résultats valides sont ceux visibles sur Zwiftpower.

Ma course

Vu que je suis nul sur les efforts courts, j'ai choisi, pour ma première inscription en B, une course montagneuse, où la différence se fait sur des efforts de 20 minutes. Je suis un peu entre deux eaux : je me fait déclasser si je cours en C, et je me fais pulvériser si je cours en B sur des courses punchys

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la bosse fait en gros 7 bornes et demi à 5,5%, mais elle est assez irrégulière.

Le départ

Généralement, les départs sont les moments les plus critiques des courses : c'est là que l'essentiel des écarts se font. C'est à fond les ballons pendant 2/3 minutes avant de se calmer un peu pour voir qui a survécu. Bon, là, vu la double ascension qui nous attendait, c'est parti un peu plus calmement et j'ai réussi à tenir le groupe de tête chez les B sans trop de problèmes. On est à peu près 25, tout en sachant que certains vont se faire déclasser sur Zwiftpower, et d'autres ne termineront pas. Je remarque vite que toutes les catégories sont parties en même temps ou presque. Le groupe de B se fait littéralement transpercer par le groupe des A, et s'est vraiment dur de tenir les roues. Parmi les noms qui défilent, je vois que Romain Cardis est présent :tonton: (il va finir 6ème sur 20 A à l'arrivée). Ca envoie du watt sur Zwift hehe. En tout, on est 96 en course.

La première bosse

Je m'accroche au peloton principal jusqu'au 4/5ème kilomètre. La première borne de l'ascension est en faux plat, l'aspiration est importante, pour moi ça vaut le coup de me mettre un peu dans le rouge, en terme de temps total gagné. Quand la route se cabre, je reläche un peu et me met à la puissance que je pense pouvoir tenir (250-255 W). (C'est un peu optimiste sachant que mon record sur 20 minutes est de 263, alors que j'étais frais, et que je n'avais que ça à fournir comme effort. Là la course devrait durer à peu près une heure pour moi et je suis en plein milieu d'un cycle d'entrainement et je sens que ça tire un peu)Je suis en 48ème position globalement.Je mets un peu moins de jus dans les parties les plus plates et j'accélère un peu plus dans les parties montantes. Ca fait vraiment mal, et je commence à paniquer un peu : est ce que je vais réussir à tenir comme ça jusqu'en haut ? Heureusement, je rattrape quelques mecs qui se sont vu trop beaux (je me fais également dépasser, mais un peu moins). On se retrouve dans un petit groupe de trois avec un coureur allemand et un coureur japonais (je ne me souviens plus de leurs noms). C'est un avantage de pas être isolé pour les portions de replat. Je me mets systématiquement dans leurs roues dès que la route s’aplatit. Au 2/3 de l'ascension, je sens que j'ai un peu de réserve, et je relance. L'allemand pète, mais le japonais reste dans ma roue jusqu'en haut. On passe la ligne en 39ème position. Au final, j'ai tenu 258W sur un peu plus de 22minutes, je suis vraiment très content.

La descente

Je vois vite que le mec qui est dans ma roue est un habitué. Il faut savoir que sur Zwift, l'avatar prend une position aérodynamique quand on dépasse une certaine vitesse et une certaine déclivité, et que l'on arrête de pédaler. Je le suis, je pédale quand il pédale, je me mets en position aéro quand il le fait. Ainsi, on se "relaye" en descente, et on gagne énormément de temps. On dépasse plusieurs coureurs dans la descente, incapables de prendre nos roues. Un coureur français, qui avait 20 secondes d'avance en haut de la bosse, en a 20 de retard lorsque se présente l'ascension finale.

Le final

La plupart des écarts sont faits, et je me dis que j'ai bien fait d'en mettre un peu plus dans la montée précédente. Vu que le coureur qui était avec moi m'avait un peu sucé la roue dans la fin de l'ascension précédente, je me dis que je vais pas me gêner et je me mets dans l'aspiration. Derrière nous, trois coureurs peuvent encore rentrer, dont un coureur de Catégorie A qui revient à toute berzingue (je ne sais pas ce qu'il faisait derrière nous à ce moment de la course). On revient rapidement sur un autre coureur japonais, qui semble nous attendre. A partir de là commence un vrai jeu de cons. On roule sur un petit rythme, et toutes les trois minutes, un de nous accélère pour tenter de faire craquer les autres. Ça a le mérite de nous protéger du retour des gars de derrière, mais ça me fait vraiment mal. Les kilomètres défilent, et personne ne se détache. Le coureur de catégorie A commence à se rapprocher. A un kilomètre de l'arrivée, j'accélère sans attaquer dans la dernière partie dure, et je prends une seconde d'avance. J'ai pas confiance en mes jambes donc je me dis que je vais arrêter et me remettre dans leurs roues. Sauf que derrière, un des deux gars sort la machine à Watt et s'envole, avec l'autre qui tente de s'accrocher. Mon cerveau se fracture, j'ai mal partout, et je me dis que je vais bien gentiment rallier l'arrivée à un rythme tranquille (je suis alors 35ème). Ils prennent rapidement 15 secondes d'avance. Je me mets à mon rythme avant de me rendre compte que si je n'accélère pas, le coureur A va finir par me rattraper. Je fais donc les 800 derniers mètres à fond, parvenant de justesse à garder mon adversaire derrière moi, et revenant sur les talons du gars devant.
Seconde montée plus longue que la précédente, (23 min à 248W), mais qui a été bien plus dur physiquement.

A l'arrivée je suis content de ma perf physique et de ma gestion de course. J'ai pas flanché lors de la deuxième ascension. Je suis vraiment content de ma progression depuis que je me suis mis à Zwift

Je finis 5ème/11 classés en catégorie B, pour une première, je suis content même si je n'étais au final pas si loin du podium !

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Avec mon compère japonais, sur le point de rattraper le coureur qui nous allumera dans le final
#3401562
Vous êtes sérieux à miner chacun votre tour dans la dernière ascension ? :green:

Ca roule pas mal comme des idiots sur Zwift (tu me diras, ça fait un point commun avec la réalité :elephant: ) mais pour le coup je n'avais encore jamais vu ça dans les quelques courses que j'ai faites. Chez moi c'est plutôt la "Jan Ullrich", tu te mets devant et t'envoies la sauce jusqu'à ce que ça saute derrière. :genance:

P.S. : Excellents rappels de pleins de paramètres Zwift pour les novices/noobs.
#3401702
@Fausto : je commence à être vraiment dans le rouge quand je dépasse 190 !
Il y a toujours beaucoup de triche je pense, mais je m'en fiche un peu. Le but, c'est de me dépasser, de m'amuser, et in fine de progresser. Peu importe où tu cours il y a toujours de la bagarre haha. Le plus gros problème c'est le système de catégorie je pense.
C'était une course organisée par une communauté japonaise c'est pour ça !


@On3
Alors c'était pas des giga mines mais tu vois clairement la différence entre les deux montées hehe. Ca commence à devenir nimps quand on rattrape le mec en fait.

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Un truc que j'aimerais vraiment tenter c'est une course par équipe. Je m'étais amusé à faire l'équipier pour Akaion sur une course et j'avais limite préféré !

PS : j'étais vraiment contre au début mais j'aimerais vraiment avoir ces données pour suivre le peloton professionnel... Pas forcément en live mais pour pouvoir débriefer après
#3402028
aaah des comptes rendus Zwift :love:
Super ton compte rendu Teteoo.
Just un détail par rapport à la physique de Zwift. Je suis pas tellement d'accord pour dire que cette physique avantage un certain type de coureurs par rapport à IRL. On entend un peu tout et son contraire là-dessus. Les "gros/grands" se plaignent que les "petits/maigres" sont avantages, et vice-versa. Matthieu Drujon avait fait une série de vidéos assez intéressantes sur le sujet.

De mon point de vue, la physique de Zwift retranscrit très bien "la réalité", enfin une réalité virtuelle quand même, c'est à dire, sans virage, au bitume parfait, et sans vent :rieur:
Sur le drafting, il y a eu beaucoup d'updates cette année, dont la dernière en date qui ajoute apparemment encore un peu plus de réalisme dans les mouvements de peloton. La seule vraie différence que je note avec IRL, c'est le manque d'inertie.

En tout cas, je ne décroche pas des courses Zwift, que je préfère à celles IRL finalement. C'est d'abord beaucoup plus safe (un pote s'est fracturé le bassin dans une course UFOLEP encore récemment), pas besoin de faire 1h de route avant, le système de catégories marche pas trop mal dans l’ensemble, et si jamais ça se passe mal, ben on peut juste s'arrêter et aller sous la douche :green:

Le plus, c'est en effet les courses en équipe. J'ai découvert la Zwift Racing League cette saison. Une série de 8 courses en équipe (2 TTT, 6 courses à points, avec sprints intermédiaires qui donnent beaucoup de points et qui changent beaucoup la physionomie d'une course Zwift classique).
Le TTT d'ailleurs, c'est le summum du challenge physique et technique, c'est terrible :metalhead:
#3402123
Chez les A oui, je pense que les gros sont désavantagés... C'est quand la catégorie à un rapport poids/puissance plafonné qu'être gros est un avantage aha. Je trouve les courses avec une "aspiration double" un peu plus réalistes perso mais après c'est une histoire de sensibilité.
La semaine dernière j'avais tenté une course en B de type critérium. Lâché au bout de 6 minutes (sur une erreur à la con combinée à des jambes limites), j'ai juste eu à retourner sur le menu principal pour que l'humiliation cesse aha

@SchleckRivals. Perso je me base sur la position de mon avatar. Quand il est relevé, ça veut dire que je prends l'aspiration du gars devant moi, et quand il est couché ça veut dire que je prends le vent.
#3402267
ah oui, pour ca oui je suis d'accord. La classification par W/kg peut favoriser artificiellement un certain type de coureurs dans les categories limitées.

Et sinon oui, en A, les gros sont peut-etre desavantagés, mais bon comme dans la vraie vie au final :rieur:

Les ci-cris, c'est vraiment particulier comme effort, mais c'est le type d'effort que je retrouve assez regulierement sur les courses Zwift. La course dont tu as fait le compte rendu est une des rares exceptions finalement.
Pour le coup, le Crit Crusher plan de Zwift est vraiment bien foutu et m'avait fait passer un gros cap sur ce type de courses (avec une charge d'entrainement qui reste moderée, 4-5h par semaine pendant 4 a 6 semaines si je me souviens bien)
#3402279
C'est intéressant cette discussion sur l'aspiration et l'inertie dans Zwift. Pour moi c'est le gros point noir question réalisme. En gros si tu prends 2m derrière un peloton, c'est fini pour toi à moins de produire un effort de fou pour rentrer.

Idem pour se protéger dans un peloton je trouve ça un peu naze, t'as vite fait de te retrouver propulsé devant ou largué derrière alors que tu roules à rythme constant.
#3402841
On3 a écrit :
07 nov. 2021, 09:06
C'est intéressant cette discussion sur l'aspiration et l'inertie dans Zwift. Pour moi c'est le gros point noir question réalisme. En gros si tu prends 2m derrière un peloton, c'est fini pour toi à moins de produire un effort de fou pour rentrer.

Idem pour se protéger dans un peloton je trouve ça un peu naze, t'as vite fait de te retrouver propulsé devant ou largué derrière alors que tu roules à rythme constant.
C'est ce qui fait qu'un peloton va toujours plus vite qu'un mec seul, surtout en descente. Vu que il n'y a presque pas de perte de vitesse quand tu dépasses, et que dans un peloton ça se dépasse continuellement, c'est quasi impossible de s'échapper. Je l'ai vu dans une course ce matin. Je mets une courte mine et je prends 10 secondes d'avance. J'ai quasiment tout perdu dans la descente :rieur:

après c'est... différent quoi. Tu peux vraiment gagner sans être le meilleur si tu sais comment le jeu fonctionne.
#3403289
On3 a écrit :
07 nov. 2021, 09:06
C'est intéressant cette discussion sur l'aspiration et l'inertie dans Zwift. Pour moi c'est le gros point noir question réalisme. En gros si tu prends 2m derrière un peloton, c'est fini pour toi à moins de produire un effort de fou pour rentrer.

Idem pour se protéger dans un peloton je trouve ça un peu naze, t'as vite fait de te retrouver propulsé devant ou largué derrière alors que tu roules à rythme constant.
En vrai, ils ont fait beaucoup de progrès cette année là-dessus, chez Zwift.
Les mouvements au sein du peloton sont plus naturels et progressifs. Si tu veux sucer les roues sans passer un relai, tu peux. Et si tu veux tourner en équipe, comme dans un TTT, c'est vraiment faisable.

Sur le fait de ne pas pouvoir rentrer sur un groupe si tu prends 2 m, je trouve justement que c'est très proche d'IRL niveau réalisme. Faut voir que les pelotons Zwift en course ont tendance à rouler plus vite et plus fort qu'IRL (courses plus courtes, densité de la concurrence sans doute plus importante, et pas de possibilité de jauger l'état de ton adversaire en un clin d'œil, donc on bourrine sans arrière-pensée). Et un des gros progrès apportés par la nouvelle Pack Dynamic, c’est que moins de coureurs sont considérés « en tête de groupe » à prendre du vent, donc le pack va moins vite, donc les écarts se creusent plus doucement.
C'est un peu comme le gars qui veut suivre le fast pack à Longchamp : la minute où il perd les roues, il prend tout de suite 20 m et ne peut pas rentrer a moins de fournir un effort plus important que ceux qui tirent le paquet.

Apres faut voir, il parait que RGT est plus clément sur le draft. Si ça trouve, ça change complètement le feeling (j'ai jamais essayé perso)

Sur l’inertie, les HT haut de gamme améliorent ça avec des flywheels plus lourdes. Moi, avec mon vieux Direto par exemple, je suis oblige de réduire la difficulté a 30-40% si je ne veux pas avoir un drop de vitesse dans chaque changement de pente.
#3403290
Teteoo a écrit :
08 nov. 2021, 19:37
C'est ce qui fait qu'un peloton va toujours plus vite qu'un mec seul, surtout en descente. Vu que il n'y a presque pas de perte de vitesse quand tu dépasses, et que dans un peloton ça se dépasse continuellement, c'est quasi impossible de s'échapper. Je l'ai vu dans une course ce matin. Je mets une courte mine et je prends 10 secondes d'avance. J'ai quasiment tout perdu dans la descente :rieur:

après c'est... différent quoi. Tu peux vraiment gagner sans être le meilleur si tu sais comment le jeu fonctionne.
C'est sans doute vrai dans les categories limités en W/kg. Mais en A, clairement, les classements suivent quasi-exclusivement les W/kg :genance:
J'ai participé plusieurs fois a des series de course sur 4 a 8 semaines. Je finissais quasi toujours avec les memes et avec un classement quasi-identique, que le parcours soit plat ou valloné
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Merci pour cette présentation. :super:[…]

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