Samedi 5 août : Epilogue
Voilà, c'est fini
. Je tente de faire une course FFC à Saint-Germain la Campagne dans l'Eure. Je me prépare et m'échauffe sans soucis au niveau du vélo et reste en fin de peloton en début de course. Je saute à la fin du premier tour, à la première relance vent dans le dos sur mon 53*11 : gros déficit de force
. Je ne suis même pas fatigué et fait une trentaine de bornes en solitaire, faisant face au vent et au chambrage des spectateurs à base de "vous êtes pas habitué au vent en Bretagne"
(ah oui, c'est vrai que je roule sous les couleurs du VC Rennais
). Bref, je m'arrête à mi-course par manque de
encore un autre truc que je constate après mon périple, je ne suis pas très "autonome" énergétiquement, je dois manger continuellement
.
Les premières journées, je me voile la face en me plaignant de mon manque de poids, de force, je vais voir le médecin mais R.A.S.
Je traîne dans mon lit/canapé, j'ai du mal à retrouver une vie normale. Puis viennent des vacances en Turquie, où tous ces pseudo-soucis s'envolèrent. Le problème n'était donc pas physique mais mental : je me rends compte que ce que j'ai fait n'est pas fatiguant physiquement (car je ne roulais pas vite et faisait de nombreuses pauses) mais surtout mentalement, car je devais, sur la route, être aux aguets sans cesse
. Je conseille donc après avoir fait un périple tel que le mien de prendre des vraies vacances (ou tout du moins de faire un travail de relaxation pour relâcher cet "état d'urgence" permanent)
.
Globalement, ce périple est une réussite humainement, je retiens d'avoir traversé des pays où j'ai vu des gens heureux et accueillant malgré la misère, de très beaux paysages variés à travers l'Europe, et sportivement, j'ai pu faire face aux monuments du cyclisme ce qui étaient plaisant
. La plupart des objectifs sont atteints ce qui fait que je peux me concentrer sur d'autres choses maintenant.
Au niveau du vélo, je ne fatigue quasiment plus, ce qui n'est pas négligeable dans la vie de tous les jours, après avoir retrouvé mon poids de forme. Je me rends compte depuis que je me remets à faire du vélotaf, que l'on est vraiment en danger à vélo quand on roule en ville aux heures de pointes, en France. Je me sentais plus en sécurité à rouler dans les rues de Tirana que dans les rues de Rennes par exemple ... car il y a une vraie tension entre les usagers de la route en France, ce que je n'ai pas vu dans d'autres pays
.
J'ai fait une relecture et j'ai ajouté des chansons/musiques qui reflètent mon état d'esprit du jour ou la région que j'ai traversé, histoire de romancer un peu plus le voyage et je vous remercie de votre intérêt, de vos questionnements qui ont remis en question certains aspects de mon voyage
.
Et j'espère que cela motivera certains d'entre vous à tenter de prendre son vélo, ou son bâton de randonnée pour partir vers l'inconnu pour une journée, un weekend, ou plus, car finalement, ce qui compte vraiment est de sortir de son quotidien, de s'échapper et de voir à quel point nous pouvons nous adapter à n'importe quelle situation dans la nature, de se sentir pleinement humain et vivant, fort et fragile à la fois; peu importe le temps que l'on peut consacrer à son échappée, peu importent les limites géographiques que contragnent notre situation personnelle