Le forum cyclisme des pratiquants et cyclosportifs. Pour tout savoir sur le matériel vélo, l'entraînement, la préparation des courses, les récits de vos exploits, ou encore ce qui concerne des outils comme Zwift ou Strava.
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Par El_Pistolero_07
#3097381
Le sucre sportif a écrit :
02 déc. 2019, 21:20
Noé a écrit :
02 déc. 2019, 21:11
QUOI ???
Tu es passé à Fougères dans ma ville de cœur et tu ne m'as rien dit ?
Je te croyais à Rennes, et je pensais t'avoir contacté début juillet pour qu'on se voit :hello:

Ou alors j'ai mal compris :reflexion:
Mais comme tu le vois, j'étais en retard et j'ai des tendances asociales quand je suis en retard :sylvain84:
D'ailleurs j'ai snobé des anciens potes d'Erasmus pendant le tour d'Europe, en Tchéquie (trop gros détour pour mettre le cap en Roumanie, et à Udine où je commençais à être pas bien et avais les monuments et le weekend du 14 juillet en tête :study: )

D'avance, désolé aux forumeurs que je n'ai pas contacté alors que je ne suis pas passé très loin. De toute façon vous n'aurez pas fait une affaire : je mange beaucoup trop, je sens pas bon, et je suis grognon quand je suis enfermé entre 4 murs pendant ma période de vadrouille :green:
Spoiler : :
Mais pas du tout...
Vivement la suite !
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Par Le sucre sportif
#3097614
Vendredi 2 Août 2019 : Etape 2 : En passant par Camembert
Spoiler : :
Les Yveteaux (61) – Duclair (76) Environ 150kms, D+ 1000m, difficulté 2/5
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L'Orne, ses chevaux, ses vaches, son dénivellé


Réveil au petit matin, et devant moi s'étend le brouillard. Il faut dire qu'il y a une végétation dense ici, ce qui est plaisant niveau paysages mais plus problématique quand on doit prendre la route. Je vais devoir serrer les fesses jusqu'à Argentan, ou trouver un itinéraire bis :metalhead:

Pendant la nuit, je me suis rendu compte que ma couverture de survie est partie en lambeau. J'ai dû acheter un modèle jetable alors que j'avais été satisfait de celle prise pour mon Tour d'Europe, qui m'avait été d'un grand secours contre le froid nocturne. Je fais quelques mètres pour satisfaire un besoin naturel, et me retrouve devant une clôture. Les bruits hostiles qui m'avaient réveillés pendant la nuit étaient en fait ceux de chevaux, nombreux dans l'Orne. Mon imagination a trop travaillé :pt1cable:

Je repars et fais quelques kilomètres sur la grande route, éclairages à bloc (j'ai bien fait de ne pas trop rouler de nuit finalement), et je n'ai finalement aucun problème pour être visible, roulant en "tout fluo". Pourtant, mes gourdes sont vides et il me faut trouver un endroit pour les remplir au plus vite. La déshydratation étant le pire ennemi de quiconque veut enchaîner les bornes efficacement, et après avoir fait ma toilette du matin, ce problème risque de se répéter tout les jours lorsque je reprendrai la route :reflexion:

A Ecouché, après 10kms, seulement, je vais au café de la place du marché, qui commence d'ailleurs à s'installer. Je prends mes précautions pour garer mon vélo. Pendant que je prends mon café, on me conseille un itinéraire cyclable pour rejoindre Argentan en longeant l'Orne, avec quelques bornes sur une route caillouteuse. Je m'engage sur une voie le long d'un chemin de fer, comme dit, mais me retrouve dans une impasse :pinch: La journée commence bien ! En tout cas, le vélo tient bien dans cette portion gravelle et je reprends la route normale. Arrivé à hauteur d'un centre commercial, une piste cyclable commence et me permet d'éviter de prendre la 4 voies :super:

Je m'attaque ensuite à une série de côtes, par des petites routes calmes, qui m'emmènent, moi qui aime ressentir l'atmosphère et l'Histoire des lieux saints du cyclisme, vers Camembert :cheval: Mais le mercure monte et je ne suis pas à l'aise quand il s'agit de grimper. Mon double plateau fait le taf' mais je m'attends à une longue journée et mon objectif d'arriver vers 16h, avant le début du weekend et du trafic, me semble secondaire.

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En fait, il y a 4 maisons

Arrivé à Camembert, je me rends compte qu'il n'y a à peine 3 maisons, dont une église et une maison du Camembert. Je m'y arrête, achète un camembert puis prend un deuxième petit-déjeuner. Pendant que je me restaure, je discute brièvement avec des touristes belges puis avec le livreur de camembert qui m'interpelle :
"Vous allez où comme ça ?"
"A Rouen. Je dois passer par Vimoutiers je crois, je dois redescendre c'est bien ça ?" :siffle:
"C'est la route, mais si vous remontez par là, vous prendrez le circuit final de Paris-Camembert. Dans le sens inverse, mais le même que la course" :manolo:

Défi relevé ! Après avoir mis la dose de crème solaire, je remonte la pente et traverse une série de descentes techniques et de côtes longues de plusieurs kilomètres (enfin ça m'a paru très long). Je me rends compte, dépité, qu'Alexis Gougeard ne pourra jamais gagner ce monument :mouchoir: Je passe Vimoutiers et refait une pause à Orbec, il est midi :study:

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Sur les traces des plus grands

Me voilà dans l'Eure et j'ai maintenant prévu de passer par une route plus au sud que d'habitude, avec pour objectif d'arriver au sud de Bourg-Achard pour éviter de prendre la route qui longe l'autoroute entre Rouen/Le Havre/Deauville. A chaque fois je me retrouve à la prendre, et elle est particulièrement dangereuse, tant les véhicules y roulent vite et les camions nombreux :sylvain84:

Dans l'après-midi, je prends donc des petites routes, mais pas toujours facile de s'aiguiller quand le soleil est à son Zénith. Et j'ai noté les routes spécifiées sur Google Maps, ce qui n'est pas le cas des routes communales. Après avoir pris un bon coup de chaud, pause diabolo vers le Teil, et coup de bol (ou pas), la tenante du bar est elle-aussi, cyclotouriste. Elle me conseille une route à prendre, mais me voilà déviant trop au nord, jusqu'à Montfort-sur-Risle :paf-mur: Je sors de la ville part une côte assez longue, et me retrouve sur une route large, bitumée, et blindée de camions. Il est 16h passés, tout le monde rentre du boulot :hole: Le calvaire commence. Je tourne vers la gauche, et pense entrevoir la vallée de la Seine au loin. Je descends dans un petit village, mais après avoir discuté avec des riverains, je suis bien loin du compte. Je m'offre donc une côte supplémentaire par les petites routes, et fait une boucle dans les champs, au moins je roule en toute tranquillité :jap:

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Vallée de la Risle

Me voilà quasiment arrivé à Bourg-Achard, il ne me reste qu'à plonger vers la Seine, dans une route que je connais par coeur : un repecho, une longue descente puis un vent de 3/4 face tandis que mes gourdes se vident, et mes jambes victimes de mes détours et de cette dénivelée, qui n'est certes pas importante mais avec une prépa 100% plat/bord de canaux/Roubaix, je suis cramé :stereoking:

J'arrive finalement vers 18h, j'embarque dans le bac qui traverse la Seine, mais complètement cramé j'espère pouvoir embarquer sans déchausser car je n'ai pas eu le temps de mettre mes chaussures de villes. Mais c'est interdit, et je manque de tomber à cause des cales et de la fatigue. Derrière on me fait la morale comme quoi c'est interdit d'embarquer sur le vélo. Bref, je mets mes chaussures de ville, et je traverse Duclair à pied pour arriver chez ma mère, 0 risques sur ce dernier km :siffle: Voilà un weekend qui tombe à pic pour récupérer et se focaliser sur Roubaix, que je tenterai de rallier avant mardi soir :hate:
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Par judimi2
#3097765
Jean-Tito a écrit :
04 déc. 2019, 11:50
El_Pistolero_07 a écrit :
04 déc. 2019, 11:06
Et vous avez encore rien vu... :popcorn:
J'attends avec impatience son passage dans mes ardennes natales... :love:
Je me demande ce qu'il a pensé de Namur? :popcorn:
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Par Le sucre sportif
#3097883
judimi2 a écrit :
04 déc. 2019, 14:36
Jean-Tito a écrit :
04 déc. 2019, 11:50


J'attends avec impatience son passage dans mes ardennes natales... :love:
Je me demande ce qu'il a pensé de Namur? :popcorn:
Que le café en Belgique, c'est pas du café :belgique: :elephant:
En vrai j'y étais déjà allé pendant mon tour d'Europe, j'avais apprécié la citadelle : belle vue d'en haut :love:
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Par Le sucre sportif
#3097885
Noé a écrit :
02 déc. 2019, 21:25
Mon été était un truc tellement chaotique qu'en fait, je n'étais ni à Rennes, ni à Fougères, je ne suis pas passé sur le forum pendant un mois et j'ai oublié de répondre à plein de monde, donc oublie cette intervention inutile de ma part :genance: (et désolé :wink: )
Pas de soucis, c'est ce que je me suis dit :chimay:
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Par Le sucre sportif
#3097896
Lundi 5 août - Etape 3 : Comme un air de déjà-vu
Spoiler : :
Duclair (76) – Compiègne (60) 165kms D+ 800m, difficulté 2/5
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Après deux jours de repos bien mérités, c'est parti pour la reprise


Me voilà en direction de Compiègne. Demain, si tout se passe bien, ce sera ma troisième tentative pour réaliser Paris-Roubaix :niark: Après une casse mécanique lors de ma première tentative, j'ai pris conscience de l'importance du matériel pour réussir à dompter les pavés. Lors d'une nouvelle tentative cette année, je me suis également rendu compte que le stress, la tension pouvait avoir raison de moi : pour passer quelques kilomètres de pavés, il faut forcer comme une brute. Pour en faire plus de 50, il faut savoir se ménager, tout en restant concentré pour ne pas faire d'erreurs techniques, un exercice d'équilibriste qui me plaît particulièrement :metalhead:

L'objectif de la journée est donc d'arriver à Compiègne dans la soirée, en profitant de ce vent de 3/4 dos qui me pousse et devrait m'être favorable demain. En avril, j'avais fait ces 3 étapes d'affilée, et j'étais déjà très fatigué au moment de m'élancer pour ces 265kms d'Enfer. Je veux mettre toutes mes chances de mon côté cette fois-ci :pompom:

La route de cette étape, je la connais par coeur : la première partie est la même que celle de la première étape de mon tour d'Europe, cherchant à éviter l'agglomération rouennaise à des heures de pointes, je pars peu après 9h en la contournant par le nord. C'est la troisième fois que je m'arrête le midi à Forges les Eaux prendre un sandwich, mais avec le vent favorable, je pointe à 11h30, je suis à l'aise mais vais devoir baisser de rythme pour garder du jus. Rien ne sert de courir :tdf:

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Forges-les-eaux
Alors que je change de café pour briser les habitudes, je rencontre un couple de cyclotouristes, qui me demande si je suis autonome avec mon simple sac, quand eux doivent certainement porter le réchaud, la tente, le paquet de pâtes et la bombonne de gaz :sylvain84: Quand certains souhaitent tout gérer et être autonome, je préfère être le plus léger, le plus mobile possible, quitte à être dépendant des pauses sandwich/café/pizza qui rythment ma journée, me permet de faire des rencontres et surtout de m'informer le matin sur les nouvelles du monde extérieur. Il peut être dangereux quand on est seul de s'isoler plusieurs jours, surtout en pleine nature. Et puis on ne peut pas faire Paris-Roubaix en tractant une caravane :balloon:

Ils me conseillent un itinéraire touristique plus au sud qui me ramènerait vers une piste cyclable allant jusqu'à Beauvais. Mais mon leitmotiv sera de ne pas suivre entièrement les conseils que l'on me donnera, surtout la veille de Roubaix ! Je connais trop bien cette route entre Rouen/Beauvais/Compiègne/Reims pour l'éviter en la longeant part le nord. Et puis tout ces détours pour voir d'autres champs de patates ou de céréales non merci :non:

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Oui, je recycle les photos d'y à deux ans (qui ne sont pas de moi)

La Picardie est monotone et ça sera mon décor de cet après-midi. Au nord de Beauvais, je m'étais arrêté dans un bistrot où avait vraiment commencé mon Paris-Roubaix: en entrant avec ma tenue cycliste, on m'avait expliqué que j'étais dans une terre de vélo : Jimmy Casper, les frères Barbier, Arnaud Démare, que du lourd :metalhead: Mais nous sommes lundi et nombreux sont les cafés fermés aujourd'hui :spamafote:

Je m'arrête un peu plus loin, un artiste tague la devanture du troquet. Je rentre prend une boisson fraîche. Alors que je m'apprêtais à payer, je me rends compte que je n'ai pas cadenassé mon vélo :w00t: Moment d'angoisse extrême, je cours avec mes cales voir où est mon vélo, mais le gars qui taguait veillait au grain. Vous inquiétez pas, c'est pas la ville ici, on ne va pas vous le piquer votre vélo. Heureusement, parce que sinon, j'étais bon à faire 10kms à pied pour rejoindre la gare la plus proche et rentrer à la maison. Avertissement sans frais, d'autant que mes étourderies m'avaient fait perdre une bonne partie de mon matériel deux semaines avant de partir :sarcastic:

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Le château de Compiègne

Arrivé près de Compiègne, en fin d'après-midi, comme prévu, je prend des raccourcis en gravels que j'avais repéré il au printemps, histoire d'éviter le trafic de la dernière fois. Tout se passe bien, le vent favorable m'a permis d'arriver assez tôt (19h) sans trop solliciter mes jambes. Et la roue-libre, c'est aussi bon pour le moral, je suis également reposé mentalement. Après avoir pris une pizza, je dois trouver un endroit pour dormir :reflexion: J'en trouve un super, dans une allée couverte, à 50m du château de Compiègne, qui fait office de départ avec le premier secteur (officieux) pavé :banana: Mais je ne suis pas rassuré de me reposer en centre-ville. Je fais le tour du parc, longe les murs du châteaux, arrive dans une forêt où des amoureux campent :kisskiss:

Traumatisé de ma dernière nuit à Compiègne, je cherche un autre endroit :sylvain84: Voilà un stade de rugby ! S'il est ouvert, je dors dans les tribunes :banana: Mais fort logiquement non ! Je fais demi-tour, la nuit tombe et les touristes qui se promènent sont encore nombreux et je veux me coucher tôt. Je décide donc de faire ce premier secteur pavé face au soleil couchant, ainsi que les premiers kilomètres le long de l'Oise. Je suis la piste cyclable le long de la rivière, et m'arrête à la sortie de Compiègne, au niveau du viaduc où passe certainement l'A. Je dors contre un poteau, je ne serais pas dérangé, et idéalement placé pour ma tentative de demain matin. Réveil prévu à 5h, ça va piquer :niark:
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Par Le sucre sportif
#3098004
loloherrera a écrit :
04 déc. 2019, 14:06
En fait, tu te paumes plus en France qu'en Roumanie :elephant:
Bien vu !
Les contextes étaient différents : j'ai l'impression que plus on va loin, plus on a besoin de repères. En plus de la longueur du périple qui oblige à être efficace au maximum. Donc à partir de la Roumanie/Bulgarie/Grèce jusqu'à mon retour en France, c'était nationales sur nationales, pour ne pas me perdre, et me ravitailler rapidement.

Mais je n'ai pas gardé (comme vous l'avez lu) un bon souvenir de ces passages par les grands axes. Donc là, l'idée, c'est de rester dans des zones où je maîtrise la langue, et me perdre autant que je veux en cherchant à éviter le trafic, il y aurait toujours quelqu'un pour me remettre sur le bon chemin dans un troquet :green:

C'est la philosophie de ce nouveau périple : toujours dans la défoule, mais avec un vélo plus robuste et moins efficace, allant dans les petits chemins/sentiers, donc je n'hésite pas à couper à travers champs par moment façon cyclo-cross :metalhead:

La moyenne kilométrique journalière s'en ressent aussi. Je tournais à 180km/j il y a deux ans, là c'est plus 150km/j :sylvain84:
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Par Le sucre sportif
#3098125
Mardi 6 août : Etape 4 – L'enfer du Nord (1ere partie)
Compiègne (60) – Solesmes (59)
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Clarière de l'Armistice du 11/11/1918 à Rethondes

Il est 4h45, et je n'ai pas eu besoin de réveil puisque je suis réveillé par les poids lourds qui traversent l'Oise au-dessus de mon refuge du soir. Peu importe, j'ai prévu de faire 1h de nuit ce matin, et de garder le reste de mes éclairages en cas de retard ce soir :study: Il n'y a pas d'excuses cette fois-ci, il faudra rallier Roubaix ce soir ! Le soleil se lève dans 1h30, je mets rapidement ma tenue cycliste, grignote mon petit déjeuner puis repars en direction de Compiègne et du tracé officiel. Je n'irai pas jusqu'au départ de la course au sens strict du terme, je m'attends à me perdre suffisamment dans la journée, sans les fléchages, pour faire le kilométrage des pros. Et comme les pros passent par des sens interdits que je ne pourrais prendre, ce ne sont pas ces 2 premiers kms qui vont me rester sur la conscience :siffle:

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La navigation dans les méandres pavés du Nord, clé de la réussite :study:

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Sébastien Loeb a son Daniel Eléna, et moi j'ai mon carnet
Spoiler : :
Pour avoir une idée de la complexité du tracé, le parcours de Milan SanRémo ne me prenait que 2 pages, quand celui de Paris-Roubaix m'en prenait 10, chaque carrefour ayant été recensé via google maps, ayant dormi dehors, j'ai peu de batterie sur mon portable donc je la conserve en cas d'urgence, pas de google maps pendant la journée, en plus ça me fait perdre du temps car ça rame :sylvain84:
La première partie de la course, jusqu'à Busigny, dure 100kms sur une grande route rectiligne, un peu comme pour MSR :tdf: Je m'arrête à Noyon puis à Saint Quentin comme prévu, mais ne profite pas du vent de dos pour passer la plaque, je cherche à préserver mes cuisses pour les secteurs pavés où il faut mettre du braquet :jap: Une matinée avec beaucoup de roue libre, et une gestion du trafic et me voilà à Busigny vers 11h, avec 1h de retard sur mes prévisions, mais en pleine forme :hole:

Je tourne vers une petite route en direction de Troisvilles, passe devant le cimetière où je m'étais ravitaillé en avril. Mais je n'y trouve pas d'eau :sweat: Cela s'annonce compliqué car je me lance pour une session dans la cambrousse, et il me sera dur de trouver de l'eau : en août de nombreux cafés/boulangeries sont fermés et il y a des restrictions d'eau.
Impatient de prendre le premier secteur, et comme toutes les routes se ressemblent par ici, je me retrouve dans un chemin de terre au sortir de Busigny (croyant à tord que le premier secteur est Busigny-Troisvilles). L'excitation monte, et cela me rappelle que je dois me calmer pour gérer ma journée et ne pas faire comme en avril. Aussi, j'ai décidé d'enlever mes gants peu avant le premier secteur pour limiter les frottements avec la guidoline. Si je chute, la sanction risque d'être sans appel.

J'arrive enfin à Troivilles, et je mets la plaque (51 dents, trois de plus qu'en avril :rabbit: ), et passe les premiers secteurs en gestion, tentant de m'habituer à rouler sans gants et cherchant à trouver la position pour tenir le guidon sans me flinguer les phalanges. Ces premiers secteurs sont longs et font contraste avec la tranquillité de cette matinée. Je trouve un cimetière à la sortie de Viesly pour remplir mes gourdes puis entre dans le secteur suivant, en forme de U, avec une montée puis une descente. C'est l'un des secteurs les plus longs. Je continue et me retrouve dans une impasse :paf-mur: Il fallait que je tourne à droite bien plus tôt. Il est difficile de se repérer sans les fléchages quand les secteurs sont aussi longs et tortueux. Dans la partie montante, avec les vibrations et la pente, mon cœur monte dans les tours. Il est difficile d'appréhender un secteur en montée, surtout avec des pavés comme ceux de Roubaix, plus difficiles que ceux des Flandres :metalhead:

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J'arrive en haut et c'est là que Michael Goolaerts nous a quitté :mouchoir: En avril, j'avais imaginé à quel point les conditions climatiques difficiles, le stress pour se replacer avant les secteurs, la crainte de la douleur, le bruit des supporters nombreux sur le bord des routes pouvaient mettre en danger les coureurs, dont l'effort est nullement comparable avec le mien, qui n'a quasiment pas de limites horaires. Je m'arrête devant la stèle, et suis touché par le nombre de bidons laissés en son hommage. Comme devant la tombe de Tom Simpson (allusions au dopage, passez votre chemin), je suis marqué par le fait de mourir pour avoir dépasser ses limites. Et les dates me rappellent à quel point il était jeune :mouchoir:

Je repars en ressentant toujours plus le poids de cette course, me sentant tout petit face à cette adversité. Je n'ai peut-être pas le stress du peloton, mais j'évolue sur des routes ouvertes à la circulation, je dois donc rester vigilent et respecter le code de la route, et les points d'eau sont rares sur le parcours pour moi qui évolue seul :study:

Au village suivant, un cycliste flamand cherchant sa route m'interpelle. A peine avait-il eu le temps de chercher ses mots en français ou en anglais que l'on s'était compris. Roubaix ? Goolaerts ? C'est par là. Je me rends compte à quel point certaines choses dépassent les frontières et la barrière des langues.

Je passe le secteur de Quiévy puis de Saint-Python et je me rends compte que la friterie à laquelle je m'étais arrêté en avril, et dont la fricadelle m'avait réchauffée tout l'après-midi, est fermée. Certainement en vacances aussi :evil: De toute façon les conditions ne sont pas les mêmes aujourd'hui, même si de la pluie orageuse est annoncé pour toute la semaine. D'ailleurs, alors que je passais jusque là entre les gouttes, une averse commence au moment où je fais une pause à Solesmes :hole:

La première série de secteur pavé est passée, et je discute de Michael Goolaerts avec la tenante du bar, elle semble avoir cette discussion des centaines de fois. Mais je pense surtout à la suite et à Arenberg. Je ne dois pas répéter mes erreurs passées, être précis dans mon passage d'Haveluy pour ne pas arriver cramé à Arenberg, même si la transition est longue entre ces secteurs. J'ai environ 1h30 de retard sur mon objectif, mais peu importe, je suis dans le match, et prêt à en découdre dans les secteurs 5 étoiles :niark:
Dernière édition par Le sucre sportif le 05 déc. 2019, 21:12, édité 2 fois.
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Par Le sucre sportif
#3098128
Si quelqu'un peut m'aider à remettre les images du parcours et des notes droite, ça serait sympa. Je les ai tourné dans mon fichier photo ordi, c'est droit dans mon doc microsoft word, mais c'est de travers sur le forum :reflexion:
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Par AlbatorConterdo
#3098135
Le sucre sportif a écrit :
05 déc. 2019, 20:49
Si quelqu'un peut m'aider à remettre les images du parcours et des notes droite, ça serait sympa. Je les ai tourné dans mon fichier photo ordi, c'est droit dans mon doc microsoft word, mais c'est de travers sur le forum :reflexion:
Utilises les balises [img-resize=][/img-resize] peut être que ça ira mieux, mais j'ai des doutes... :reflexion:
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Par Le sucre sportif
#3098337
AlbatorConterdo a écrit :
05 déc. 2019, 21:09
Le sucre sportif a écrit :
05 déc. 2019, 20:49
Si quelqu'un peut m'aider à remettre les images du parcours et des notes droite, ça serait sympa. Je les ai tourné dans mon fichier photo ordi, c'est droit dans mon doc microsoft word, mais c'est de travers sur le forum :reflexion:
Utilises les balises [img-resize=][/img-resize] peut être que ça ira mieux, mais j'ai des doutes... :reflexion:
J'ai essayé mais ça ne fonctionne pas. Merci quand même :super:
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Par Le sucre sportif
#3098344
Mardi 6 août : Etape 4 – L'enfer du Nord (2ème partie)
Solesmes (59) – Orchies (59)

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On continue toujours guidé par le carnet magique et l'orientation du soleil


Je repars après ma pause du midi, vers Arenberg :niark: Arenberg est le secteur le plus exigent, mais ce n'est pas une finalité en soi. Ce n'est que le début de la course et je veux commencer sur de bonnes bases, comme si ma pause avait remis les compteurs à 0, comme si je n'avais pas 130kms derrière moi. Mais cette obsession, me donnant la concentration et la motivation nécessaires pour la suite, me fait faire une grosse erreur, je prends la déviation 2, et ne m'en rend compte qu'arrivé à Thiant, près de Denain. J'ai loupé 5,7 kms de pavés et raccourci mon parcours de 10kms ... Je m'en veux, mais pour ma défense, je m'applique à faire la totalité des secteurs sur le pavé et non sur le bas-côté. Donc voilà, on est pas à 10kms près :genance:

Arrivé, vers Denain, je me retrouve dans un passage sans intérêt, mais bizarrement, celui dont je me rappelle le mieux. Certainement parce que c'était là que j'avais rejoint le parcours de Paris-Roubaix lors de mon tour d'Europe, en arrivant d'Amiens. Je contourne la ville par une sorte de tangentielle, munie d'une piste cyclable qui me mène à Haveluy. Je m'applique à bien passer Haveluy, puis je me perds dans Wallers, en cherchant la trouée qui est à l'autre bout de la ville :evil:

J'arrive à la trouée avec une bonne heure d'avance sur ma tentative d'avril, je suis détendu, je n'ai plus qu'à "profiter", d'autant qu'il n'y a pas de promeneurs pour me déranger. Sauf qu'arrivé à l'entrée du secteur, en descente, où je tiens à prendre de la vitesse pour faire comme les pros, il y a un promeneur à droite sur la piste cyclable, son chien à gauche, et une laisse entre les deux :sylvain84: Je gueule "ATTENTION LE CHIEN" :manolo: , et voilà qu'il file se planquer derrière son maître. Pour paraphraser ce grand penseur qu'est Marc Madiot :
C'est pas une course de gentil. On a le droit à tout ce jour-là : mal rasé, dégueulasse, ordurier, c'est le jour ; pas aimable, con. Quand on arrive à être tout en même temps on a une chance d'y arriver :metalhead:
Donc après avoir mis quasiment tout à droite, je prends la première partie qui a été refaite à pleine vitesse. Les pavés qui étaient propres, bien alignés, bien que très espacés pour garder de la difficulté, ont vu leur jointure recouverte de terre/verdure depuis la course en avril. Mais ce n'est pas glissant et les secousses sont toujours aussi violentes. Les prendre est toujours une sensation particulière, que l'on a avec nul autre secteur. Je suis concentré à regarder les pavés sur lesquels je passe, pas plus de 2-3 mètres devant moi, si bien que je vois le tas de sable qui bloque l'accès à la deuxième partie in extremis :w00t: . Sans m'arrêter, quasiment tout à droite, je le contourne par la piste cyclable et vois que la restauration d'une deuxième partie du secteur à commencé, certainement pour 2020 :study: Je me remets dans le secteur peu après, mais j'ai perdu ma vitesse. C'est comme si j'arrivais dans un nouveau secteur, l'effet du faux-plat descendant ne jouant plus. Je dois maintenant forcer, luttant en faisant du rameur avec mon guidon pour garder un gros braquet qui limite les secousses et me permet d'être efficace. Cela devient un peu comme les premiers secteurs pavés que j'ai fait ce matin :sweat: Je trouve un bon rythme et la longue séance de méditation/motivation précédent Arenberg a porté ses fruits : j'ai bien su dosé entre l'intention nécessaire pour garder un bon rythme et ne pas rester scotché dans les pavés (plus on va vite, moins on subi) tout en préservant mes mains (enfin, c'est relatif). J'arrive même à prendre des photos à la sortie du secteur :hole:

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La fin de la trouée d'Arenberg


Je repars vers Wallers pour le secteur suivant, en restant sur une piste cyclable. Je passe devant ce muret où je m'étais arrêté lors de mes deux premières tentatives (moments de récupération que j'avais vécu intensément) et me motive en me disant que cette fois-ci, je n'ai pas besoin de faire de pause :banana: Arrivé à Wallers, une nouvelle averse m'oblige à bâcher mon sac et j'hésite à mettre des couches supplémentaires pour me protéger le haut du corps. Mais c'est de courte durée, ce qui n'est pas facile à gérer :reflexion: Je tombe ensuite dans les bouchons, et a une petite discussion avec un automobiliste m'ayant fait une queue de poisson pour rien. Madiot a dit d'être méchant, mais là pour le coup, mieux vaut ne pas que je reste discuter avec des gens bornés :spamafote: Je me rends compte que je suis cramé, et que je vais mieux gérer le trafic (il est 16h, les sorties de boulot commencent) avec le ventre plein. En plus, je suis allé trop loin dans Wallers avec ces histoires de voitures qui me passaient et que je repassais entre chaque stop. Cela me rappelle aussi les risques que j'avais pris dans les descentes des Capi, avec l'euphorie de la fin de course lors de ma tentative de Milan SanRemo :sarcastic:

Bref, demi-tour et je m'arrête donc 10 minutes prendre un sandwich, mange les frites et garde le reste pour plus tard. Je n'ai plus à me préoccuper de la nourriture jusqu'à demain, moi qui avait sérieusement pioché dans mes réserves de barres de céréales pour compenser la fermeture des boulangeries sur le début de parcours :super:

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Beuvry-la-forêt, lors de mon passage il y a 2 ans

Après avoir passé Pont-Gibus et le secteur d'Hornaing où j'avais cassé mon ancien vélo, je galère à trouver celui de Warlaing, mais trouve parfois les marquages de la course qui sont restés. Des PR fléchés en blanc qui me donnent un coup de pouce dans ma navigation :super: J'arrive enfin au secteur de Beuvry la Forêt, celui de Marc Madiot (retour du mode méchant :cheval: ). Je trouve un cimetière, rentre et ressors en râlant de ne pas trouver d'eau. Une dame arrivant me dit que le robinet se trouve tout là-bas. Je la remercie en m'excusant, vais remplir mes 3 gourdes et repars pour ce secteur qui m'avait mis K.O. en avril :niark: Je trouve que ce secteur est sous-estimé. 3 étoiles mais le pavé y est particulièrement mauvais, car planqué dans un sous-bois, et donc à l'ombre, humide, bref, pas un secteur pour les gentils. Je mets un point d'honneur à tout faire sur le pavé, même si c'était par moment limite, et que cette petite bande de terre sur la gauche me faisait les yeux doux :siffle: Je passe devant le stade de foot où j'avais lamentablement appelé mon frère au secours puis retrouve la grande route me menant au centre-ville d'Orchies :hello:

Et là je m'arrête pour manger mon sandwich sur un banc. La pression redescend, j'ai l'impression de revenir dans le monde réel et de reprendre mes esprits. Et je me rends compte que je suis dans un état de fatigue extrême et que j'ai pris un coup de chaud à hésiter entre les vêtements pluie et ceux d'été. Je m'arrose le visage (ce qui permet aussi de faire un brin de toilette :sylvain84: ) puis vais prendre un diabolo (avec des glaçons s'il vous plaît) pour refroidir la machine. Je vais m'asseoir dans le bar, et reste là immobile comme un zombie. Un réflexe me fait passer le verre glacé sur le front :tonton: Puis je me connecte rapidement sur Facebook pour dire que je suis à Orchies, à 60kms de l'arrivée, et que ça va être compliqué. Il est 18h30 :popcorn:
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ah oui interessant ton article sur mohoric et ses […]

Francesco Bettiol :D

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