- 22 juil. 2015, 02:42
#2200834
Vis ma vie de galérien : 8800e, j'évite le top 1000 inversé de peu !
Et bien moi qui explose avec la chaleur, j'ai été servi...Je partais pourtant confiant après avoir vu les prévisions météo la veille annonçant une très forte probabilité de pluie l'après-midi et des températures plus douces que les jours précédents.
Le début a été parfait, petit rythme sympa dans le Chaussy sans griller de cartouche, idem sur les 30 bornes de plat, température quasi idéale. Mais j'ai compris dès le mi-Glandon que la météo ne correspondait pas trop aux prévisions et que la suite allait alors devenir un véritable calvaire. Un enfer, la plus grosse galère de ma carrière cyclistique, pour ne pas dire de ma vie. Les premières pauses s'enchaînent au bord de la route (hors ravitos j'entends) pour trouver de l'ombre. A partir de là, j'ai fait une croix sur le classement et seul l'objectif de finir était présent. Je n'arrivais même pas à monter 2 kms sans pause, accablé par la chaleur alors que ma FC n'était même pas au max. Me mettre de l'eau sur la tête n'y changeait pas grand chose. A cet instant, je réalisais ce qui m'attendait encore : 3 derniers kms du Glandon, la Croix de Fer, le Rudy Mollard et la Toussuire en m'arrêtant parfois tous les 500m...Autant dire que l'abandon a commencé à me hanter, je me demandais si ce n'était pas vain de continuer comme ça !
Après être passé au sommet du Glandon à pied (la lose totale mais peut-être plus rapide que pédaler/pauser de façon répétitive) - avec un ravito bien bordélique au passage - je constate que la liaison vers la croix de fer se fait facilement, plutôt à l'ombre et poussé par le vent. Avec la descente qui suit en mode maillot grand ouvert pour un max de fraîcheur, mon moral remonte. Même si j'avais toujours conscience qu'il restait 2 montées à vivre de la même manière, je prenais du temps sur la voiture-balais qui me menaçait de plus en plus. Je m'étais souvenu entre temps d'un horaire pour les délais. Même galère donc dans le Mollard, en gros 5 min de pédalage suivies de 5 min de pause à l'ombre. Ridicule. En cédant parfois à la tentation de faire comme d'autres arrêtés dans un virage et allongés peinards dans l'herbe...Arrivé au pied de la dernière difficulté, il est 15h30, je pensais avoir 1h d'avance sur la voiture-balais. Au bout de 3 bornes, j'effectue déjà ma 2e pause toussuirienne à un endroit où plusieurs mecs se reposent. L'abandon me revient à l'esprit, le calvaire allait encore durer 2 bonnes heures et les kilomètres semblaient interminables. Avec toujours les mêmes pensées dans ma tête du style \"qu'est-ce que je fous dans cette galère ?\" ou encore \"plus jamais ça, je ne reviendrai plus\". Voir tous les mecs me doubler ne me faisait plus rien, le classement ne m'importait plus et je savais que je disposais toujours d'une petite marge pour les délais. Comme toujours, je me secoue tout de même un peu pour repartir en ayant l'objectif cette fois d'atteindre le dernier ravito. Mon logement se situant au Corbier, j'avais fait cette montée en voiture et savais que ce serait plus facile ensuite. J'arrive au ravito toujours autant en surchauffe (après ce qui devait être ma 20e pause au total !) mais me mets à croire au finish miraculeux étant donné l'heure. Je repars sous un ciel plus nuageux et un peu plus frais, j'arrive à rallonger un peu le temps de mouvement sans pause et comprends alors que je verrai enfin le bout du tunnel. La fin s'est bien effectuée, avec néanmoins toujours mon maillot grand ouvert, et me tape un sprint pour finir sur la ligne. Mes heures de masochisme étaient enfin terminées avec beaucoup plus de souffrance que de plaisir au final...
Conclusion : j'ai peut-être réussi à me dire à chaque fois \"allez, je repars\" mais le sentiment de déception prend largement le pas. Déçu d'une part de ne pas m'accrocher assez mentalement (pas normal de faire autant de pauses même en admettant que mon organisme supporte moins la chaleur que d'autres), et déçu d'autre part car les jambes étaient bien là au final, ce n'était pas ça la cause de mon calvaire. Donc très frustrant. Et au regard de mon entraînement et du classement de mes potes de +/- niveau équivalent, j'aurais pu (dû) accrocher au minimum un top 5000 si j'avais été plus fort mentalement... :sad: