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#3356966
Ancelin a écrit :
13 juil. 2021, 09:09
Je suis peut être hors sujet mais je ne savais pas où poster ça et puis pas envie de créer un sujet juste pour une question. :genance:

Oui du coup début aout je vais me faire enlever les dents de sagesse. Pendant 4/5 jours voire une semaine je ne pourrai ingurgiter que des produits liquides, du coup je me suis renseigner dans ce cas là on perd pas mal de masse musculaire.
Sauf que pas envie d'avoir un niveau naze post opération alors que là j'ai un très bon niveau sur le vélo en ce moment...

Donc deux questions:
- Est-il possible de limiter la perte de masse musculaire si on ne mange que du liquide (je sais pas peut être mixer la viande ou prendre des compléments) ?
- En cas de perte musculaire, on met environ combien de temps pour récupérer sa masse musculaire pré opération ?

Voilà ça m'énerverai un peu de "repartir de zéro" alors que je tourne plutôt bien en ce moment. :super:
Je ne sais pas où tu as vu ça mais tu ne vas pas tout perdre en seulement 4-5 jours, d'autant plus que tu vas continuer à être actif, et peut être même à rouler un peu, c'est pas comme si tu restais alité. Enfin moi je ne m'inquiéterais pas pour ça, je pense que 2 ou 3 jours après la reprise d'une alimentation normale, tu seras au niveau.
#3356978
damienleflahute a écrit :
13 juil. 2021, 09:39
Ancelin a écrit :
13 juil. 2021, 09:09
Je suis peut être hors sujet mais je ne savais pas où poster ça et puis pas envie de créer un sujet juste pour une question. :genance:

Oui du coup début aout je vais me faire enlever les dents de sagesse. Pendant 4/5 jours voire une semaine je ne pourrai ingurgiter que des produits liquides, du coup je me suis renseigner dans ce cas là on perd pas mal de masse musculaire.
Sauf que pas envie d'avoir un niveau naze post opération alors que là j'ai un très bon niveau sur le vélo en ce moment...

Donc deux questions:
- Est-il possible de limiter la perte de masse musculaire si on ne mange que du liquide (je sais pas peut être mixer la viande ou prendre des compléments) ?
- En cas de perte musculaire, on met environ combien de temps pour récupérer sa masse musculaire pré opération ?

Voilà ça m'énerverai un peu de "repartir de zéro" alors que je tourne plutôt bien en ce moment. :super:
Je ne sais pas où tu as vu ça mais tu ne vas pas tout perdre en seulement 4-5 jours, d'autant plus que tu vas continuer à être actif, et peut être même à rouler un peu, c'est pas comme si tu restais alité. Enfin moi je ne m'inquiéterais pas pour ça, je pense que 2 ou 3 jours après la reprise d'une alimentation normale, tu seras au niveau.
Normalement je n'aurai pas le droit de faire d'efforts physique après mon opération jusqu'à ce que ma gencive se dégonfle . :super:
#3356999
Ancelin a écrit :
13 juil. 2021, 10:04
damienleflahute a écrit :
13 juil. 2021, 09:39


Je ne sais pas où tu as vu ça mais tu ne vas pas tout perdre en seulement 4-5 jours, d'autant plus que tu vas continuer à être actif, et peut être même à rouler un peu, c'est pas comme si tu restais alité. Enfin moi je ne m'inquiéterais pas pour ça, je pense que 2 ou 3 jours après la reprise d'une alimentation normale, tu seras au niveau.
Normalement je n'aurai pas le droit de faire d'efforts physique après mon opération jusqu'à ce que ma gencive se dégonfle . :super:
Ok, mais tu ne vas pas rester alité et tu vas manger et même si c'est que de la soupe de légumes, pas de raison que tu perdes ton niveau, ni tes muscles en un temps si court. Vois ça comme une semaine de récupération, rien ne devrait t'empêcher d'être très vite à ton niveau d'avant.
#3362086
Récap de ma petite (pas du tout) sortie du jour. Après un début de semaine marqué par un bon combo gastro/torticolis et 3 semaines sans vélo, le redémarrage à fait mal. L'idée du jour était une journée tranquille en enduro dans les Alpes mais elle s'est vite transformée en véritable dureté.

La première partie entre forêt et pistes afin de tenter de relier Courchevel 1850 et le Lac de Tuéda à Méribel Mottaret ne se sera pas déroulée comme prévue avec une redescente à la station de la Tania, à 1300 mètres. Avec la petite famille on a alors entreprit une remontée vers Méribel en passant le moins par la route, ce fut un bel échec. Perdus sur un DFCI avec des intersections tout les 10 mètres on se retrouve finalement sur la grande route menant à la station.

Après 10 kilomètres et la découverte d'une montée vraiment très belle et compliquée menant à Mottaret, on s'est fait un petit pic nic au niveau du beau Lac de Tuéda.

Image
Une fois ce fait, c'est la direction de Méribel et plus précisément du Col de la Loze que l'on a prise! La route avant d'arriver au rond point de pistes est looongue, très longue. Une fois arrivés sur la piste cyclable les choses sérieuses commencent. La partie dans la foret est vraiment très compliquée avec de très courtes successions du murs avec un gros pourcentages séparés par des replats. Un fois qu'on quitte la forêt et que l'on arrive sur la partie dégagée les murs se font de plus en plus long et les replats de plus en plus courts, ainsi qu'à mesure que l'on avance le pourcentage s'élève de à la manière de l'altitude qui grandit.

Le fait d'être à VTT permet un braquet bien plus souple permettant de plutôt bien encaisser ces murs et pouvoir même se permettre de remettre du braquet sur le haut du col. En effet une fois arrivé dans le dernier kilomètre et malgré avoir fait l'ascension quasiment à bloc, je me permet un petit sprint sur la dernière et monstrueuse pente à 24%.

Image Cette pente là elle est indécente. :ouch:
Suite à cette fantastique montée que je découvrais, j'enchaine rapidement avec celle qui mène à l'Altiport de Courchevel qui avait vue le sacre d'un certain Richard Virenque pour ne citer que lui.


Au final 57 kilomètres et 2000 mètres de D+ plus tard avalés en 4H, je m'aperçois de ma très bonne fin d'ascension avec le 8e temps devant Sepp Kuss, rien que ça, sur le dernier mur à 24%. Rajoutons à ca le fait que je ne termine qu'à 30 seconde de Tadej Pogacar sur ce dernier kilomètre, je ne peux qu'être content de ma belle journée. :winner:

Je vous laisse avec le lien Strava de la sortie ainsi qu'une courte vidéo de mon petit périple:
#3362139
On3 a écrit :
23 juil. 2021, 17:05
Vu d'Ille-et-Vilaine : "4h pour faire 57km qu'est-ce qu'il branle ? Il a encore la gastro ou quoi ?"

Voilà, c'était ma contribution. :elephant:

P.S. : Bravo quand même pour ton top 10 devant Sepp Kuss. :glasses: :glasses: :glasses:
J'ai fait de l'enduro en VTT tu n'a pas suivi ou bien :colere: :elephant:

Merci à toi :jap:
#3363382
https://www.strava.com/activities/56894 ... 5196643320

J'ai roulé de manière assez chaotique ces deux derniers mois. J'ai repris il y a deux semaines en commençant cash par une weekend dans les vosges avec des potes, et j'en ai bien chié (bon, eux aussi hein :genance: ). J'ai bien senti que même si j'avais encore des restes, la machine était bien encrassée. J'ai donc repris tranquille (uniquement sur Zwift) avec pour objectif de me remettre en forme, histoire de pouvoir tourner la patte en montagne sans trop pleurer. Je ne faisais pas d'entrainement spécifique, simplement des parcours avec un dénivelé virtuel important.

J'ai profité d'une belle journée pour aller dans les Vosges, et pfouaah, je ne me suis jamais senti autant en forme. J'ai pété mon record sur le mont sainte-odile (+-5km @ 7%) qui datait d'il y a deux ans, à une époque où j'avais vraiment la bonne patte. J'ai pas spécialement bien géré la montée, mais je sentais que j'avais beaucoup plus de force. J'ai enchaîné avec une autre montée, moins dure mais plus longue (strava annonce 10kmà 6% mais je pense que c'est moins), et j'ai vraiment pris du plaisir à rouler à un bon rythme, mais sans me mettre dans le rouge, sauf dans la rampe finale. Je descends un peu moins lentement aussi, et surtout, j'ai moins peur. Je pense que j'étais un poil trop gonflé aussi. La transition du virtuel au physique se fait sans trop de problèmes. J'ai pas de données, mais j'ai les mêmes sensations, du coup je sais à peu près où j'en suis. J'ai moins chaud aussi.

C'est une sortie assez courte finalement, mais j'ai rarement fait un ratio D+/distance (60 bornes pour 1340 mètres de d+) aussi important, et jamais de manière aussi intense.

Ce qui est positif, c'est que j'ai encore de grosses marges d'amélioration :
- faut que je pédale plus en vélocité. Je ne sais pas à combien je tournais, mais clairement je pense que je me fatiguerais moins à mouliner un poil plus
- faut que j'améliore mon endurance, je n'ai pas roulé tant que ça cette année finalement.
- je sais me gérer sur les efforts de 40 minutes à une heure (merci zwift!), sur les efforts de 2-5 minutes (merci les bosses autour de strasbourg), mais je sais pas du tout me gérer entre ces deux bornes.
-j'aimerais bien perdre 2/3 kg.

Je suis très content. Le plus dur maintenant, ça va être de réussir à rouler de manière régulière jusqu'à la fin de l'année. Je pense peut être intégrer des exos, mais bon, à voir. Si je me lasse des parcours de Zwift, éventuellement.
Je sais maintenant que j'ai la caisse et les jambes pour emmener un vélo un peu plus exigeant.
#3363421
Je suis parti en train, j'avais pour projet de bosser en bibliothèque dans l'après-midi (finalement je suis allé boire des coups)

@On3. Je pensais partir sur un carbone de bonne qualité, groupe 105, avec des roues d'entrée de gamme. 2000/2100 euros, mais c'est pour dans un an de toutes façons !
#3363427
Teteoo a écrit :
26 juil. 2021, 18:20
Je suis parti en train, j'avais pour projet de bosser en bibliothèque dans l'après-midi (finalement je suis allé boire des coups)

@On3. Je pensais partir sur un carbone de bonne qualité, groupe 105, avec des roues d'entrée de gamme. 2000/2100 euros, mais c'est pour dans un an de toutes façons !
Si c’est pour dans un an il va falloir commander tout de suite vu la pénurie :wink:
#3363635
Teteoo a écrit :
26 juil. 2021, 18:20
Je suis parti en train, j'avais pour projet de bosser en bibliothèque dans l'après-midi (finalement je suis allé boire des coups)

@On3. Je pensais partir sur un carbone de bonne qualité, groupe 105, avec des roues d'entrée de gamme. 2000/2100 euros, mais c'est pour dans un an de toutes façons !
Ca devrait pas être "plus" exigeant que ton actuel AMHA, plutôt l'inverse.

Bon déjà il y a évidemment le poids qui sera moindre, mais aussi niveau confort les carbones actuels sont généralement mieux que les alu. Pas de différence sur les roues (éventuellement certaines roues hautes seront plus difficiles à relancer).
#3363640
Teteoo a écrit :
26 juil. 2021, 16:50
- je sais me gérer sur les efforts de 40 minutes à une heure (merci zwift!), sur les efforts de 2-5 minutes (merci les bosses autour de strasbourg), mais je sais pas du tout me gérer entre ces deux bornes.
Pour les efforts intermédiaires, rien de mieux que le fractionné.
Y aller progressivement

Par exemple si tu vises X watts pendants 15' , le fractionné sera :
[ X watts pendant 1' / repos tranquille 1' ] x 15
Quand tu es à l'aise tu augmentes le % de Watt pour "valider le palier"
[ 110% de X watts pendant 1' / repos tranquille 1' ] x 15
Quand tu es à l'aise tu repasse à 100% et augmentes la durée
[ X watts pendant 2' / repos tranquille 1' ] x 8
et ainsi de suite
Quand tu arrives à 3x5', augmentes le repos aussi (moitié du temps en général)
#3369307
Alors, ce compte-rendu va être un peu long. Mais c'est tout à fait normal pour une distance aussi longue aussi. Du coup, je vais la jouer en plusieurs épisodes, histoire que ça soit pas trop indigeste.
J'apporterai des corrections de syntaxe et d'orthographe au fur et à mesure, parce que j'ai eu un peu la flemme de me relire.

Episode 1 :

Avant course :

Il est compliqué de résumer une épreuve de plus de 1.000 km et 20.000m de dénivelé positif en quelques dizaines de lignes. Parler de la course seule, c’est amputer une année de préparation, de sorties sous la pluie et le vent, de séances de HT interminables, de questionnement et de doutes. On entend souvent dire que l’ultra, c’est 80% de mental, 20% de physique. C’est peut-être vrai. Encore que la proportionnalité dépend de la tournure de sa course. Mais cette considération ne tient qu’avec une préparation sérieuse. Sans elle, pas la peine d’espérer quoi que ce soit pour une épreuve aussi exigeante, surtout présentant autant de dénivelé.
La première particularité d’un ultra pour moi, c’est qu’on en prend le départ avec beaucoup plus de questionnement qu’une course plus conventionnelle. La longueur et l’autonomie sont des paramètres qui entraînent une dose d’incertitude plus importante. Quel matériel ? Quel ravitaillement ? Quels vêtements ? Les points d’eau ? La météo ? … Mon sentiment est, qu’une fois que ces choix sont faits, il est inutile de se faire trop de plans et de films. Les jambes, le mental et les aléas décident. Et ils ont une fâcheuse tendance à renverser les plans trop précis au bout de quelques heures. Se débarrasser de trop d’attentes, c’est aussi s’enlever une charge à transporter.
Au départ de ce Bikingman France, je me suis donc entêté à ne me fixer que deux objectifs : prendre du plaisir et repousser mes limites. Les deux étant pour moi liés. Le parcours, étalé sur un peu plus de 1.000 km, offrant une orgie de paysages à couper le souffle (Côte d’Azur, route des Crêtes, gorges du Verdon, Provence et Aix, Ventoux, Vaucluse, Baronnies provençales, lac de Serre-Ponçon, Bonnette, pré-Alpes, Mercantour,…) agrémentée d’un maximum de difficultés, était évidemment parfait dans ce but.



Départ :

Malgré la courte nuit passée à me retourner dans le lit, c’est finalement dans un état d’esprit assez serein que je patiente derrière la ligne de départ dans le petit matin du Cannet. Ça fait un an que je roule avec ce moment en tête, j’aurais tort de ne pas en profiter. L’ambiance est sympathique et ce genre de conditions pousse les gens au partage et à la discussion. A l’approche du top départ, mon cœur s’emballe toutefois un peu dans un mélange d’euphorie et de nervosité. Je stoppe mon cardio au bout de 500m, je ne le réactiverai plus et c’est en discutant avec d’autres coureurs que je passe les premiers raidards nous emmenant vers Grasse, alors qu’une grosse partie du peloton semble grimper à fond de balle en direction du col de l’Ecre. Je me dis « à leur guise, il y a 1000 bornes pour se faire mal, ça viendra bien tout seul ».
Hormis un pied assez raide, le col de l’Ecre (ou du Gourdon) n’est pas particulièrement compliqué. Ce début d’ascension termine d’exploser un peloton déjà relativement épars. Pandémie aidant, je n’ai plus grimpé un vrai col en dehors de Zwift depuis 2 ans et j’appréhende quelque peu. Alors je le monte très tranquille, ne cessant pas de discuter avec un sympathique collègue de presque toute la montée. Sur les derniers kilomètres, mon camarade ne parle plus et semble respirer un peu plus fort. J’en conclus que mes jambes sont bonnes et c’est sans le chercher que je le distance quelque peu sur le sommet. J’ai franchi ce premier col comme si je venais de passer un dos d’âne, me voilà quelque peu assailli par la classique euphorie des premières heures. Je me force alors à me répéter« fais pas le con, ne pousse pas, reste dans ton rythme. Ne te fie pas à cette descente vers la route des Crêtes, tu n’auras plus de portion aussi facile avant le kilomètre 980 ».





L’aventure se lance :

Cette portion un peu plane et globalement descendante m’offre un constat que je n’ignore pas : je suis plus un Guillaume Martin qu’un Jens Voigt et quelques coureurs passés dans le col reviennent sur moi. Parmi eux, un véritable avion à une jambe. C’est Stéphane Bahier, champion de France, d'Europe et du monde de paratriathlon dans la catégorie TR2/PT2. Dire, que se faire doubler de cette manière par quelqu’un qui pédale littéralement sur une jambe avec un chargement monstrueux de 26 kgs dû à son matériel nécessaire pour son handicap, ça met beaucoup de choses en perspective. Heureusement pour moi, malheureusement pour lui, nous sommes presque au pied de la route des Crêtes et, en le repassant sur les premières pentes, il me glisse un « quand ça grimpe, il m’en manque une ». Je ne le reverrai pas de la course qu’il a terminée au courage en 108h. Le profil étant exactement tout ce qui n’est pas fait pour lui.
La route des Crêtes représente pour moi le vrai début de la course. Premièrement, elle est très raide. Deuxièmement, la température fait un bond considérable et les crânes chauffent d’un coup. Heureusement je ne m’y sens pas trop mal et j’y dépasse quelques participants sans me faire doubler par un seul, confirmant que si je manque de puissance sur le plat, ça a l’air de plutôt pas mal se passer quand ça grimpe. Au sommet, je peux profiter de la vue incroyable et vertigineuse, tout en restant attentif dans une descente vertigineuse avec pas mal de gravillons sur son début.



Chaleur et traditionnels premiers coups de moins-bien :

Arrivé à la Palud sur Verdon, je croise une bonne vingtaine de concurrents attablés à la terrasse d’un restaurant. Je m’y arrête, mais juste le temps d’y prendre un coca, de remplir les bidons et d’y faire une pause sanitaire. Je ne ressens pas le besoin d’une pause et je dînerai de mes petits sandwichs sur le vélo. On vient de passer les 130kms et ce qui occupe désormais mon esprit est la chaleur grandissante. Vu le printemps pourri qu’on nous a offert en Belgique, j’ai tout au plus eu deux ou trois sorties à plus de 20° de l’année. Et donc aucune adaptation aux grosses températures. Le doute est toutefois utile, vu qu’il m’aide à me réserver sans puiser dans des réserves qui finiront de toute façon par s’épuiser.
Après avoir brièvement profité du spectacle grandiose d’un avion de chasse traversant les gorges quasi à notre hauteur et d’une descente agréable vers le lac de Sainte Croix, la réalité me rattrape bien vite avec une courte mais très sévère montée d’un peu plus de 2km à presque 10% de moyenne (segment « Chrono Melen » sur Strava pour ceux qui connaissent). C’est affreusement raide mais je ne m’y sens de nouveau pas trop mal. Au sommet, je prends même le vent de face qui nous y accueille comme un ami rafraîchissant. Une longue portion, jamais plate mais sans réellement de grosses côtes m’attends et je me prépare moralement à me faire doubler plus d’une fois. Ce n’est pas dans un aspect compétitif que ça m’inquiète, mais dans un aspect mental. Se faire dépasser dans une partie assez désertique, sous le cagnards et alors que devraient apparaître les premières fatigues met rarement de bonne humeur.



De fait, doucement mais sûrement, les premières douleurs apparaissent. Les petites descentes succèdent aux petites montées d’un parcours bien cassant. Je n’arrive pas à trouver mon rythme. L’absence de point d’eau commence aussi à m’inquiéter. Je suis forcé de me rationner alors que la chaleur, elle, ne semble avoir aucune envie de se limiter. C’est avec soulagement que j’atteins une fontaine où les quelques compères qui m’ont doublé se posent. J’y bois de bonnes lampées, y remplis mes bidons, y trempe ma casquette et ma tête avant de repartir aussi vite. Je n’ai pas l’intention de perdre mon rythme et j’ai surtout envie d’en terminer le plus rapidement possible avec cette partie du parcours. Et d’aborder l’approche d’Aix en Provence.
Après quelques dizaines de kilomètres à chercher ce rythme sans le trouver, j’aperçois une supérette et, de l’autre côté, 2/3 cyclistes en plein repas. Alors que l’après-midi fait doucement place à la soirée, il est temps de refaire le plein. C’est ma première réelle pause. Plusieurs autres collègues nous rejoignent. Ça discute pas mal, beaucoup aimeraient pousser jusqu’au CP1, à Venasque au km 445, mais après 220 bornes et 11h de selle, on est à peine à mi-chemin et le parcours pour y arriver présente pas mal de difficultés. Sur le profil, ça n’a l’air de rien par rapport aux monstres qui nous attend en deuxième partie de course, mais le dénivelé moyen est quasiment pareil et on se le prend dans les jambes. Bref, on est pas encore dans la montagne, mais ça rigole pas et le dénivelé est bien là. Un taboulé, une orange et une banane dans l’estomac plus un maximum de crasses caloriques dans les poches, je repars en me disant que, si les jambes vont bien, je pousserais bien jusque-là aussi. Après tout, je n’ai pas l’air plus mal en point que ceux qui l’ambitionnent.



Au beau milieu des vignes et des champs de lavande, dans la lumière de fin de journée, mon esprit calcule. Combien de côtes jusque Venasque ? Si je garde ma moyenne, j’y arriverai vers quelle heure ? Est-ce que j’y gagnerais réellement du temps en sachant que je risque de devoir y faire une pause plus longue si je dois trop puiser dans les réserves ?
Alors que la montée de Sainte Beaume m’a une fois de plus confirmé que je préfére quand ça grimpe clairement, je ressens le besoin d’un vrai repas et m’arrête avec trois autres concurrents rattrapés au sommet dans une baraque à kebab. Le décor est splendide et surréaliste mais le service catastrophique. Plus de 40 minutes pour être servis. Je le prends de manière philosophique et me dis que j’y gagne du repos. J’enfile le kebab à vitesse grand V, j’ai hâte de grimper le Petit Galibier et Sainte Victoire avant de plonger sur Aix.
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