Adieu cyclisme italien
Tu meurs, non pas d'une belle mort, mais au terme d'une longue et misérable agonie
Tu meurs, totalement dépassé par un nouveau cyclisme auquel tu n'as jamais su t'adapter
Tu meurs dans une indifférence quasi générale, y compris dans ton propre pays, occulté par la mort d'un autre sport plus populaire, mais sensiblement pour les mêmes raisons
Tu meurs après m'avoir apporté quelques joies mémorables, mais surtout, surtout, beaucoup de cruelles désillusions et de tristesse
La mort du plus sympathique de tes représentants, la mort la plus injuste, la plus dure à encaisser au milieu de tout ces drames aura sonné comme le début de ta fin
Plus de 8000 personnes étaient venues assister aux funérailles de Michele Scarponi, comme si ce terrible événement cachait quelque chose de plus profond encore
Depuis, je suis comme le fidèle perroquet de Scarponi, Franky, hagard, hébété, attendant comme lui quelque chose qui n'arrivera plus jamais
Depuis, je n'appréciais plus tes trop rares victoires comme auparavant, quelque chose s'étant irrémédiablement cassé ce jour là
Je suis fatigué de jouer les Cassandres, fatigué de te voir trainer ta misère honteuse kilomètres après kilomètres, fatigué d'avoir cru en toi
Alors ta mort inéluctable sera un véritable soulagement pour moi.
Mais ne me demande pas de rester à ton chevet, c'est au-dessus de mes forces
Je refuse d'assister à cela. Je refuse de garder cette pitoyable image de toi.
J'essaierai de me souvenir plutôt de ta gloire passée à jamais révolue
et d'oublier le naufrage de tes dernières années