Mister_Nobody a écrit :veji2 a écrit :
Les italiens du tournant des années 2000, c'est pour moi très largement hors sujet : les Simoni, Di Luca, Rebellin et consorts, ça ne vaut "rien" dans le sens que ce n'est pas indicatif de la qualité du peloton du pays mais plutôt de pratiques optimisées pour les leaders.... des Moncoutié ou Casar auraient peut être fait les mêmes carrières avec les mêmes pratiques.
OK, mais dans ce cas permets-moi de te rappeler que ce genre de point de vue est quand même très subjectif.
Même si il y a certaines tendances ou parfois des faits avérés, pour autant être en mesure de dire avec assurance dans ces années là qui a triché et qui ne l'a pas fait, et parmi ceux qui ont triché qui en a bénéficié plus que les autres, c'est très fort car c'est un sacré fourbi cette période là.... Tenez par exemple le cas Rinero dont il est question sur un autre topic, le mec souvent mis en avant avec le Tour 98, le gentil Français qui, une fois les vilains et méchants étrangers tricheurs écartés, serait à sa vraie place. On n'est sûr de rien, même d'un Casar. D'ailleurs là encore on retombe sur une certaine problématique: à l'époque beaucoup expliquaient le manque de résultats des Français parce qu'ils auraient été victime du dopage des étrangers. Aujourd'hui avec le renouveau du cyclisme bleu-blanc-rouge on nous dit que finalement c'était simplement une génération creuse et que le talent, le vrai, est de retour. Alors que faut-il croire pour la fin des années 90/début 2000 (n'oublions pas quand même que 98 c'est Festina hein, une équipe bien française, ou n'oublions pas tous ces étrangers sulfureux passés dans les équipes françaises, Armstong, VDB chez Cofidis, Rebellin à la FDJ...)? Victimes du dopage des autres (un peu ce que tu sous-entends en laissant entendre d'autres carrières potentielles pour des Moncoutié/Casar si ils avaient eu recours à certaines pratiques) ou simplement mauvais? Selon que ça arrange les gens dans la discussion j'ai l'impression qu'on a un peu droit aux deux versions, pourtant il faudra bien en choisir une au bout d'un moment.
Bref c'est pour cela que j'ai du mal à entendre ce genre de raisonnement, parce qu'il part d'un postulat qui est tout sauf évident ou clair et net selon moi.
de Toute façon le propre des années noires est qu'on ne pourra jamais vraiment savoir. peut on être sûrs à 100% que Moncoutié ou Casar étaient propres ? non. Peut-on être sûrs à 100% que Simoni, Di Luca et consorts étaient sales ? J'ai envie de répondre oui, ou en tout cas à 99%....
Parler de génération creuse pour le peloton français de cette époque est aussi logique, mais tout se nourrit : des mecs commes Casar ou Moncoutié, ils comprennent vite qu'ils ne peuvent pas viser des gros CGs, il n'y a pas de possibilité de spirale positive qui les pousse à se dépasser.
On en a parlé des dizaines de fois. Je suis personnellement persuadé qu'un Moncoutié était un tout tout bon, je ne vais pas lancer des comparaisons historiques qui n'ont aucun sens avec des grands anciens, mais je vais tout simplement prendre l'exemple d'un Pinot. Je pense qu'un Moncoutié qui aurai eu 15 ans de moins aurait pu avoir une carrière planifiée et optimisée pour faire des résultats sur les plus grosses courses, comme un Pinot, alors qu'au vu de son époque et de ses choix (non je ne salerai pas la soupe) le choix a été rapidement fait dans sa carrière.
et pour prendre l'exemple d'un Rinero, il ne faut pas tout mélanger : en 98 le peloton français est largement aussi sale que les autres en moyenne. Les cofidis qui font des gros résultats à l'époque sont aussi sales que les autres. en revanche 98 marque le début d'un nettoyage en France qui est intervenu bien bien plus tard ailleurs.
Ce nettoyage a renforcé la baisse des résultats et renforcé la perception de classes creuses.. Combien de Bassons qui aujourd'hui seraient peut être des Bardet ou des Barguil et qui ont garé les vélos à l'époque ou fait les gentils coureurs de seconde zone ?
Je ne dis pas que "bouhou les autres ils étaient tous dopés sans quoi les Français ils auraient gagné plein de courses". Il est tout à fait possible que certains grands coureurs de l'époque auraient été très bons de toute façon (ie jurisprudence Ulrich pour beaucoup d'observateurs), mais dire que le niveau abyssal du cyclisme français entre 1999 et la fin des 2000s est un phénomène de classe creuse, c'est abusé.. A part quelques albatros au parcours bien salé (Jalabert, Virenque, Moreau surtout), le reste du peloton français et notamment ses meilleures jeunes pousses a quand même bien souffert du niveau survitaminé des Italiens ou Espagnols, entre autres, pendant ces années.