CIC U NANTES ATLANTIQUE 2023 : BILAN EQUIPE
La deuxième année dans les pelotons professionnels de la formation d’Anthony Ravard fut celle de la confirmation après les belles promesses entrevues en 2022. Plus régulière, victorieuse et permettant cette année encore à de nombreux garçons de progresser, le bilan 2023 est largement positif.
Une équipe qui lève les bras et qui tient son rang en classe 2.
L’objectif affiché de début de saison était de gagner (chose qu’elle n’avait pas réussi à faire l’an passé) et elle l’a fait plus d’une fois avec 5 victoires cette saison. Et elle doit 4 de ces victoires aux épreuves 2.2 où elle a été particulièrement performante, échelon de course où elle était attendue à chaque fois :
• Tour de Bretagne : victoire d’étape et 2ème place au général pour Mahoudo
• Alpes Isère Tour : victoire d’étape pour Isidore, respectivement 5 et 9ème du général (Joalland et Jégat)
• Tour d’Eure-et-loir : victoire d’étape et victoire au général pour Isidore
Un quasi sans faute sur ces courses-là en y rajoutant un top 10 au général pour Isidore au Kreiz Breizh Elites, leur dernière épreuve 2.2.
Une équipe qui progresse face aux meilleures formations françaises.
En effet, on a pu constater une plus grande régularité sur les épreuves classes 1 et ProSeries du circuit français, et le fait qu’elle était encore à la lutte pour être sur le podium du classement par équipes de la Coupe de France en est la parfaite illustration :
• 358 pts UCI (17 courses) sur les 1.1 cette année contre 275 pts (18 courses) l’an passée. Le tout pour 2 podiums et 5 top 10 cette saison contre 1 podium et 4 top 10 en 2022.
• Sur les 2.1 : 91 pts (7 courses) récoltés cette année contre 40 pts (7 courses aussi) en 2022. 2 top 10 et 4 top 15 au général cette année contre 1 seul top 10 (et autant de top 15) l’an passé
• 1.Pro : 74 pts (8) en 2023 contre 53 pts (7) l’an passé, l’équipe a réussi pour la première cette saison à décrocher un top 15 (Guégan 11ème à Fourmies)
• 2.Pro : seul ombre au tableau cette saison avec seulement 3 pts à se mettre sous la dent cette saison (4JDD et Mayenne) là où Louis Barré avait décroché une 9ème place au général de la Mayenne l’an passé (pour 45pts en tout pour l’équipe l’an passé)
Tous ces résultats sont d’autant plus remarquables en sachant le pôle sprint (Barbier-Morin), apparaissant pourtant comme le point fort de l'équipe en début de saison, a déçu alors que le calendrier offert par l’équipe nantaise donne de multiples occasions à ses sprinteurs de briller.
Des coureurs qui se sont révélés et qui ont franchi un palier
On y reviendra plus tard pour un bilan coureur par coureur mais on peut déjà dire que de nombreux coureurs ont vraiment progressé cette saison, au point pour certains de continuer leurs carrières aux échelons au-dessus (Mahoudo en World Tour à Cofidis et Jégat en Pro Team chez Total). Jordan Jégat justement fut clairement la plus belle réussite de la saison, passant des paliers régulièrement dans la saison (aussi bien en montagne que dans les courses pour puncheur) pour terminer par un super mois d’août (8ème du Tour de l’Ain, 3ème de la Polynormande et 6ème du Tour du Limousin). Au rayon des belles pioches d’Anthony Ravard, on citera Noa Isidore qui commença à montrer l’étendu de son talent avec un sens de la course aiguisé et de belles capacités de puncheur-finisseur, Rasmus Pedersen (9ème de Paris-Camembert et Champion espoir en ligne du Danemark) ou encore Nolann Mahoudo et ses belles qualités de puncheur. Il y a aussi les Schtroumpfs de la première heure, qui passent palier par palier et qui seront toujours là l’an prochain, sans doute en têtes proue de l’effectif 2024 : Maël Guégan qui a continué à montrer ses qualités offensives, ses prédispositions d’endurance pour les courses difficiles (16ème à Denain, 17ème au Tro Bro Léon ou 14ème de l’étape de Cassel des 4JDD) mais aussi des progrès certains pour sprinter et se placer en fin de course (11ème à Fourmies et 7ème à Isbergues) ; et Yaël Joalland qui a progressé dans les mêmes registres que Jégat (il a ramené à 9 reprises des points UCI cette saison contre zéro en 2022) avec en point d’orgue une 13ème place sur la Mercantour alors qu’il n’avait pas abordé le pied de la dernière difficulté avec le groupe de tête.
Quelles perspectives pour 2024 ?
Avec la création de nouvelles contis rattachées à des équipes WT en 2024 (Arkéa et Ag2r) Anthony Ravard n’a pas d’autres choix que de déjà se réinventer pour continuer à voir l’équipe évoluer. Il a par exemple déclaré en juin dernier avoir présenté un projet de Pro Team pour 2025 à ses partenaires (ainsi que la création d’une équipe féminine, déclaration de fin 2022), à voir maintenant si ces derniers le suivront… cela permettrait notamment à l’équipe de se positionner sur un échelon manquant actuellement dans la pyramide du cyclisme français (2ème Pro Team plus modeste à l’image de Delko voir Vital Concept au début du projet) et de proposer un calendrier plus étoffé : en effet malgré son ambition d’avoir un calendrier plus important, l’équipe fait face encore à un plafond de verre (Anthony Ravard ambitionnait 30 à 50 jours de courses supplémentaires, hors championnats l’équipe n’a pu en disputer qu’entre 15 et 20 en comptant les courses Elites). Ceci s’explique par un effectif encore trop juste quantitativement parlant en cas de blessures et que l’équipe reste cantonnée au calendrier français. Alors que les premiers signaux n’ont pas l’air de dégager une tendance positive sur cette évolution (il espérait avant cette saison passer de 14 à 16 coureurs pour 2024, actuellement l’effectif 2024 compte 12 coureurs, nombre qui pourrait monter éventuellement à 14 suivant les opportunités de fin de saison et le budget), le Grand Schtroumpf garde toujours un œil vif et pertinent sur le marché, preuve en est son recrutement une nouvelle fois malin avec des garçons comme Braz Afonso, Johnsen, Hue ou Jaladeau. Alors certes, il sera difficile de réitérer la même saison que 2023, mais les Schtroumpfs promotion 2024 auront suffisamment de qualités à développer pour continuer à ravir et offrir de belles émotions à leurs supporters.
En tout cas : merci les Schtroumpfs pour cette saison et pour les émotions
Le canard, c'est la vie.