- 15 janv. 2023, 16:08
#3545405
Ils l’ont fait : après 3 ans de lutte acharnée avec cette course aux points UCI, les hommes d’Emmanuel Hubert sont allés décrocher une place méritée en World Tour (WT) pour 2023 (et jusqu’en 2025 minimum si tout va bien). Même si l’année 2022 ne fut pas de tout repos (la lourde chute de Bouhanni sur le Tour de Turquie, le contrôle positif au tramadol de Quintana sur le Tour de France), les Barguil, Hofstetter, Capiot, Louvel ou Vauquelin ont fait le job pour permettre à l’équipe d’engranger suffisamment de points UCI (en plus de 12 succès victoire pour l’équipe, leur plus beau total, dont une nouvelle jolie WT de Barguil sur Tirreno) et se maintenir parmi les 18 meilleures formations sur le ranking UCI de 3 ans allant de la saison 2020 à 2022.
La question est de savoir maintenant s’ils réussiront à se maintenir sur ce nouveau cycle de 3 ans et mais aussi s’ils arriveront à peser un peu plus sur les courses WT malgré la perte de leur leader controversé Nairo Quintana.
En ce qui concerne le premier point, il n’y a pas grande inquiétude à avoir et la récente réforme UCI plaide vraiment en la faveur de l’équipe :
- Alors qu’elle disposait déjà d’une profondeur d’effectif intéressante (19 coureurs à plus de 100 pts UCI), elle s’est vraiment renforcée de ce côté-là avec le recrutement de plusieurs coureurs susceptibles de scorer toute l’année (Mozzato, Biermans, Dekker, Champoussin ou encore Rodriguez) et d’incorporer le top 20 scoreur, nouvelle limite de points pris en compte par l’UCI pour établir son classement par équipe.
- L’équipe a cette culture de la course aux points et on peut observer sur son calendrier de début d’année qu’elle va continuer sur cette voie cette saison
- On pourrait avoir des inquiétudes légitimes avec la perte de Quintana et l’absence d’un gros leader sur les courses à étapes World Tour pouvant amasser de gros points. Mais l’autre réforme du système de points de l’UCI, récompensant maintenant de manière généreuse les places sur les étapes de courses à étapes, pourrait permettre à Arkéa et ses nombreux sprinteurs/chasseurs d’étapes de compenser en partie cette absence.
- Un groupe jeune et plein de promesses : c’est ici un point qui augure à un certain optimisme pour Arkéa-Samsic, c’est qu’elle a un effectif jeune (la moitié de l’effectif a moins de 25 ans) et dont certains coureurs, qui disposent encore d’une marge de progression, ont déjà montré de belles choses sur le circuit UCI comme Louvel, Vauquelin, Champoussin ou Mozzato. Sans oublier des jeunes prometteurs comme Le Berre, Costiou, Barré dont le talent pourrait déjà éclore dès cette année.
En ce qui concerne le deuxième point, je pense que l’équipe sera encore un peu juste cette année pour briller sur les courses WT, elle visera sans doute les étapes et tentera d’aller chercher quelques jolis résultats sur les classiques mais elle sera tributaire des performances de Barguil, du retour à son meilleur niveau de Bouhanni, de coups d’éclats de Champoussin ou d’un nouveau cap de franchi pour Louvel ou Vauquelin. Par contre elle devrait continuer à être performante sur le circuit Europe Tour à travers des Hofstetter, Capiot ou Mozzato.

Les recrues
Luca Mozzato (24 ans, 857 pts UCI en 2022) : une belle (et méritée) promotion en World Tour pour l’italien après 3 saisons chez BB où il n’a cessé de progresser. Très régulier (ce qui lui permet d’assurer une belle moisson de points UCI), sa faculté à frotter et son placement lui permettent de compenser parfois son manque de vitesse pure dans les sprints massifs. Il ne lui manque qu’une victoire qu’il obtiendra peut-être plus sur des courses dures et usantes que sur des sprints. Il disposera sans doute d’un calendrier World Tour aux accents plus italiens qu’à BB, la principale interrogation est de savoir qu’elle sera sa place dans un effectif qui dispose de plusieurs profils similaires au sien.

Il est beau, il est fort, cet homme est le dernier rempart face au déclin du cyclisme italien.
Clément Champoussin (24 ans, 339 pts UCI en 2022) : une belle pioche pour Manu Hubert avec le jeune grimpeur français qui n’a sans doute pas encore montré tout l’étendue de son potentiel. Capable de coups d’éclats comme sa victoire sur la Vuelta 2021, il a réalisé une première partie de saison 2022 régulière avec de nombreuses places d’honneur avant de baisser de pied à partir de l’été. Il devrait récupérer une place de leader sur la plupart des courses montagneuses/vallonnées où il sera aligné et les suiveurs ne demandent qu’à vibrer devant les exploits de Champoupou (pidou, wouh !).
Jenthe Biermans (27 ans, 330 pts UCI en 2022) : arrivé d’Israël Premier Tech, le belge a réalisé une année 2022 intéressante avec quelques belles places en fin de saison grâce à sa pointe de vitesse et une campagne de Flandriennes tout à fait correcte. Il sera un renfort non négligeable pour accompagner Hofstetter, Louvel ou Mozzato sur les classiques.
Cristian Rodriguez (274 pts UCI en 2022) : le grimpeur espagnol vient lui aussi renforcer le pôle montagne de l’équipe après une fin d’aventure chez TEN en eau de boudin et sa non-sélection pour le Tour de France. Mais avant cela, il avait décroché plusieurs résultats sur ces 18 premiers mois sous la houlette de Jean-René Bernaudeau (victoire du général du Rwanda, 2ème du général de la Ruta Del Sol, 4 et 8ème du général de la Route d’Occitanie, 5 et 6ème du Mont Ventoux Dénivelé ou encore 17ème du général de Tirreno).
Mathis Le Berre (21 ans, 111 pts UCI en 2022) : un joli coursier en devenir après une belle saison chez les amateurs à Côtes d’Armor Marie Morin U (victoire du Tour de Normandie, 3ème du Tour de Bretagne et 2ème de Paris-Tours espoirs), s’il débutera en Australie sur le Tour Down Under, c’est du côté des classiques belges qu’on devrait le retrouver majoritairement cette saison.
Costiou Ewan (20 ans, 51 pts UCI en 2022) : le compère de Mathis Le Berre (ils étaient dans la même équipe l’an passé) fait aussi le grand saut cette saison. Il a sorti lui aussi une belle saison (2ème du Tour du Pays de Montbéliard, une étape sur le Tour de Bretagne et un podium d’étape sur la dernière étape du Tour de l’Avenir) mais sera dans un profil différent que Le Berre, Ewen Costiou étant plus à l’aise dans les bosses et quand la route s’élève. S’il débutera lui aussi sa saison en Australie, on le retrouvera par la suite sur la Drôme-Ardèche et les Strade Bianche.
Ponomar Andrii (20 ans, 31 pts UCI en 2022) : un pari aussi sur la jeunesse avec le jeune ukrainien. Si ce dernier n’a pas obtenu de résultats significatifs sur ces 2 saisons à Drone Hopper-Androni, il a tout de même déjà terminé 2 Giro d’Italie (dont le premier a seulement 18 ans !).
Dekker David (24 ans, 0 pt UCI en 2022) : des débuts prometteurs chez Seg (3ème du Samyn en 2020) puis chez Jumbo (2 fois 2ème d’étape à l’UAE Tour en 2021) pour le sprinteur hollandais avant de s’éteindre progressivement. Il vient en Bretagne pour se relancer, à voir si cela sera en lanceur ou pour jouer sa propre carte.

La nouvelle classe biberon d'Arkéa-Samsic
Niveau départs, on notera donc le départ de Nairo Quintana mais aussi celui de Connor Swift (Ineos-Grenadiers) comme cadres de l'équipe, même si les arrivées de Mozzato et Biermans pourront compenser la perte du classicman britannique. Trois autres colombiens quittent le navire breton (Florez, Dayer Quintana et Anacona), Noppe pose ses valises à la Cofidis après une saison 2022 décevante, Romain Hardy retourne en amateur pour terminer sa carrière, Pajur revient dans son pays d'origine (l'Estonie) sous les couleurs de Tartu2024 Cycling Team en Conti et enfin le dévoué Benjamin Declercq arrête sa carrière.
Les coureurs à suivre :
Warren Barguil (31 ans, 1206 pts UCI) : une saison pleine pour le breton (sa deuxième la plus prolifique en points UCI après 2016) qui a parfaitement tenu son rôle de leader dans la course aux points avec une belle régularité dans les classiques WT (6 top 15 dont 3 top 10) et 2 belles victoires au GP Miguel Indurain et sur une étape de Tirreno. Seul petit bémol, son abandon sur le Tour de France alors qu’il semblait bien en jambes. Avec le départ de Nairo Quintana, il devrait avoir encore plus de responsabilités sur les épaules sur les grands tours et les CPE, avec notamment le Giro en ligne de mire où il visera une étape (pour rentrer dans le cercle des vainqueurs d’étapes sur les 3 grands tours) et éventuellement le Tour de France suivant sa récupération.
Nacer Bouhanni (32 ans, 663 pts UCI) : la grosse inconnue pour le sprinteur français qui revient de très loin après sa lourde chute sur le Tour de Turquie et une fracture d’une vertèbre cervicale, alors qu’il réalisait un joli début de saison (victoire sur la Roue Tourangelle, podium en WT avec une 3ème place sur Brugge-De Panne et deux 2ème places à Almeria et Milan-Turin). De longs mois de rééducation et comme il a déclaré lui-même il est encore loin d’avoir retrouvé 100% de ses capacités physiques. Il reprendra néanmoins rapidement la compétition en Europe Tour (Majorque ou Bessèges) avant d’envisager un retour en World Team dans un deuxième temps, souhaitons-lui déjà de retrouver du plaisir sur le vélo et de le voir lever les bras cette saison.
Hugo Hofstetter (28 ans, 1232 pts UCI) : le sprinteur alsacien fut clairement le plus beau recrutement de Manu Hubert l’an passé et un grand artisan de la montée en World Tour (tout simplement le meilleur scoreur UCI de l’équipe l’an passé). Faisant preuve d’une régularité impressionnante en Europe Tour, avec en point d’orgue sa victoire sur le Tro Bro Léon, il lui manque encore un petit quelque chose pour être performant en World Tour (seulement une 8ème place sur la Bemer Cyclassics et un podium d’étape sur le Tour de Catalogne). Il sera toujours un pion essentiel pour Manu Hubert, en espérant qu’il réussisse à monter en gamme pour peser un peu plus sur les courses WT.
Mathis Louvel (23 ans , 834 pts UCI) : sans doute d’après moi l’espoir français le plus sous-coté alors qu’il a réalisé une magnifique saison dernière pour son âge. Sa campagne de Flandriennes en particulier m’a bluffé (14ème de l’Omloop, 19ème d’A Travers la Flandre, 17ème du Tour des Flandres et 15ème de Paris-Roubaix) et on sent que le plafond de verre pour décrocher de jolis résultats en World Tour n’est pas loin de se briser. C’est aussi un bon puncheur avec une belle pointe de vitesse et qui est allé décrocher un joli succès sur la Course aux Raisins à Overijse.
Kevin Vauquelin (21 ans, 649 pts UCI) : pour sa première saison pro, Kevin Vauquelin n’a pas fait dans la dentelle, décrochant de nombreux jolis classements généraux (2ème Luxembourg et Poitou-Charentes, 6ème sur l’Artic Race et à Oman, 7ème aux Asturies) grâce à une palette large rouleur-puncheur-grimpeur. Il devrait plus courir en World Tour cette année (seulement 3 classiques l’an passé) et cela ne serait pas surprenant qu’il y décroche quelques résultats, notamment si les parcours proposent un clm. Il dispose encore d’une belle marge de progression, on sera curieux de voir ce qu’il peut faire en montagne et face à de solides plateaux de puncheurs.
Capiot Amaury (29 ans, 852 pts UCI) : une saison à l’image de celle d’Hofstetter pour le belge c’est-à-dire solide et régulière en Europe Tour avec 2 succès à la clé (GP La Marseillaise et une étape des Boucles de la Mayenne). Reste à savoir si avec le retour de Bouhanni, l’arrivée de Mozzato et l’émergence de Louvel il aura autant son mot à dire mais on devrait tout de même retrouver Capiot parmi les scoreurs les plus solides en fin de saison.
Elie Gesbert (27 ans, 303 pts UCI) : un début de saison intéressant (4ème du CG à Oman, 5ème Grand Besançon, 6ème du Tour du Jura et 7ème sur le Trofeo Andratx) stoppé par la grosse chute sur Liège Bastogne Liège. Un retour intéressant sur la Vuelta où il ne lui manquait pas grand-chose pour jouer la gagne de certaines étapes. On espère qu’il fera enfin une saison sans pépins physiques pour décrocher une belle victoire d’étape sur une épreuve WT.

La question est de savoir maintenant s’ils réussiront à se maintenir sur ce nouveau cycle de 3 ans et mais aussi s’ils arriveront à peser un peu plus sur les courses WT malgré la perte de leur leader controversé Nairo Quintana.
En ce qui concerne le premier point, il n’y a pas grande inquiétude à avoir et la récente réforme UCI plaide vraiment en la faveur de l’équipe :
- Alors qu’elle disposait déjà d’une profondeur d’effectif intéressante (19 coureurs à plus de 100 pts UCI), elle s’est vraiment renforcée de ce côté-là avec le recrutement de plusieurs coureurs susceptibles de scorer toute l’année (Mozzato, Biermans, Dekker, Champoussin ou encore Rodriguez) et d’incorporer le top 20 scoreur, nouvelle limite de points pris en compte par l’UCI pour établir son classement par équipe.
- L’équipe a cette culture de la course aux points et on peut observer sur son calendrier de début d’année qu’elle va continuer sur cette voie cette saison
- On pourrait avoir des inquiétudes légitimes avec la perte de Quintana et l’absence d’un gros leader sur les courses à étapes World Tour pouvant amasser de gros points. Mais l’autre réforme du système de points de l’UCI, récompensant maintenant de manière généreuse les places sur les étapes de courses à étapes, pourrait permettre à Arkéa et ses nombreux sprinteurs/chasseurs d’étapes de compenser en partie cette absence.
- Un groupe jeune et plein de promesses : c’est ici un point qui augure à un certain optimisme pour Arkéa-Samsic, c’est qu’elle a un effectif jeune (la moitié de l’effectif a moins de 25 ans) et dont certains coureurs, qui disposent encore d’une marge de progression, ont déjà montré de belles choses sur le circuit UCI comme Louvel, Vauquelin, Champoussin ou Mozzato. Sans oublier des jeunes prometteurs comme Le Berre, Costiou, Barré dont le talent pourrait déjà éclore dès cette année.
En ce qui concerne le deuxième point, je pense que l’équipe sera encore un peu juste cette année pour briller sur les courses WT, elle visera sans doute les étapes et tentera d’aller chercher quelques jolis résultats sur les classiques mais elle sera tributaire des performances de Barguil, du retour à son meilleur niveau de Bouhanni, de coups d’éclats de Champoussin ou d’un nouveau cap de franchi pour Louvel ou Vauquelin. Par contre elle devrait continuer à être performante sur le circuit Europe Tour à travers des Hofstetter, Capiot ou Mozzato.

Les recrues
Luca Mozzato (24 ans, 857 pts UCI en 2022) : une belle (et méritée) promotion en World Tour pour l’italien après 3 saisons chez BB où il n’a cessé de progresser. Très régulier (ce qui lui permet d’assurer une belle moisson de points UCI), sa faculté à frotter et son placement lui permettent de compenser parfois son manque de vitesse pure dans les sprints massifs. Il ne lui manque qu’une victoire qu’il obtiendra peut-être plus sur des courses dures et usantes que sur des sprints. Il disposera sans doute d’un calendrier World Tour aux accents plus italiens qu’à BB, la principale interrogation est de savoir qu’elle sera sa place dans un effectif qui dispose de plusieurs profils similaires au sien.

Il est beau, il est fort, cet homme est le dernier rempart face au déclin du cyclisme italien.
Clément Champoussin (24 ans, 339 pts UCI en 2022) : une belle pioche pour Manu Hubert avec le jeune grimpeur français qui n’a sans doute pas encore montré tout l’étendue de son potentiel. Capable de coups d’éclats comme sa victoire sur la Vuelta 2021, il a réalisé une première partie de saison 2022 régulière avec de nombreuses places d’honneur avant de baisser de pied à partir de l’été. Il devrait récupérer une place de leader sur la plupart des courses montagneuses/vallonnées où il sera aligné et les suiveurs ne demandent qu’à vibrer devant les exploits de Champoupou (pidou, wouh !).
Jenthe Biermans (27 ans, 330 pts UCI en 2022) : arrivé d’Israël Premier Tech, le belge a réalisé une année 2022 intéressante avec quelques belles places en fin de saison grâce à sa pointe de vitesse et une campagne de Flandriennes tout à fait correcte. Il sera un renfort non négligeable pour accompagner Hofstetter, Louvel ou Mozzato sur les classiques.
Cristian Rodriguez (274 pts UCI en 2022) : le grimpeur espagnol vient lui aussi renforcer le pôle montagne de l’équipe après une fin d’aventure chez TEN en eau de boudin et sa non-sélection pour le Tour de France. Mais avant cela, il avait décroché plusieurs résultats sur ces 18 premiers mois sous la houlette de Jean-René Bernaudeau (victoire du général du Rwanda, 2ème du général de la Ruta Del Sol, 4 et 8ème du général de la Route d’Occitanie, 5 et 6ème du Mont Ventoux Dénivelé ou encore 17ème du général de Tirreno).
Mathis Le Berre (21 ans, 111 pts UCI en 2022) : un joli coursier en devenir après une belle saison chez les amateurs à Côtes d’Armor Marie Morin U (victoire du Tour de Normandie, 3ème du Tour de Bretagne et 2ème de Paris-Tours espoirs), s’il débutera en Australie sur le Tour Down Under, c’est du côté des classiques belges qu’on devrait le retrouver majoritairement cette saison.
Costiou Ewan (20 ans, 51 pts UCI en 2022) : le compère de Mathis Le Berre (ils étaient dans la même équipe l’an passé) fait aussi le grand saut cette saison. Il a sorti lui aussi une belle saison (2ème du Tour du Pays de Montbéliard, une étape sur le Tour de Bretagne et un podium d’étape sur la dernière étape du Tour de l’Avenir) mais sera dans un profil différent que Le Berre, Ewen Costiou étant plus à l’aise dans les bosses et quand la route s’élève. S’il débutera lui aussi sa saison en Australie, on le retrouvera par la suite sur la Drôme-Ardèche et les Strade Bianche.
Ponomar Andrii (20 ans, 31 pts UCI en 2022) : un pari aussi sur la jeunesse avec le jeune ukrainien. Si ce dernier n’a pas obtenu de résultats significatifs sur ces 2 saisons à Drone Hopper-Androni, il a tout de même déjà terminé 2 Giro d’Italie (dont le premier a seulement 18 ans !).
Dekker David (24 ans, 0 pt UCI en 2022) : des débuts prometteurs chez Seg (3ème du Samyn en 2020) puis chez Jumbo (2 fois 2ème d’étape à l’UAE Tour en 2021) pour le sprinteur hollandais avant de s’éteindre progressivement. Il vient en Bretagne pour se relancer, à voir si cela sera en lanceur ou pour jouer sa propre carte.

La nouvelle classe biberon d'Arkéa-Samsic
Niveau départs, on notera donc le départ de Nairo Quintana mais aussi celui de Connor Swift (Ineos-Grenadiers) comme cadres de l'équipe, même si les arrivées de Mozzato et Biermans pourront compenser la perte du classicman britannique. Trois autres colombiens quittent le navire breton (Florez, Dayer Quintana et Anacona), Noppe pose ses valises à la Cofidis après une saison 2022 décevante, Romain Hardy retourne en amateur pour terminer sa carrière, Pajur revient dans son pays d'origine (l'Estonie) sous les couleurs de Tartu2024 Cycling Team en Conti et enfin le dévoué Benjamin Declercq arrête sa carrière.
Les coureurs à suivre :
Warren Barguil (31 ans, 1206 pts UCI) : une saison pleine pour le breton (sa deuxième la plus prolifique en points UCI après 2016) qui a parfaitement tenu son rôle de leader dans la course aux points avec une belle régularité dans les classiques WT (6 top 15 dont 3 top 10) et 2 belles victoires au GP Miguel Indurain et sur une étape de Tirreno. Seul petit bémol, son abandon sur le Tour de France alors qu’il semblait bien en jambes. Avec le départ de Nairo Quintana, il devrait avoir encore plus de responsabilités sur les épaules sur les grands tours et les CPE, avec notamment le Giro en ligne de mire où il visera une étape (pour rentrer dans le cercle des vainqueurs d’étapes sur les 3 grands tours) et éventuellement le Tour de France suivant sa récupération.
Nacer Bouhanni (32 ans, 663 pts UCI) : la grosse inconnue pour le sprinteur français qui revient de très loin après sa lourde chute sur le Tour de Turquie et une fracture d’une vertèbre cervicale, alors qu’il réalisait un joli début de saison (victoire sur la Roue Tourangelle, podium en WT avec une 3ème place sur Brugge-De Panne et deux 2ème places à Almeria et Milan-Turin). De longs mois de rééducation et comme il a déclaré lui-même il est encore loin d’avoir retrouvé 100% de ses capacités physiques. Il reprendra néanmoins rapidement la compétition en Europe Tour (Majorque ou Bessèges) avant d’envisager un retour en World Team dans un deuxième temps, souhaitons-lui déjà de retrouver du plaisir sur le vélo et de le voir lever les bras cette saison.
Hugo Hofstetter (28 ans, 1232 pts UCI) : le sprinteur alsacien fut clairement le plus beau recrutement de Manu Hubert l’an passé et un grand artisan de la montée en World Tour (tout simplement le meilleur scoreur UCI de l’équipe l’an passé). Faisant preuve d’une régularité impressionnante en Europe Tour, avec en point d’orgue sa victoire sur le Tro Bro Léon, il lui manque encore un petit quelque chose pour être performant en World Tour (seulement une 8ème place sur la Bemer Cyclassics et un podium d’étape sur le Tour de Catalogne). Il sera toujours un pion essentiel pour Manu Hubert, en espérant qu’il réussisse à monter en gamme pour peser un peu plus sur les courses WT.
Mathis Louvel (23 ans , 834 pts UCI) : sans doute d’après moi l’espoir français le plus sous-coté alors qu’il a réalisé une magnifique saison dernière pour son âge. Sa campagne de Flandriennes en particulier m’a bluffé (14ème de l’Omloop, 19ème d’A Travers la Flandre, 17ème du Tour des Flandres et 15ème de Paris-Roubaix) et on sent que le plafond de verre pour décrocher de jolis résultats en World Tour n’est pas loin de se briser. C’est aussi un bon puncheur avec une belle pointe de vitesse et qui est allé décrocher un joli succès sur la Course aux Raisins à Overijse.
Kevin Vauquelin (21 ans, 649 pts UCI) : pour sa première saison pro, Kevin Vauquelin n’a pas fait dans la dentelle, décrochant de nombreux jolis classements généraux (2ème Luxembourg et Poitou-Charentes, 6ème sur l’Artic Race et à Oman, 7ème aux Asturies) grâce à une palette large rouleur-puncheur-grimpeur. Il devrait plus courir en World Tour cette année (seulement 3 classiques l’an passé) et cela ne serait pas surprenant qu’il y décroche quelques résultats, notamment si les parcours proposent un clm. Il dispose encore d’une belle marge de progression, on sera curieux de voir ce qu’il peut faire en montagne et face à de solides plateaux de puncheurs.
Capiot Amaury (29 ans, 852 pts UCI) : une saison à l’image de celle d’Hofstetter pour le belge c’est-à-dire solide et régulière en Europe Tour avec 2 succès à la clé (GP La Marseillaise et une étape des Boucles de la Mayenne). Reste à savoir si avec le retour de Bouhanni, l’arrivée de Mozzato et l’émergence de Louvel il aura autant son mot à dire mais on devrait tout de même retrouver Capiot parmi les scoreurs les plus solides en fin de saison.
Elie Gesbert (27 ans, 303 pts UCI) : un début de saison intéressant (4ème du CG à Oman, 5ème Grand Besançon, 6ème du Tour du Jura et 7ème sur le Trofeo Andratx) stoppé par la grosse chute sur Liège Bastogne Liège. Un retour intéressant sur la Vuelta où il ne lui manquait pas grand-chose pour jouer la gagne de certaines étapes. On espère qu’il fera enfin une saison sans pépins physiques pour décrocher une belle victoire d’étape sur une épreuve WT.

Dernière édition par FabioLullito le 15 janv. 2023, 18:27, édité 1 fois.
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