Bonjour,
J'arrive un peu après la bataille, mais je serais ravi d'avoir la suite des enquêtes OF et l'Equipe
Pour ce qui est du passif, de l'actif et de toutes ces notions comptables, c'est difficile de se prononcer sans voir les comptes mais ça avait l'air d'interroger donc je me suis dit, tiens pour mon premier post ici je vais faire un petit topo
Il faut retenir un principe oui, l'actif est égal au passif.
Mais, dans ce passif, se trouve l'"actif net", c'est-à-dire grosso modo ce qu'a dégagé l'entreprise en cumul de bénéfices ou de pertes, plus le capital de départ.
Exemple :
SARL, 1000 € de capital. à la création, les associés mettent 1000 € sur le compte bancaire de la boîte, c'est le capital.
Actif : 1000 €
Passif : 1000 € dont "actif net" 1000 €. Sans actif net 0€
La société enregistre des produits, des créances, qui vont gonfler son actif. Parallèlement, elle va avoir des charges qui vont gonfler son passif, des dettes.
A la fin de l'année, mettons 50 000 € de produits, 40 000 € de charges. Soit 10 000 € de bénéfices.
Actif : 1 000 € + 50 000 € = 51 000 €
Passif (sans actif net) : 0 € + 40 000 € = 40 000 €
Actif net = Actif - passif brut = 51 000 € - 40 000 € = 11 000 €
Si la société s'arrête là, elle partage les 11 000 € entre les associés, qui correspondent bien aux 1 000 € de capital de départ, plus les bénéfices de 10 000 €.
La même société, 10 ans plus tard, a grossi. Les charges sont forcément de plus en plus importantes.
Elle se retrouve avec un passif de 6-7 m€.
Ceci n'est absolument pas un problème.
Enfin, ce n'est pas un problème si l'actif en face est du même montant
ou pas trop loin. L'actif "couvre" le passif.
Or ici ce n'est pas le cas, sans aucun doute, à cause du modèle économique de la boîte.
Dans les dettes de B&B, je pense (je n'ai encore une fois pas vu les comptes) que l'on va trouver des prestataires, des salariés, des emprunts, tout ça.
Mais à l'actif, qu'aura-t-on ? Bah rien. Le modèle économique du vélo se faisant d'une année sur l'autre ou pas loin, avec du sponsoring, des redevances pour des courses faites, elle n'a sans doute que très peu de créances et une trésorerie à sec.
Elle n'a pas de sponsoring pour l'année à venir qui serait dû, pas de marchandises à vendre (les vélos, ptet, et l'équipement?) pas de marque à revendre (vu que c'est précisément le sponsoring) et les immobilisations (voitures, immeubles) doit pas y en avoir pour beaucoup non plus.
Donc espérons que la liquidation à venir trouvera suffisamment d'actif pour payer les dus aux salariés (créanciers super-prioritaires). Pour les autres (prestataires, prêts...) ce sera sans doute cuit et une perte sèche.
Gageons que le président d'une telle structure sera sans doute interdit de gérer par le tribunal de commerce
.
Dernière chose : beaucoup de "profanes" ou de gestionnaires de comptoir vont souvent assimiler une entrée de trésorerie sur le compte bancaire comme un produit. Des prêts par exemple comme celui de la Région Bretagne vont aller sur le compte, ok. 900 000 € de gagnés. Mais c'est aussi instantanément une dette que la société doit rembourser : différence actif-passif = 0. La société n'a rien gagné, elle transforme juste une dette en une autre (dettes envers ses salariés => prêt => on règle la dette des salariés
mais on a une dette d'emprunt quoi
). Mais pour beaucoup, ça fait de l'argent qui rentre, on paye ses salariés, ça fait un peu d'air, on se débarrasse d'un souci, mais non, il est toujours là.
Désolé pour le pavé, j'ai essayé d'être synthétique mais bon, hein...