Noé a écrit : ↑07 déc. 2022, 09:44
Encore une fois, où trouvez-vous cet article ? Je ne le vois pas dans la version papier.
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La secousse a été d'une vaste amplitude. Vendredi dernier, une chape de plomb s'est soudainement abattue sur les vingt-deux coureurs et membres du staff de la formation B & B Hôtels. Le projet de future grande formation promis par Jérôme Pineau depuis de longs mois n'aura été qu'un doux rêve devenu cauchemar. « cette annonce a été une surprise pour tout le monde, assure franck bonnamour, grande révélation du tour 2021. Avant cela, on ne sentait pas jérôme (pineau) forcément pessimiste. sans vraiment s'attendre à avoir le budget qui avait été annoncé à la base du projet, on espérait que ça pouvait au moins repartir comme cette année. on a tous été un peu sur le cul. »
Depuis cinq jours, l'affolement est devenu général dans les rangs de la formation b & b hôtels ou de ce qu'il en reste. aux dernières nouvelles, Pineau tenterait encore de limiter la casse en essayant d'échafauder une structure lui permettant d'évoluer en troisième division l'an prochain et sauver ce qui peut l'être encore.
Ce mardi, aucun dossier concret n'avait été encore été déposé auprès de l'UCI. La société B & B Hôtels avait récemment montré son intérêt pour rester dans le cyclisme mais à travers le projet de nouvelle équipe féminine imaginé par Pineau et avec Audrey Cordon-Ragot comme chef de file. La tendance n'est pas vraiment favorable, mais l'idée n'est pas forcément abandonnée contrairement à ce qui s'est dit ces dernières heures. La continuité avec la formation ProTeam hommes a été débattue mais l'idée de ne pas pouvoir faire le Tour l'an prochain en raison d'un budget mineur ne permettant pas de rester en deuxième division en 2023 a anéanti les espoirs du sponsor.
Si la grande débandade est en marche, beaucoup doivent désormais s'attendre à rester sur le carreau. Coureurs et membres du staff font chauffer les téléphones et notamment auprès des formations françaises. Sauf que la plupart des équipes ont déjà bouclé les budgets ainsi que les effectifs qui ne peuvent pas dépasser le nombre de trente coureurs selon le règlement de l'UCI. Au siège de l'instance internationale à Aigle, l'idée d'une dérogation de coureur supplémentaire n'est pas à l'ordre du jour. « J'ai un effectif de 28 coureurs pour l'an prochain et je n'ai pas un centime de plus au budget pour pouvoir en prendre un autre même si certains pouvaient m'intéresser », affirme Marc Madiot, le manager de l'équipe Groupama-FDJ.
Les élus vont être rares et sûrement se compter sur les doigts d'une main. Mardi, Victor Koretzky a été le premier à trouver officiellement preneur et évoluera dans les rangs de l'équipe Bora-Hansgrohe l'an prochain. « Fou de joie » d'avoir eu cette opportunité, le Biterrois alternera entre la route et le VTT. Franck Bonnamour, révélation du Tour de France 2021, ne devrait pas non plus rester dans l'incertitude bien longtemps. « J'ai actuellement plusieurs contacts plus ou moins avancés, mais rien n'est encore signé de manière officielle avec une autre équipe, explique le Breton, qui n'a pas d'agent pour gérer ses intérêts. Je n'avais pas engagé de démarches avant le verdict de la fin de l'équipe puisque je croyais à 100 % au projet de Jérôme (Pineau). J'ai eu plusieurs discussions avec des équipes et espère maintenant en savoir plus dans les prochains jours. Je n'ai pas envie non plus de trop m'enflammer puisque rien n'est signé. J'ai juste la chance d'avoir des contacts car je sais que ce ne sera pas le cas d'une bonne partie de l'équipe. À cette époque beaucoup d'effectifs sont complets et les budgets sont bouclés. Les choses auraient été différentes si l'annonce avait été faite un mois plus tôt. »
Au chapitre des chanceux, l'équipe de Patrick Lefévère, Soudal-Quick Step en 2023, devrait annoncer dans les jours qui viennent l'arrivée d'Axel Laurance, deuxième du dernier Grand Prix de Plouay derrière Wout van Aert cette année, et au profil recherché par la structure belge. Alors que le temps presse, l'emblématique Pierre Rolland, vainqueur de deux étapes sur le Tour par le passé, ne sait toujours pas de quoi demain sera fait. « Je dois voir avec lui, mais il est sûr qu'il ne finira pas chez Tarleletto l'année prochaine », nous dit son agent, Philippe Raimbaud. En fait, le vainqueur de l'étape du Tour de l'Alpe d'Huez en 2011 et de la Toussuire en 2012 devrait rebondir chez Jean-René Bernaudeau et son équipe Total Energies. Rolland a déjà passé six années au sein de la structure managée par le coach vendéen et qui n'a pas dépassé un effectif de 25 coureurs. Parmi les derniers à pouvoir trouver une issue favorable, il reste Luca Mozzato. L'Italien, excellent sprinteur, devrait rebondir au sein de l'équipe Arkéa-Samsic la saison prochaine et non pas chez Trek-Segafredo, qui s'est évidemment positionnée depuis quelques jours. Au-delà de ça, Jérôme Pineau, au bout du bout, n'avait jamais imaginé une telle issue en juillet dernier. « J'en ai marre de tout ça et marre de tout », nous a simplement dit Jérôme Pineau ce soir.