-Vélomen- a écrit : ↑23 avr. 2019, 19:22
Par contre, je ne suis pas trop d'accord avec ton argument sur Pinot et Gaudu. Madouas doit faire sa carrière pour lui, et se spécialiser dans le domaine où il sera le meilleur, sans prendre en considération le fait qu'il y ait (ou pas) des Flandriens, Ardennais ou grimpeurs dans son équipe.
On verra bien ce que va donner Madouas à l'avenir. Sa progression est énorme en un an et on ne sait pas vraiment jusqu'où il peut aller. Il me semble plus fort qu'un Gallopin.
Alors faire en fonction de Pinot ou Gaudu précisément, non. En effet. Mais s’inscrire dans une logique de collectif, à mon sens oui.
Je ne connais pas les ambitions de Madouas pour le reste de sa carrière, mais la GFDJ a quand même une vision à moyen-long terme assez clair et fait rarement du « one-shot » avec ces coureurs. J’imagine quand même qu’ils ont un plan de carrière pour lui, avec la volonté de le voir évoluer dans la structure, comme les précédents leaders de l’équipe. On est plus sur une logique de fidélité et de pérennité.
En ce sens il me semble donc que l’équipe, qui l’emploie, a son mot à dire sur l’orientation qu’il va vouloir donner à sa carrière. Évidemment elle a aussi le rôle d’être à l'écoute de son coureur et de ses volontés d’évolution et, le cas échéant, le mettre dans les meilleurs dispositions pour s’accomplir. Mais ce doit être une réflexion commune où les deux parties y trouvent leur compte. Évidemment ça sous-entend que Madouas veuille continuer dans la structure comme dit précédemment.
Mais je pars dans le principe que c’est le cas. Dans le cas où je ne me trompe pas il m’apparaît assez clair qu’il y a beaucoup à gagner à le faire progresser du mieux possible pour les classiques.
À la fois pour l'équipe, puisqu’il endosse un rôle que les Vichot, Roux and co n’ont jamais su endosser et qu’il comble donc une énorme lacune dans l’effectif. Je me projette un peu vite mais dans les 3/4 ans à venir, une quinte Démare/Küng/Madouas/Gaudu/Pinot ça peut jouer au plus haut niveau mondial sur l’ensemble du calendrier annuel.
Mais aussi à la fois pour lui, puisque l'équipe a montré avec Démare et Pinot qu’elle est capable de construire et recruter autour d’un leader qui lui apporte des garanties. Et Madouas les apporte quasiment déjà en même pas 18 mois de professionnalisme.
Bien sûr, progresser en montagne et perdre un peu de poids n’est pas incompatible avec le fait de réussir sur les classiques. Au contraire. S’il veut briller sur Liège, par exemple, c’est peut-être déjà une condition sine qua non. On verra cette année comment il s’y comporte, mais à part Gilbert sur une année stratosphérique, je n’ai pas souvenir d’un mec de ce gabarit qui s’y impose. Ce qui m’a gêné c’est pas qu’il ait parlé de progression dans le domaine, mais bien de jouer avec les cadors. Une ambition qui demande quand même une certaine spécialisation et pas qu’un travail spécifique d’adaptation sur de courtes périodes (comme Alaf par ex). Pour l’instant ce ne sont que des mots et on va attendre de voir comment ça se traduit concrètement. Peut-être que justement l’exemple d’Alaf est le modèle qu’il veut essayer de reproduire, et dans ce cas je trouverai ça très cohérent. Mais essayer de se convertir en top grimpeur me décevrait. Et je pense qu’il a bien plus à gagner, même lui personnellement, à rester sur ce profil un peu 4x4.