- 15 sept. 2019, 16:18
#3072209
Juste quelques précisions qui me paraissent importantes au moment de juger les perf d'un Madouas, sur cette saison (je dis bien sur cette saison).
Car oui cette saison 2019 est importante dans sa carrière. Comme écrit plus tôt c'est sa 2° pro (souvent cruciale) et surtout sa 1ère à 100% (fin de ses études). Ca peut être anecdotique mais ça ne l'est pas du tout.
1ère précision :
- Je passe ta remarque condescendante sur le fait que je n'aurais pas suivi son parcours car il se serait déjà testé en montagne chez les Espoirs... Ok, donc tu compares une Ronde de l'Isard et un Giro ? C'est non. Et puisque tu me donnes raison je le redis, sur le Giro 2019, il a eu l'occasion de se tester réellement pour la 1ère fois chez les pros sur une épreuve montagneuse face à une concurrence de 1er plan et qui plus est sur un GT (et on n'insistera jamais assez sur ce qu'impliquent 3 semaines de courses, surtout pour les jeunes).
Pour rentrer dans le fond du sujet...
Notamment sur les résultats bruts et le sport pro. Evidemment qu'ils sont importants, primordiaux et centraux dans le sport professionnel.
Mais la façon dont tu les analyse est tout à fait superficielle, bien qu'il faille en tenir compte.
Par exemple, tu ne prends pas en compte qu'une carrière est un parcours, complexe qui se construit dans le temps. Tout ce qui a été évoqué précédemment en sens, tu n'en as pas tenu compte, en répondant qu'il aurait du faire plus de Top X... (ce qui est vrai d'un certain côté). Ton "bilan comptable" implique que tu souhaites déjà que Madouas se bride et s'ultra spécialise sur un type de course, un format tactique et n'en sorte plus... C'est extrêmement dommage pour un moteur comme lui. Ca implique aussi que tu aurais préféré qu'à chaque fois il se cache ou se tempère pour aller chercher peut-être (car rien n'est sûr) un peu mieux et fait potentiellement plus de points ou de TopX. Bref, s'inscrire par exemple sur beaucoup de Cpe de France vallonnées et ratonner (ou faire rouler l'équipe) pour aller chercher un podium ou une 5ème place au lieu de relancer la course et peut être de se prendre un coup de baton (ce qui n'est pas pour autant souhaitable) ou de jouer la gagne.
--> Exemple : la dernière étape de montagne du Giro marque 0pts au CQR pourtant il est partis de loin, a rattrapé un gpe de costauds, les distance et tient jusqu'au final. Après 20jrs à s'arracher ! C'est une perf notable, et importante à l'échelle de sa carrière. Pourtant "comptablement" ça n'apparaît pas.
On l'a dit mais au Giro il a repoussé ses limites en essayant d'être fort pendant 20jours de suite, sur des enchaînements de cols, en devant se placer au milieu des grands leaders, connaître sa résistance à l'altitude. Bref, tout ça est extrêmement précieux. Plus qu'un podium sur le Tour du Doubs.
Pour résumer, c'est excellent que Madouas ait pu tester tout cela et cette "phase" va prendre fin pour se concentrer sur des objectifs plus ciblés et probablement pour tendre vers un format préférentiels : sur quoi axe-t-il ses objectifs, quelle(s) qualité(s) doit-il privilégier?
Mais le jour où il va être plus attendu (par l'équipe), protégé sur ses objectifs et plus spécialisé ; ce sera grâce à ces différents temps d'apprentissage (ou comme tu veux niveau appellation) où il aura testé des formats, des tactiques et des adversaires différents, lui offrant un large panel de réponses dans une course (ce qui ne l'aurait pas été s'il c'était contenté de suivre les scénario "classiques").
--> Exemple : un mec comme Nans Peters, avait pas mal été critiqué pour ses résultats bruts alors qu'il avait plusieurs fois montré de très belles choses. Au Giro il s'en va en claquer une ! Non pas "parce qu'il est enfin au niveau" mais probablement parce qu'il a tiré le meilleur de ses différences expériences, de ses découvertes.
Je pense que c'est en cela que - pour beaucoup - cette saison peut être jugée à minima satisfaisante pour Madouas. On aurait tous préféré qu'il ait une victoire en plus dans le package évidemment. Mais, avec une lecture plus fine, ce qu'il a montré est convaincant et de bonne augure pour la suite de sa carrière, c'est un temps de passage remarquable.
Evidemment, à moyen terme, moins de latitudes lui seront permises et l'impression laissée seront moins pesantes dans la façon de juger ses performances.
Ben oui alors finalement nos positions ne sont pas si différentes... Même si le commentaire ensuite de @Velomen me semble pertinent et je partage ses précisions.Quef a écrit : ↑15 sept. 2019, 11:16Ma position réelle se situe entre mon post et les élans d'enthousiasme que je cherchais d'abord à tempérer.ThomasBen a écrit : ↑15 sept. 2019, 10:22@Quef je te trouve très dur pour jugé la saison de Madouas.
D'ailleurs, je pense que tu restes très 1er degré et très "bilan comptable"
Pour un mec qui n'a que 23ans, ça saison est vraiment positive et à mon avis, pour ce type de coureur il faut regarder au-delà du simple classement.
Pourquoi ?
- Il a eu 23 as cette année
- Il a finit ses études cette année, donc première saison pleine
- Il n'est pas pleinement sûr de sa marge de progression, de son profil (c'est positif au regard de son excellente polyvalence) et doit donc se découvrir et se tester (cf le Giro)
- Il a beaucoup travailler pour des leaders
- Il a fait un nombre de courses au profils (montagne/classique/WT 1 semaine...) et de calendriers (cpe de Fr, WT, Italie, Belgique) différents mais a pesé sur quasi toutes (d'une façon ou d'une autre)
- Un calendrier "Giro" est souvent moins rémunérateur en point que d'autres planning.
--> Bref, on a une saison d'un jeune coureur dense. Un coureur qui a couru énormément de courses différentes pour se tester, qui a été assez libre (pas mal d'attaques, parfois risquée où il a montré qu'il était costaud sans pour autant enrichir son bilan comptable). Je le répète et je le mets en gras : quelle chance d'avoir une équipe et un staff qui laisse pas mal de liberté et de temps à un jeune coureur de ce type pour progresser, pour se trouver. Et ce, sans une pression démentielle !
Bref. La saison de Madouas est pour moi bonne (qu'importe le mot) mais surtout est un marqueur ultra positif pour l'avenir !
Un gars qui a pesé sur tous les parcours et qui a montré une régularité exceptionnelle pour un mec de son âge. Faire un classement sur 3semaines au Giro sans s'être réellement testé en montagne auparavant c'est quand même très costaud (certains mecs destinés au GT n'y arrive pas au même âge hein), faut s'en rendre compte. Surtout quand en parallèle ce même mec fait un classement sur PN (en étant équipier) et une place sur une Ardennaise. Sur BBT, Plouay et Quebec, il est dans le premier groupe conséquent en étant actif ou équipier.
Et j'assume totalement le fait de donner plus d'importance aux résultats concrets dès lors qu'il s'agit de sport professionnel. Je n'ai aucun problème là-dessus, et je comprend parfaitement qu'un fan puisse conserver des yeux de chimène pour un coureur tant que celui-ci n'a pas totalement démontré son incapacité à aller aussi haut qu'espéré. Et on en est pas du tout là aujourd'hui avec Madouas évidemment.
Il y a autre chose qui nous distingue : je ne crois pas du tout qu'un coureur sorti de la filière de formation française puis être considéré encore en formation à 23 et même à 22 ans. Nous ne sommes plus dans les années 80, un coureur européen appelé à être un leader est prêt à dégainer dès son arrivée chez les pros. On le constate très bien depuis plusieurs années, et encore davantage cette saison. Dire qu'il ne s'est jamais testé en montagne montre bien que tu ne tiens pas compte de son parcours espoir, et je t'invite à découvrir son année 2017.
J'espère que Madouas ne va pas perdre trop de temps avec ça, et sera positionné leader dès qu'il sera sur un terrain favorable. Le faire larbiner à Québec au profit de l'Anthony Roux version 2019 c'est... comment dire... ; mais l'a-t-il vraiment fait ?
Ma position : il fait une bonne saison 2019, elle sera très bonne en fonction des courses restant à disputer, et je suis assez optimiste car je trouve qu'elles lui vont comme un gant
Maintenant j'aimerais bien savoir ce que vous le voyez faire dans le futur, pour qu'on puisse discuter sur des éléments comparables. De mon côté et à l'échelon WT :
- je le vois capable de gagner une classique
- mais pas un monument
- je le vois capable de rentrer dans le top 10 de course d'une semaine
- mais pas d'en gagner une, et pas de rentrer dans le top 10 d'un GT
- je le vois capable de gagner de nombreuses étapes et de ramener des maillots de grimpeurs en baroudeur
- je le vois capable d'être un bon équipier en GT
- mais pas être indispensable ou lieutenant
S'il fait tout ça il fera une super carrière, supérieure à celle d'un Géniez par exemple, qui est déjà très bonne. Mais je ne le vois pas plus, et il ne fait pas rêver comme Alaphippe par exemple, ou Démare au même âge
Et vous ?
Juste quelques précisions qui me paraissent importantes au moment de juger les perf d'un Madouas, sur cette saison (je dis bien sur cette saison).
Car oui cette saison 2019 est importante dans sa carrière. Comme écrit plus tôt c'est sa 2° pro (souvent cruciale) et surtout sa 1ère à 100% (fin de ses études). Ca peut être anecdotique mais ça ne l'est pas du tout.
1ère précision :
- Je passe ta remarque condescendante sur le fait que je n'aurais pas suivi son parcours car il se serait déjà testé en montagne chez les Espoirs... Ok, donc tu compares une Ronde de l'Isard et un Giro ? C'est non. Et puisque tu me donnes raison je le redis, sur le Giro 2019, il a eu l'occasion de se tester réellement pour la 1ère fois chez les pros sur une épreuve montagneuse face à une concurrence de 1er plan et qui plus est sur un GT (et on n'insistera jamais assez sur ce qu'impliquent 3 semaines de courses, surtout pour les jeunes).
Pour rentrer dans le fond du sujet...
Notamment sur les résultats bruts et le sport pro. Evidemment qu'ils sont importants, primordiaux et centraux dans le sport professionnel.
Mais la façon dont tu les analyse est tout à fait superficielle, bien qu'il faille en tenir compte.
Par exemple, tu ne prends pas en compte qu'une carrière est un parcours, complexe qui se construit dans le temps. Tout ce qui a été évoqué précédemment en sens, tu n'en as pas tenu compte, en répondant qu'il aurait du faire plus de Top X... (ce qui est vrai d'un certain côté). Ton "bilan comptable" implique que tu souhaites déjà que Madouas se bride et s'ultra spécialise sur un type de course, un format tactique et n'en sorte plus... C'est extrêmement dommage pour un moteur comme lui. Ca implique aussi que tu aurais préféré qu'à chaque fois il se cache ou se tempère pour aller chercher peut-être (car rien n'est sûr) un peu mieux et fait potentiellement plus de points ou de TopX. Bref, s'inscrire par exemple sur beaucoup de Cpe de France vallonnées et ratonner (ou faire rouler l'équipe) pour aller chercher un podium ou une 5ème place au lieu de relancer la course et peut être de se prendre un coup de baton (ce qui n'est pas pour autant souhaitable) ou de jouer la gagne.
--> Exemple : la dernière étape de montagne du Giro marque 0pts au CQR pourtant il est partis de loin, a rattrapé un gpe de costauds, les distance et tient jusqu'au final. Après 20jrs à s'arracher ! C'est une perf notable, et importante à l'échelle de sa carrière. Pourtant "comptablement" ça n'apparaît pas.
On l'a dit mais au Giro il a repoussé ses limites en essayant d'être fort pendant 20jours de suite, sur des enchaînements de cols, en devant se placer au milieu des grands leaders, connaître sa résistance à l'altitude. Bref, tout ça est extrêmement précieux. Plus qu'un podium sur le Tour du Doubs.
Pour résumer, c'est excellent que Madouas ait pu tester tout cela et cette "phase" va prendre fin pour se concentrer sur des objectifs plus ciblés et probablement pour tendre vers un format préférentiels : sur quoi axe-t-il ses objectifs, quelle(s) qualité(s) doit-il privilégier?
Mais le jour où il va être plus attendu (par l'équipe), protégé sur ses objectifs et plus spécialisé ; ce sera grâce à ces différents temps d'apprentissage (ou comme tu veux niveau appellation) où il aura testé des formats, des tactiques et des adversaires différents, lui offrant un large panel de réponses dans une course (ce qui ne l'aurait pas été s'il c'était contenté de suivre les scénario "classiques").
--> Exemple : un mec comme Nans Peters, avait pas mal été critiqué pour ses résultats bruts alors qu'il avait plusieurs fois montré de très belles choses. Au Giro il s'en va en claquer une ! Non pas "parce qu'il est enfin au niveau" mais probablement parce qu'il a tiré le meilleur de ses différences expériences, de ses découvertes.
Je pense que c'est en cela que - pour beaucoup - cette saison peut être jugée à minima satisfaisante pour Madouas. On aurait tous préféré qu'il ait une victoire en plus dans le package évidemment. Mais, avec une lecture plus fine, ce qu'il a montré est convaincant et de bonne augure pour la suite de sa carrière, c'est un temps de passage remarquable.
Evidemment, à moyen terme, moins de latitudes lui seront permises et l'impression laissée seront moins pesantes dans la façon de juger ses performances.