luckywinner a écrit : ↑16 sept. 2020, 10:47
Bon un petit post sur Romain Bardet.
J'étais assez sonné par cette étape de vendredi, car franchement même si je ne suis pas forcément toujours objectif sur le sujet, je trouve que Romain est complètement mésestimé globalement ici sur le forum0.
Ma vision que j'ai eu de lui sur ces dernières semaines
On avait déjà vu qu'il avait retrouvé un bon niveau en début d'année (il domine Pinot ou Porte au Hat-Var), mais son Dauphiné quand on compare sa communication pessimiste par rapport à l'impact de sa chute en Occitanie était vraiment plus que très interressant.
Globalement, au vu de ce qu'il avait montré au Dauphiné, sa communication et ses qualités intrinsèques, pour moi il y avait que Pogacar qui avait apporté plus de garanti pour la 3ème semaine du TdF.
Bardet commence ce Dauphiné très en retard avec les séquelles de sa chute, et il est déjà là sur la montée punchy de Saint-Martin de Belleville, mais semble surtout dans les 3 plus forts sur la dernière étape du Dauphiné, offensif sur la première partie d'étape, seul Martinez et bien sur Pogacar le dominera clairement sur la fin d'étape. (je ne compte pas Kuss qui n'est pas leader), sachant que pour moi Martinez n'était pas non plus leader pour le Tour chez EF (et qu'il avait fait le début d'étape totalement en-dedans). Ne pas oublier que Bardet avait fait ce Dauphiné un peu en solitaire, avec surement des pertes d'énergie qui sont évitables avec plus de soutien (même Martin a été plus soutenu).
Roglic apportait évidement beaucoup de garanti, par contre son abandon surprise du Dauphiné laissait planer un doute, et dans tous les cas l'enchainement des 2 étapes très difficiles du jour et du lendemain semble moins favorable au profil Roglic qu'au profil Bardet.
Maintenant si j'avais aucun doute sur sa forme avec ce Dauphiné, j'ai jamais vu ce parcours du Tour 2020 favorable pour Bardet, les 2 premières semaines sont des profils pour puncheurs-grimpeurs et pas grimpeurs endurant, et tout à basculer dans ma vision le soir de la 8ème étape, grâce surtout à la Bora la veille qui a lancé le Tour sur des allures hors-normes.
Bardet avait évité tous les pièges les 7 premiers jours, l'équipe gagne l'étape à Loudenvielle, et la Jumbo se grippe avec une Peyresourde qui se retrouve rouler à bloc avec Pogacar qui lance les hostilités profitant des libertés lié à sa perte de temps de la veille, en plus de son niveau clairement au-dessus ce jour-là.
Bardet n'est pas dans les plus forts, mais quoi de plus logique pour une première étape de montagne du premier massif, sur un parcours moyennement difficile. (en 2016 il est pas n'est pas dans les 5 plus forts dans les Pyrennées et en 2017 il est incapable d'attaquer sur l'étape GC/Mont du Chat en première étape de montagne).
Malgré cette forme difficile, il essaye dans le final pour son objectif principal de maillot jaune.
Le lendemain l'équipe est libérée du poids de la victoire d'étape, et une nouvelle fois, l'étape est durcie presque de manière anormal vu le parcours, avec un col de la Hourcère montée à très haute intensité, le parcours devient d'un coup favorable à Bardet (je l'ai signalé sur mon post de CR de la première semaine avec des écarts au CG déjà impressionnant après une semaine)
Marie Blanque est punchy, est le duo slovène est un bon ton au-dessus, mais il est tout proche de basculer avec les meilleurs quand même, grimpant dans la hiérarchie en 1 jour de manière marquante. Les 11" perdue sont aussi anecdotique que les 2" gagnée la veille.
Ce jour là en plus l'équipe montre sa capacité à soutenir Bardet dans ses prochains objectifs (Vuillermoz et Cherel sont dans les 25 plus forts du peloton).
Voir Bardet à la 4ème place du CG à seulement 9" du second était simplement inamiginable à la base sur ce Tour de France.
Pour moi, avec les 2 journées compliqués de bordures potentielles, le niveau de l'équipe, son étape à domicile et cet enchainement d'étape de la 3ème semaine, je le voyais capable de réaliser un énorme coup, on ne le saura jamais malheureusement. J'avais fait un comparatif avec 2016,
J'ai vraiment été choqué quand j'ai entendu qu'il avait chuté sur "son" étape, et j'imagine pas son effondrement le soir, alors que lui devait avoir un niveau de motivation hors-norme à ce moment là. D'ailleurs la manière dont-il repart malgré sa commotion et sa capacité à limiter les dégâts ce jour là le démontre.
Vraiment triste pour lui et l'équipe (celle-ci semble avoir du mal à se relever comme souvent hélas quand le leader fait défaut), on ne verra plus Romain sous le maillot probablement (peut-être sur un Paris-Tour sait-on jamais), et ce leader exemplaire certes à la personnalité pas forcément très attirante des amateurs de vélo, toujours volontaire pour aider ces équipiers (on l'a encore vu sur ce Tour placé Venturini sur l'étape de Privas pour le sprint final) sera difficile à remplacer dans sa capacité de leadership et de émuler le groupe autour de lui.
Une vraie page qui se tourne.