79ème Omloop Het Nieuwsblad
samedi 24 février 2024 - UCI 1.WT
Parce que quand même, la merde qu'ils vendent dans leurs torches-culs, elle sert à organiser de bien belles courses
La première flandrienne de l'année. Un moment d'excitation qui marque le début de six semaines de classiques pavées. Si le titre de " vrai début de saison" a pris un peu de plomb dans l'aile, au vu des performances allant du très costaud au surréaliste sur les fronts australiens, espagnols ou du golfe, il n'en reste pas moins que sur ces routes des Flandres, la façon de courir est différente. Sur les routes sinueuses, monts escarpés et sentes étroites du Nord, la force physique brute ne suffit plus, il est nécessaire d'y ajouter la dose de résistance, de courage, d'audace, de sens du placement et de timing qui font toute la rudesse des courses pour flahutes.
A tout celà s'ajoute le cadre, cette façon des flamands de vivre collectivement les après-midi de vélo, en masse sur le bord des routes. Ce sont des choses qui se vivent mieux qu'elles ne s'écrivent, souvent dans des journaux qui aiment à légender plus qu'il n'en faut le sport. On pensera quand même très fort au frisson qui devrait agiter le jeune Emil Herzog, 19 ans à peine passés, le matin à la présentation des équipes dans le chaudron de T'Kuipke, le vélodrome de Gand. Ou à l'adrénaline qui envahira tous les nerfs du vieux tracteur Tim Declercq, quand il s'agira une fois de plus de placer son (nouveau) leader aux abords de l'enchaînement Haaghoek-Leberg, quand le rythme augmente à l'entrée du circuit des monts. Et quand la décision se fera dans l'enchaînement décisif longtemps cher au Tour des Flandres, entre la sente pentue du Muur de Grammont, les courbes asphaltées d'une descente étroite et rapide, jusqu'à l'interminable montée pavée du Bosberg qui n'en finit pas de se raidir, chaque coureur sera seul face à la douleur de ses muscles, pour l'un des finals les plus brutaux de l'année.
Et si ils auront tous bien mal aux jambes, bien peu peuvent réellement briguer la victoire au terme des 202 kilomètres de course entre Gand et Ninove. Le vainqueur se cache très certainement chez les maillots jaunes du cyclisme total, la Visma alignant une équipe démoniaque avec six vainqueurs potentiels. Face à eux, et en l'absence des mutants Pogacar et Van der Poel, les individualités que sont De Lie, Mohoric, Philipsen, Wellens ou Lazkano devront jouer très serré pour espérer renverser l'ordre établi depuis quelques saisons sur les Flandriennes.
La route
202 kilomètres entre Gand et Ninove, développant environ 1600 mètres de dénivelé positif, dans un tracé très similaire à ce que l'on voit depuis 2018, année où le Taaienberg, théâtre traditionnel du premier démarrage printanier de Tom Boonen, a été abandonné.
Après une partie en ligne plutôt plate sur des routes relativement larges, hérissés de quelques difficultés comme le premier enchaînement Haaghoek/Leberg ou le secteur pavé en faux plat de Lange Munte, le peloton aborde les choses vraiment sérieuses au bout de 110 kilomètres.
A ce moment, avec l'enchaînement du pavé de Haaghoek (1900 mètres) et du mont du leberg (950 mètres à pente moyenne de 5% , mais 14% au plus raide). C'est le prélude d'un circuit de monts de 55 kilomètres, où le Molenberg (460 mètres majoritairement pavés, pente moyenne de 7% et maximale de 14%) est sans doute l'ascension la plus réputée.
Passé ce circuit, le final en ligne passe par le mont asphalté de Berendries, une ligne droite de 900 mètres à 7%, immédiatement suivie de l'Elverenberg. Il reste alors 27 kilomètres à parcourir et le plus dur s'annonce : le mur de Grammont (475 mètres pavés à quasiment 10%, maximum 20%, partie asphaltée en ville déduite) dont le sommet est situé à 15 kilomètres de la ligne, puis le Bosberg (980 mètres, 6%). Il reste alors 12 kilomètres pour rallier Ninove, avec une arrivée en légère courbe avant la ligne.
Les engagés
Au rang des favoris, c'est facile :
: tous les jumbos sauf l'italien.
Mohoric, Lazkano, De Lie, Wellens, Philipsen.
Kueng, Turner, Politt, Pidcock, Stuyven, Asgreen, Bettiol.
La météo
Températures fraîches ( en dessous de 10 degrés) avec un vent de sud-ouest modéré (donc favorable dans le final).
Comment ça c'était passé en 2023
Hop copier-coller de wiki :
La course se joue à 38 kilomètres de l'arrivée quand mister PFP, Dylan van Baarle (Jumbo Visma) place une attaque sur une portion plate et asphaltée. Trois coureurs réussissent à prendre sa roue : le Belge Florian Vermeersch (Lotto), l'Italien Jonathan Milan (Bahrain) et le Français Mathis Le Berre (Arkéa), tout juste rescapé de son échappé matinale, #légende éternelle . Vermeersch et Milan lâchent prise dans les minutes qui suivent, le dernier à rester avec van Baarle étant Le Berre, finalement distancé dans la première partie du Mur de Grammont. Depuis un monument à son honneur est érigé sur la grand place de Saint-Brieuc.
Après le passage du Muur, van Baarle est pris en chasse à une quinzaine de secondes par les Belges Tim Wellens (UAE) et Arnaud De Lie (Lotto) ainsi que par le Slovène Matej Mohorič (Bahrain). Mais ce groupe de poursuivants comprend aussi Christophe Laporte (Jumbo Visma), qui ne roule donc pas. L'écart finit par augmenter légèrement et van Baarle gagne en solitaire à Ninove. Le groupe des quatre poursuivants est rattrapé dans les derniers mètres par le peloton mais De Lie et Laporte résistent et obtiennent un podium. A noter que De Lie s'était pété la gueule avant le Muur et on annonçait qu'il avait course finie, mais il fait un numéro de malade.
Le reste des infos utiles
C'est télévisé, rézotisé et sinon il y a des routes pour se rendre sur place.