PuncheurFou a écrit : ↑29 mai 2023, 12:35
Grand bien lui en face, c'est à 15-25 ans qu'on se soucie de la popularité toussa.
Pour la partie intéressante de ton message, je précise que quand j'ai dis que j'ai étudié, ce n'était pas dans un but de se sentir supérieur aux forumeurs (beaucoup ont un très haut niveau d'étude et d'argumentation sur ce forum et c'est ça qui en fait un forum agréable pour débattre). Mais quand tu étudies la pub, le coté marque est quelque chose que tu ne peux pas t'empêcher de repérer.
Et quand tu as lu sur le Giro, notamment le livre
Giro - La course la plus dure du monde dans le plus beau pays du monde de Carrey (que je te recommande si ça t'intéresse, c'est le seul en français et c'est un très bon livre), ce que tu peux relever c'est que le Giro et le Tour sont deux très belles courses, mais ce sont aussi des entreprises géré comme tel, qui se font concurrence. Le Giro par exemple à cette tradition de payer une forte somme pour attirer des stars tout ça pour concurrencer le Tour, ce dernier n'ayant pas besoin de cela. Durcir la course a aussi été une opération marketing en soi, pour que le Giro se distingue du Tour. En bref, ce qu'il en ressort aussi, c'est que le Tour est avant tout une marque de prestige, qui se suffit à lui-même ? Faut-il défoncer le Tour pour ça, non, mais quand tu es un suiveur qui aime le vélo faut juste s'en rendre compte. Perso quand je lis "Remco doit faire absolument le Tour", comme si sa vie sur les GT ne devait tourner autour que de ça, je ne peux que constater l'ampleur parfois irrationnel que prend le Tour.
Or je peux comprendre que le Belge donne d'abord de l'intérêt à d'autres courses (d'autant que la réponse est dans ma phrase : il est Belge, donc ni Français, ni Espagnol, ni Italien
).
De tête, en 2003 Heras est à l'US postal et sur le Tour il y va pour larbiner, du coup son grande objectif est la Vuelta. L'année suivante il retourne au bercail en Espagne, dans l'équipe de Manolo Saiz. Il ne change pas ses habitudes car il a dût comprendre que l'Américain était intouchable, donc malin comme il est, il se fait un palmarès sur la Vuelta.
Ça aussi j'ai toujours trouvé dommage que certains cadors se donnaient à fond pour une 2e ou 3e place sur le Tour, alors qu'ils avaient un Giro ou une Vuelta dans les jambes.
Pour répondre aux parties en gras, si tu ne sais pas, jusqu'en 1994 (inclus), la Vuelta se déroulait en avril-mai, donc quasi en même temps que le Giro. Ce qui fait que les mecs qui l'ont doublé à l'époque (seulement Merckx et Battaglin) ont réalisé un exploit en roulant pendant quasi-six semaines sans interruption !
Mais à partir de 1995 la Vuelta se place en août-septembre. Du coup il devient le dernier GT du calendrier et il devient le GT de rattrapage, ou de ceux qui ne veulent pas terminer leur saison juste après le Tour (par exemple Virenque en 1995, ainsi que Jalabert qui l'emportera, ont doublé cette année-là le Tour et la Vuelta). Il est assez rare qu'un coureur en fasse son objectif, excepté les Espagnols (ce qui est logique) ou des jeunes pouces comme Remco l'année passée, ou encore Pogi avant d'être le Pogi qu'on connait. Il peut aussi intéressé les puncheurs-grimpeurs de par son profil (Roglic est le cas typique).
Je peux comprendre que tu ais aimé les Vuelta des années 2000, elles étaient passionnante, mais j'ai une affection pour le Giro, j'aimais ce coté championnat d'Italie avec des étrangers de temps en temps qui jouent les troubles fêtes (ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui
), le Giro 2003 m'a vraiment fait démarrer cette passion (alors qu'avant je regardais le Giro par simple intérêt du vélo). Mais la Vuelta est effectivement vue comme moins prestigieuse, car c'est le dernier GT a être créé en 1935 (avec une Belge comme premier vainqueur
, Gustaaf Deloor donc je te recommande d'étudier sa vie tant elle est passionnante), contre 1903 pour le Tour et 1909 pour le Giro. En plus, l'année suivante est disputée, mais commence aussi la Guerre d'Espagne, ce qui donne quelques éditions annulées (parfois des éditions seront annulées fautes de moyen, pour le Giro et le Tour, seuls les guerres l'ont interrompu), puis le régime franquiste fera que pas mal de coureurs étrangers bouderont souvent la Vuelta (mais ça s'estompera avec le temps, les grandes vedettes comme Anquetil, Merckx et Hinault tenant à accroché au moins une Vuelta).
Bref, tu comprends que du point de vue historique, la Vuelta est vue comme moins prestigieuse, or l'histoire a une place importante en cyclisme. Mais je ne serais pas étonné qu'au XXIe siècle, la Vuelta ait plus de prestige, c'est aussi une très belle course !
Un beau défi pour un coureur serait d'ailleurs d'être le premier quintuple vainqueur de cette course.
Et je conclus en disant que pour moi il est important d'accorder une même importance (ou presque) aux trois GT, car c'est aussi ça qui donne de l'intérêt au cyclisme. Voir un vainqueur de Vuelta ou de Giro, venir défier les cadors du Tour, ça m'a toujours plu, ça a "de la gueule" comme on dit. Car le Tour reste le lieu de rendez-vous pour tout les cadors des courses à étapes, ça c'est incontestable !