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Modérateur : Modos VCN

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Par wallers
#3484849
franck56 a écrit :
14 juin 2022, 11:52
marooned a écrit :
14 juin 2022, 11:41
Alaphilippe sera peut être au départ du championnat de France d'après Wilfried Peeters.
Sur l'équipe.fr il indique qu il est inscrit mais pas Bardet, ni Pinot
Il y a le lien sur la liste des engagés un peu plus haut. :wink: https://velopressecollection.ouest-fran ... gages.html

Parmi les français des équipes pro étrangères, outre Bardet, il manque aussi son compère Combaud, Laporte, Brunel et les 3 Trek Bernard, Elissonde et Gallopin.
Sont présents : les Quick Step, les Wanty, les Novo Nordisk (sauf Planet blessé), Rudy Barbier et Sivakov qui inaugure son nouveau drapeau. :france:
On peut également déplorer l'absence de Gabriel Muller sur la course qui l'avait révélé au public. :mouchoir:

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Par Ancelin
#3485047
Grzegorz Stepniak ancien coureur de la CCC notamment souffre myasthénie grave qui lui fait perdre ses capacités musculaires. :sweat:
Aujourd'hui l'association des cyclistes polonais organisent une collecte de fonds pour l'aider dans ses besoins.

Ici l'article expliquant la situation de Grzegorz : https://zrzutka.pl/jrh4ha
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Par halvard
#3485821
wallers a écrit :
14 juin 2022, 00:28
halvard a écrit :
07 mars 2022, 13:07
"Le Championnat de France pro réservé aux coureurs pros", désormais une 20aine de cyclistes français dans des continentales étrangères seront empêchés de concourir au championnat de France s'ils ne sont pas rémunérés par leur équipe...

https://www.directvelo.com/actualite/94 ... reurs-pros
Dans la liste des engagés du championnat de France sur route, on trouve Léo Bouvier et Julian Lino de Bike Aid, ainsi que Pierre De Tarde, de Swift Carbon Brasil. https://velopressecollection.ouest-fran ... gages.html

Ils ont un contrat pro, ceux-là ? :scratch: :scratch: :scratch:
Peut-être que les deux Bike Aid ont joué sur les règlements de la fédé allemande sur la rémunération des coureurs en Continental ? :euh: Par contre De Tarde aucune idée. Mais ça donne l'impression que des coureurs de structures correctes comme Guérin, Coqueret, des gars de réserves pros etc, se sont juste démotivés en voyant l'annonce de mars sans chercher à éclaircir leur situation perso :pinch:
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Par Ancelin
#3485839
halvard a écrit :
16 juin 2022, 17:27
wallers a écrit :
14 juin 2022, 00:28

Dans la liste des engagés du championnat de France sur route, on trouve Léo Bouvier et Julian Lino de Bike Aid, ainsi que Pierre De Tarde, de Swift Carbon Brasil. https://velopressecollection.ouest-fran ... gages.html

Ils ont un contrat pro, ceux-là ? :scratch: :scratch: :scratch:
Peut-être que les deux Bike Aid ont joué sur les règlements de la fédé allemande sur la rémunération des coureurs en Continental ? :euh: Par contre De Tarde aucune idée. Mais ça donne l'impression que des coureurs de structures correctes comme Guérin, Coqueret, des gars de réserves pros etc, se sont juste démotivés en voyant l'annonce de mars sans chercher à éclaircir leur situation perso :pinch:
Finalement il y a pas mal de Conti qui payent leur coureur donc que l'on peut considérer comme pro, c'est peut être le cas de Bike Aid aussi du coup.
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Par jicébé
#3486752
D'abord, merci à tous ceux qui apprécient la chronique qu suit et l'ont fait savoir. :jap:

Le billet de P. Lefevere de ce samedi:

« Encore dix jours avant que nous ne partions au Tour de France et c’est comme si étions catapultés en arrière dans le temps. Trente coureurs hors-course au Tour de Suisse, simultanément avec des équipes entières. Le Covid-19 est revenu de nulle part.

J’entends Marc Van Ranst [(virologue renommé en Belgique] dire que la panique n’est pas nécessaire, que les organisateurs du Tour de Suisse peuvent simplement laisser la course aller à son terme. Bien possible, mais nous savons tous entretemps que ce que Van Ranst dit est loin d’être une parole d’évangile. Je ne suis pas un paniqueur [en français dans le texte], mais j’ai bien peur que tout recommence comme avant.

Le reste du monde a arrêté avec les tests, la course non. Van Ranst insiste sur la faible dangerosité d’un point de vue clinique du variant actuel, mais le protocole UCI est ce qu’il est. Positif signifie toujours non-actif. Dans de plus en plus de cas, il reste possible que toute l’équipe doive quitter la course. Je ne dois pas expliquer en long et en large qu’un tel scénario serait un cauchemar dans le Tour. Si ce que dit mon directeur sportif Brian Holm est vrai – qu’il y aussi un pic de contaminations au Danemark – je retiens vraiment mon souffle.

Ne me comprenez pas mal : je ne suis pas partisan d’un arrêt du programme de tests. Chaque coureur expérimente des symptômes différents lors d’une contamination. Zdenek Stybar m’a invité cette semaine pour un repas au restaurant Blueness à Anvers. Nous avons parlé de beaucoup de choses – entre autres de son ambition de continuer jusqu’en 2024, l’année des Jeux à Paris et du Mondial de cyclo-cross à Tabor (en Tchéquie). Mais Zdenek m’a aussi entretenu de la contamination au covid qu’il a subie. Il ne se sentait pas vraiment malade, mais s’entraîner était hors de question. Ce que je retiens de tout cela : tant qu’il existe un risque pour la santé, il est bon de continuer à tester.

Retenir son souffle, mais provisoirement notre équipe est assez épargnée par la nouvelle vague de contaminations. Au Tour de Suisse seul provisoirement Louis Vervaeke a été testé positif, notez bien le lendemain d’avoir travaillé à fond pour son leader Remco Evenepoel.

Ce n’est pas pour nous mettre en avant, mais notre gestion préventive ne s’est jamais assouplie. Nous appliquons toujours les mêmes règles d’hygiène : distance, masque, se faire tester régulièrement et le moins possible de contacts. La question est toujours celle-ci : aussi loin qu’on puisse aller, en sachant qu’aucune démarche n’est une garantie. Chez Alpecin-Fenix, les coureurs ont apparemment reçu la consigne de s’abstenir de toute fête familiale, mais je trouve ça de trop. Un coureur a toujours aussi le droit à une vie sociale et familiale.

Je ne montre du doigt aucune équipe impactée – il n’y a jamais de relation directe entre le degré de prévention et le nombre de cas. Mail il est un fait qu’il existe des équipes en retard. Des médecins qui testent le matin un coureur symptomatique, mais le mettent quand même sur le vélo. S’il s’avère alors que le test est positif, ils le font abandonner pendant la course. Mais entretemps il a naturellement bien trois fois « expédié sa morve » [sic!] au sein du peloton.

Nous étions quelque peu préoccupés du fait que Remco ait été testé positif – une contamination aurait expliqué sa perte de temps inattendue en Suisse – mais ça n’est jusqu’à nouvel ordre pas le cas. Nous cherchons donc une autre cause. Peut-être aurait-il été plus opportun de planifier son stage en altitude avant la Suisse et pas avant le Tour de Norvège. Le niveau qu’il a atteint là-bas, il ne l’a plus ici. On ne peut pas non plus occulter le fait que le niveau moyen en Norvège est moindre qu’en Suisse. Pour la même raison, nous ne devons pas soudain faire de Yves Lampaert un favori pour le prologue du Tour au Danemark après sa victoire contre-la-montre au Tour de Belgique.

Mais chapeau bas pour la combativité de Remco et son ambition d’encore faire quelque chose ce weekend du contre-la-montre final. Beau si ça réussit, mais dans la situation actuelle nous sommes déjà largement contents s’il reste comme le reste de l’équipe en bonne santé et atteigne bien le finish. »

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Par Skoyatt
#3486785
jicébé a écrit :
18 juin 2022, 15:13
«Le Covid-19 est revenu de nulle part.»
Il n'est pas le seul à se planter un peu sur ce point mais le covid n'est jamais complètement parti en fait. Donc il ne ressort pas de nulle part.
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Par jicébé
#3487656
Ci-après l'intégralité d'une interview que P. Lefevere a accordé au journal belge francophone "Le Soir".
Attention, c'est long, mais je n'ai pas voulu faire de sélection, ç'aurait pu faire preuve de subjectivité.

Voilà, bon courage :jap:

Parmi les nombreux changements perçus en 30 ans, lequel vous semble le plus important ?
L’apparition des réseaux sociaux. Ils ont changé le monde du vélo et le monde en général, en bien ou en mal, il ne m’appartient pas de juger. Aujourd’hui, notre équipe compte plus d’1,3 million de suiveurs dans le monde entier. Cette popularité planétaire a éveillé l’intérêt des sponsors qui sont très intéressés de savoir d’où proviennent ces fans, leur pays, leurs points d’intérêt. Une équipe cycliste, c’est aussi une boîte commerciale qu’on doit faire tourner pour qu’elle génère des bénéfices et rétribue des employés. J’ai ainsi quatre personnes en CDI rien que pour la gestion des nouveaux médias !

Dont le responsable travaille … depuis la Roumanie !
Exact, c’est la magie d’internet. Nous avons rencontré Alexandru Hovco sur recommandation. Son visage a la couleur de votre chemise (blanche). Il ne sort jamais mais il sait absolument tout. Depuis son repaire, il centralise toutes nos données, dont les réactions des coureurs qu’il reçoit des attachés de presse. C’est très efficace comme système : les uns ne perdent pas de temps sur le terrain et l’autre officie pratiquement en direct. Ce « webmaster », nous le voyons en visuel deux fois par an ! Nous avons aussi un photographe en permanence et au moins un cameraman selon l’endroit où on se trouve.

Quick Step a popularisé les reportages « inside » avec caméras dans les voitures, un scénario et, au bout du compte, un petit film bien ficelé. C’est aussi votre idée ?
J’ai tout de suite adhéré car, dans le flot continu d’images que nous recevons, en particulier à la télévision, ce genre de reportage intra-muros a beaucoup de succès. Il faut choisir et avoir un peu de chance, évidemment, car si vous faites cela à chaque course, l’intérêt disparaît ou lasse. Je suis aussi déterminé à montrer tout cela quand on gagne, dans l’euphorie, mais aussi quand ça va mal.

Le meilleur exemple récent, c’est Liège-Bastogne-Liège, la chute de Julian Alaphilippe puis la victoire de Remco Evenepoel ?
Exactement. Sauf que là, heureusement d’ailleurs, nous n’avions pas d’images de la chute de Julian. En revanche, j’aurais bien aimé une caméra dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital. Notre médecin m’a ainsi rapporté cette anecdote : notre champion du monde était sous morphine, qu’il devait absorber en suçant un petit tube. Dans la douleur intolérable qu’il subissait, il a réussi à dire : « Doc, c’est un bon truc ce machin-là, il faut absolument le faire essayer aux autres ». Tout le monde était écroulé de rire dans l’ambulance alors que l’instant était tragique. Si on avait pu filmer, nous l’aurions ajouté dans le film qui résume la victoire de Remco. L’euphorie, la tristesse, l’angoisse, la défaillance : les ingrédients d’une course peuvent être ainsi réunis en image et par le son par nos soins. Nous avions ainsi choisi de filmer semaine par semaine la revalidation de Remco Evenepoel chez Lieven Maesschalk. Ce n’était pas forcément agréable pour lui mais très intéressant pour les « blessés du futur ». Pour montrer combien la volonté, le mental sont indispensables de ce genre de situation.

La présence de la télévision dans les voitures des directeurs sportifs a changé la tactique en course ?
A condition de ne pas en être trop dépendant. L’instinct du coureur prime sur la tactique. D’abord, il y a un décalage, parfois de 500 mètres, entre le direct et le « livestream ». Ensuite, malgré le fait que cela coûte sincèrement très cher en matériel, cela ne marche pas toujours. Et ça m’énerve, quand j’entends à l’arrivée des directeurs sportifs me dire qu’ils n’avaient plus d’image pendant les deux derniers kilomètres alors que moi je l’avais sur mon téléphone portable au même endroit. Je ne pourrais pas accepter qu’on m’explique une défaite parce qu’il n’y avait pas d’image.

Expliquez ?
Les consignes des directeurs sportifs doivent prendre le pas sur l’image. C’est de la tactique comme sur un banc d’une équipe de foot. L’oreillette et la caméra me permettent de savoir si mes gars font correctement le boulot et comme c’est moi qui les paie, je dois intervenir quand cela ne fonctionne pas. Et si la caméra ne fonctionne pas, je rappelle parfois que nous gagnions et perdions des courses, jadis, sans image ni oreillette.

N’est-ce pas paradoxal de constater que la course est plus attractive alors que tout le monde sait tout des autres, de qui fait quoi, de qui attaque, de qui fait rouler le peloton ?
Cela ne vaut que pour certaines grandes classiques et les Grands Tours. Au Grand Prix de l’Escaut, par exemple, où mes coureurs sont absents de la première bordure, j’aurais aimé avoir la télé dès le départ. Pour savoir pourquoi ils ont cru qu’ils reviendraient sans problème sur le premier groupe, ce qui ne fut jamais le cas. Au Giro, en filmant tout depuis le kilomètre zéro, on a pu voir ainsi combien il était difficile de de prendre l’échappée mais, en fin de compte, cela ne change rien, un groupe part à un moment donné comme c’est le cas depuis l’invention de la course. Je ne suis pas partisan de la course retransmise en intégralité mais plutôt d’un résumé des moments importants pendant les 100 premiers kilomètres avant le direct. Cinq heures ou plus de télé sans interruption, c’est trop long.

Les étapes sont cependant plus courtes, dans les Tours. Pensez-vous que les organisateurs ont aussi contribué à rendre le cyclisme plus « sexy » ?
Je ne partage pas entièrement cette vision des choses. Les organisateurs ont en effet raccourci certaines étapes mais ils ont tout à tour ajouté des pavés, des cailloux, des sentiers pour les chèvres (sic) comme à La Planche-des-Belles-Filles sous prétexte d’offrir de l’audience et du spectacle. Il y a des courses de gravels, il y a des épreuves de VTT, il y a les Strade Bianche et Paris-Roubaix mais il ne faut pas tout mélanger. Les étapes courtes, par contre, je suis pour. Je me souviens de celle de la Vuelta qui faisait 102 kilomètres remportée par notre coureur de l’époque, Brambilla, devant Quintana. Ce fut un feu d’artifice et 50 étaient arrivés hors des délais. Ils avaient été repêchés et je l’ai regretté car, même si certains de mes coureurs avaient été éliminés, j’aurais accepté le règlement. Une étape plus courte oblige tous les coureurs et leurs directeurs sportifs à une autre tactique. Au Giro, l’étape Naples-Naples fut par exemple peut-être la plus belle et il n’y avait pas de haute montagne.

On voit aussi de plus en plus de classiques avec des circuits, comme au Tour des Flandres, à l’Amstel Gold Race. Cela joue aussi ?
Certainement. Quand les organisateurs du Ronde ont supprimé l’arrivée à Meerbeke avec le final Mur de Grammont-Bosberg, cela a été perçu comme un scandale en Flandre. C’était indispensable, à commencer pour des raisons de sécurité. De plus en plus de gens prenaient des risques insensés à couper la course, en voiture, pour voir les coureurs plusieurs fois. Les policiers étaient dépassés par les événements. Il fallut des miracles pour ne pas assister à des accidents. Ici, cela permet de regrouper la foule au même endroit, tout le monde est gagnant, à commencer par ceux qui organisent des VIP payants. Sportivement, l’intérêt n’a pas baissé d’un iota. Sécurité, rendement, lisibilité pour nos sponsors, utilisation des caméras fixes : le circuit, c’est l’avenir.

Ce serait possible aussi à Milan-Sanremo, à Paris-Roubaix, à Liège-Bastogne-Liège ?
Le plus plausible, ce serait à Liège. Depuis qu’on a supprimé les côtes de Saint-Nicolas et d’Ans, la course est plus ouverte, plus spectaculaire. Cette réflexion devrait d’ailleurs inspirer les grands Tours qui concentrent les grosses étapes de montagne en troisième semaine et il ne s’y passe rien, comme on l’a vu au Giro où Hindley a dû attaquer en tout et pour tout 300 mètres dans les Dolomites pour l’emporter. Il y a encore du boulot pour améliorer les choses mais je suis ravi de voir que cela se fait petit à petit, que les autres continents nous donnent des leçons aussi. Les courses au Québec, en circuit, sont ainsi magnifiques et les conditions de travail et d’accueil incomparables par rapport à ce qui se passe dans la « Vieille Europe ».

Autre innovation : toutes les courses, ou presque, sont désormais diffusées à la télévision.
Et la population, comme moi, devient plus grise des cheveux. Pendant le confinement, le succès du cyclisme a explosé, en particulier chez les personnes plus âgées et comme le cyclisme s’est battu pour postposer le calendrier quitte à le rassembler ente août et novembre 2020, cela l’a rendu encore plus populaire. Si nous ne l’avions pas fait, nous ne serions peut-être pas là aujourd’hui à parler de cela car nous vivons grâce aux sponsors. Nous avons pris des précautions énormes et l’actualité nous prouve que ce n’est pas fini. Par ailleurs, la Covid a boosté le citoyen lambda à faire du vélo et donc à acheter des bicyclettes. C’est la meilleure chose qui pouvait arriver aux constructeurs. Mais pour en revenir à la question sur la télé, il est évident que le fait de pouvoir regarder toutes les courses, même les plus petites, a dopé l’intérêt et les audiences.

A propos de dopage, pardon pour la caricature, avez-vous le sentiment qu’il est éradiqué er, seconde question, cette lutte a-t-elle eu une influence sur l’intérêt grandissant du vélo ?
Je dis oui deux fois. On s’ennuyait déjà à l’époque d’Indurain qui assommait les concurrents dans les chronos beaucoup trop longs. Et qui s’appuyait ensuite sur un train d’équipiers. Il ne se passait strictement rien. On a réduit les chronos au point qu’aujourd’hui, on peut estimer qu’ils ne sont pas suffisants. Puis US Postal (Armstrong) a cadenassé la course. Ce n’est plus possible désormais, pas seulement parce qu’on a lutté contre le dopage, mais parce que les coureurs ont changé. L’enseignement majeur de votre enquête est ici : ce sont les jeunes coureurs qui rendent le cyclisme plus sexy. C’est uniquement grâce à eux. Des mecs comme Evenepoel, van der Poel, Pogacar ou les plus « vieux » Alaphilippe et Van Aert, s’ils ont envie d’attaquer à 100 bornes de l’arrivée, ils le font et ils jettent le papier de la théorie à la poubelle. Cet enthousiasme-là, cette inspiration, cet instinct n’existaient pas il y a vingt ans.

Et pourquoi aujourd’hui ? Un hasard générationnel ?
Parce que les tactiques sont plus libres, parce que les garçons n’ont aucun complexe. Quand je suis passé pro, dans les années 70, tout le monde avait peur d’Eddy Merckx, on n’osait pas l’approcher. Idem à l’époque d’Indurain ou d’Armstrong, même de Museeuw. Quand Boonen est arrivé, on lui a dit qu’il avait deux ans pour faire ses gammes. Voyez le jeune Arnaud De Lie chez Lotto. Le mec débarque, gagne, n’a pas froid aux yeux, met tout le monde dans sa poche et personne n’oserait lui dire, aujourd’hui : « Tu peux gagner des courses mais demain, tu te mets à la planche pour Caleb Ewan. » Evenepoel, c’est la même chose. Il est respectueux, mais il a du talent. On a l’impression que ces jeunes n’ont pas de temps à perdre. Du coup, ils assument, proposent un spectacle grandiose et tout le monde est content.

Est-ce que votre équipe, la meilleure du monde pour rappel, est plus professionnelle en 2022 ?
A tous les niveaux. A titre de comparaison, on partait au Tour voici 20 ans avec neuf coureurs et trois soigneurs. Aujourd’hui, on part avec huit coureurs, cinq soigneurs, quatre mécanos, trois directeurs sportifs, deux attachés de presse, deux médecins, un chauffeur de bus, un diététicien, deux chefs coq et parfois un psychologue.

La gratuité du spectacle est-elle aussi un argument qui favorise la popularité du cyclisme ?
C’est un sujet délicat. Je vais peut-être choquer ici mais je ne suis pas socialiste, simplement démocrate. J’estime qu’il est temps de réfléchir à une participation populaire lorsque la course est en circuit. A Nokere, par exemple, un droit d’entrée est exigé pour le dernier kilomètre. Cela ne me choque pas, au contraire. Nous dépensons beaucoup d’énergie, nous sollicitons sans cesse des sponsors pour offrir du spectacle et nous ne recevons rien en retour. Car, entendons-nous bien, si on paie une entrée, une partie des bénéfices doit revenir aux acteurs et donc aux équipes. Comme au spectacle, comme au stade.

Quand vous dites, « je ne suis pas socialiste », que voulez-vous dire ?
C’est une expression, je ne fais pas de politique. Je donne un exemple précis : à l’époque de l’instauration du WorldTour, on a attribué 7500 euros pour les équipes dès lors qu’elles participaient aux courses. Je n’ai jamais trouvé cela normal. A l’époque, l’équipe basque Euskaltel venait aux courses flandriennes avec pour seule mission de rentrer le plus vite possible à l’hôtel. A partir du moment où vous venez avec votre meilleure équipe, un champion du monde, sur des courses comme Harelbeke, Waregem, etc. il est normal que l’équipe des vedettes touche un cachet supplémentaire.

Pourquoi avez-vous adhéré à la série Netflix qui lance une grande opération pendant le Tour ?
C’est la conclusion logique à cet entretien. Nous ne voulions pas passer à côté de cette initiative. Son succès en F1 a été exceptionnel, je ne vois pas pourquoi cela ne marcherait pas en cyclisme. C’est un investissement, encore une fois. Parfois, il faut sacrifier des petits poissons pour en attraper des gros.

Y a-t-il un thème que nous n’avons pas abordé, Patrick Lefevere?
Oui ! Les coureurs d’aujourd’hui sont … plus beaux, plus modernes. Jadis, on confondait les cyclistes avec des hommes qui ne savaient rien faire d’autre, des fils de mineur, des bourrins analphabètes. Cette caricature m’a toujours insupporté car j’étais coureur à cette époque-là et nullement non-instruit ! Quand je suis arrivé chez Mapei en Italie au début des années 90, aucun Italien ne parlait un mot d’anglais. En 2022, tous mes Italiens parlent l’anglais, tous mes coureurs sont bilingues voire trilingues. L’anglais est notre langue de travail. Certains sont encore aux études, ou disposent d’un diplôme universitaire. Ils s’expriment parfaitement à la télévision, loin de l’image du champion prostré qui n’avait rien à dire. Ils sont surtout plus ouverts avec la concurrence. Cinq secondes après l’arrivée, vous voyez le vainqueur félicité par un concurrent battu ! Moi, à l’époque, je faisais la gueule pendant deux jours. Ici, ils rigolent, ils sont spontanés. Ils sont vivants.
Par MonteGelbison
#3487676
Plutôt d'accord sur les circuits, certaines étapes courtes et des troisièmes semaines light.

Gros éclat de rire évidemment lors de : "Je vais peut-être choquer ici mais je ne suis pas socialiste, simplement démocrate." :rieur:
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Par MajorK03
#3487755
Il est peut-être pas socialiste au sens politique du terme, mais ça l'empêche pas de maîtriser parfaitement sa com' au moment de la question sur le dopage qui aurait, soit-disant, été éradiqué du peloton . Il y a encore du dopage Patrick ? Ah ces jeunes coureurs, ils sont beaux, talentueux, et surtout pas timide . C'est merveilleux vous savez . :elephant:

Sinon j'ai toujours du mal avec ceux qui veulent faire payer l'accès aux courses . Je comprends qu'en Belgique ce soit envisageable vu l'amour des belges pour le vélo et la culture de ce sport là-bas, mais ailleurs, ce serait décréter la mort du vélo à petit feu ...

Encore une fois , merci Jicébé :super:
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Par Bradounet_
#3487757
jimmy39 a écrit :
20 juin 2022, 16:02
Moi je retiens l'esprit de l'équipe, dès qu'il y en a qui en trouve de la bonne, il veut faire tourner :siffle:


:jesors:
On notera que, depuis, un certain Ilan van Wilder met du cœur à l'ouvrage pour lui aussi gouter à l'élixir de l'ambulance.
Il faut dire que les friandises retirées des poches des coureurs par Tafi avant d'entrer dans l'ambulance ne devaient être jusqu'alors pas du gout des coureurs.
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Par jicébé
#3487776
Quef a écrit :
20 juin 2022, 19:37
Bedankt Jicébé :super:
(je ne sais pas si c'est comme ça qu'on dit...)
C'est bien comme ça qu'on dit :applaud:
Mais pour ce post-ci, je n'ai aucun autre mérite que de l'avoir retranscrit, puisqu'il est tiré in extenso du journal "Le Soir" qui, comme je le précisais en préambule du post, est on ne peut plus francophone.
Par baldussior
#3487782
MajorK03 a écrit :
20 juin 2022, 18:58
Sinon j'ai toujours du mal avec ceux qui veulent faire payer l'accès aux courses . Je comprends qu'en Belgique ce soit envisageable vu l'amour des belges pour le vélo et la culture de ce sport là-bas, mais ailleurs, ce serait décréter la mort du vélo à petit feu ... Encore une fois , merci Jicébé :super:
Je comprends son point de vue mais c'est alors ouvrir une boite de Pandore et la gratuité fait partie des charmes du cyclisme.
Mais j’autoriserais un accès payant sur circuit pour une cause caritative.
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Par jicébé
#3487793
baldussior a écrit :
20 juin 2022, 20:05
MajorK03 a écrit :
20 juin 2022, 18:58
Sinon j'ai toujours du mal avec ceux qui veulent faire payer l'accès aux courses . Je comprends qu'en Belgique ce soit envisageable vu l'amour des belges pour le vélo et la culture de ce sport là-bas, mais ailleurs, ce serait décréter la mort du vélo à petit feu ... Encore une fois , merci Jicébé :super:
Je comprends son point de vue mais c'est alors ouvrir une boite de Pandore et la gratuité fait partie des charmes du cyclisme.
Mais j’autoriserais un accès payant sur circuit pour une cause caritative.
Pour la petite histoire, je vais chaque année sur la course de Nokere à laquelle fait mention Lefevere pour justifier le paiement pour les courses en circuit (entre parenthèse un rdv que je ne raterais pour rien au monde, comme j'ai déjà pu l'expliquer ici lors de la prez de la course)
La contribution est symbolique (pour moi, en tout cas): 5 €, ce n'est pas la mer à boire (c'est le cas de le dire là-bas, où la bière coule à flots) et ça permet quand même de voir passer les coureurs pas mal de fois.
En tout cas, ça ne rebute pas les spectateurs puisque c'est la grande foule tous les ans: ah! l'amour des Flamands pour la "koerse"!
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Par Quef
#3487821
baldussior a écrit :
20 juin 2022, 20:05
MajorK03 a écrit :
20 juin 2022, 18:58
Sinon j'ai toujours du mal avec ceux qui veulent faire payer l'accès aux courses . Je comprends qu'en Belgique ce soit envisageable vu l'amour des belges pour le vélo et la culture de ce sport là-bas, mais ailleurs, ce serait décréter la mort du vélo à petit feu ... Encore une fois , merci Jicébé :super:
Je comprends son point de vue mais c'est alors ouvrir une boite de Pandore et la gratuité fait partie des charmes du cyclisme.
Mais j’autoriserais un accès payant sur circuit pour une cause caritative.
Cela me rappelle le FC Barcelone qui avait commencé à mettre un sponsor sur son maillot pour un motif caritatif (Unicef de mémoire), avant de rapidement passer à leur intérêt mercantile...

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