- 15 juil. 2022, 12:20
#3501010
Ci-après l'édito du jour du Nieuwsblad sur l'étape, dont je partage et salue entièrement le contenu:
"Il ne tenait plus ensemble qu’à crochets, Chris Froome, le quadruple vainqueur du Tour de France. Rien ne fonctionnait encore après cette chute au Dauphiné en 2019. Fémur, coude, côtes : il s’était tout fracturé sur le pavé de Roanne. Son séjour à l’hôpital a duré trois semaines, sa revalidation trois ans. Seul son passé le rattachait encore au peloton, fut-il insinué. Quatre fois en jaune à Paris, grâce à cela on retrouve toujours bien un nouvel employeur.
C’est ainsi que ça s’est passé. Froome a trouvé pendant l’hiver de 2020 son Père Noël au Canada, en le millionnaire Sylvan Adams et son équipe World Tour d’Israël. Dans sa hotte se trouvait un contrat pour trois ans. Jusque bien au-delà du peloton, on s’est frotté le pouce et l’index l’un contre l’autre. Money-money, ne l’avons-nous pas marmonné entre nos dents ? Froome avait beau prétendre tant et plus qu’il courait par amour pour le sport, nous connaissions la vraie raison. L’année passée encore, après ce totalement anonyme Tour. Froome termina 133ème à Paris. Seulement huit coureurs ont fait pire. Jelle Wallays était deux places devant. Comment pouvait-il tolérer cela ? Seul son compte en banque le maintenait sur le vélo, non ?
Chris Froome n’a pas gagné hier à L’Alpe d’Huez, mais bien un compatriote quinze ans plus jeune. Mais pouvons-nous pour une fois utiliser un terme que nous abhorrons généralement ? Un vainqueur moral est rarement plus qu’un perdant déguisé. Sauf cette fois-ci. A Copenhague, un jour avant le Grand Départ, Froome avait laissé entendre que la France n’en avait pas fini avec lui. Non, le Tour de France, il ne le gagnerait pas cette année, en était-il aussi conscient. Mais après trois ans il roulait enfin de nouveau sans douleur et ça lui donnait de l’espoir. Le souhait d’exceller une nouvelle fois dans « sa » course refaisait surface. Depuis L’Alpe d’Huez nous savons qu’il le croyait réellement. Soudain, ce moulin à café, que nous avions un jour si bien connu, était de retour. Ça faisait quelque part plaisir. Troisième, après une demi-journée à l’attaque. Ça vaut un profond salut."
"Il ne tenait plus ensemble qu’à crochets, Chris Froome, le quadruple vainqueur du Tour de France. Rien ne fonctionnait encore après cette chute au Dauphiné en 2019. Fémur, coude, côtes : il s’était tout fracturé sur le pavé de Roanne. Son séjour à l’hôpital a duré trois semaines, sa revalidation trois ans. Seul son passé le rattachait encore au peloton, fut-il insinué. Quatre fois en jaune à Paris, grâce à cela on retrouve toujours bien un nouvel employeur.
C’est ainsi que ça s’est passé. Froome a trouvé pendant l’hiver de 2020 son Père Noël au Canada, en le millionnaire Sylvan Adams et son équipe World Tour d’Israël. Dans sa hotte se trouvait un contrat pour trois ans. Jusque bien au-delà du peloton, on s’est frotté le pouce et l’index l’un contre l’autre. Money-money, ne l’avons-nous pas marmonné entre nos dents ? Froome avait beau prétendre tant et plus qu’il courait par amour pour le sport, nous connaissions la vraie raison. L’année passée encore, après ce totalement anonyme Tour. Froome termina 133ème à Paris. Seulement huit coureurs ont fait pire. Jelle Wallays était deux places devant. Comment pouvait-il tolérer cela ? Seul son compte en banque le maintenait sur le vélo, non ?
Chris Froome n’a pas gagné hier à L’Alpe d’Huez, mais bien un compatriote quinze ans plus jeune. Mais pouvons-nous pour une fois utiliser un terme que nous abhorrons généralement ? Un vainqueur moral est rarement plus qu’un perdant déguisé. Sauf cette fois-ci. A Copenhague, un jour avant le Grand Départ, Froome avait laissé entendre que la France n’en avait pas fini avec lui. Non, le Tour de France, il ne le gagnerait pas cette année, en était-il aussi conscient. Mais après trois ans il roulait enfin de nouveau sans douleur et ça lui donnait de l’espoir. Le souhait d’exceller une nouvelle fois dans « sa » course refaisait surface. Depuis L’Alpe d’Huez nous savons qu’il le croyait réellement. Soudain, ce moulin à café, que nous avions un jour si bien connu, était de retour. Ça faisait quelque part plaisir. Troisième, après une demi-journée à l’attaque. Ça vaut un profond salut."