Teteoo a écrit : ↑11 avr. 2021, 22:26
Alors je suis pas sûr du concept évolué/moins évolué.
Pour aller plus loin, je pense qu'il faut définir plus précisément ce qu'on veut dire par "difficile à légiférer". Une difficulté ex ante, une difficulté à connaître la bonne décision à prendre en fonction des attentes des groupes et des individus composants la société ? Une difficulté ex post, à s'assurer que la décision prise et effectivement appliquée, à s'assurer que la décision prise est efficace ?
Je n'y connais rien, mais si on peut penser que l'individualisation croissante concomitante de la modernité (pour aller vite) s'accompagne d'une difficulté à édicter des lois qui satisfassent tout le monde. De l'autre, le législateur a de nos jours bien plus de moyens pour connaître les diverses aspirations sociales + plus de moyens d'actions + un plus grand contrôle sur ces derniers + un retour critique sur leurs effets. (Juste pour point de comparaison, à l'époque de la RF, imagine un peu le bordel entre les prises de décisions de la Constituante et leurs applications en France et dans les Outre-mers).
Après, on pourrait aussi arguer que l'intrication des différents droits rend le travail législatif de plus en plus compliqué.
L'une des évolutions les plus marquantes de ces dernières décennies est la compression du temps. Il est possible qu'elle joue, parmi d'autres choses, sur la manière de légiférer.
Aujourd'hui tout va plus vite, tout change très vite, et il faut être de plus en plus réactif (alimentant au passage l'emballement). Or, il est présupposé qu'une nouvelle orientation, si elle n'est pas encadrée par une loi, pourra se mettre en place, mais prendra beaucoup plus de temps. La pédagogie, l'apprentissage, la conviction, c'est peut-être mieux, mais c'est surtout plus long que la contrainte pour atteindre un niveau de résultats.
Du coup, pour parvenir à leurs fins le plus rapidement possible, les gouvernements légiférent avec l'appui de leurs parlementaires, et les techniciens normalisent. Bien davantage qu'hier, c'est vrai. D'autant que la technologie et les canaux de communication ont factuellement rendu possible une plus grande productivité normative.