RemcoAlafpolak a écrit : ↑13 mai 2020, 21:57
Globalement de ce que j'ai lu des années Indurain, on a pas l'impression que le navarrais ait eu de grandes difficultés à l'emporter. 91, l'adversaire principal est Lemond, il tient tête lors du 1er clm mais craque en montagne. En 92, c'est Chiappucci, l'italien est pulvérisé comme tout le monde lors du clm de Luxembourg. En 93, c'est là qu'Indurain est le plus friable. En 94, Indurain, suite à l'abandon de Rominger, il est tranquille. En 95, Zülle est encore trop tendre pour affronter le navarrais et Riis semble un gros cran en dessous en montagne.
Si des gars ont vu en réel ces Tours, confirment ils mes propos ou les nuancent ils?
Je crois que tu as raison, c'est en 1993 qu'Indurain est le plus prenable et surtout la seule fois qu'il a un adversaire aussi complet que lui à sa hauteur en la personne de Rominger.
Contrairement à nostradamus, j'ai le sentiment que 1995 est l'année où Indurain fut le plus fort. C'est vrai que cette année-là, il gagne avec moins de marge sur ses adversaires en chrono (d'ou des écarts finaux pas forcément plus grands) mais n'oublions pas que la veille du premier CLM, Indurain avait fait une démonstration dans le "mini-LBL" proposé par les organisateurs. Sur le 30 derniers km, il tient seul en respect ce qu'il reste du peloton. Pour une fois qu'il avait fait preuve de panache, c'est dommage qu'il n'ait pas été récompensé par une victoire d'étape. Gagner le chrono le lendemain, ça montre la marge énorme qu'il avait sur les autres.
Après le jour de repos, viennent ensuite les Alpes. On insistera jamais assez sur le caractère insensé de ce que fait Indurain à la Plagne. C'est sans doute moins mémorable que d'autres démonstrations car la victoire d'étape est pour Zülle qui avait anticipé mais en 12 km d'ascension, Indurain colle 2'30 à Pantani et Gotti, 4 minutes à Virenque, Chiappucci et Rominger, 5'30 à Jalabert et Riis. Des écarts pareils sur une seule ascension, même Pantani et Armstrong ne l'ont pas fait dans la décennie 90.
Et pour couronner le tout, le lendemain à l'Alpe d'Huez : Indurain est encore le plus fort avec Pantani. Il revient comme il le souhaite sur Riis lorsque celui-ci attaque puis il décroche pratiquement tout le monde au train pour finir encore 2e d'étape. Jamais Indurain ne m'a semblé aussi fort en montagne que cette année-là. Le reste du Tour, il n'est pas inquiété et peut se contenter de gérer, sauf sur l'étape de Mende où les Banesto laissent 10 minutes d'avance à Jalabert.
En 1994, il était aussi très fort en montagne (il domine Pantani à Hautacam) mais avec la marge qu'il avait suite au contre-la-montre, il n'avait vraiment aucun rivaux. On dit souvent qu'Indurain a mal fini en mentionnant le temps que lui reprend Ugrumov sur la fin, mais le Letton avait plus de 15 minutes de retard en abordant les Alpes et n'était absolument pas une menace pour Indurain qui pouvait se contenter de gérer.
En 91, Bugno me semblait légèrement plus fort en montagne qu'Indurain tout comme Chiappucci en 92 et Rominger en 93.