- 25 juil. 2020, 11:59
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Inquiétude des organisateurs des courses de reprises, article de L'Équipe :
Grosses affiches et grosses angoisses pour la Route d'Occitanie et le Tour de l'Ain avant la reprise de la saison
La Route d'Occitanie et le Tour de l'Ain marqueront début août la reprise des courses internationales par étapes en France. Avec deux plateaux d'exception et des craintes légitimes.
À compter de mardi, les regards se porteront forcément vers la ville de Burgos, au nord de l'Espagne. Non pas pour admirer la cathédrale Santa Maria, vieille de huit siècles, où repose la dépouille du Cid, mais plutôt pour scruter le départ de la 42e édition de sa course cycliste. Car le Tour de Burgos, programmé du 28 juillet au 1er août, donnera le coup d'envoi du nouveau calendrier international mis en place par l'UCI, plus de quatre mois après l'arrêt des compétitions en raison de l'épidémie de coronavirus, mi-mars.
L'Espagne s'apprête donc à ouvrir le bal des épreuves majeures, avant que la France ne prenne le relais avec la Route d'Occitanie (1er-4 août) puis le Tour de l'Ain (7-9 août), séparés par le Mont Ventoux Dénivelé Challenges (6 août).
Mais cette saison 2020, désormais concentrée sur quatre mois, bouleverse les habitudes sportives et sanitaires : les épreuves françaises vont notamment devoir composer avec un plateau d'équipes jamais vu sur leurs routes, doublé d'un protocole sanitaire strict. « Mon état d'esprit va certainement être un peu moins porté sur l'aspect sportif cette année, mais plutôt sur les différentes mesures liées au contexte sanitaire », confie avec philosophie Pierre Caubin, organisateur de la Route d'Occitanie. La santé d'abord, la course après.
Pourtant, l'affiche s'annonce belle. Avec la présence notamment de Chris Froome, Egan Bernal, Thibaut Pinot, Romain Bardet ou Warren Barguil au départ, l'organisateur de l'ex-Route du Sud aurait pu être un homme comblé. « Nous allons avoir ce qui se fait presque de mieux sur la planète vélo actuellement, constate Pierre Caubin. Mais on préfère rester modestes et extrêmement prudents parce que des événements pourraient nous obliger au dernier moment à ne pas pouvoir organiser la course. » L'appréhension est palpable.
Au Tour de l'Ain, Primoz Roglic, Tom Dumoulin, Steven Kruijswijk, Nairo Quintana et Guillaume Martin, entre autres, figurent parmi les engagés. Rien à envier au plateau occitan ! « Sur le plan sportif, on va essayer d'organiser la course comme on le faisait habituellement, mais avec quelques variantes, signale Philippe Colliou, le directeur de l'épreuve aindinoise. Face à la demande, on est passés de dix-huit à vingt-quatre équipes et on fera donc face à davantage de contraintes par rapport aux hébergements, puisqu'on ne peut pas mettre plus de deux équipes par hôtel. On a aussi triplé le nombre de demandes d'accréditations. La logistique sera plus conséquente. Ensuite, il y a des dispositifs sanitaires qui sont exigés par l'UCI. Ce n'est pas non plus la partie la plus simple à gérer. »
Inévitablement, cette reprise de la saison cycliste sera placée sous le signe du monde d'après, de mesures draconiennes et d'un climat anxiogène. « La priorité sera de créer une bulle sanitaire autour des coureurs, indique Pierre Caubin. On passera des infos sur le Covid-19 un peu partout, avec des distributions de masques et de gel. Cette année, tous les détails de l'organisation vont être observés et analysés. Les coulisses de l'événement vont prendre le pas sur la partie sportive. »
Un peu plus au nord, dans l'Ain, les schémas préparatifs de la course s'annoncent presque similaires. « Aux départs et arrivées, on obligera le public à porter un masque lorsque les règles de distanciation ne seront pas possibles, explique Philippe Colliou. On mesure toutes les contraintes qui vont se dresser autour de la course, mais on est quand même contents de pouvoir organiser l'épreuve, heureux de voir que les partenaires sont restés fidèles malgré tout, et ça apaise les craintes qui sont pourtant réelles. »
Forcément, la Route d'Occitanie et le Tour de l'Ain risquent de se dérouler dans une atmosphère bien particulière, partagée entre abondance de biens au niveau sportif et crainte d'une catastrophe en raison d'un virus qui circule encore activement à travers le monde. « On reste conscients du danger, insiste Caubin. On aura trois médecins, deux infirmières urgentistes et du personnel de la Croix-Rouge. Le secteur médical a été clairement renforcé. En fait, l'organisation de la course aura un surcoût de 70 000 € cette année. Mais la sécurité et la santé avant tout. »