Eddy l'incompris
Après l'affaire Festina en 1998, les Français perdent le goût de s'entrainer...
Tous ? Non ! Un champion résiste encore et encore :
Eddy Lembo commence sa carrière sous licence française
.En six ans, il remporte plus de 60 courses chez les jeunes, dont le Tour de Lorraine juniors 1998, et devient vice-champion de France 1997.
Eddy est pressé : ses idoles, Ugrumov ou Riis, attendent un successeur.
À 19 ans, après avoir signé chez Jean Delatour, pour sa première course chez les professionnels
à l'Étoile de Bessèges en 2000, il est le premier Français à franchir la ligne... ce qu'il fera souvent par la suite,
mais à sa manière, et pas au sens littéral.
En juillet, il remporte en solitaire sa première victoire professionnelle, le Tour du Doubs
Le jour de sa troisième place au Tro Bro Leon, Il est contacté par Marc Madiot qui le convoite déjà depuis la catégorie Junior,
ce dernier lui propose de rejoindre la Française des Jeux en lui affirmant qu'il pourrait gagner Paris Roubaix .
Mais le rendez-vous suivant, avec Yvon cette fois, tourna à l'échec après que ce dernier (n'appréciant pas son nom, probablement)
lui proposa un salaire indigne au vu de ses résultats et de ses futures ambitions,
et Eddy ira proclamer courageusement devant les spectateurs et coureurs de la FDJ : "C'est 15 000 Francs ou rien !"
Déjà que les gars de Delatour fouillaient ses affaires en son absence comme une vulgaire femme jalouse...
(oui, oui, #metoo, pardon...
)
Eddy se tâte
Eddy se méfie
Eddy a toujours évité les ennuis
Mais là, il commence à se faire une sale réputation.
Finalement, en 2002, il parvient à se caser chez St Quentin Oktos, équipe au pedigree impeccable qui signera le grand Ivailo Gabrovski,
multiple puis simple vainqueur du Tour de Turquie.
En juin, Eddy remporte une belle victoire lors de la 1re étape du Tour de Suisse, en solitaire avec plus d'une minute d'avance sur le peloton .
Puis les galères reprennent, il quitte même le monde pro pendant un temps pour ouvrir un magasin de cycle...
En 2005, il est impliqué dans une affaire de trafic de produits dopants, dans laquelle il reconnaît s'être chargé à l'EPO, puis se rétracte.
(bordel, Eddy : ne JAMAIS avouer, merde, c'est pas si compliqué...)
"En 2005, il y a eu aussi l'histoire du trafic de "pot belge" à Bordeaux.
Je n'avais déjà plus de contrat avant cette affaire dans laquelle je n'ai fait que présenter une connaissance au cerveau du trafic.
Je n'ai jamais consommé ce genre de produit, il est hors de question que je touche à cette drogue."
Ok ?
Bon, il est quand même condamné.
En 2006, il débarque en Guadeloupe, terre plus accueillante.
Mais en 2008 il est contrôlé positif au cannabis sur le Tour de Guadeloupe et suspendu pour quatre mois.
Il aurait peut être dû continuer à en consommer ( oui, oui, loi 342.1.4, pardon...
)
car en 2009, il évolue pour l’équipe guadeloupéenne UFR-MDA, en compagnie d'un autre ancien professionnel, Christophe Rinero. Lors du Tour de Marie-Galante, une altercation musclée l'opposera à ce dernier, lui reprochant de l'avoir dépossédé de son maillot de leader en « l'attaquant » lors de la troisième étape de l'épreuve. Finalement, Eddy Lembo, sera exclu par les commissaires pour « comportement agressif et propos injurieux »
En conclusion, laissons Eddy lui-même nous faire entrevoir l'immensité du gâchis.
Lors d'une interview donnée à la Provence, en 2010, nous avons pu réaliser que la France, une fois de plus, n'aime pas ses champions.
:
"À bientôt 30 ans, avez-vous conscience d'être passé à côté d'une grande carrière ?"
Eddy Lembo :
"Oui, bien sûr. Certains coureurs signent dans des équipes pros sans avoir obtenu de résultats, juste en emmenant un sponsor et pouvoir dire qu'ils sont pros. Ce n'est pas mon cas. Je le dis haut et fort, car ma carrière n'est pas finie. J'ai encore progressé et sans prétention, si une équipe me prend, je serai dans le top 10 du Tour de France."
Un blog est toujours consacré au champion :
https://eddylembo.skyrock.com/1.html