- 22 sept. 2019, 13:01
#3074349
Les deux années propices (2017 et 2018), Pinot avait une reconquête en CG de GT à faire d'abord, et pas forcément envie de se disperser, puis une recette d'approche réussie à réitérer ensuite. D'autant qu'il a expliqué qu'il lui fallait sans doute envisager la semaine ardennaise complète pour être dans le coup à Liège).
Bien sûr, idéalement il aurait fait Liège, sans pression, deux fois, pour découvrir et apprendre pour plus tard, ce serait toujours ça de pris, plutôt que de s'y mettre sur le tard, mais j'ai juste souligné qu'à l'époque ce n'était pas vraiment un objectif de carrière,
qu'il n'y avait pas "aucune raison" de ne pas y aller - après tu as le droit de juger que ce ne sont pas des raisons valables
Pinot est le premier à dire qu'il faut pas mal d'éditions pour s'y faire et je ne le conteste pas du tout, j'avançais seulement que même si Liège est une course difficile à appréhender et à gagner (et donc qu'il faut sans doute pas mal de participations pour y envisager la gagne), l'apprentissage serait très certainement bien plus rapide autour de la trentaine, en coureur confirmé qu'il est, qui a en bonne partie résolu ses problèmes de placement, élargi sa palette et gagné en punch, a une belle équipe potentielle autour de lui, plus d'expérience, un monument en poche, etc. que s'il s'y était attaqué à 24 ans où il avait encore pas mal de marge de progression dans tous ces domaines.
Si ça peut te rassurer, je regrette moi aussi qu'il ne s'y soit pas attaqué plus tôt : seulement, j'ai avancé les quelques raisons possibles, comme des hypothèses plus que des certitudes, et que je trouve assez légitimes. Notamment le fait qu'il n'avait "que" la Lombardie en tête jusqu'à la gagner, Liège ne semble avoir germé dans son esprit qu'une fois cet objectif de carrière atteint. Quand on demandait en début de carrière quelle était la course de ses rêves, s'il fallait en choisir une à gagner, Bardet répondait Liège et Pinot la Lombardie. Ça ne veut pas dire que c'est exclusif et définitif mais cette préférence a orienté leurs choix de carrières.-Vélomen- a écrit : ↑20 sept. 2019, 23:35Richard, je laisse tomber avec toi (je ne pas ça méchamment ), tu chercheras toujours à tout expliquer et tout justifier pour aller dans le sens de Pinot et de la FDJ.
Pour Liège, en la faisant 2/3 fois dans sa carrière (au grand mieux), ça me parait statistiquement plus compliqué de la gagner qu'en y participant 5 fois.
Et je me souviens que tu étais le premier à dire que Pinot avait appréhendé la Lombardie avec les années. Visiblement cet argument ne marche pas pour Liège.
Les deux années propices (2017 et 2018), Pinot avait une reconquête en CG de GT à faire d'abord, et pas forcément envie de se disperser, puis une recette d'approche réussie à réitérer ensuite. D'autant qu'il a expliqué qu'il lui fallait sans doute envisager la semaine ardennaise complète pour être dans le coup à Liège).
Bien sûr, idéalement il aurait fait Liège, sans pression, deux fois, pour découvrir et apprendre pour plus tard, ce serait toujours ça de pris, plutôt que de s'y mettre sur le tard, mais j'ai juste souligné qu'à l'époque ce n'était pas vraiment un objectif de carrière,
qu'il n'y avait pas "aucune raison" de ne pas y aller - après tu as le droit de juger que ce ne sont pas des raisons valables
Pinot est le premier à dire qu'il faut pas mal d'éditions pour s'y faire et je ne le conteste pas du tout, j'avançais seulement que même si Liège est une course difficile à appréhender et à gagner (et donc qu'il faut sans doute pas mal de participations pour y envisager la gagne), l'apprentissage serait très certainement bien plus rapide autour de la trentaine, en coureur confirmé qu'il est, qui a en bonne partie résolu ses problèmes de placement, élargi sa palette et gagné en punch, a une belle équipe potentielle autour de lui, plus d'expérience, un monument en poche, etc. que s'il s'y était attaqué à 24 ans où il avait encore pas mal de marge de progression dans tous ces domaines.
Ce que tu dis est juste. Je nuancerais quand même un peu pour les biscotos, car c'est surtout le cas sur les courses à moindre enjeu (pour lui), quand l'enjeu et la concurrence sont au plus haut, il arrive mieux à courir à l'économie et se cacher un peu pour produire son effort au bon moment. Mais effectivement il peut s'affiner tactiquementBradounet_ a écrit :Un Valverde a eu besoin de 16 éditions de championnat du monde pour enfin être sacré alors qu'il était en mesure d'en gagné un dès 2003 à Hamilton où il fait deux derrière son coéquipier Astarloa.
Nibali court toujours après une victoire à Liège, Sagan après une victoire sur Milan-San Remo, Van Avermaet après un Tour des Flandres, Vanmarcke après un monument flandrien, Alaphilippe n'a toujours pas gagné à Liège tout comme Boonen à San Remo
Un Tour de Lombardie est déjà plus facile à gagner quand on est physiquement supérieur aux autres, un Tour de France sacre presque systématiquement le meilleur coureur.
Liège, c'est différent, si le vainqueur est toujours parmi les 2/3 plus forts de la course, elle ne sacre pas toujours le plus costaud des costauds. De plus, le lot de prétendants est plus important que sur le Tour de Lombardie, on n'est jamais à l'abri de croiser un Alberto Bettiol ou un Bob Jungels en feu le jour J.
Il faut savoir faire l'effort décisif au bon moment, et je n'ai pas le sentiment que Pinot soit le meilleur dans ce domaine lui qui aime montrer ostensiblement les biscotos lorsqu'il a les jambes. Il y aura peut-être un petit apprentissage tactique pour Pinot à faire de ce coté-là. Liège, ça se gagne avant tout à l'économie depuis quelque temps même si Fuglsang cette année vient faire voler en éclats mes propos. Quoique lui a attendu d'en être à sa 10 ou 11e campagne ardennaise pour donner sa pleine mesure sur ces courses et les préparer au mieux.
Effectivement, mais sur tous ces aspects Pinot a maintenant pas mal de repères même s'il n'a jamais mis les roues à Liège. Il lui restera à transposer et ajuster ses repèresde course d'un jour pour celle-ci, à appréhender la physionomie et le terrain particuliers de la course, mais sur la prépa et l'approche, il ne part pas d'aussi loin qu'une jeune pousse qui avance à tâtons pour trouver sa formule idéale.Et puis il ne faut pas négliger que cela se joue sur des détails de préparation. Le réglage pour être performant le jour J est bien plus délicat que pour un GT ou pour le Tour de Lombardie où l’enchaînement des semi-classiques permet de toujours rester dans le rythme, classique qui est davantage une course à éliminations par l'arrière que LBL.
Regarde Gaudu, il a compris après 3 éditions d'ardennaises qu'il va lui falloir disputer l'Amstel pour jouer placé sur la Flèche car il a besoin d'une course pour se débloquer juste avant.
Valverde est dans le même cas, il a souvent eu besoin de l'Amstel pour se débloquer et être opérationnel sur les deux autres.
Rebellin a mis du temps à comprendre que ça ne lui servait à rien de disputer le Tour du Pays-Basque à fond s'il voulait pouvoir surcompenser pour les ardennaises.
Il y a une prise de points de repère qui est importante dans la préparation de ces courses : savoir quand effectuer sa dernière grosse sortie, quelle course prévoir juste avant et quand ?
Rares sont les coureurs qui trouvent du premier coup l'approche parfaite.
Le conditionnement mental peut jouer aussi tout comme la connaissance du terrain (être dans les 30 premiers du peloton à 5 km du pied de la Roche-aux-Faucons est indispensable, sinon on laisse trop de jus pour remonter parce que l'approche se fait à fond la caisse).