Les baroudeurs du tour 2020
Ineos Grenadiers (GBR, WT)
L’équipe du vainqueur sortant devra faire front pour contrer la tactique des Jumbo. On a cependant vu des coureurs tels que Pavel Sivakov ne pas hésiter à aller à l’avant si jamais les chances de remporter le général s’envoleraient.
Jumbo-Visma (PB, WT)
Deux des favoris sont dans l’équipe avec Tom Dumoulin et Primoz Roglic, peu de chances de voir Jumbo tenter sa chance de loin avec une telle composition. Wout Van Aert a pourtant démontré qu’il était capable d’assurer sur les courses difficiles en partant de loin, comme sur les Strade Bianche cette année.
Bora-Hansgrohe (ALL, WT)
Maximilian Schachmann, vainqueur de Paris-Nice cette année et Lennard Kämna, brillant vainqueur d’étape sur le Dauphiné pourraient se montrer à leur avantage si Emmanuel Buchmann confirme sa méforme. D’autant que Lennard Kämna, bon rouleur et bon grimpeur, a un profil particulièrement intéressant pour jouer la gagne en échappée.
Ag2r La Mondiale (FRA, WT)
L’équipe sera articulée autour de Romain Bardet pour le général et de Clément Venturini pour les sprints. Parmi les baroudeurs potentiels, Nans Peters est un coureur capable de s’imposer sur les étapes de moyenne montagne comme il l’avait fait sur le Giro. Benoît Cosnefroy, baroudeur à ses débuts, semble s’orienter vers un profil plus puncheur mais pourrait lui aussi tenter d’anticiper vu qu’il n’a pas été impérial récemment. Enfin, Pierre Latour a démontré un tempérament offensif cet été, notamment sur la classique du Ventoux. Il pourrait jouer sa carte sur les étapes de haute montagne s’il n’est pas au service de Bardet.
Deceuninck Quick Step (BEL, WT)
Julian Alaphilippe est l’épouvantail parmi les baroudeur cette année ! Vainqueur du classement de la montagne assorti de deux étapes en 2018, il s’est plus concentré sur le classement général l’an dernier, mais à tout de même remporté une victoire d’étape en puncheur puis lors du contre la montre. Peu en réussite sur le récent Dauphiné, il monte en puissance et doit avoir soif de victoires, puisqu’il tourne autour depuis le début de saison ! Appellé en dernière minute, Rémi Cavagna fait lui aussi parti des hommes à surveillé, particulièrement sur les étapes de moyennes montagne, où il pourrait se servir de ses qualités de rouleur pour faire de gros écarts.
Groupama – FDJ (FRA, WT)
L’équipe est résolument tournée autour de Thibault Pinot, mais en cas de pépins, le récent champion d’Europe du contre-la-montre Stefan Küng serait bien capable de rééditer sa démonstration victorieuse sur le tour de Romandie l’an passé, vu la forme qu’il tient !
Bahrain – McLaren (BAH, WT)
L’équipe sera formée autour de Mikel Landa mais comportent des baroudeurs de talent : Pello Bilbao, récent vainqueur du championnat d’Espagne du CLM avait remporté deux victoires sur le Giro puis fait deux de l’étape de Bagnères-de-Bigorre l’an passé. Plus discret, Matej Mohoric pourrait également se montrer s’il en a l’opportunité.
Education First (E-U, WT)
Rigoberto Uran n’a pas rassuré pour sa reprise sur le Dauphiné, on pourrait voir Hugh Carthy faire des numéros en haute montagne, lui qui avait impressionné lors de la dernière étape du Tour de Suisse l’an passé. Il pourrait même être l’un des favoris pour le maillot de meilleur grimpeur.
Arkéa Samsic (FRA, CP)
Si Nairo Quintana est en forme, Warren Barguil et l’ensemble de l’équipe Arkéa devrait se mettre au diapason. Dans le cas contraire, Quintana a démontré qu’il pouvait aller chercher la victoire sur une étape l’an passé, et Barguil, double vainqueur d’étape et maillot à pois sur les champs en 2017 peut jouer un top 10 sur le classement général. Un duo complémentaire intéressant dans toutes les configurations de course dès que la montagne s’élève.
Movistar (ESP, WT)
Difficile de lire cette équipe tournée autour d’Enric Mas qui n’avait pas rassuré l’an passé et d’Alejandro Valverde. Dario Cataldo est le coureur d’expérience habitué des échappées, lui qui s’était imposé à Côme sur l’étape lombarde du Giro l’an passé et vient de sortir d’un intéressant tour de Lombardie.
Trek – Segafredo (E-U, WT)
Belle équipe sur le papier avec Toms Skujins et Mads Pedersen pour animer les étapes de plaine, et Bauke Mollema en pleine forme suite à sa quatrième place en Lombardie pourrait tenter de chercher en troisième semaine une victoire d’étape sur le Tour qui le fuit depuis 2017.
CCC (POL, WT)
Une équipe de franc tireurs accompagne le champion olympique Greg Van Avermaet, spécialiste de l’échappée pour conforter son maillot jaune en moyenne montagne. Il pourrait ainsi animer les étapes de moyenne montagne, tout comme Alessandro De Marchi, qui avait longtemps résisté à Thomas De Gendt l’an passé sur l’étape de Saint Etienne avant d’abandonner le lendemain sur chute. Ayant retrouvé un bon niveau depuis la reprise, il pourrait être un bel outsider sur les étapes usantes de ce Tour. Enfin, le rouleur Michael Shär est en pleine forme puisqu’il a animé de fort belle manière les deux premières étapes du Dauphiné. On devrait le retrouver à l’ouvrage sur les étapes de plaine.
Cofidis (FRA, WT)
Changement de stratégie chez Cofidis ! La conti-pro qui s’est faite remarqué l’an passé par les raids de Stéphane Rossetto, meilleur baroudeur du Tour et de l’année passés est montée au niveau World Tour. Jouant désormais le général avec Guillaume Martin et les étapes avec son sprinteur Elia Viviani, peu de places pour les échappées. Pourtant Guillaume Martin a montré par le passé qu’il n’hésitait pas à se glisser dans des échappées pour faire des rapprochés au général.
UAE (EAU, WT)
Tadej Pogacar, podium sur la Vuelta 2019 qu’il avait su courir de façon offensive, devrait jouer le général ou les étapes s’il a un jour sans, comme sur le Dauphiné. Davide Formolo, auteur d’une très belle victoire sur le Dauphiné et d’un beau rapproché au général sera également à suivre.
Astana (KAZ, WT)
Miguel Angel Lopez jouera le classement général, avec des coéquipiers expérimentés et habitués de jouer les étapes sur les grands tours. On peut citer Omar Fraile, vainquer à Mende en 2018, Luis Leon Sanchez, récent vainqueur du championnat d’Espagne de CLM et ayant un profil polyvalent idéal pour les échappées et Alexeï Lutsenko, 3ème à Valloire l’an passé et top 20 du général, il pourrait faire de belles choses s’il continue sa progression.
Lotto Soudal (BEL, WT)
Equipe tournée autour de son sprinteur Caleb Ewan. Pourtant, Tim Wellens avait réussi l’an passé dans la même configuration à prendre et défendre quelques jours le maillot de meilleur grimpeur. Mais c’est surtout Thomas De Gendt, qui tel Nibali, semble de moins en moins performant au fil des saisons mais parvient à sortir ponctuellement des chefs d’oeuvre, tels son épopée solitaire l’an passé vers Saint-Etienne où il parvint à résister au duo Alaphilippe-Pinot. Thomas De Gendt n’a pas rassuré sur le Dauphiné ni sur le tour de Pologne. Pourtant, il sera toujours craint de ses compagnons d’échappés sur les étapes qu’il aura cochées.
Michelton – Scott (AUS, WT)
L’équipe qui avait remporté le plus d’étapes l’an passé avec une réussite incroyable repart avec les mêmes ambitions, même si Trentin a quitté l’équipe et qu’Adam Yates a des ambitions au général. Daryl Impey, En forme sur le Dauphiné, avait remporté l’étape de Brioude en puncheur en réglant une grosse échappée. Esteban Chaves est également habitué à chasser les étapes sur les GT, il l’avait emporté l’an passé en toute fin de Giro, à San Martino di Castrozza. Enfin, le grimpeur Mikel Nieve est lui aussi un chasseur d’étape, lui qui a trois étapes du Giro et une de la Vuelta à son actif.
Israel Start Up Nation (ISR, WT)
Composition tournée autour de Dan Martin, le baroudeur de l’équipe pourrait bien être Nils Politt, même s’il n’est pas au top de sa forme puisque le flandrien vise les classiques dans deux mois. Ben Hermans, bon grimpeur a réalisé un très bon retour à la compétition avec des tops 10 à Burgos et au Lombardie, et pourrait animer les étapes de haute montagne.
Total Direct Energie (FRA, CP)
L’équipe va cette année se concentrer sur les sprints avec Niccolo Bonifazio et jouera sur des profils plus accidentés les étapes avec Lilian Calmejane. Le vainqueur d’étape 2017 a depuis déçu mais semble concentré sur sa tâche, se préparant aux échappées sur la route d’Occitanie où il remporta le maillot de meilleur grimpeur. Il n’a cependant pas eu des résultats rassurants récemment et l’on peut espérer qu’il monte en puissance sur ce Tour. On citera la présence de Jérôme Cousin et de Fabien Grellier, habitués des échappées sur les étapes de plats, mais la présence de Bonifazio dans la composition risque de leur briser les ailes.
NTT (AFS, WT)
Equipe tournée autour de Giacomo Nizzolo pour les sprints. L’équipe pourrait animer les étapes de montagne avec ses vétérans Domenico Pozzovivo et Roman Kreuziger. On se souviendra de l’échappée de Michael Valgren, 4ème à Carcassonne en 2018 malgré son profil puis 7ème le lendemain dans les Pyrénées.
Sunweb (ALL, WT)
Equipe sans réel leader même si Tiesj Benoot avait été épatant sur Paris-Nice en début de saison, assurant une course de mouvement pour rater de peu la victoire finale. Auteur de bon résultats avant son abandon sur le Dauphiné, il pourrait profiter de son profil tout terrain et de l’absence de leader dans son équipe pour se lancer dans de grandes manœuvres. Il avait l’an passé terminé deuxième de l’étape de Brioude, battu au sprint par Daryl Impey.
B&B Vital Concept (FRA, CP)
Dernière équipe invitée, B&B Vital Concept fait figure de petit poucet et aura à coeur de montrer que sa sélection sur le Tour est méritée. Avec Bryan Coquard, l’équipe misera sur les sprints pour les étapes de plaine mais une course de mouvement sur les étapes de montagne pour lancer au mieux Pierre Rolland, récent 14ème du Dauphiné et 12ème sur les championnats de France sur un circuit le convenant guère. Il pourrait surprendre ceux qui le déclare sur le déclin car il monte sûrement en puissance !