L'attitude du cycliste compte beaucoup aussi;
par exemple, à vélo, quand on est suivi par un automobiliste qui veut doubler; le fait d'avoir une attention à se serrer un peu à droite (même si la voiture ne peut pas passer par manque de visibilité) montre quand même qu'on ne pense pas qu'à soi;
l'autre derrière sera moins contrarié;
le message est alors : "tu vois, je sais que t'es derrière, je ne me crois pas seul sur la route"
alors si on reste au milieu li sera plutôt "je t'emmerde, je fais ce que je veux".
Franchement je rejoins un peu Doli.
Et puis il faut savoir, et comme vous l'avez remarqué, et je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, que sur la route, que se soit en voiture ou même à vélo (mais un peu moins), on est à cran.
Peut-être la vitesse, le danger potentiel, l'adrénaline, qui rendent nerveux; ce qui fait qu'au volant, ou le cul sur la selle, on est jamais vraiment dans son état normal.
Il m'arrive (rarement tout de même) d'être plus que limite en voiture, mais aussi à vélo. On réagit au quart de tour; on a un seuil de tolérance digne d'un mafieux sicilien
D'ailleurs les autres automobilistes me gonflent beaucoup plus quand je suis moi-même en voiture, qu'à vélo.
Je ne supporte pas qu'on me colle au cul quand je suis en caisse, c'est un supplice que d'essayer de ne pas s'énerver; du coup soit on ralenti pour faire encore plus chier, soit on se gare brutalement en criant "Et bien passes connard!", soit on ne fait pas attention (ce qui est la meilleure option).
Mais inversement, j'ai du mal à rester calme quand je suis derrière une voiture qui roule à 25-30 km/h sans aucune raison valable; je peux péter un plomb et doubler en pleine ville ou à la faveur d'un dos d'âne; honte à moi
; à chaque fois je me dis que je ne le ferai plus jamais; mais ça m'arrive quand je suis seul, car heureusement avec des passagers je suis beaucoup plus zen. Ma femme, notamment, arrive très vite à me calmer, elle est plus sage; et me fait la gueule de toute façon si je déconne.
Enfin l'immense majorité du temps j'arrive à prendre sur moi;
mais il est énervant en effet de suivre des cyclistes qui roulent à 15 km/h sur du plat en ayant l'air de se taper complétement du monde extérieur, qu'ils fassent au moins semblant de penser aux autres, juste semblant, c'est tout.
D'ailleurs c'est casse-couille aussi à vélo, de tomber sur un gros groupe de cyclo qui roulent trèèèès lentement.
Et par ailleurs, quand j'habitais Toulouse et que j'allais au travail à vélo, je n'étais clairement pas un exemple (re-
) :
Feux-rouges grillés, passage sur les trottoirs quand ça m'arrangeait, à fond dans les voies des bus pour doubler toutes les bagnoles, je m'amusais bien, sans casque dans la chaleur des boulevards...mais j'étais jeune.
Maintenant je respecte les feux, les bandes blanches et tout ce qu'il faut, à vélo comme en bagnole.
Ah et un grand plaisir parfois; doubler un engin motorisé quand on est à vélo; toujours grisant.
Enfin tout ça pour dire, que des 2 côtés j'ai fait des conneries; et qu'étant des 2 bords j'arrive à me mettre à la place des autres ce qui me permet d'anticiper les réactions;
à noter aussi que beaucoup d'automobilistes ont du mal à appréhender la vitesse d'un cycliste, surtout quand celui est proches des 40 km/h; la plupart pensent qu'un vélo ça va à 20 grand max; d'où la nécessité d'une grande vigilance.
Pas sûr que je fasse bien avancer le débat