trevorphilips a écrit : ↑09 avr. 2024, 13:08
franck56 a écrit : ↑09 avr. 2024, 09:51
Comme quoi il est difficile de comparer les différentes époques du cyclisme.
Le dernier coureur du Paris Roubaix qui termine à 48 minutes de VDP est plus rapide que Cancelarra vainqueur en 2010.
41,6km/h de moyenne contre 39,3km/h
+ de 2 kmh de différence, impressionnant
entre temps j'ai regardé sur wikipédia, et d'autres ont répondu avant moi, donc cela dépend bien sûr des conditions météo
Cependant, on a :
- 37,7 en 2001
- 36,16 en 1994
- 34,85 en 1990
mais aussi : 43 km/h en 1971, 1980, 1996 et 2008
et 45 en 1964 ! (autre parcours)
départ depuis Compiègne depuis 1977
grosse variabilité d'une année sur l'autre (ça peut aller jusqu'à 5 kmh). Mais bon, on voit quand même une grosse hausse.
Et désormais c'est plus vraiment la même course car elle se boucle en 5h30 au lieu de 7h. Faudrait allonger à 300 bornes car il manque ce surplus d'endurance.
Bref, la matériel a quand même fait de sacrés progrès (le dopage peut être mais pas autant que le matos selon moi)
La dépense énergétique horaire a EX-PLO-SE sur les grandes courses et lors des grandes étapes de montagne du TdF.
A courir comme ça à bloc ou presque dès le départ il y a 10/15 ans, tu risquais de finir sur la jante la dernière heure de course pour n'importe quel coureur car il était impossible d'obtenir les calories nécessaires même avec le meilleur dopage sanguin possible, les calories à bruler ne tombent pas du ciel. Avant les coureurs ne pouvaient ingérer que 60/70 g de de glucides par heure, on est passé à 90g/h et depuis le Covid, dans certaines équipes ça tourne à 120 g/h sur toute une journée.
Je pense qu'elle est là la révolution du cyclisme après COVID. La consommation est passée du simple au double en quinze ans.
Ineos a perdu son avantage compétitif en partie à cause de ça, ils avaient plusieurs années d'avance avec leur mélange optimisé de maltodextrine/fructose (SIS BETA FUEL,120g glucides/h + 800 mg de sodium/h) associé aux cétones qui permettait à leur leader de sortir des watts ébouriffants après 5h de course et de se faire des étapes à fond dès le premier col. Depuis, le Maurten (FDJ) et d'autres produits semblables (Precision Fuel pour Lotto, Science in Sport pour Ineos, Enervit pour Pogacar, 6D pour Evenepoel) ont conquis le peloton et on a cette tendance des courses où ça ne débranche plus du départ à l'arrivée et malgré tout des leaders ultra frais après 4h de course et qui n'ont plus peur de la défaillance à sortir seul à 50 bornes.
J'ai le sentiment qu'une partie de la compétition qui se joue entre les meilleurs (car avoir un gros moteur est une condition nécessaire) se fait désormais sur la tolérance à pouvoir ingérer des quantités gargantuesques de glucides en course sans avoir de troubles intestinaux/gastriques (les nouveaux produits permettent à l'organisme une meilleure tolérance (les glucides et les sels sont protégés par un hydrogel qui se forme au contact de l'acide gastrique et qui délivre les nutriments directement à l'intestin s, on cheate ainsi sur l'osmolalité des boissons au niveau de l'estomac pour une meilleure vidange gastrique et ainsi une meilleure absorption) ou une forme de satiété du gout sucré après plusieurs heures. Les facultés d'endurance ne se résumerait ainsi plus qu'à une histoire de transit intestinal/gastrique dans des conditions extrèmes.
D'après mes sources, Pogacar a explosé à Courchevel parce qu'il n'arrivait plus à "manger autant" en fin d'étape, son organisme lui a dit stop, ce n'était pas une fringale mais juste qu'il ne pouvait plus continuer à faire du plus de 100 g de glucides/h, il était arrivé à saturation, d'où une vitesse d'ascension redevenue "
_normale", avec une vraie fringale, il finissait à 20 min, bref, ça met la puce à l'oreille quant aux nouvelles limitations des coureurs. Surement une assimilation de glucides moins bien efficace chez Pogacar en pleine chaleur et par un organisme qui commençait à fatiguer.
J'en viens à me demander si Pogacar ne tourne pas à des doses aberrantes de plus de 150/160 g de glucides par heure avec une énorme tolérance au fructose par temps frais/froid d'où son bonus, chose qu'il ne peut bien évidemment pas reproduire en pleine chaleur. Une étude mentionne des capacités d'oxydation musculaire des glucides pouvant aller jusqu'à 1.7g/min soit 150 g/h (glucose et fructose sont absorbés par différents transporteurs au nveau de l'intestin d'où l'intérêt des nouveaux mélanges, on repousse la saturation)
Vingegaard n'utilise pas de cétones surement parce que son organisme peut tolérer sans soucis un afflux massif de glucides sur plusieurs heures avec un protocole nutritif idoine pour lui, donc aucun intérêt pour les cétones s'il peut bénéficier d'une orgie de glucides, carburant de choix, instantanément. On aimerait le voir un jour sur LBL.
Autant vous dire que s'il y a encore des équipes qui sont restées au cyclisme à la papa avec un apport en glucides de 60/70g/h, c'est finito pour elles.
Sans compter que de grosses prises de glucides tout au long des étapes ou pendant un stage intensif d'entrainement ont des bénéfices immenses sur la récupération.