Liam a écrit : ↑02 oct. 2018, 19:47
Le sucre sportif a écrit : ↑02 oct. 2018, 19:29
L'an dernier, il se fait lâcher par son déficit de vitesse de pointe dans la descente du Civiglio (en plus des relances ). Donc pas sûr qu'il tienne les roues sur une descente où il faut autant pédaler, il va galérer comme sur le final du mondial je suppose, voir même pire. A lui de me faire démentir !
Sur les relances il n'y a pas trop de souci. Même si ce n'est pas le meilleur vireur -loin de là- il arrive a compenser en sortie de virage. Il a deux problèmes : la vitesse et les longues enfilades sans visibilité. C'est là qu'il perd contact avec Nibali l'an dernier dans le bas de la descente. Dans les épingles il était dans la roue.
Techniquement, Pinot avait descendu encore comme un cochon.
Tu reverras le moment le plus important de la descente, celui où il perd contact, à partir de là, ça devenait plus difficile pour Pinot.
Il fait une première erreur, il resserre ses deux chaussures alors que Nibali est devant lui en position aéro et qu'une courbe se profile. Alors qu'il était à un mètre de l'Italien, il se retrouve à 2.5m, du coup, il doit remettre une dizaine de coups de pédale mais ne réussit pas pour autant à rependre du terrain. Il essaie ensuite de suivre la trajectoire de Nibali mais ferme l'angle beaucoup trop tôt car il bascule son vélo et son corps trop vite vers l'intérieur et cela c'est du à une position trop haute, son centre d'inertie trop haut augmente le moment des forces appliquées à la conduite de son vélo donc sa conduite est bien moins précise et plus brusque. Regarde Nibali à coté qui plonge en prenant le virage. Rien à voir avec la position de Pinot.
Comme il a refermé trop tôt, on le voit se faire une petite frayeur, il ouvre légèrement la jambe pour se rééquilibrer et éviter de foncer dans les branches, il fait alors la courbe en deux temps et coupe même la sortie et doit relancer plus tôt qu'un Nibali qui termine sa courbe plus tard avec la même vitesse.
Erreur classique du skieur mal équilibré et qui coupe l'entrée des virages pour rattraper son retard.
En vitesse réelle, l'erreur ne parait pas flagrante, mais c'est suffisant pour engendre un différentiel de 2/3 km/h en sortie de virage et voir après Nibali prendre le champ même (celui-ci se rend compte qu'il a fait un petit trou et après il se livre à fond pour empêcher Pinot de revenir, c'est le début de la bataille). Pinot arrivera à revenir quelque peu (à quelques mètres) mais n'a jamais pu recoller vraiment.
Le problème de Pinot, c'est qu'il essaie d'imiter les trajectoires de Nibali, mais il les prend bien souvent en avance de phase, donc forcément là où ça passe juste pour Nibali, pour Pinot, ça se referme trop prématurément et après doit élargir ou freiner (si c'est trop juste) avec une moins grand vitesse, c'est pourquoi on a toujours l'impression que Pinot relance comme un malade dans les descentes alors que c'est un de ceux qui finit sa courbe avec le moins de vitesse et trop tôt.
On l'observe plus d'une fois dans cette descente du Civiglio.
Il s'en est toutefois pas si mal sorti et a très bien limité la casse (Nibali en référence devant lui a du tout de même aider), car, si je me souviens bien, il avait même repris du temps au groupe derrière. Cela étant, l'énergie et l'influx qu'il a dépensés sur le relances pour rester en vie lui ont sans doute été préjudiciables pour la suite où il a explosé dans le San Fermo a priori son terrain de jeu.
Dans les épingles, c'est normal qu'il s'en sorte mieux, la trajectoire est plus simple et tout le monde doit freiner, c'est moins grave si tu perds des km/h, tu peux compenser par une grosse relance.
Dans les courbes qui ne nécessite pas un freinage, c'est difficile de reprendre le terrain perdu par la suite parce qu'on a vite les jambes autour du cou en sortie à cause de la pente.
C'est le même phénomène qu'on voit en descente de ski alpin où les moindres dixièmes concédées sur une courbe sur un passage plat ne se récupèrent pas car sur le plat on ne peut pas recréer de la vitesse, et l'écart s'amplifie très vite.
Pinot a encore un gros déficit de technique dans les descentes (et tout vient de la position du corps qui est vraiment à revoir, ça détermine entièrement la trajectoire).