Bradounet_ a écrit : ↑22 avr. 2018, 14:15
Puisqu'on parlait de Bjarne Riis dans le topic dédiée à Liège, il faut savoir que Riis en 96 à la reprise de l'entrainement en hiver poussait 320 W au seuil anaérobie lactique, à la reprise des courses, il était à 420 W et au départ du TdF à 480 W.
Quelle physiologie extraterrestre n'est-ce pas ?
Au début de sa relation avec Cecchini (donc ça doit etre en 93), il avait son seuil à 456 W pour 76 kg (6.0W/kg), en 96, il était à un poids de 69 kg en troisième semaine du TdF, c'est-à-dire qu'il poussait 7.0W/kg au seuil ! Plus que jamais Indurain n'a jamais pu pousser (6.8/6.9 W/kg).
La manière dont il gagne l'Amstel en 97 est hallucinante.
Riis s’entraînait différemment des autres coureurs de l'époque, il était coaché par Cecchini qui pense que pour faire monter son seuil anaérobie, il fallait s’entraîner juste au niveau du seuil ou légèrement en dessous, d'ailleurs de nos jours, tous les coureurs font ça alors que dans les années 90, il y a une mode de vouloir s’entraîner juste au dessus.
Riis n'allait jamais au-dessus du seuil en course très longtemps pour pouvoir reprendre l'entrainement juste après, donc dès que ça accélérait dans le final, il se faisait lâcher.
Donc le seul moyen pour Riis de remporter une classique en suivant plus ou moins à la lettre les principes de Cecchini, c'était de tenter une longue échappée solitaire comme ça il pouvait rester pas trop au-dessus de son seuil.
C'est comme ça qu'il s'est imposé sur l'Amstel en 97 après avoir attaqué à 40 km de l'arrivée.
Ce n'est pas un hasard si Andy Schleck était nul sur toutes ses courses de prépa, il faisait exactement comme Riis, dès qu'il commençait à toxiner, hop, il serrait la mâchoire de frein.
Je sais qu'après sa victoire sur le TdF, il avait en tete de viser le record du monde de l'heure et Cecchini estimait qu'il fallait qu'il puisse pousser 518W sur une heure, mais avec la limite de l'hématocrite en 97, ses espoirs étaient réduits à néant.
Il expliquait sa victoire sur le TdF par une meilleure récupération comparée à ses adversaires dont le seuil anaérobie chutait au fur et à mesure de la course alors que lui arrivait à le maintenir.
Il y a quelqu'un dans le topic sur LBL voyait Riis comme un gros cul à Hautacam, voilà à quoi il ressemblait avec ses cuisses atrophiées :