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Modérateur : Modos VCN

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Par gradouble
#3273548
AnatoleNovak a écrit :
05 janv. 2021, 17:02

Comment fais-tu? Tu regardes à nouveau des vidéos ou tu t'appuies sur des articles?

Merci de tous les retours :wink:

J'ai plusieurs sources afin de recouper les infos au mieux; mais les étapes n'étant alors pas diffusées en intégralité, il y a parfois quelques zones d'ombre, et c'est d'ailleurs ça qui fait le charme du truc; ça fait un peu "enquête".

J'utilise du papier avec mes vieux "Miroir du Cyclisme"( j'en ai recommandé certains sur Internet, que j'avais perdu), et plus particulièrement le numéro d'août qui s'appelait "Miroir du Tour" pour l'occasion, avec un résumé, parfois un peu succin pour chaque étape;
mais aussi et surtout Internet :
- le site "Mémoire du Cyclisme", qui sert à l'ossature des résumés, car il y a toutes les infos sur le kilométrage, les GPM, les classements,
- d'autres sites, parfois étrangers, trouvés au hasard, créés par des fans du cyclisme de ces années là, supers pour trouver des photos rares,
- Wiki, Procyclingstat pour les palmarès
- et des "védéos" avec Youtube bien entendu, la chaîne de David Dugué :agenou: , particulièrement. On y trouve le Journal du Tour qui donne des infos précieuses sur les débuts d'étape qui n'étaient pas diffusés à l'époque, avec Salviac qui parle malheureusement :sarcastic:, commentaires parfois indigents de sa part, mal dits (on sent le mec qui s'en branle ou qui n'y connait rien); et surtout les directs de l'époque avec Chêne et Chapatte qui sont le truc le plus fiable, avec Ollivier et Blanco sur les motos. Une foule d'infos et d'anecdotes.

Evidemment, le "boulot" est beaucoup plus simple et court pour une étape de plaine que pour une étape de montagne.

Voilà.

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Par AlbatorConterdo
#3273578
El_Pistolero_07 a écrit :
05 janv. 2021, 19:28
Et si Chiapucci nous faisait une Pogacar ?
:genance:
S'il finit sur le podium, ce sera déjà pas mal.
Par marcella
#3273588
J'avais vu juste pour Breukink.

Chiappucci devrait tout de même finir sur le podium mais c'est clair qu'il est plus qu'en sursis.
Par fred30
#3273591
Et voilà comment on gagne un troisième Tour de France en n'étant pas spectaculaire ou manifestement supérieur.
A condition de concrétiser lors du chrono à venir ...

Les Z ont couru juste, je trouve.
Pour Chiappucci, c'était peut-être une erreur, mais en tant que jeune coureur peut-être n'avait-il pas confiance en lui, auquel cas il s'est lancé dans ce qu'il croyait un baroud d'honneur et s'est rendu compte que les jambes étaient très bonnes. Il aurait pu (dû ?) se relever mais peut-être s'est-il laissé griser :spamafote:

Par marcella
#3273594
Chiappucci a 27 ans.
Ce n'est pas un débutant puisqu'il en est déjà 6 saisons professionnelles.
Par -Vélomen-
#3273595
gradouble a écrit :
05 janv. 2021, 16:20
-Vélomen- a écrit :
05 janv. 2021, 14:48
Donc, si je comprends bien, on a eu une vraie étape de montagne dans les Alpes et une vraie étape de montagne (et pas une tappone non plus) dans les Pyrénées et... c'est tout ?! :paf-mur:

Qui a pondu cette horreur ? Pescheux était déjà aux commandes ?
Il n'était pas aux commandes, mais déjà dans l'organisation. Je ne sais pas s'il participait à la conception des parcours.
C'est vrai que ce Tour 90 est bien peu montagneux; mais c'était assez souvent le cas à l'époque.

Peut-être qu'au moins une bonne grosse étape de montagne en plus l'aurait fait entrer dans la moyenne des ces années là.

Mais une "orgie" de montagne comme de nos jours, on voit bien que ça ne sert à rien, à part foutre les derniers du général à 6 heures plutôt qu'à 3; ça ne fait que repousser l'échéance de très hypothétiques attaques entre les pseudo-leaders.

Avant, il n'y avait que 2 ou 3 grandes étapes qui étaient les champs de batailles programmés entre les leaders. Et ces deniers répondaient présents, ils allaient au combat, car ils savaient qu'il n'y aurait pas 5000 occasions pour s'illustrer.

Aujourd'hui, pour moi, on donne de "la confiture aux cochons". Les coureurs et leurs horribles DS mériteraient qu'on leur ponde les parcours les plus moisis du Monde.
Tiens, le parcours de TDF 1990 serait très bien pour la génération actuelle. On rigolerait bien :green:
Je ne suis pas vraiment d'accord.

Pour moi il ne faut pas lier la façon de courir des coureurs de l'époque avec les parcours. Tu mets un parcours comme ça à l'heure actuelle, et tu auras encore moins d'attaques, car les coureurs ne voudront pas tout perdre, sachant qu'il n'y aurait pas de cession de rattrapage. Le Tour 2012, avec beaucoup de clm et peu de montagne, n'a pas donné lieu à de grandes explications, loin s'en faut.

A l'inverse, tu mets les parcours actuels aux coureurs des années 80/90, et tu aurais de la bagarre. Beaucoup de bagarre.

Là, le parcours 90 est quand même naze. On reste sur notre faim. Une très belle étape dans les Alpes qui donne envie d'en revoir une autre sauf... qu'il n'y en a pas d'autre.
Pareil dans les Pyrénées. En plus, les étapes ne sont pas des tappone.

Le Tour 91 est du même acabit, avec 4 étapes de montagne, dont une monstrueuse et une trop facile pour qu'il se passe quelque chose (Jaca).

Je ne suis pas fan de ces parcours peu montagneux.

J'adore la montagne. Les paysages, l'ambiance, le cadre. Et l'impatience le matin quand tu te lèves !
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Par levrai-dufaux
#3273604
El_Pistolero_07 a écrit :
05 janv. 2021, 20:28
marcella a écrit :
05 janv. 2021, 20:22
Chiappucci a 27 ans.
Ce n'est pas un débutant puisqu'il en est déjà 6 saisons professionnelles.
Devenir un top coureur à 26 ans... Quelle EPOque les années 2010 heu 90 pardon... :elephant:
Pour le coup, je pense que tu tapes à côté. Le Chiappucci de 90 n'a pas grand chose à voir avec celui de Sestrières ou même de Val Louron.

Je peux me tromper, et j'admets que l'on peut se poser des questions sur Bugno et les PDM mais, à mon sens, le Tour 90 est le dernier à visage humain en ce sens qu'il est le dernier à ne pas être gangrené par l'EPO.
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Par El_Pistolero_07
#3273606
levrai-dufaux a écrit :
05 janv. 2021, 20:44
El_Pistolero_07 a écrit :
05 janv. 2021, 20:28
Devenir un top coureur à 26 ans... Quelle EPOque les années 2010 heu 90 pardon... :elephant:
Pour le coup, je pense que tu tapes à côté. Le Chiappucci de 90 n'a pas grand chose à voir avec celui de Sestrières ou même de Val Louron.

Je peux me tromper, et j'admets que l'on peut se poser des questions sur Bugno et les PDM mais, à mon sens, le Tour 90 est le dernier à visage humain en ce sens qu'il est le dernier à ne pas être gangrené par l'EPO.
Bah je fais surtout référence à l'évolution très Froomesque de sa carrière... :spamafote:
Par -Vélomen-
#3273608
levrai-dufaux a écrit :
05 janv. 2021, 20:44
El_Pistolero_07 a écrit :
05 janv. 2021, 20:28
Devenir un top coureur à 26 ans... Quelle EPOque les années 2010 heu 90 pardon... :elephant:
Pour le coup, je pense que tu tapes à côté. Le Chiappucci de 90 n'a pas grand chose à voir avec celui de Sestrières ou même de Val Louron.

Je peux me tromper, et j'admets que l'on peut se poser des questions sur Bugno et les PDM mais, à mon sens, le Tour 90 est le dernier à visage humain en ce sens qu'il est le dernier à ne pas être gangrené par l'EPO.
Il est quand même fort probable que Chiapucci et Indurain aient commencé l'EPO dés le Tour 1990 non ?
Par marcella
#3273609
Disons que c'est le début de la fin !

Mais c'est vrai qu'il y avait encore des êtres humains sur la route.

Chiappucci avait tout de même eu quelques résultats avant ça.
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Par levrai-dufaux
#3273684
-Vélomen- a écrit :
05 janv. 2021, 20:53
levrai-dufaux a écrit :
05 janv. 2021, 20:44


Pour le coup, je pense que tu tapes à côté. Le Chiappucci de 90 n'a pas grand chose à voir avec celui de Sestrières ou même de Val Louron.

Je peux me tromper, et j'admets que l'on peut se poser des questions sur Bugno et les PDM mais, à mon sens, le Tour 90 est le dernier à visage humain en ce sens qu'il est le dernier à ne pas être gangrené par l'EPO.
Il est quand même fort probable que Chiapucci et Indurain aient commencé l'EPO dés le Tour 1990 non ?
Difficile à dire. Autant en 1991, il n'y a aucun doute, autant 1990 est une zone grise à mes yeux.

Sur ce Tour de France, ni Chiappucci, ni Indurain ne réalisent de performances particulièrement suspectes. Oui, Miguel passe un cap en haute montagne, mais il n'est pas non plus une jambe au-dessus de la concurrence et il est loin d'écraser les contre-la-montre comme il le fera par la suite. De plus, son physique est alors beaucoup plus longiligne que celui qu'il affichera ensuite. Il est à un stade de sa carrière où une amélioration de ses performances en montagne dans ces proportions reste plausible.
Quant à Chiappucci, son niveau en montagne n'a rien à voir avec celui des années suivantes. Dans le Tourmalet, il est distancé par des coureurs comme Martinez Torres ou Palacio. D'honnêtes grimpeurs mais pas des ténors non plus. A la pédale, il est à peine dans les dix plus forts du Tour en montagne en 1990.

Personnellement, j'ai envie d'y croire et je n'ai pas le même regard sur ce Tour que sur les suivants.

Pour autant, on sait que Chiappucci comme Indurain ont été en relation avec Conconi avant le Tour 90. Pour Chiappucci, la collaboration démarrerait fin 89 tandis qu'Indurain avait été mis en contact avec "Monsieur EPO" dès 1986. De plus, il semble avéré que l'EPO circulait dans le peloton à partir de la saison 1990 (la molécule de l'EPO a été isolée en 1985 et sa commercialisation a démarré en 1989).
Cela étant dit, la saison 1990 est encore une phase d'expérimentations. Les doses n'ont rien à voir avec celles qui seront ingérées par la suite et les protocoles pour utiliser l'EPO efficacement ne semblent pas encore maîtrisés, ce qu'attestent malheureusement les décès brutaux, dans les mêmes circonstances, de nombreux coureurs Belges et Hollandais au cours des années 1989 et 1990.
Les docteurs italiens sont apparemment les seuls à savoir utiliser l'EPO de manière efficace mais, en 1990, je pense que ce dopage est encore réservé à une élite très restreinte. Pour moi, seuls deux coureurs sont particulièrement suspects cette saison-là : Bugno, dont l'élévation de niveau au printemps est stupéfiante et Argentin qui renaît littéralement de ses cendres. A mon sens, Chiappucci n'avait pas le pédigrée pour avoir accès à l'EPO en compétition en 1990. Je n'ai aucune preuve de ce que j'avance mais ma conviction est que, précisément, sa performance sur le Tour 90 est celle qui lui permet de s'imposer comme un leader du peloton italien et d'avoir accès à l'EPO par la suite.

En bref, bien sûr qu'il y avait déjà du dopage sur le Tour 90, mais je ne crois pas que l'EPO ait joué un rôle significatif sur le niveau de performance de ses acteurs. Même pour Bugno. Si je ne me fais pas beaucoup d'illusions sur son Giro, je serais assez enclin à penser que ce Tour lui a servi de test pour appliquer de nouveaux protocoles ou bien pour comparer ses valeurs sans EPO avec celles optimisées lors du Tour d'Italie. Si on prend les temps d'ascension de l'Alpe d'Huez comme mesure étalon des effets de l'EPO, on voit que Bugno s'impose en 1990 en plus de 43 minutes. L'année suivante, l'étape est certes plus facile mais il gagne en 40'30 avec Indurain dans sa roue. Un monde d'écart.
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Par Allobroges
#3273685
On en a souvent débattu ici mais on perçoit tout de même un certain potentiel d'Indurain en montagne les années précédentes...

Et je ne vois vraiment pas pourquoi il aurait eu d'un seul coup l'exclusivité des produits magiques début des 90's alors qu'il est encore dans l'ombre de son leader (et ce Tour 90 prouve bien qu'il n'est pas leader de rechange pour calmer Delgado mais globalement dernier équipier avec Gorospe)
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Par gradouble
#3273708
17ème étape
LOURDES – PAU,
150 km,
Mercredi 18 juillet 1990.

Température douce et grisaille.

Tracé vraiment :carton:
Le sommet de l’Aubisque se situe à 110 km de l’arrivée (rien que ça), et celui de Marie-Blanque à plus de 70 ; 3 petites côtes égayent la fin du parcours.
Regardez-moi ce beau profil, si ce n’est pas beau :

Image

Pas trop de bataille pour l’échappée aujourd’hui, le bon coup part d’entrée avec 17 coureurs :
Brun et Colotti (RMO), Bauer (7-Eleven), Da Silva et Maechler (Carrera), Duclos- Lassalle (qui est chez lui) et Kvalsvoll (Z), Ekimov (Panasonic), De Clercq et Bruyneel (Lotto), Mauri (Once), P. Simon (Castorama), Van der Poel et Robeet (Weinmann), Vargas (Postobon), Biondi (Histor) et Konyshev (Alapha-Lum).

On retrouve des noms de coureurs qui prennent souvent les échappées ces derniers temps.

Cassani (Ariostea), Alonso et Dominique Arnaud(Banesto), Hodge (Once), Le Clerc (Toshiba) et Montoya (Postobon) forment un contre et rentrent sur la tête de course dès le bas de l’Aubisque.
23 coureurs en tête, le peloton laisse faire.

En tête de la course, dès les premières pentes de l'Aubisque, le colombien Vargas attaque, personne ne peut ou ne veut le suivre et l’échappée se coupe en plusieurs morceaux; c’est Van der Poel qui souffre le plus et qui va être vite repris par le peloton.

Vargas passe au sommet seul en tête avec 1'07" d'avance sur Montoya son coéquipier qui a contré, 1'24"sur la première partie de l'échappée avec Konyshev bien en forme, Colotti, Bruyneel, P.Simon, Kvalsvoll, Bauer, Robeet, Arnaud, Alonso et Biondi et 6'55"sur le peloton qui a monté l’Aubisque à un tempo très lent (même les sprinteurs dont Ludwig sont encore là), bel escamotage, mais pas très surprenant si loin de l’arrivée :tdf:

Vargas est rejoint dans la descente. Regroupement en tête de course, il manque en plus de Van der Poel, Frédéric Brun qui a été lâché.

À Laruns, Dominique Arnaud le landais, coéquipier de Delgado et d’Indurain, part seul, il aborde le col de Marie-Blanque dans cette position.
Il ne manque pas de courage mais est repris à mi-col par 4 coureurs qui se sont extraits du groupe ; Bruyneel, P.Simon, Montoya et Bauer.
Arnaud passera tout de même en tête au GPM.

Derrière, le peloton monte Marie-Blanque à un rythme un peu plus soutenu ; mais il n’y a pas d’attaques. La journée est morose en ce qui concerne la lutte pour le général.
Les leaders attendent le dernier chrono vraisemblablement.
Le grupetto se forme toutefois avec principalement les routiers-sprinteurs, mais aussi Roche, Rooks, Mottet et Pensec qui n’en peuvent plus.

Au sommet du col, abordé par son côté le plus facile, les Banesto puis Delgado accélèrent sans trop y croire. Chiappucci, Lemond, Lejarreta, Criquiélion suivent facilement ; la pente n’est pas très sévère. L’espagnol n’insiste pas ; les coéquipiers de Chiappucci, qu’on n’a jamais vu aussi présents, veillent au grain.

Et c’est là que se produit l’évènement de cette journée un peu tristoune (la grisaille aidant à cette impression) ;
Greg Lemond crève dans le dernier km d’ascension alors que la course s’emballait très légèrement. Très mauvais moment car en raison du peloton qui a explosé, les voitures des DS sont loins.

Image

Il est finalement dépanné mais passe le sommet avec une minute de retard sur le groupe des favoris.
Il se lance alors dans une descente à tombeau ouvert aidé par J.Simon, Cornillet et Boyer ses coéquipiers (qui ont du mal à le suivre, en réalité :euh: ).

Image

Car devant, les Carrera et les Banesto roulent, ils n’ont pas attendu. Ils ne sont pas non plus au maximum, mais ça envoie bien tout de même.

C’est alors que Roger Legeay le DS de Z, décide de faire relever Duclos-Lassalle et Kvalsvoll, échappés devant depuis le début d’étape, qui étaient en train de revenir sur la tête de course.
Ce qui nous donne droit à une image insolite ; les 2 coureurs arrêtés sur le bas-côté et Duclos qui fait des petits aller-retours pour patienter.

Image

Lemond, et son groupe (une vingtaine d'hommes), les rejoints au bout de quelques minutes.
Et après une vingtaine de km de poursuite intense sur des routes globalement en faux-plat descendant, le groupe Z rejoint le groupe maillot jaune. 50 coureurs environ dans ce peloton maintenant.
L’américain sera bien fâché à l’arrivée, contre Chiappucci surtout :spamafote:

Devant, 13 coureurs se regroupent à 44 km du but : Konyshev, Hodge, Bauer, Arnaud, Montoya, Bruyneel, Cassani, De Clercq, P. Simon, J.C Colotti, Le Clerc, Alonso et Biondi.
Les autres ont été repris, outre les 2 Z, soit dans Marie-Blanque soit dans la descente.

Le peloton est à 5' et coupe son effort, la gagne se jouera devant.

Bruyneel attaque dans la côte de Soust, à 23 km du but. Il est rejoint par un impressionnant Konyshev. Le groupe éclate derrière (Alonso et Leclerc sont repris par le peloton).
Le belge et le soviétique collaborent très bien et roulent fort, mais l’écart avec leur anciens compagnons d’échappée reste assez faible. Il sont 6, encore, en poursuite : Colotti, Bauer, P.Simon, Montoya, Cassani et Arnaud.

Image

Bauer revenu très en forme, ayant apparemment bien récupéré de son intense début de Tour, se lance seul à la poursuite du duo de tête et revient à une poignée de secondes dans le dernier kilomètre.
Il va échouer de peu, et c’est Bruyneel et Konyshev qui se dispute le sprint pour la victoire.

Le russe, bien meilleur dans cet exercice bat largement le belge.
Première victoire pour un soviétique dans le Tour. C’est historique.

Image

Et on est bien content pour Dimitri Konyshev, qui affiche une santé éclatante et est extrêmement actif depuis le début du Tour, et ce presque tous les jours.
On rappelle qu’il est le dauphin de Lemond sur les derniers championnats du Monde.

Lemond, bien énervé, voudra faire le sprint du peloton, mais il sera devancé par Indurain et Chiappucci.

CLASSEMENTS :

ETAPE :
1. Dimitri Konyshev (Urs) en 4h08'25" (moy : 36.229 km/h)
2. Johan Bruyneel (Bel) à 1"
3. Steve Bauer (Can) à 11"
4. Jean-Claude Colotti (Fra) à 32"
5. Davide Cassani (Ita)
6. Reynel Montoya (Col)
7. Pascal Simon (Fra) à 34"
8. Dominique Arnaud (Fra) à 53"
9. Laurent Biondi (Fra) à 2'59"
10. Peter De Clercq (Bel) à 3'38"
11. Stephen Hodge (Aus) à 3'39"
12. Miguel Indurain (Esp) à 5'31"
13. Claudio Chiappucci (Ita)
14. Pello Ruiz-Cabestany (Esp)
15. Greg LeMond (Usa)
16. Sean Kelly (Irl)
17. Massimo Ghirotto (Ita)
18. Claude Criquielion (Bel)
19. Gilbert Duclos-Lassalle (Fra)
20. Alessandro Gianelli (Ita)

GENERAL :
1. Claudio Chiappucci (Ita) en 73h41'46"
2. Greg LeMond (Usa) à 5"
3. Pedro Delgado (Esp) à 3'42"
4. Erik Breukink (Hol) à 3'49"
5. Marino Lejarreta (Esp) à 5'29"
6. Gianni Bugno (Ita) à 7'48"
7. Eduardo Chozas (Esp) à 7'49"
8. Claude Criquielion (Bel) à 8'40"
9. Andrew Hampsten (Usa) à 9'34"
10. Fabio Parra (Col) à 11'30"
11. Raul Alcala (Mex) à 11'48"
12. Miguel Indurain (Esp) à 13'09"
13. Fabrice Philipot (Fra) à 13'33"
14. Gilles Delion (Fra) à 14'58"
15. Pello Ruiz-Cabestany (Esp) à 16'24"
16. William Palacio (Col) à 17'03"
17. Thierry Claveyrolat (Fra) à 17'26"
18. Johan Bruyneel (Bel) à 17'35"
19. Roberto Conti (Ita) à 18'12"
20. Eric Boyer (Fra) à 18'46"

POINTS :
Olaf Ludwig (Rda)

MONTAGNE:
Thierry Claveyrolat (Fra)
Par fred30
#3273713
Ben voilà, il s'est passé quelque chose quand même ! :elephant:

Sans vouloir être l'avocat du diable, c'est sur ce type de profil qu'avait eu lieu la légendaire étape de l'Envalira en 1964, qui s'achevait à Toulouse. Evidemment qu'on préfère quand l'arrivée se situe près de la dernière difficulté, mais il y avait là aussi matière à envoyer.
La preuve, si Banesto et Carrera mettent le feu aux poudres dans l'Aubisque ou même au pied de Marie-Blanque (même de son côté le plus facile il est très dur) Lemond aurait pu être encore plus loin. Et ses adversaires auraient eu encore moins de raisons de ralentir si la bagarre avait été enclenchée bien avant.

Et puis au moins, le départ de l'étape était musclé, non ? :wink:
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Par levrai-dufaux
#3273742
Quel beau coursier ce Konyshev :applaud:
Cela n'apparaît pas sur les photos, mais il était plus jeune que Bruyneel, lequel était alors le grand espoir belge pour les courses par étapes :elephant:
Par marcella
#3273837
Très content pour Konyshev !
Il la méritait vraiment après tous ses efforts consentis depuis le départ du tour.
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Par gradouble
#3273931
18ème étape,
PAU – BORDEAUX,
202 km,
Jeudi 19 juillet 1990.

Ciel bleu, retour de la chaleur.

Un classique des classiques aujourd’hui.
Une étape lors de laquelle on attend pas grand-chose, si ce n’est un beau sprint massif final, (qu’un seul depuis le début du Tour, et encore le peloton avait cassé en plusieurs bordures au Mont St Michel).

Au village départ l’humeur est badine chez les coureurs, ça rigole, ça déconne, ça commence à sentir Paris, les principales difficultés sont passées et c’est l’été :chimay:
Seuls Lemond et Chiappucci font la tronche. L’américain est encore en colère de la veille, il a cru faire une « Jeff » et que le Tour lui échappait, il a besoin d’évacuer ses émotions ; et c’est l’italien qui fait les frais de sa mauvaise humeur.
Heureusement ce dernier a aussi du répondant et il n’est pas le dernier au concours des petites phrases qui piquent.
Bref, c’est un peu la cour de récré.

Image

Même ambiance lors des 140 premiers km de l’étape.
Aucune attaque, c’est la procession magnifique.
Les coureurs discutent et certains font des facéties au Soleil. C’est la plage :glasses: :sleep:

Enfin, à 60 bornes de l’arrivée, après la 15ème pose pissou :elephant:
Phil Anderson (TVM), l’ex-éternel-espoir australien, passe à l’attaque.

10 km plus loin il est repris par 6 coureurs qui sont sortis à leur tour; De Vries et Maassen (Buckler), encore Colotti (RMO), Santaromita (Château d’Ax), Manders (Helvetia) et Lemarchand (Z).

Le groupe roule bien, mais le peloton s’est réveillé et les équipes de sprinteurs contrôlent (Arisotea pour Baffi, notamment).
Les 7 ne prennent pas de champ et sont repris à 29 km de l’arrivée.

L'allure du peloton devient très rapide à l'approche de Bordeaux et une bordure se produit à 20 km du but, sous l’impulsion des équipes hollandaises (Buckler, Panasonic, PDM) et la Château d’Ax :metalhead:

On retrouve 19 coureurs en tête :
Van Lancker, Sergeant et Rooks (Panasonic), Tolhoek et Nijdam (Buckler), Mottet (RMO), Muller (TVM), Lance (Toshiba), Haex (Lotto), Haghedooren (Histor), mais aussi et surtout surtout Bugno et ses coéquipiers Gusmeroli et Kummer (Château d’Ax), Breukink et Alcala (PDM), Lemond et son coéquipier Kvalsvoll (Z) et le maillot jaune Chiappucci qui suit l’américain comme son ombre et son coéquipier Gianelli (Carrera) :cheval:
C’est royal !

Et qui est piégé comme d’habitude car mal placé ?
Le 3ème du général Delgado qui n’a que 7 secondes d’avance sur le 4ème Breukink :sarcastic:

Les 19 roulent fort dans un premier temps, mais derrière les Banesto embrayent;
à 10 km du but, ils ne possèdent que 30" d'avance. C’est alors que Lemond, lassé d’avoir Chiappucci au cul arrête de rouler, l’allure du groupe faiblit.

Mais Breukink qui joue le podium ne veut pas en rester là, il accélère de nouveau et sort du groupe. Bugno et son coéquipier Gusmeroli l’accompagnent :ouch:
Les 16 autres qui ne s’entendent plus sont repris à 5 km de la ligne.

Les 3 de devant ne se posent pas de question, leur avance ré-augmente pour atteindre les 26 secondes au maximum.

Breukink fonce jusqu’au bout, il pense au général et sait qu’il n’a aucune chance pour la victoire d’étape face aux 2 italiens de Château d’Ax. Son coup de panache est quand même surprenant (et c’est tant mieux), il prend déjà de l’avance en vue du chrono de dans 2 jours.

Bugno l’emporte au sprint, 2ème victoire d’étape sur ce Tour ! Et celle-ci est sacrément inattendue !

Image

Le peloton arrive à 19 secondes. Réglé par Fidanza ! Encore un Château d’Ax (3 dans les 4 premiers !) devant Baffi, Museeuw, Abdoujaparov et Ludwig le maillot vert.
Ce dernier est vraiment moins fringant qu’en début de Tour, le belge Museeuw 2ème au classement par points peut encore lui ravir le maillot vert avant Paris.

Delgado perd sa 3ème place au CG. Breukink partira donc après lui sur le chrono, ce qui est souvent un avantage. C’est bien joué :super:
Et bien, tu parles d’un sprint massif, on en est sevré sur ce Tour :elephant:

CLASSEMENTS :

ETAPE :
1. Gianni Bugno (Ita) en 5h41'33" (moy : 35.485 km/h)
2. Erik Breukink (Hol) à 1"
3. Roberto Gusmeroli (Ita) à 3"
4. Giovanni Fidanza (Ita) à 19"
5. Adriano Baffi (Ita)
6. Johan Museeuw (Bel)
7. Djamolidine Abdoujaparov (Urs)
8. Olaf Ludwig (Rda)
9. Adri Van der Poel (Hol)
10. Martin Schalkers (Hol)
11. Soren Lilholt (Dan)
12. Jan Schur (Rda)
13. Phil Anderson (Aus)
14. Jean-Claude Colotti (Fra)
15. José Rodriguez (Esp)
16. Jesus Rosado (Esp)
17. Rudy Dhaenens (Bel)
18. Pascal Lino (Fra)
19. Guido Bontempi (Ita)
20. Sean Kelly (Irl)

GENERAL :
1. Claudio Chiappucci (Ita) en 79h23'38"
2. Greg LeMond (Usa) à 5"
3. Erik Breukink (Hol) à 3'31"
4. Pedro Delgado (Esp) à 3'42"
5. Marino Lejarreta (Esp) à 5'29"
6. Gianni Bugno (Ita) à 7'29"
7. Eduardo Chozas (Esp) à 7'49"
8. Claude Criquielion (Bel) à 8'40"
9. Andrew Hampsten (Usa) à 9'34"
10. Fabio Parra (Col) à 11'30"
11. Raul Alcala (Mex) à 11'48"
12. Miguel Indurain (Esp) à 13'09"
13. Fabrice Philipot (Fra) à 13'33"
14. Gilles Delion (Fra) à 14'58"
15. Ruiz Cabestany à 16'24"
16. William Palacio (Col) à 17'03"
17. Thierry Claveyrolat (Fra) à 17'26"
18. Johan Bruyneel (Bel) à 17'35"
19. Roberto Conti (Ita) à 18'12"
20. Eric Boyer (Fra) à 18'46"

POINTS :
1. Olaf Ludwig (Rda) 230 pts
2. Johan Museeuw (Bel) 196
3. Jean-Claude Colotti (Fra) 109
4. Erik Breukink (Hol) 103
5. Greg LeMond (Usa) 102

MONTAGNE :
1. Thierry Claveyrolat (Fra) 318 pts
2. Claudio Chiappucci (Ita) 165
3. Roberto Conti (Ita) 159
4. Miguel Indurain (Esp) 153
5. Greg LeMond (Usa) 135
Dernière édition par gradouble le 07 janv. 2021, 19:04, édité 3 fois.
Avatar de l’utilisateur
Par loloherrera
#3273974
Aucun souvenir de cette étape, j'avais du l'a manqué.
Bravo pour cette rétro, super agréable à lire, et qui rappelle mes années de jeunesse :gafauvel: :green:

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