Très chouettes ces petites rétros, merci c'est très sympa à lire.
L'échappée de Virenque était extraordinaire (même pour l'époque), mais la mort de Fabio Casartelli, c'était vraiment le choc. Par la suite, à chaque passage au Portet d'Aspet, le peloton du Tour mettait pied à terre en hommage, mais depuis quelques années la "tradition" s'est perdue.
Alors sur le sprint de Bordeaux, comme bien souvent la vue de face est très trompeuse et les images d'hélico sont plus parlantes.
J'y vois 2 choses vraiment pénalisables :
- Une fois Zabel lancé, son poisson pilote (Aldag ?) s'arrête en plein milieu de la route et force Abdoujaparov et Lombardi à s'écarter de part et d'autre pour continuer leur sprint.
- Puis le même poisson pilote fait un écart intentionnel sur sa gauche qui gêne Abdoujaparov, lequel est obligé de produire un 2ème effort. Sans cet incident, vraiment pas sûr du tout que Zabel gagne.
Ensuite, Abdoujaparov plonge sur la droite pour essayer de se mettre à la hauteur de Zabel. Aujourd'hui on peut considérer ça comme une vague, mais c'était la façon de sprinter de l'époque, d'être dans le duel direct avec son adversaire. Est-ce qu'il gêne Lombardi dans l'affaire ? Sans doute un peu, mais on voit aussi que Lombardi est beaucoup moins rapide, et c'est bien pour ça qu'Abdoujaparov y va.
Franchement, dans le contexte de l'époque, c'est vraiment un sprint tout à fait banal.
C'était pas toujours correct, mais est-ce mieux aujourd'hui ?
On a tout aseptisé au nom de cette sacro-sainte sécurité à tel point qu'après chaque sprint on est désormais obligé de décortiquer les ralentis avant de valider le vainqueur, et force est de constater qu'il y a toujours autant d'accidents et de très mauvais gestes.
Quant aux poissons pilotes qui jouent les chicanes ambulantes, pour ça, rien n'a changé : on leur laisse encore faire tout et n'importe quoi, et c'est bien ça le vrai point noir des sprints. Au lieu de taper sur les funambules (qui, certes, parfois, sont très limites), on ferait mieux de s'attaquer à ce problème, ça règlerait déjà beaucoup de choses.