[levrai-dufaux]

Ce n'est pas ce jour-là qu'il avait été au bord de l'abandon, il avait été ramené par 2 gregarii, après avoir chuté en tout début d'étape.

Tu as en tête l'étape de Val Thorens sur le TDF 1994. Ce jour-là, Pantani finit 3e derrière Nelson Rodriguez qui coiffe Ugrumov après lui avoir sucé la roue toute l'étape

[CPTmatros]

Ce n'est pas ce jour-là qu'il avait été au bord de l'abandon, il avait été ramené par 2 gregarii, après avoir chuté en tout début d'étape.

Tu as en tête l'étape de Val Thorens sur le TDF 1994. Ce jour-là, Pantani finit 3e derrière Nelson Rodriguez qui coiffe Ugrumov après lui avoir sucé la roue toute l'étape

Ah oui voilà c'est pour ça que ça me disait quelque chose j'avais revu ces étapes avant de commencer le Tour 1995 !

[marcella]

Je m'en souviens maintenant.

Je revois P. Chêne parler de la Commedia dell'arte de ce jeune

[CPTmatros]

Ah ben je pensais que Pantani avait gagné de manière classique, attaque dans le dernier col, mais pas du tout ! Elle devait être sympa la fin de cette étape ! Tu peux me dire où tu l'as vue ?

Le pire, c'est qu'à l'époque ce n'était pas si exceptionnel que cela.

Pour rejoindre ton propos, j'ai lu quelques articles de l'époque qui jugeaient cette étape ennuyeuse, voire soporifique (Le Monde). L'exploit de Pantani, parti à 4 cols de l'arrivée, et dans une moindre mesure celui de Madouas parti dans Agnès à 3 cols de l'arrivée, sauvent à peine le contenu de l'étape à écouter certains... Les autres se sont regardés, bref il n'y aurait pas eu tant de spectacle.
Bon à leur décharge les 100 km de plat ont été en effet complètement sans intérêt et il est vrai que les favoris se sont découverts bien tard même si ça aurait pu exploser dès le Port de Lers.
Je crois pouvoir dire que nous on s'en contenterait largement aujourd'hui en tout cas!

NB: Je dis 4 cols mais en vérité c'est "3 et demi" puisque Latrape est en fait le début de Guzet Neige, avec un replat entre les deux.

[loloherrera]

Disons qu'en tant que fan de Pantani, je m'étais régalé Ce festival! La caméra moto arrive sur lui juste qqs secondes après son démarrage. Il n'avait pas encore ce style main en bas du guidon. C'était plus classe encore je trouve. Et ce maillot Carrera Du coup, j'ai vibré toute l'étape
Pantani, c'est le dernier grimpeur romantique. Même Contador, pour moi, n'atteint pas cette aura qu'il dégageait. Cette étape un peu méconnue est un de ses plus grands exploit selon moi.

[levrai-dufaux]

Le pire, c'est qu'à l'époque ce n'était pas si exceptionnel que cela.

Pour rejoindre ton propos, j'ai lu quelques articles de l'époque qui jugeaient cette étape ennuyeuse, voire soporifique (Le Monde). L'exploit de Pantani, parti à 4 cols de l'arrivée, et dans une moindre mesure celui de Madouas parti dans Agnès à 3 cols de l'arrivée, sauvent à peine le contenu de l'étape à écouter certains... Les autres se sont regardés, bref il n'y aurait pas eu tant de spectacle.
Bon à leur décharge les 100 km de plat ont été en effet complètement sans intérêt et il est vrai que les favoris se sont découverts bien tard même si ça aurait pu exploser dès le Port de Lers.
Je crois pouvoir dire que nous on s'en contenterait largement aujourd'hui en tout cas!

NB: Je dis 4 cols mais en vérité c'est "3 et demi" puisque Latrape est en fait le début de Guzet Neige, avec un replat entre les deux.

Toutes proportions gardées (les écarts ne sont pas les mêmes), le scénario de cette étape de Guzet Neige, c'est un peu comme si, sur le dernier Tour, Mas s'était lancé en solitaire dans une offensive lointaine dans l'avant-dernière étape de montagne, sans jamais être une menace pour les premiers du général, avec Caruso en contre. Je ne pense pas qu'une telle étape aurait soulevé les foules
On peut d'autant plus comprendre la déception des suiveurs que la Once et la Gewiss avaient plusieurs hommes placés au général et, finalement, en dehors de quelques escarmouches entre Riis et Jalabert, plus préoccupés par le podium que par l'idée de lancer une offensive pour déstabiliser Indurain, il ne s'est pas passé grand chose entre les premiers du général. Il faut de plus se remettre dans un contexte où le public était lassé de l'implacable domination d'Indurain. De ce point de vue, l'étape n'a offert aucun suspense.

Maintenant, comme lolo, j'étais un grand supporter de Pantani et cette victoire est la seule qu'il a acquise sur le Tour de France en attaquant plus loin que dans la dernière ascension. L'autre fois étant en 98, lorsque son attaque dans le Galibier lui permit en prime de décrocher le jaune.

[CPTmatros]

Vu comme ça c'est pas tout à fait faux !

[marooned]

L'expression à "4 cols de l'arrivée" est quand même un peu exagérée (même si c'est le cas sur la papier). On était sur des montées relativement courtes avec que de la descente les séparant. Un toboggan parfait pour un attaquant comme Pantani et aucun désavantage par rapport à un peloton.

Cela dit, c'était un final très sympa pour une ouverture de massif. J'aimerai bien voir le même dans l'autre sens avec Latrape/Agnes/Port de Lers et une arrivée à Goulier-Neige.

[CPTmatros]

L'expression à "4 cols de l'arrivée" est quand même un peu exagérée (même si c'est le cas sur la papier). On était sur des montées relativement courtes avec que de la descente les séparant. Un toboggan parfait pour un attaquant comme Pantani et aucun désavantage par rapport à un peloton.

Cela dit, c'était un final très sympa pour une ouverture de massif. J'aimerai bien voir le même dans l'autre sens avec Latrape/Agnes/Port de Lers et une arrivée à Goulier-Neige.

Oui oui je l'ai bien précisé plusieurs fois.

[fred30]

On peut d'autant plus comprendre la déception des suiveurs que la Once et la Gewiss avaient plusieurs hommes placés au général et, finalement, en dehors de quelques escarmouches entre Riis et Jalabert, plus préoccupés par le podium que par l'idée de lancer une offensive pour déstabiliser Indurain, il ne s'est pas passé grand chose entre les premiers du général. Il faut de plus se remettre dans un contexte où le public était lassé de l'implacable domination d'Indurain. De ce point de vue, l'étape n'a offert aucun suspense.

C'est vrai et c'est le souvenir que j'ai des années Indurain : une adversité résignée qui ne tente rien.
Même sentiment à l'époque Armstrong ou Froome d'ailleurs.
Mais il faut aussi reconnaître qu'on a eu une belle chevauchée de Zülle vers la Plagne, une tentative de putch de Jalabert en Lozère ... c'est peut-être un peu normal que de temps en temps il n'y ait pas de grands mouvements.

La force d'Indurain ici, c'est d'être toujours pas trop loin derrière celui qui attaque, alors que celui qui attaque est devant aujourd'hui et reperd du temps le lendemain (cf Jalabert sur cette étape qui cède un peu de terrain)

[gradouble]

Sur le modèle de CPT, j'envisage de "faire" les Tours 90 (que j'avais vu en direct à 8 ans) et peut-être 83, que je découvrirai en partie, mais qui semble assez exceptionnel.
C'est juste pour prévenir, au cas ou certains auraient penser à ces 2 là. Dans les semaines à venir, voire début 2021.

[CPTmatros]

Sur le modèle de CPT, j'envisage de "faire" les Tours 90 (que j'avais vu en direct à 8 ans) et peut-être 83, que je découvrirai en partie, mais qui semble assez exceptionnel.
C'est juste pour prévenir, au cas ou certains auraient penser à ces 2 là. Dans les semaines à venir, voire début 2021.

Super ça!
Je vais probablement enchainer de mon coté avec 1996.

[CPTmatros]

Stage 15 » Saint Girons › Cauterets (207k)

Deuxième acte pyrénéen aujourd'hui, après une journée de repos bien méritée.

C'est peu dire que le menu du jour est costaud: Portet d'Aspet, Menté, Peyresourde, Aspin, Tourmalet et la montée finale vers Cauterets. Rien que ça!




A 11h30, au 34e kilomètre, 7 coureurs figurant dans un groupe d'attardés chutent dans la descente du Portet d'Aspet. Parmi eux, l'Italien Fabio Casartelli. A plus de 70 km/h, dans un long virage, sa tête heurte un bloc de béton, évidemment l'Italien ne porte pas de casque.
L'ancien champion olympique décédera dans l'hélicoptère qui l'emmenait à l'hôpital de Tarbes.
Le Français d'Aki Dante Rezze, qui a fait une chute de plus de 10m dans le ravin, s'en sort mieux.

A noter que les coureurs ne sont pas au courant du drame qui s'est joué à l'arrière et la course continue. En 2020, la course aurait été certainement neutralisée.

Côté course, donc, et bien qu'on sente bien un enthousiasme extrêmement tempéré chez les suiveurs (Chêne et Thévenet en premier chef), on assiste à une grande chevauchée de Richard Virenque, qui attaque en solitaire à 121 km de l'arrivée dans le col de Peyresourde. Il sort en costaud d'un groupe d'attaquants du jour comportant entre autres Chiappucci, Escartin, Mauri, Buenahora, Stephens, Hamburger, Dufaux ou encore Aparicio.

Virenque passe en tête au col d'Aspin, ce qui était son objectif, afin de consolider définitivement son maillot à pois.

La course se décante à 50 km de l'arrivée dans le Tourmalet à tous les étages:
- dans le groupe de contre, Chiappucci fait le tempo et lâche de nombreux coureurs si bien qu'ils ne sont rapidement plus que trois: Chiappucci, Buenahora et Escartin.
- dans le peloton, Riis sort à 6,5 km du sommet puis Zulle. On tente de mettre en difficulté le maillot jaune. (50 km de l'arrivée je répète 50!)
Dans le groupe Indurain, plus que 10 éléments: Jalabert, Gonzalez Arieta, Mejia, Gotti, Rué, Cenghialta, Lanfranchi, Miranda et Madouas. Encore 3 équipiers pour Indurain on ne s'affole pas! D'autant qu'Aparicio est encore intercalé!

Mais le Tourmalet est un géant et révèle les hommes forts... Indurain va chercher Zülle en personne et décramponne Gotti et Jalabert.

Devant, Virenque creuse un peu sur le groupe de contre et gère son effort sans se mettre dans le rouge.
Il passe en tête au sommet du Tourmalet avec 47" d'avance sur le groupe Chiappucci, toujours accompagné d'Escartin et Buenahora.
Suivent:
- Mauri à 2'13 et Hamburger à 3'04, rescapés du groupe d'échappés
- Indurain, Riis et Zülle à 3'20, le Danois ayant été repris
- Madouas et Gotti à 4'10
- Jalabert à 4'40

Dans la descente, ça se regroupe: d'abord le groupe Indurain reprend Mauri et Hamburger.
Ensuite, au prix d'une descente incroyable, Madouas, Gotti et Jalabert recollent également au groupe Maillot Jaune.

Pour Virenque, ça se précise puisqu'il augmente son écart dans la descente + petite vallée sur le groupe Chiappucci, seul à rouler, le portant à 1'05 au pied de Cauterets.
Le groupe Indurain passe à 3'52, on avait du temporiser dans le trio car là aussi l'écart a augmenté avec l'avant.

A 10 km de l'arrivée, Virenque ne perd quasiment rien et compte encore 55" d'avance sur le trio.

Derrière, Riis est intenable et sort de nouveau du groupe Maillot Jaune. Madouas tente de le suivre.
Mais voilà qu'Indurain accélère également, lâchant Mauri, Hamburger, Lanfranchi assez rapidement.
Il revient vite sur Madouas et Zülle est là aussi et un quator se forme.
Jalabert fait les frais de cette bagarre et se voit une nouvelle fois lâché.
Cependant, il limite bien mais le problème est les 3 derniers km d'ascension, les plus durs de la montée.

Riis et Madouas se sont un temps détachés d'Indurain et de Zülle mais seront finalement revus.


Le décès de Casartelli vient un peu ternir cette superbe victoire de Richard Virenque, héroïque aujourd'hui, après 121 km d'échappée solitaire.
Il a gardé son pécule d'1'20 jusqu'au bout et Chiappucci vient chercher une deuxième place méritée devant Buenahora et Escartin.

Riis, très remuant aujourd'hui, arrive finalement à 2'29 devant Indurain, Zülle et Madouas dans cet ordre.
Quel Tour phénoménal de Madouas!
Gotti termine à 3'25 et Jalabert a pris cher sur la fin, il termine à 4'32, cédant sa place sur le podium au Danois (contrairement aux dires de Chêne d'ailleurs).
A noter que Pantani, qui alterne le bon et le moins bon sur ce Tour, termine 31e à 13'.

Le dernier match devrait avoir lieu dans le CLM final puisque demain, la dernière étape pyrénéenne est une étape à la Pescheux, avec sommet du dernier col à 70 km de l'arrivée à Pau.


Classement de l'étape

1. Richard Virenque (Fra) en 6h20'48" (moy : 32.458 km/h)
2. Claudio Chiappucci (Ita) à 1'17"
3. Hernan Buenahora (Col) à 1'18"
4. Fernando Escartin (Esp) à 1'20"
5. Bjarne Riis (Dan) à 2'29"
6. Miguel Indurain (Esp) à 2'34"
7. Alex Zülle (Sui)
8. Laurent Madouas (Fra)
9. Ivan Gotti (Ita) à 3'25"
10. Laurent Jalabert (Fra) à 4'32"
11. Paolo Lanfranchi (Ita)
12. Tony Rominger (Sui) à 6'12"
13. Melchor Mauri (Esp)
14. Bo Hamburger (Dan) à 6'18"
15. Alvaro Mejia (Col) à 6'55"
16. Vladimir Poulnikov (Ukr) à 9'52"
17. Yvon Ledanois (Fra)
18. Viatcheslav Ekimov (Rus)
19. Arsenio Gonzalez (Esp)
20. Bruno Cenghialta (Ita)
21. Laurent Dufaux (Sui) à 9'25"
22. Oscar Pellicioli (Ita)
23. Laudelino Cubino (Esp)
24. Carmelo Miranda (Esp) à 13'14"
25. Ramon Gonzalez Arrieta (Esp)


Classement général

1. Miguel Indurain (Esp) en 69h51'51"
2. Alex Zülle (Esp) à 2'46"
3. Bjarne Riis (Dan) à 5'59"
4. Laurent Jalabert (Fra) à 6'26"
5. Ivan Gotti (Ita) à 9'52"
6. Melchor Mauri (Esp) à 13'02"
7. Fernando Escartin (Esp) à 14'03"
8. Hernan Buenahora (Col) à 14'07"
9. Claudio Chiappucci (Ita) à 14'35"
10. Richard Virenque (Fra) à 14'54"
11. Tony Rominger (Sui) à 15'41"
12. Laurent Madouas (Fra) à 17'22"
13. Marco Pantani (Ita) à 20'54"
14. Paolo Lanfranchi (Ita) à 23'01"
15. Alvaro Mejia (Col) à 30'33"
16. Bo Hamburger (Dan) à 31'05"
17. Bruno Cenghialta (Ita) à 31'08"
18. Viatcheslav Ekimov (Rus) à 42'40"
19. Erik Breukink (Hol) à 43'44"
20. Vicente Aparicio (Esp) à 46'08"
21. Laurent Dufaux (Sui) à 47'08"
22. Arsenio Gonzalez (Esp) à 47'49"
23. Federico Muñoz (Col) à 51'55"
24. Laudelino Cubino (Esp) à 52'51"
25. Massimo Podenzana (Ita) à 53'55"

[loloherrera]

Les coureurs italiens (du moins ceux de la Carrera) ont été mis au courant du drame durant l'étape. Ce qui explique la non course de Pantani, très affecté.

[CPTmatros]

Les coureurs italiens (du moins ceux de la Carrera) ont été mis au courant du drame durant l'étape. Ce qui explique la non course de Pantani, très affecté.

Merci pour cette précision utile.

[fred30]

Pour avoir fait le Portet d'Aspet quand j'étais ado, je n'ai jamais pu profiter de la descente : je revois les images de Casartelli inerte
L'exploit de Virenque est logiquement passé au second plan et il est même oublié le plus souvent quand on évoque la carrière du grimpeur français.

Belle bagarre sinon, des attaques un peu partout, à différents échelons ! Allez, en 2021 peut-être

Merci pour le taf, CPT !

[gradouble]

Il y a toujours la stèle dans la descente sur le côté droit de la route à quelques hectomètres de l'endroit où il s'est tué (pas pile à l'endroit car là c'est le ravin direct).
Une descente que je connais bien et que je déteste; vraiment très dangereuse, ultra-rapide si on lâche les freins et toute en courbes piégeuses, tout en forêt, ce qui fait qu'on ne voit rien. Merdique.

Et la cyclosportive qui porte son nom est toujours organisée (enfin pas cette année ) de Saint-Girons. J'y ai participé une fois.

[marcella]

Sale souvenir pour moi que cette étape !
J'en ai encore des frissons en y repensant aujourd'hui.

[levrai-dufaux]

Pour avoir fait le Portet d'Aspet quand j'étais ado, je n'ai jamais pu profiter de la descente : je revois les images de Casartelli inerte
L'exploit de Virenque est logiquement passé au second plan et il est même oublié le plus souvent quand on évoque la carrière du grimpeur français.

Belle bagarre sinon, des attaques un peu partout, à différents échelons ! Allez, en 2021 peut-être

Merci pour le taf, CPT !

Idem.

J'avais totalement oublié le déroulement de cette étape. Virenque réalise pourtant un exploit ahurissant. A mon sens, c'est encore plus fort que son raid de l'année précédente à Luz Ardiden (et sans commune mesure avec sa victoire au Ventoux qui est pourtant bien plus connue ).
Mais difficile de parler vélo lorsqu'on repense à cette journée

[CPTmatros]

Stage 16 » Tarbes › Pau (229k)

Voilà vous vous en souvenez tous...
Journée hommage dans le peloton.

Les Motorola franchissent la ligne tous ensemble en tête après 7h50 de course en hommage à Fabio.
Andrea Peron, son plus proche ami, en tête.






Il y avait là Peron, Armstrong, Swart, Mejia, Bauer et Andreu (pas de gauche à droite hein)



Pas de changement bien sûr au CG.